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Le défi du samedi
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5 juillet 2014

Participation d'Emma

  Leçon de séduction en trois points. Emma

En préambule, Mesdemoiselles, il convient de bien centrer notre sujet, et d'abord de nous débarrasser de quelques idées reçues.
Oubliez  les leçons de vos mères qui vous répètent qu'on retient un homme par ses talents ménagers et culinaires, ainsi que la démonstration d'une vertu sans faille.
Oubliez  aussi les coutumes elliptiques de votre génération, et le simpliste "chez toi ou chez moi ?", du moins si vous êtes adepte du développement durable. Il s'agit  ici de l'art de la séduction : je vous rappelle que le cours de gymnastique est à l'étage en dessous.

- Premier point, absolument fondamental : Admirativement vous l'écouterez.
Entendons-nous bien : point n'est besoin de l'écouter VRAIMENT. Il suffit, après avoir vérifié discrètement que l'éclairage ne met pas en valeur les imperfections de votre teint, de tourner vers lui des yeux légèrement écarquillés.  C'est un peu fatigant, je vous l'accorde,  mais avec un peu de pratique vous parviendrez à  mettre à profit cette situation pour planifier intérieurement votre journée, ou faire la liste de vos courses pour Noël.
Il convient néanmoins, en suivant le rythme du propos  de votre partenaire, de le ponctuer par de sobres onomatopées : ah, oh, que vous ferez suivre de points de suspension rêveurs, de préférence à des points d'exclamation un tantinet trop énergiques, et aux points d'interrogation qui risqueraient  de prolonger inutilement le discours.

- Lorsque vous estimerez être suffisamment au fait de la pensée socratique, de l'épuisement des nappes phréatiques ou de sa course Douarnenez–Arcachon en 95, rien ne vous empêche de proposer une bière. Il suffira de sauter le repas du soir pour récupérer vos points Weight Watchers .
- Cet entracte a pour but de recentrer le sujet sur ce qui importe vraiment, c'est-à-dire vous-même. Inutile bien sûr d'ouvrir votre jardin secret, il est probable qu'à ce stade l'homme n'en n'a rien à faire. (Non plus qu'aux stades suivants, d'ailleurs.)
C'est le moment de lui montrer quelle petite chose fragile vous êtes. Bien entendu, vous aurez préalablement poussé vos haltères sous le canapé. Il vous faudra rapidement trouver quelle chose lourde, haute, ou coincée nécessite un déplacement urgent.

Voilà, mesdemoiselles, des méthodes classiques, mais qui ont fait leurs preuves.

Mademoiselle Galois, je vois à vos yeux écarquillés que vous semblez passionnée par la psychologie de la communication. Si vous souhaitez approfondir quelque point, nous pouvons passer dans mon bureau…

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5 juillet 2014

Figures de style (Vegas sur sarthe)

J'avais jamais vu M'sieur Ramirez excité comme ça:
“Un seul point mon gars, y t'manque un seul point pour êt' qualifié!”
Des mois qu'y me briefait mais j'comprenais pas tout, il est trop calé pour moi, M'sieur Ramirez.
Parait qu'sous l'Antiquité on s'battait sans les poings - à touche-touche - un vrai charabia.
On dit même que chez les Grecs c'était pire que touche-touche.
Et pis au Moyen-Age on a commencé à mettre des blancs pour séparer et comme c'était chiant on prenait des moines qu'avaient rien d'autre à foutre.
Après on a eu l'idée de mettre les poings et depuis on a gardé l'habitude.
Parait qu'y a une catégorie qu'on appelle les poètes et qu'y z'utilisent aussi les pieds, mais moi j'dis qu'c'est pas d'la vraie boxe.
Après ça y m'a rencardé sur l'uppercut, c'est un grand geste comme une virgule qui part d'en bas pour finir en haut.
 
