Participation de JAK
Le Paradis, que ne m’a-t-il pas fait rêver ??? Dans mon enfance un chemin pentu, pas loin de la ville y menait péniblement. Tous les Jeudis, avec les copains, filles et garçons, nous nous y accédions pour découvrir, on ne savait trop quoi.
Chaque fois c’était la même sensation d’une expédition vers l’inconnu. En bordure du chemin pierreux, des arbres aux ramures excentriques nous lorgnaient nous tendant leurs bras tortueux. Nous en cherchions un accessible, pour l’escalader, et, de sa cime découvrir la cité qui s’agitait à nos pieds, refaisant, du haut de cette citadelle, un monde, et celui-ci alors, nous appartenait.
Il y avait aussi à quelques pas, un immense comble, un abime, broussailleux que les ronces avaient capté et transformé en un royaume sinistre. L’enfer ? Nous imaginions l’antre de quelque Diable-Sorcier, mais au grand jamais nous ne l’aurions exploré pédibus. Seuls nos yeux s’y activaient et le scrutaient, sans cependant y déceler la moindre trace de l’autochtone sorti de notre imaginaire… le mystère demeurait entier…
Les anciens certifiaient que le soir venu il s’y tramait des choses étranges… Une Dame blanche y rodait…. Mais notre courage émérite ne nous permettait pas d’aller en vérifier la véracité aux heures tardives. Nous avions, devant cette énigme menaçante, une curiosité bien velléitaire.
Je n’ai jamais su pourquoi cette grimpette se nommait rue du Paradis, mais pour nous c’était l’ouverture vers la porte d’un éden imaginaire qui nous captivait et concrétisaient nos angoisses de pré adolescents.
Et nous étions heureux d’être tous ensemble. N’était-ce pas là, le plus beau des Paradis.
Puis l’âge venant, j’ai pensé que le paradis, paradigme éternel de la soif de bonheur, n’existait pas. Trop de souffrances semblaient l’interdire.
Alors, je n’ai pas cherché à savoir si il existe, je me suis contentée de savourez chaque moment.
Telle est a été et demeure ma conception, et je cultive toujours, peut-être naïvement, quelques coins paradisiaques,
Finalement,
Brin de Paradis, ou embuche embarquée sur les rives du Styx, à chacun son choix.
Le Paradis l'ami Georges l'a si bien chanté