Description d'une carte de vœux qui aurait pu voir le jour (Papistache)
J’aurais gribouillé quelques traits à la va-vite, en haut à gauche de mon espace de travail ; une soubrette d’un autre siècle serait venue prendre la pose juste à côté d’un énigmatique profil affublé d’un pif alphabétique du meilleur aloi.
Un rappel, lui aussi venu du fond des âges, dans un cartouche ligné, pour évoquer l’année 2007 où chacune de mes chroniques ridées s’ouvrait d’une numérotation romaine, pour clore la première phrase de mon rébus de vœux.
Un clin d’œil au mot le plus long du monde — élastique, comme chacun sait — pour entamer la seconde moitié du logogriphe ; et, pour ajouter au mystère, quelques cartes d’un jeu de tarot sorti d‘un tiroir pour l‘occasion.
Ensuite, pour parfaire la liaison, et en solidarité avec les riverains de la Vilaine, attentifs à surveiller la montée des eaux, un panonceau circulaire près d’une majuscule enfarinée sans croûte aucune.
Et j’aurais terminé sur la répétition de deux petits cubes aux angles arrondis, puis signé de la contraction affectueuse de mon prénom de tous les jours, celui-là même dont use Épouse-Aux-Rondes-Épaules lorsqu’elle souhaite que je fonde à ses pieds menus.
C’est là la carte que vous auriez trouvée sur le dessus de votre boîte aux lettres — pourquoi toujours redouter qu’elle atterrisse au fond ? — si j’avais pris la peine de répondre à ce premier défi de l’an.
Et si, chiche, je me lançais à moi-même le défi de répondre à ce défi-ci ?