Mon adversaire s'app'lait Aster X, d'ailleurs on aurait dit Astérix mais avec un drôle d'accent pointu comme le chapeau qu'y z'ont sur le 'e' du Viêt Nam... sauf que c'était un grand noir et pas un p'tit jaune.
M'sieur Ramirez m'avait fortement conseillé d'aller au pressing tout d'suite mais comme c'est fermé l'dimanche j'me sentais un peu chiffonné...
D'entrée Aster X m'a mis un crochet, un crochet ouvrant qui m'a bien ouvert mais le suivant qu'aurait dû m'refermer, y m'a ouvert encore plus!
Heureus'ment M'sieur Ramirez m'avait briefé: “T'inquiète pas! Derrière le poing y a toujours un espace, pour respirer!”
J'ai cherché l'espace... entre son poing et ma gueule : il était mince.
 
Au troisième rond-point - en boxe on dit round - on est tombés dans les bras l'un de l'autre, un peu comme une accolade, mais c'était d'abord pour souffler un moment.
J'ai pas eu l'temps d'souffler.
“Souffler n'est pas jouer!!!” a hurlé l'arbitre.
Entre parenthèses j'risquais mon troisième point d'suspension alors j'me suis dégagé... enfin c'est Aster X qui m'a dégagé.
La suspension c'est une figure de style qui t'oblige à rester chez toi pendant un certain temps et ça remplace aussi toutes les putains d'injures que t'as pas eu l'temps d'dire à l'arbitre.
 
J'ai réuni mes deux poings comme m'avait expliqué m'sieur Ramirez, histoire de mieux séparer les deux propositions... Aster et moi.
M'sieur Ramirez disait qu'ça permet d'introduire une explication, mais l'explication avait déjà commencé d'puis longtemps et on n'était pas d'accord vu que j'voulais l'titre et Aster aussi! C'est l'principe de la boxe.
Y m'avait bien dit: “Après tes deux points tu mettras toujours une majuscule”.
Majuscule c'est pas une insulte, c'est un coup inventé par M'sieur Ramirez qu'est vraiment trop calé pour moi et qui veut dire 'mettre en douce un direct', une sorte d'exclamation du bras droit pour les droitiers et gauche pour les gauchers.
Moi j'suis droitier a dit M'sieur Ramirez vu qu'j'ai signé mon contrat d'la main droite.
Aster X a pris ma majuscule au niveau d'lesperluette et il en a bouffé son protège-dents!
On m'avait pas prévenu que faire bouffer l'protège-dents des grands noirs, ça les énerve encore plus.
 
C'est comme ça que j'm'ai r'trouvé en tréma - au CHU y disent trématologie - pour des examens et aussi quelques points d'soudure.
Les points d'soudure dit M'sieur Ramirez, c'est comme des traits d'union qui t'rapprochent de l'infirmière qui les fait... surtout si elle est bonne! La mienne s'app'lait Marcel et j'lui aurais bien collé un ramponneau mais j'étais pas en forme.
“Y t'manque un seul point pour êt' qualifié!” qu'il avait dit M'sieur Ramirez, mis ça c'était avant...
Final'ment il a dit que j'étais arrivé au point d'raccrocher les gants.
 
Alors voilà c'est fait, demain j'commence le ping-pong, un point c'est tout!
 
5 juillet 2014

EnlumériA fait le point !

 

Certains d’entre vous, que je ne nommerai point, voudraient déjà savoir ce que deviendront les personnages, un point c’est tout. Voici les questions les plus fréquentes qu’on me pose à brûle-pourpoint :

— Damien est-il sur le point de craquer ?

— Kaelia est-elle mal en point ?

— Le capitaine Ward a-t-il de l’embonpoint ?

— Orphaniel et Sandalphon sont-ils semblables en tous points ?

— Zéphyrin Sépulcre et Maora Jackson sont-ils des personnages d’appoint ?

— Le Narrateur est-il au point ?

Je m’arrêterai là car point trop n’en faut.

Au point où nous en sommes, je crois que nous arrivons à point nommé pour faire le point. (Soulignons en contrepoint que ce serait plutôt au capitaine Ward de le faire. Passons.)

Je vous sens cuits à point, alors inutile d’attendre le point de non-retour. Il est temps de mettre les points sur les « i ».

Sur ce point, je mettrai donc un point d’honneur à vous dire… que tout arrive à point à qui sait attendre !

Si vous ne trouvez pas cette mise au point suffisamment claire, à vous d’y mettre un point d’orgue ou un point final !

Point barre !

 

5 juillet 2014

Point final (KatyL)

Point final

J’ai décidé de mettre un point final à une ambiguïté !

