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Le défi du samedi
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31 janvier 2015

Sur le pont (Krystel)

Une brume hivernale épaisse, flotte sur la forêt tourangelle.

Tout l’espace semble engloutit dans une masse cotonneuse et froide.

Les premières lueurs du jour tentent une percée timide, mais les caprices de Dame Nature ne permettent pas aux rayons du soleil de

déchirer son dense manteau.

Cela n’empêche pas les hôtes de ce bois, de poursuivre paisiblement le cours de leur existence.

Au détour d’un chemin, à l’abri des regards, une laie étendue sur la mousse allaite ses petits.

Ils mettent du coeur à l’ouvrage, manifestant leur plaisir par des grognements rythmés par les gorgées de lait chaud.

La tête massive de la mère se redressa, un bruit venait de l’alerter, rapidement elle se remit sur ses pattes, sur le qui-vive!

Les marcassins devenus silencieux, se rapprochèrent de leur mère en tremblant.

Trouant le mur brumeux, un jeune fox-terrier surgit aboyant furieusement, sur sa proie énorme prête à en découdre.

Les soies hérissées, sa queue pinceau dressée, on pouvait lire dans son regard noir la colère.

Elle chargea son agresseur d’un pas lourd, le piétina, lui assenant un coup mortel.

La bataille fût brève, la robe blanche mouchetée de tâches de sang, le chien s’écroula sur le sol, un frisson parcourait son échine, le

souffle coupé, il agonisait.

Le danger n’était pas pour autant complètement écarté, la laie savait par expérience que la meute devait être sur ses traces, il fallait fuir!

Nul besoin de langage , pour faire comprendre aux marcassins la nécessité de jeter toutes leurs forces dans une course effrénée, traverser

des cours d’eau, enjamber des fossés, galoper dans des champs encore et encore.

Complètement désorientée la laie et ses petits s’approchèrent de la civilisation, d’habitations, d’un village, l’écho de leurs sabots jusque là

sourd, résonnait sur l’asphalte.

Deux faisceaux lumineux couleur blanc froid, transpercèrent le rideau opaque, éclairant faiblement le pont et ses occupants!

En l’espace d’une seconde, par les caprices de la destinée, dans un bruit monstrueux de tôles déchirées, telle une poupée de chiffon, la

conductrice fût secouée aux rythmes des soubresauts du véhicule, qui s’immobilisa dans un parapet luisant du pont.

Un long frisson traversa son corps, langage probable de l’onde de choc, dans ses yeux immenses on pouvait lire la stupeur!

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Commentaires
B
Super récit des les premiers mots je suis entrée dans l'histoire <br /> <br /> <br /> <br /> Bravo et Merci pour cet agréable moment de lecture
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K
vrai :) :)
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P
De nos jours, les sangliers font partis des rencontres très probables sur les routes.
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V
ça commençait si bien et patatras tous dasn le ravin
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P
La plume de Ktystel fait deux fois mieux que la machine à écrire toute seule, elle fait doublon ! et finit par un choc des civilisations (urbaine et forestière ).
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M
Ingénieux doublé de vocabulaire pour décrire les caprices de ces deux destinées .... Un récit haletant oui !!!!! Bravo Krystel !!!
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E
j'aurais aussi employé le mot "haletant" pour ce récit tragique, une belle interpétation
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W
Et voilà, tout ça finit en pâté de marcassin !
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E
Si ces pauvres marcassins sont, en plus frères de laie... Mais je gage que les voitures auront disparu qu'il y aura encore des sangliers dans nos forêts. Du moins, je choisis de le croire.
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J
haletant récit du triste sort d' une victime de la meute!
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V
Joli doublé des mots imposés pour une aventure vécue des deux côtés... et deux rencontres fracassantes!
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N
Eh bien, ça ne rigole pas, ici. Vivre dans la forêt s'avère plus dangereux qu'on ne l'imagine ! Pauvre chien, pauvres marcassins...
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