SOUS MON CHAPEAU, LE CIEL... (Nhand)
Puisqu’il est impossible
– A cause de mon cou
Qui n’est pas extensible
Et se tasse beaucoup –
D’atteindre les nuages
Sans prendre des avions,
Je me fais des voyages
A renfort d’illusions.
Puisqu’il est impensable
Que j’attrape le ciel
Qui n’est point abaissable,
Son double artificiel
En version miniature
Est là, sous mon chapeau,
De bien belle facture…
Ce n’est pas du pipeau !
J’ai toute une volière
Que j’emporte partout…
Non, pas en bandoulière
Comme un sac fourre-tout !
Ainsi, je peux garder les pieds rivés sur terre,
Tout en allant voler avec les goélands…
Mais ne le criez pas trop fort, quitte à vous taire ;
Si le vent l’apprenait, ses souffles insolents,
Bons pour les girouettes
Jalouses des mouettes,
Ne viseraient que moi ; j’en perdrais mon chapeau,
Mon ciel et mes oiseaux… Ce n’est pas du pipeau !
Si tout cela s’achève
Je m’en sentirai mal ;
Pensez-vous que je rêve
D’être un homme normal ?