Je ne suis pas écrivaine du tout !

Je m’amuse juste à écrire, à scribouiller.

Parfois c’est bien, parfois c’est lamentable et pénible à lire !

Mais ce n’est pas pour autant que je vais m’arrêter, car en continuant d’écrire, je deviendrais sans doute meilleure ?

Et surtout j’ai des échanges avec des amis et amies !

Qui eux savent écrire.

Alors elle n’est pas belle la vie ?

 Pas de point final pour moi …….katyLka01

5 juillet 2014

Aux endimanchés du coeur (Pascal)

Du point à la ligne au point trop n’en faut, du point sur les i au check point, du point de côté au point de compression, du mal-en-point au point de rupture en passant par les points de suture, du point de mire au point culminant, sans oublier le point de chute, des points cardinaux aux points de croix, ceux qui ont ma préférence, ce sont les points de suspension… Si un point c’est tout, trois points, c’est beaucoup plus… C’est l’ouverture à toutes les suggestions grandioses. Ecoutez-les, là, entre deux chapitres, à la fin d’une phrase mystérieuse, entre deux respirations. Ils sont les extraordinaires cliquetis de la serrure de l’Imaginaire…

Aux points de suspension, on reprend notre souffle, on rattache le wagon de notre compréhension à ce qu’on lit, on suppute l’instant, on le peint à nos couleurs, on l’envisage dans nos décors, on l’enjolive de nos espoirs. Mais on peut tout entreprendre derrière ces trois petits points !On peut rêver de tout, on peut enfin croire à l’impossible, on peut divaguer, on peut s’enfuir jusqu’à nos propres aspirations, on peut tisser des conclusions réellement utopiques au profil de notre enthousiasme du moment.

Les points de suspension sont tout aussi bien des acquiescements magnifiques, des réponses complices, des interrogations muettes, des déductions sensationnelles, des repos apaisants. Ils sont les trois petits coups sur la sonnette prévenante de nos sens exacerbés. Des points de suspension, au bout d’une recette de cuisine, et nous avons déjà le goût du plat, le parfum de la cuisson, la salive en appétit ! Des points de suspension, après un « je t’aime », n’augurent-ils pas des pensées d’alcôve, des caresses d’amants, des chapelets de mots d’Amour en véritables tourments ?... Des points de suspension, après un accident de paragraphe, et j’entends déjà les sirènes de l’ambulance ! Quand le héros court, je transpire ! Quand il allume sa clope, je tousse le parfum du tabac qui sort d’entre les pages de mon livre ! Quand il est triste, je suis rempli de vague à l’âme mais quand il déborde d’humour, je m’esclaffe entre ces points de suspension !

Du titreau point final, la ponctuation est le code de la route de l’Ecriture et les points de suspension en sont le paysage. L’emphase révérencieuse de la majuscule donne le tempo, le point d’exclamation a sa traduction cartésienne de l’épiphonème, le point d’interrogation réclame franchement une réponse, le point virgule temporise la phrase, les deux points sont l’invite d’une confirmation et le point en est la conclusion. Mais les points de suspension sont des silences éloquents, des trames de données aux traductions sibyllines, des subrogations conniventes, des compromis mirobolants, des aires d’envol à nos extravagances de voyeurs.

Cette ponctuation appartient à l’auteur, avec ses points, ses virgules, ses majuscules, ses deux points, ses guillemets, etc, et les points de suspension sont une offrande faite au lecteur. Ils sont les points d’entrée dans la confidence, ils nous lient en confession avec l’aventure, le héros, le roman, la lecture. D’une manière insidieuse, ils nous rapprochent de l’auteur. Trois par trois, ils servent à digérer ses confidences ténues qui deviennent les nôtres. Au bout des mots, ils offrent la sublime continuité de nos hallucinations. Nous en construisons un chapitre personnel à l’allant de notre trouble démesuré.

