Défi #270
Un mot en appelle souvent un autre ...
Ce sera l'occasion de nous offrir
une belle balade dans le dictionnaire !
Et comme le disait si justement Anatole France :
"Un dictionnaire, c'est tout l'univers par ordre alphabétique"
A vos plumes les amis !
Bonne recherche !
Faites-nous part de vos trouvailles à
A tout bientôt !
Ont eu une réponse fulgurante :
Venise ; Joye ; Prudence Petitpas ; JAK ; Vegas sur
Crise (Célestine)
Le samedi matin de ce fameux week-end, Félicie regarda Auguste droit dans les yeux. Au réveil. Comme ça, alors que rien ne le laissait présager la minute auparavant.
« Ecoute, mon aimé ! J’ai bien réfléchi. Nous devons absolument prendre un virebouquet à 180 degrés. Mais mon pauvre ami, tu ne vois donc pas que notre vie est en train de chier dans la barbacole ? Je dirais même qu’elle zozote sérieusement de la youfte depuis quelque temps. Mais enfin, regarde ! Il ne nous arrive plus rien ! Tiens, avec ces palplanches qui ne servent à rien et qui encombrent le jardin, ne pourrais-tu pas construire un petit balandran, au lieu de trainasser dans les bars du matin au soir ? Imagine un peu…Nous irions sillonner toutes les mers du globe, nous vivrions d’aventure et d’amour…Ah ! Je rêve de redonner à notre couple un peu de fantaisie, et surtout, une énorme houppée d’air pur ! »
Auguste attrapa un marteau et quelques clous. Quand sa femme avait la fulgurite, il valait mieux ne pas la contrarier.
99 dragons : exercices de style. 18, Calligramme (Joe Krapov)
Il faudrait sans doute attacher un virebouquet à ma fantaisie ! Ou peut-être pas !
Car enfin, à qui ai-je nui, samedi dernier en achetant, au marché des Lices, cette bouteille de bière de marque Saint-Georges au vendeur qui est installé à l’entrée de la halle Martenot ? Le gars était courageux, du reste, qui vendait ses bières bretonnes sous la pluie sans même avoir pris soin d’amener un balandran.
Est-ce si grave que cela d’avoir de l’appétit pour ce qui pétille ? Et je parle ici de la légende catholique du dompteur de dragon libyen plus que du breuvage à base de houblon qui provoque des houppées.
Donc, c’est confirmé, j’ai une marotte (cf le Défi du samedi n° 267). Avant que d’aller moisir entre quatre palplanches je me suis promis, et c’est tant pis pour vous qui êtes mes lecteurs et lectrices, de venir à bout, si cela est possible, de la réécriture dans 99 styles différents de cette histoire de fulgurite.
Je ne doute pas que ce projet de farfadet fada ou de troll farfelu apparaîtra à d’aucuns et d’aucunes comme un dada de barbacole.
Mais c’est comme ça, c’est une des rares choses que j’ai envie de rendre publiques de mon week-end au paradis rennais. Aussi peut-être celle-ci, arrivée le dimanche alors que le Club des 5 était réuni chez Madame Jojo pour un repas copieux, agréable, raffiné même, et suivi dans l’après-midi d’interprétations de chansons diverses.
Bien entendu, à cause de la présence de mon compatriote Kaïrakovski, qui est quelque peu pharmacien et quelque peu réfractaire lui aussi à la consultation du corps médical – sauf pour lire l’avenir dans les entrailles de Diafoirus - on s’était retrouvés à causer de médecine à table. Médecine et même pire : madame Jojo venait d’enterrer un oncle et une tante dans les semaines qui précédaient. A un moment donné madame Elle me signala que Madame Jojo se demandait comment meubler le silence qui accompagnerait sa propre crémation.
Je n’eus pas à me gratter longtemps le youfte pour lui sortir la réponse idoine :
- T’inquiète pas, Jojo ! Je viendrai avec ma guitare et je chanterai « Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez nous ! » ».
Voilà, dites-vous que c’est pareil et qu’il n’y a pas de balandran pour éviter que Saint-Georges, son dragon et Joe Krapov ne reviennent parasiter votre Défi du samedi. Le seul remède serait de les occire tous les trois, de les enfermer entre quatre palplanches, et justement, à propos de mise en bière, je vous fais cadeau ci-dessous de l’objet dont je parlais au début. Bonne houppée !
des mots rien que des mots (titisoorts)
palplanches: femmes japonaises au teint blanc à petits seins.
Chez le receleur (Pivoine)
Trois heures de route aller-retour pour visiter une expo !
C'est par cette douce folie que nous avons commencé notre week-end.
Une lointaine connaissance y exposait ses sculptures. Confiseur de renom, à Bruxelles, ses youftes aux pralines meringuées et ses bavaroises houppées de bleuet ont fait fureur, le samedi, à quatre heures.
