3 janvier 2015
Participation d'EnlumériA
Avertissement.
L’une de ces affirmations est totalement bidon ! À vous de deviner laquelle.
- Je me souviens que je ne voulais pas venir au monde, mais qu’une instance supérieure ne m’en a pas laissé le choix.
- Je me souviens de ma première visite chez le coiffeur. J’avais peur que ça fasse mal.
- Je me souviens des parfums de l’orangeraie que je traversais pour me rendre à l’école, à Boumerdès, anciennement Rocher Noir, en Algérie.
- Je me souviens du dernier film que je suis allé voir à Alger avec mon père avant de revenir en France : Les sept mercenaires.
- Je me souviens du caïd de l’école à qui j’ai cassé la gueule en CM2 parce qu’il commençait à m’ennuyer sérieusement.
- Je me souviens de ma première guitare, une gamelle épouvantable que j’avais achetée parce que la couleur me plaisait.
- Je me souviens de la chanson qui passait quand j’ai embrassé une fille pour la première fois. La demoiselle s’appelait Véronique et la chanson, c’était Let it be, des Beatles.
- Je me souviens de la première fois où j’ai joué sur scène. J’avais seize ans. Je tenais la basse et avec Claude, le guitariste et Gérard, le batteur, nous reprenions entre autres des morceaux de Jimi Hendrix. J’avais tellement le trac que j’ai joué le dos tourné au public pendant la moitié du concert.
- Je me souviens des deux master-class que j’ai suivies avec Barney Kessel, grand guitariste de Jazz devant l’Éternel.
- Je me souviens de ce mois de mai 1982 à New-York, de ma rencontre avec Keith Richards, le guitariste des Stones, et de la gentillesse de cet homme-là.
- Je me souviens de cette suspension du temps lorsque j’ai rencontré tout à fait fortuitement ma future épouse au détour d’un couloir. Son regard dans le mien avec cette certitude que le coup de foudre existe dans toute sa réciprocité.
- Je me souviens de la naissance de mon premier fils. Je l’ai tenu dans mes bras quelques minutes avant que le SAMU l’emmène à l’hôpital Trousseau où il a passé les six premiers mois de sa vie dans une chambre stérile, entouré de machines, sans aucun contact avec l’extérieur.
- Je me souviens de ma rencontre avec l’ange, juste avant l’aube. Ils n’ont pas d’ailes et sont d’une beauté terrifiante.
- Je me souviens d’un lendemain de cuite*, ma femme assise sur le lit attendant que je me réveille pour me dire : « Je demande le divorce. »
- Je me souviens de cet Ovni observé un soir d’été dans le ciel étoilé du Gers. Trajectoire impossible, en ligne brisée. D’abordvers l’Est, puis retour quelques minutes plus tard, vers l’Ouest.
- Je me souviens de ma conversion à l’Islam à la mosquée d’Argenteuil pleine à craquer, le premier jour du ramadan 2009, expliquant aux fidèles que j’avais enfin trouvé la religion qu’il me fallait après avoir lu la Bible, la Bhagavad Gita et surtout le Coran pour la quatrième fois.
- Je me souviens du concert donné en 2012 à Saint-Germain-en-Laye avec mon ancien groupe au complet, Varenkor, 30 ans plus tard. Le croirez-vous, mais d’anciens fans de l’époque étaient présents dans la salle.
- Je me souviens de la dernière fois où une femme m’a bien fait comprendre, en employant des termes d’une exquise cruauté, que c’était grillé pour moi de ce côté-là et qu’il fallait que j’accepte de passer le reste de ma vie avec mon chat pour seul compagnon.
- Je me souviens des premiers symptômes de la maladie qui a décidé de pourrir le restant de ma vie.
- Je me souviens du jour pas si lointain où j’ai réalisé que l’écriture et la musique allaient finalement sauver les meubles.
- Je me souviens que votre temps est précieux, aussi ne vais-je pas vous importuner plus longtemps.
Merci de votre attention.
Prenez soin de vous.
Évreux, le 29 décembre de 2014.
* Merci de m’épargner le commentaire vaseux trouvant un rapport avec le souvenir précédent. Ce serait par trop téléphoné.
Publicité
Commentaires
B
B
P
N
M
K
W
J
F
E
V
K
J
K