 

Ces errances programmées, ces flottements équivoques, sont des traces licites que l’auteur dépose derrière son écriture, comme des petits cailloux blancs, et nous les suivons avec nos intimes convictions optimistes. Ils sont les non-dits savants de l’écrivain, ils sont le prolongement proposé de sa pensée qu’il nous assène avec une grande douceur plumitive. Ils sont les frissons de l’âme du poète quand il déborde d’émotions…

Ecoutez ! Ils sont les trois coups de notre pièce de théâtre. Ils colorient les métaphores, ils donnent des formes aux chimères, ils autorisent des fabuleux costumes, des parfums déconcertants, ils fleurissent les illusions d’impressions réelles, ils accaparent l’ambiance d’une aura superbement mystérieuse.

Les points de suspension sont une invite de dialogue tacite avec l’auteur ; il a fait naître des sentiments puissants aux endimanchés du coeur, il les a fait grandir, il les entretient ; c’est un échange spirituel, une connivence réciproque. Passionnés, surpris, idolâtres, nous gravitons entre ses points, nous traînons dans l’euphorie, nous finissons ses partitions ! Ils sont les grands soupirs du musicien !
Ces blancs d’accointance, ces pointillés de fin de phrase, ces pétillements secrets, c’est nous qui les remplissons au soleil de notre moi en effervescence ! Ils débordent mais ils supportent notre fantaisie ; maintenant, ils saupoudrent l’intrigue aux sels épiques de nos évocations profondes, ils enflamment nos exaltations d’anagnostes, ils subjuguent notre émoi profond et nos traductions en sont de fabuleuses interprétations.
Les points de suspension semés au bout des phrases sont les futures fleurs de notre Imaginaire ; ils l’excitent, ils le parfument, ils l’alimentent. Je sais des livres plus parlants par ce qui est sous-entendu que par les péripéties qui les habitent.

Oui, du point de vue au point d’orgue, du point d’impact au point mort, du point du jour au point de repère, ceux qui ont ma préférence, ce sont les points de suspension…

 

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5 juillet 2014

POINT (Lorraine)

 

        « Tout vient à point à qui sait attendre »… Satisfait, il se relut, ajouta une virgule, quelques points de suspension, et glissa la lettre dans l’enveloppe.

 

        Même si elle était sur le point de prendre ses cliques et ses claques, elle ne pourrait que comprendre. En somme, il faisait le point et résumait la situation : il l’aimait, mais ses parents avaient d’autres projets pour lui. En patientant encore un peu, il parviendrait à les convaincre.

 

        Mireille lut la missive : c’était bien lui,  toujours à mettre en paroles les points sur les i, en fait incapable de prendre une décision. La crise arrivait à son point culminant. Elle ferma sa valise et calmement lui envoya un SMS : « Adieu ! ».

 

        Puis un autre à Frédéric, son point de chute : « J’arrive ! ».

`       Point à la ligne…

 

5 juillet 2014

Quelques points par bongopinot

Quelques points de crochet
Ici, seront cités
Pour les apprivoiser
Petits cours accélérés
Mais Rien ne sert de courir
Il faut partir à point

Point de chaînette
Comme une requête

 

bo01
Point d'épine
en rose fine
Point de Chausson
Sans paillasson
Point de tige
qui dirige
Le point de remplissage
pas toujours sage
Point de nœud
dur comme un pneu
Point de feuille
En doux recueil
Le Point passé
Où le Point araignée

bo02

En point d'ombre
Pour jours sombres
Les points comptés
Et calculés
Point de croix
N'est pas chemin de foie
Point Richelieu
Un peu ambitieux

bo03
Point du diable
N'est point aimable
Point d'Orient
Et souffle le vent
Point de soutache
Est sans moustache
Points tissés
Pour s'amuser

Voilà à brûle pourpoint
Quelques noms de points
Pour un défi fin
qui tombe à point
Petits points de crochet
Ici, ont été cités

5 juillet 2014

Participation de Sable du temps

Points

 

Parler de point, moi, ah bon ?

Vous voulez dire, mettre un point sur les i, une virgule au point, ou quelque suspension pour aller à la ligne ?

Je m’exclame !

Mais de quelle façon ? Timide en pointillé, brodeuse au point compté de tige et de croix, écolière en bon point, musicienne en contrepoint ou, en point d'orgue, sensuelle, ah ! le point G !

Permettez, je m’interroge.

Vous insistez ? Bien !

Alors faisons le point, et reprenons le sujet point par point, tout simplement.

