La maison est plongée dans le silence, cette journée d’aout s’annonce orageuse, Charles s’éternise   dans une lecture qui ne le passionne pas… Il somnole, entre deux pages. Son estimée Odette est repartie à Paris retrouvée le luxe citadin, qu’il a dédaigné, pour se ressourcer dans sa chère campagne.

 Il reste seul en compagnie de sa mère adorée…. Mais  il n’y n’a plus envie qu’elle le console…

Lassitude…

Au loin on entend les cris du vacher qui rameute ses vaches  pour les conduire à l’écurie avant que ne s’abatte l’orage menaçant.

Au salon, Félicité,  la vieille servante,  apparait pour servir le thé. Charles entend ses pas trainants.

 Une  exclamation de Madame qui semble  exaspérée : la nappe brodée a disparue de la table en marqueterie !

« Mais qu’avez vous fait Félicité,  où avez-vous encore placée cette nappe ? »

Charles, sourit intérieurement… par la fenêtre à travers les rideaux de tulle,  il voit la nappe, là bas, au jardin, le vent l’a curieusement étendue  sur le  peuplier, comme une sorte d’écran, elle est retenue par les branches, qu’elle masque judicieusement, mais que l’on devine à travers la finesse du lin.

Charles jubile, ne dit rien et continue d’observer l’effervescence des deux femmes parties à la recherche de cette nappe précieuse délicatement brodée.

Cela comblera, quelques moments, le  fil des heures de son  apparente journée oisive, dans sa  recherche du temps perdu.