Après une folle traversée de Bruxelles, à la nuit tombante, nous sommes arrivés dans un ancien garage, reconverti en lieu d'exposition alternatif, mais pourquoi alternatif ? Du garage, il n'y avait plus qu'une vague odeur de caoutchouc tordu, de balandrans dégraissés, de palplanches figées... Et des ustensiles à vocation continue. Non, pardon, inconnue.
Cela tenait aussi de la succursale des compagnons d'Emmaüs. Ou des célèbres Petits Riens où l'on trouve rêve, vaisselle et vêtements à bon marché. Des paquets de virebouquets traînaient dans un coin. Coin tellement sombre qu'on eût pu y jouer à la barbacole sans se faire prendre. Et aussi au hoca. On se serait cru chez un receleur. Et puis des lustres, des armoiries, des ustensiles bizarres, un soleil en bois XIV, des fauteuils club en cuir, des virebouquets versaillais à poser sur les tables...
Au milieu de tout cela, trônaient les oeuvres. Graffes, tags, aquarelles délicates, puzzles de ville, sculptures monumentales, photographies, portraits écossais, oeuvres au bic, (mais combien de paires de bics à un euro faut-il pour faire un dessin d'1 mètre sur 2,5?) Et des mosaïques. Débutantes. Patience, patience dans l'azur !
Tiens, voilà qui m'a fait penser à mes amies mosaïstes.
Et puis, et puis, le tour était vite terminé. Nous voilà rendus à la circulation du vendredi soir, puis, à l'appartement -bien trop silencieux.
Si vite! Trop vite! Et si Bruxelles, traversée aux lueurs de la nuit, pouvait me re-raconter les années quatre-vingts... Les cinémas de l'avenue de la Toison d'Or... Le Capitole, l'Empire, les galeries... Chez Libris... La Danish tavern... Translucides gin fizz et lagons bleus, assiettes de smoerrebrods... Le Styx, les Galeries, le Nemrod (qui avait une réputation de lieu de rencontre, légende jamais vérifiée) Et le Pluriel et l'Arlequin, 'boîtes' aussi vite fermées qu'ouvertes... Et le milk bar dont les miroirs vous démultipliaient.
Que s'est-il passé?
Une full fulgurite ?
L'exposition (MAP)
-
– Alors tu l'as vue finalement cette exposition !
– Oui j'y suis allée ce week-end !
– Alors ???
– Eh bien dis donc c'était spectaculaire !
– Oh ! Raconte !
– Si tu veux ! Tu te souviens de cette curieuse affiche que nous avions vue l'autre jour !
– Oui, le barbacole à la trompette !
-
C'est ça ! En fait c'était pour annoncer l'expo d'une manière originale ! Chaque jour un renseignement supplémentaire était ajouté à cette affiche et je suis donc allée à l'Ecole des Sciences à l'heure indiquée. Le grand amphithéâtre était éclairé par des fulgurites bleues
qui mettaient admirablement bien en valeur une houppée constituée de troncs vitrifiés provenant du désert d'Attakmana.
Je fus étonnée de découvrir un youfte dont j'avais lu la description dans le livre du scientifique Amédée L'Etonné grand spécialiste des pièges à Dahut !
Dans une autre salle réservée à diverses inventions j'ai pu découvrir le premier virebouquet (légèrement froissé) permettant aux coureurs du Tour de France de rouler facilement sur un glacier.
J'ai été très intéressée par l'invention des
que Léonardi Da Vinco avait dessinées après avoir bu un breuvage dont on ignore encore la composition !
Mais ce que j'ai préféré c'est
-qui clignotait et avançait en chantant "La Paimpolaise" ! Un truc qui ne sert à rien qu'à vous faire rire !-
Vive la science je te dis ! VIVE LA SCIENCE !!!
Le week-end en 7 mots (EVP)
- Ben l’bonjour M’dame Lemercier, alors l’avez-vous vu aussi cette voiture gigantesque qu’a traversé le village hier à la soirée ?
- Dame ! Ya tout le bourg de Beaumont-le-Hareng qu’en a été tout émotionné : Un balandran pareil qui passe comme une fulgurite.
- Même que le père Amédée y savait pu parler quand c’est qu’y z’y ont demandé comment reprendre la route de Deauville. Bref, qu’il leur a expliqué que c’était pas là et qu’y z’étaient à l’opposé. Il a dit après qu’y avait une bien jolie jeunette et qu’elle s’appelait Scarlett. J’pense qu’il a voulu dire starlette, y lit pas les magazines Amédée, elle allait passer un ouik-end là-bas pour le festival du film américain. Tu parles comme c’est logique, en Normandie !!
- Il parait qu’y a des soirées très très houppées sur les palplanches, avec un virebouquet sur chaque cabine. Ça doit être bin beau et puis après ils font des Barbacoles sur la plage.
- Approchez-vous M’dame Lemercier…Je vous l’dit à l’oreille…L’autre jour chez Josy-Coiffure, y z’ avaient le dernier « Gala » et qui disait que les robes étaient tellement transparentes qu’on pouvait même voir leurs Youftes !!
- Si c’est pas une honte M’dame Germain, si c’est pas une honte !!