J'attire cependant votre attention sur un point crucial ; j'affirme : l'essentiel est de mettre un point d’honneur à arriver toujours à point nommé mais, naturellement, sans atteindre le point de non retour.

L’exercice est difficile et pointilleux je l'avoue, mais bon, sur ce thème, chacun son point de vue, un point c’est tout !

Point trop n'en faut, n'est-ce pas ?

A l’heure où j’écris ces quelques mots, le soleil pointe son nez au point cardinal d'Orient et moi, je me sauve sur la pointe des pieds, pour le point … final.

...

 

5 juillet 2014

Céleste est mal barrée ! (Joe Krapov)

(E-specially dedicated to my dear oncle Walrus)

Quand il commençait à se battre avec son oreiller, à constater qu’il s’était mis au lit trop tôt, à décortiquer les phases de son endormissement et ses impressions de rêve éveillé ou pas, elle arrivait pour le soutenir, pour l’abrutir, l’embrouiller, l’embrumer mais elle faisait pis que tout car malgré son homosexualité, elle voyait bien qu’il ne voulait pas se laisser aller dans les bras de Morphée et c’est donc elle qui, hachée de points-virgules, souillée de subjonctifs plus que parfaits mais fortement chargés en miasmes et en chiasmes, étirée jusqu'à plus soif en vue de perturber la compréhension du lecteur éventuel, récupérait les symptômes de l’écrivain asthmatique et se trouvait comme aspirée dans le tourbillon de la douche mémorielle projetée à jet continu sur les parois du souvenir et la nostalgie crasse se détachait par bribes, l’encalminait au point que tout un univers de jeunes filles en fleurs, de barons, de causeurs, d’aristocrates, de salonnards et de gloseurs, avec un art certain de ventiler le snobisme et la pseudo-modernité au sein d’un classicisme verbeux et pédantesque l’envahissait, lui donnait le tournis, lui faisait oublier sa justification première, à savoir la joie de communiquer simplement une idée, une émotion, une douleur, une banalité, un échange de politesses, du genre « Si le nez de Cléopâtre avait été plus long on n'en s'rait pas là !», « Tiens tiens tiens c’est le printemps qui vient !» « Et l’on dit merde en se pinçant les doigts », « Tout va très bien madame la marquise », «Vous permettez que j’déballe mes outils ? Oui mais faites vite qu’on lui a dit» et c’en était au point qu’elle avait des velléités grossières de soulager son maître, son auteur, de lui suggérer les mêmes pratiques physiques que celles qu’il faisait subir à l’intellect patient de ses lecteurs intellectuels et elle riait sous cape en imaginant que le petit Marcel eût pu, plutôt que de perdre son temps à s’agiter les neurones dans le noir, étrangler frénétiquement le borgne, recourir à la veuve Poignet, dessiner dans ses draps fins une carte de France animée sur laquelle le hasard lui eût fait disposer, d’un jet ou de plusieurs, Jouy-en-Josas, Gif-sur-Yvette, Bourg-la-Reine et Tremblay-les-Gonzesses dans un même alignement géographique surréaliste mais elle savait bien que chez ces gens-là, monsieur, ça ne se fait pas et que cet humour de garçon boucher ou de troisième mi-temps de match de rugby qu’elle tenait de son mari chauffeur de taxi, s’il avait eu sur l’insomniaque l’effet d’endormissement béat souhaité, n’eût pas été goûté de la postérité admirative pour qui elle-même, tirant à la ligne, usant de ficelles grosses comme celles qui soutiennent au-dessus de la rue populeuse le funambule somnambule, faisait tout son cirque ce soir, bien qu’elle ne fût qu’une modeste servante dévouée à l’accomplissement de l’œuvre majeur, se fatiguant au bout du compte de ce qu’on pût passer ainsi sa vie à causer, gloser, dégoiser sur un monde si étriqué alors que l’on sortait d’une énorme boucherie, 14-18 qui eût dû logiquement faire agir, réagir et lutter contre le même système qui avait permis cela, et rêvant du moment où, à la phrase alambiquée, tortueuse et finalement très amusante qu’elle était, Marcel, malgré qu’il en ait, consentirait à mettre un terme en posant, à l’issue d’une dernière aspiration d’air frais à la fenêtre ou au terme d’une énième relecture, son stylo et un point final qui lui eût permis à elle-même, pauvre phrase céleste égarée dans un océan de papier prétentieux comme une humble prolétaire ne comptant que pour beurre dans un magma de sept milliards d’individus, de se terminer à sa façon, ou plutôt à celle de Charles Trénet qui chantait que « Les jours de repassage, Dans la maison qui dort, La bonne n'est pas sage Mais on la garde encore : On l'a trouvée hier soir, Derrière la porte de bois, Avec une passoire Se donnant de la joie".

