Chronique de la snob (JAK)
Ce matin j’étais en retard à mon rendez vous chez Tond2atifs, le salon tendance de mon quartier : on n’y rattrape chaque jour les coupes de clientes désespérées.
Dédaigneusement, Marco, le créateur en chef me toisa d’un regard sombre de mépris : je n’étais pas une habituée des lieux, et ma coupe justement laissait à désirer. Chez lui, il faut faire chic d’emblée si vous franchissez son seuil.
Le snobisme règne dans ce quartier BCBG. Je me demande d’ailleurs pourquoi je m’y balade si souvent... Il faudra que j’en parle à mon Psy.
Je m’installais sur un fauteuil design très confortable.
Les ciseaux de Marco s’exerçaient sur la tête de Miss Mijaurée, tout de rouge vêtue, qui marivaudait d’aise sous les badineries qu’il lui susurrait à l’oreille. Un coup de peigne par ci- un peu de laque par là, il édifiait un parfait chignon de chipie.
Un jeune dandy entra, attirant tous les regards : c’était l’ami de notre Miss Mijaurée, homme à tout faire, il ramenait le petit chien de Madame, cabotin et aboyant pour se faire remarquer.
Le toutou s’était rendu, lui aussi chez son figaro attitré. .
Je n’en revenais pas il était copie conforme avec sa patronne !
-Alors là me suis-je-dis, quel mimétisme : tel chien telle maitresse !
J’enchainais, ricaneuse, la remarque :
-Pas étonnant : Qui s’assemble se ressemble,
Mais à tout bien considérer, je bannis aussitôt cette pensée, car au fond, que faisais-je moi-même dans ce salon, si non m’agréger avec les « ceusses » qui certainement me ressemblaient.
Mon psy le lendemain me rassura : nous les humains nous éprouvons ce besoin de nous confronter aux mêmes genres, cherchant des affinités de caractère, ses similitudes de coutumes, de mode, de passion…, copiant, singeant…
Mais, pourquoi, paradoxalement les contraires également nous attirent comme l’aimant.
Le hic c’est de s’accepter d’être tel, et de pouvoir en rire à gorge déployée, et bienheureux celui qui a trouvé le juste milieu entre ces deux contradictions