Le voleur de zizique (petitmoulin)
Il écume, des jours entiers,
Les magasins des beaux quartiers
Ce matin-là, il courtaudait
Dans les travouls d'un puchoir
Allure errante, pied mummultique
Il s'approcha d'une freloche
La mutissa, la caressa
S'en empara, la reposa
Il s'éloigna, le pas léger
Jusqu'au rayon des saxophones
N'est point ici ce qu'il briguait
Aussi discret que les fourmis
Sur l'herbe rouge, s'en retourna
Vers l'instrument tant convoité
L'audace vive, le geste prompt
Il s'en saisit et le glissa
Sous les plis de sa levantine.
C'est par hasard, Monsieur l'agent
Que j'étais là, que j'ai tout vu
Ne cracherai rien, muet comme tombe
Je ne mange pas de ce pain là
Je vous préviens, Monsieur l'agent
Il n'a pas armes, que sa trompette
Qu'il promène sur des airs de jazz
Et sa plume bien affûtée
Nourrie à l'encre des poètes
Et au tempo des pacifistes.
Ne me demandez pas son nom
J'ai le souvenir déserteur.