DDS305 Céleste Albaret

Céleste Albaret par Jean Claude Fourneau (1957)

5 juillet 2014

Chien fatigué Maître fatigant (Sebarjo)

 

 

 

chien_fatigu_

 

 

Il fallait encore sortir, le collier autour du cou, la laisse au bout, lui laissant trois à quatre mètres de liberté pour gambader, mais il ne voulait pas marcher, il ne voulait pas sortir dehors, il voulait simplement rester allongé sur son tapis au pied du canapé, mais son maître avait trop peur qu’il s’ennuie, alors voilà, il le sortait dans le parc pour qu’il se dégourdisse les pattes, qu’il joue comme un chien se doit de le faire, il va falloir courir et se rouler dans l’herbe, ramener les bouts de bois jetés au loin comme des javelots inoffensifs, puis viendra le ballon, son maître adore le ballon, le foot et compagnie, mais qu’est-ce qu’il en a à foutre, lui le chien, de ces hommes qui se disputent une balle et s’étalent sans arrêt sur des pelouses toujours parfaitement tondues et parfaitement rectangulaires, non lui, il voudrait dormir se reposer, ah si son maître travaillait au moins, il resterait tranquille dans le grand appartement, abruti à roupiller, tranquille pépère, le chien, mais non voilà, voilà, son maître ne travaille pas et l’emmène au parc, ah oui, il va falloir aussi renifler les derrières des autres chiens, leur aboyer dessus, selon l’humeur, jouer son rôle de chien quoi, tout ceci est éreintant, il halète le chien, vous voyez bien qu’en lisant ceci, il n’a même pas le temps de respirer, il n’a pas le droit à la moindre pause, non, point de suspension, il s'essouffle, la langue pend de plus en plus, caresse la poussière et les graviers, l’échine se courbe, mais il faut tenir, courir encore courir, toujours courir, sa vie c’est métro boulot sans dodo, vivement la nuit, seul moment où il peut dormir quelques heures, tout en courant c’est le crépuscule qu’il poursuit, guettant, les mouvements du soleil, ah on peut pas dire qu’il se bouge beaucoup celui-là, il avance lentement, lentement, et encore plus vite, plus gaiement, lui, doit courir, s’épuiser, allez la pâtée et au dodo, on rentre maintenant mon cher maître, assis sur le banc en train de me lancer la balle ou des bâtons, mais pourquoi y a-t-il des arbres, ah il ne se crève pas trop lui, juste le bras qui meuve, ah mais enfin voilà, on rentre car enfin une vrai pause, voilà la nuit qui,certes, sera une nuit courte mais noire et profonde, alors les paupières, les yeux fermés, le chien va enfin pouvoir rêver, oui, regardez-le comme il rêve qu'il dort, à point fermé .

5 juillet 2014

L'entrepreneur (Epamine)

point ironie

Monsieur Abel PONCTU, à Sion (54), est entrepreneur.

Et comme il est entrepreneur, dès le point du jour, voyez-vous, il entreprend...!

C'est que depuis toujours, l'Abel met un point d'honneur à faire de la belle ouvrage.

Chaque jour, ce sont des p'tites mises au point par-ci, une p'tite vérification de l'appoint des machines par-là, la validation vite-fait, bien-fait des points de repère...

Chez l'Abel, tout doit être au point !

Exigeant et pointilleux sur l'essentiel, il mène les réunions du conseil d'administration sans jamais atteindre le point d'ébullition et ce, grâce à ses pointes d'humour et à son usage coutumier du point d'ironie. Cependant, quand il sent que le point de non retour est imminent, lorsque les points de l'ordre du jour sont bien loin des points diplomatiques, Abel sait mettre les points sur les i ou taper du point poing sur la table.

