Crise (Célestine)
Le samedi matin de ce fameux week-end, Félicie regarda Auguste droit dans les yeux. Au réveil. Comme ça, alors que rien ne le laissait présager la minute auparavant.
« Ecoute, mon aimé ! J’ai bien réfléchi. Nous devons absolument prendre un virebouquet à 180 degrés. Mais mon pauvre ami, tu ne vois donc pas que notre vie est en train de chier dans la barbacole ? Je dirais même qu’elle zozote sérieusement de la youfte depuis quelque temps. Mais enfin, regarde ! Il ne nous arrive plus rien ! Tiens, avec ces palplanches qui ne servent à rien et qui encombrent le jardin, ne pourrais-tu pas construire un petit balandran, au lieu de trainasser dans les bars du matin au soir ? Imagine un peu…Nous irions sillonner toutes les mers du globe, nous vivrions d’aventure et d’amour…Ah ! Je rêve de redonner à notre couple un peu de fantaisie, et surtout, une énorme houppée d’air pur ! »
Auguste attrapa un marteau et quelques clous. Quand sa femme avait la fulgurite, il valait mieux ne pas la contrarier.