C'est qu'au sein de son entreprise, lorsqu'Abel entrevoit de belles perspectives, il cherche immédiatement le point de fuite au bout de l'horizon et il le trouve. Il contrecarre alors les éventuels points faibles et prend en compte tous les points de vue de ses associés pour présenter, point par point, son projet.

Homme d'affaires émérite, point de mire de nombre de ses concurrents, il crée régulièrement de nouveaux points de vente aux quatre points cardinaux et ces quelques points de chute supplémentaires arrivent à point nommé.

Il n'a pas vraiment l'impression d'avoir atteint le point culminant de sa carrière, et pourtant, dernièrement, il a accepté l'interview demandé par un magazine (non, pas "Le Point") pour présenter quelques points clés de son parcours.

Il s'est donc rendu au point de rendez-vous avec sa voiture, hélas, aux heures de pointe. A un rond-point, alors qu'il était au point mort, le véhicule qui le suivait l'a percuté. Sa Titine était bien mal en point et elle a eu besoin de quelques points de suture soudure. Par contre, aucun point de côté ni point de compression pour l'Abel.

Avec un peu de retard mais tout à fait au point, il honora son rendez-vous et put présenter sa collection de points: point S (sans stress), point P (vive les BTP), point A (pour alterner), point G (aucune coordonnée GPS), points x et y (pour enquiquiner les lycéens!), un point C tout, point E (pour emballer), point I (pour s'informer), point d'interrogation, point d'exclamation, deux points, points de suspension...

L'Abel PONCTU à Sion est au point!

.

5 juillet 2014

Les pointilleux (par joye)

5 juillet 2014

Participation de Venise

 

À la maison un ange cloque au bec faisait la vaisselle.

Il  faut que je mette les points sur les i dis je ?

Faire la vaisselle n’est pas une activité métaphysique,

Occupe toi plutôt du monde  mets un point final aux guerres !!

Au point où vous en êtes me rétorqua-t-il

Je ne pourrai même pas tordre un rayon de soleil.

Est-ce le point final pour notre humanité ?dis – je tout effrayée

Sais-tu que c’est par distraction que vous n’atteignez jamais le paradis ?

C’est le point d’orgue de notre conversation j’imagine ?

L’ange me tend une cerise bouillante de vie et me dit :

Par temps clair  suis la fragrance des cerisiers  elle te conduira jusqu’aux étoiles

ve01

5 juillet 2014

Petit métier (MAP)

Mise au point

Mettre les POINTS sur les i !

5 juillet 2014

Participation de Ristretto

ri01

5 juillet 2014

SMS (JAK)

defi 305

5 juillet 2014

Deux temps (Rose)

On me dit que tout vient à point
A qui sait attendre
J'ai su attendre
Tu es venu
Virgule,

Je ferme les yeux et mon cœur se vide
Il se vide de tous les souvenirs
La douceur de ta peau sous mes doigts qui la parcourent
La douceur de ton odeur lorsque je me cachais dans ton cou
La douceur de ton regard qui se posait sur moi
La douceur de tes lèvres quand elles m'embrassaient

Je regarde le vent et mon cœur se vide
Il se vide de toutes sensations
La sensation de t'aimer
La sensation que peu importe ce qui arrivera on le passera
La sensation de ta main qui me caresse
La sensation de ta langue qui me chatouille

Je sens le soleil et mon cœur se vide
Il se vide de toutes mes émotions
La tristesse de cette nouvelle
La tristesse de ne pouvoir rien y faire
La tristesse de ce qu'on ne connaitra pas
La tristesse de l'impossible

Je touche les draps et mon cœur se vide
Il se vide de tout espoir
Le choc de notre rencontre
Le choc de ce que je croyais ne jamais plus ressentir
Le choc d'une nouvelle perte
Le choc de la solitude

Je m'observe dans le miroir et mon cœur se vide
Il se vide de mes sourires
La douleur de s'être trompé
La douleur de ne plus jamais aimer
La douleur de se renfermer
La douleur de vivre

On me disait que tout venait à point
A qui savait attendre
J'ai su attendre
Tu es parti
Point.

tr01

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