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Le défi du samedi
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21 septembre 2013

Bonne question votre honneur ! (Walrus)

I hear those voices that will not be drowned

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21 septembre 2013

Un rêve bleu (MAP)

Dans le creux d'un coquillage

un rêve bleu s'est blotti

la mer en un doux tangage

l'a bercé toutes les nuits

 

Le rêve ainsi a grandi

c'est alors qu'un enfant sage

le trouvant, l'a recueilli

sur le sable de la plage

 

Ce rêve est-il incroyable ?

Je vous sens tout ébahi !

Cherchez donc sur le rivage

Vous risquez d'être surpris !

Coquillage en bleu

 

 

 

 

 

 

21 septembre 2013

Participation de Sebarjo

 

UN AUTRE MONDE

 

Un_autre_monde

 

C'était le premier 33 tours que je m'étais acheté. J'avais hésité entre celui-ci et une compilation intitulée Voilà les hits ! qui comprenaient notamment des tubes de Chris de Burgh, Lloyd Cole, Jimmy Cliff , Wham et même... Jean-luc Lahaye, bref que du bon ! Finalement, la pochette d'un joli jaune et représentant un guitariste un peu naïf, genre Gaston Lagaffe première génération, m'avait aidé à prendre ma décision...

C'était à l'époque où j'étais un jeune collégien qui commençait à sélectionner lui-même la musique qu'il écoutait. Mes oreilles, jusque depuis peu, avaient été bercées et aguerries par le choix de mes parents, plutôt francophone : Brassens, Brel, Tri Yann, Escudero, Servat, Ferré, Lavilliers, Béranger, Budet et un peu de Beatles quand même ! Je sortais tout juste de ma première phase marquée par les Forbans qui sont chouettes et sympas et de la Compagnie Créole qui ne fait rire que de bien drôles d'oiseaux. Je me débarrassai de ces vieilleries et pris véritablement mon indépendance musicale en entrant en sixième et en quittant l'école primaire et avec elle, le temps des billes et scoubidous. Bien vite, vint alors le temps du walkman, des clips et des 45 tours. Je me mis à aduler Thriller et Cendrillon. Et parce que j'aimais bien cette dernière chanson, j'optais définitivement pour Un autre monde, le dernier album de Téléphone, qui venait tout juste de sortir (et qui restera l'ultime).

Cette chanson-mirage m'a tout de suite plu. Forcément, à cet âge-là, on rêve tous d'un autre monde ! On veut tout casser, tout changer, tout révolutionner ! A se demander si Téléphone était un groupe réel ou une fantasmagorie. Ils m'avaient transporté, c'est sûr. Bien des années plus tard, je savais bien évidemment que ce n'était pas qu'un rêve*.

Et, même si je me dis parfois encore que ce Téléphone ancestral qui crachait dans l'Hygiaphone bien loin des Android et autres smartphones qui envahissent notre autre monde d'aujourd'hui c'est juste une illusion, ils ont chanté, ils ont existé. Leur musique a explosé dans mes oreilles comme une Bombe humaine ! Ils ont fait vibrer le Cœur de la nuit En crachant leur venin... C'était quelque chose tout de même... Je crois qu'ils vont me manquer...

 

juste_une_illusion

 

Mais non, je n'ai pas rêvé, ma réalité m'a juste alité et même si comme ce bon vieux Téléphone, je perds le fil, je dois regarder la réalité en face : un autre monde est bien là...

 

*extrait des paroles de Le Jour s'est levé, dernière chanson de Téléphone

 

alt : Noomiz

 

 

21 septembre 2013

Participation de JAK

J’ai rêvé d’un amour

http://www.chansons-net.com/class-O/BO205.html

Extrait par Alibert et Jenny Helian

jak1

JAK’accro à samedidéfi ….mais en vacances

Défi 264 16/09/2013

21 septembre 2013

Rêverie (Djoe L'Indien)

D3S_3241
Et si le rêve n'était
Qu'une partie de pêche
En solitaire ?








D3S_2763
A moins que ce ne soit
Tout bêtement ma foi
De n'être qu'une rose
Caressée de soleil ?







DSC_9241 
  Ou bien très simplement
  De n'être qu'un oiseau
  Qui vole au bord de l'eau ?

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21 septembre 2013

Chute ou Envol ? (Vanina)

Van

21 septembre 2013

Le trésor (Célestine)

Je marcherais vers toi sur un trottoir mouillé de noirs et blancs pavés, jupe de satin doux et caraco turquoise. Les mèches de mes cheveux fous porteraient à leur bout des  perles de pluie fraîches, et mes lèvres entrouvertes attendraient, frémissantes et buvant l’air aigri de cet automne froid, que tu viennes vers moi. Et le flot des Pontiacs bruisserait sur l’asphalte,je ne verrais que toi dans mes yeux d’amour flou. Je courrais, je courrais, j’attraperais la mort à courir comme ça sous la pluie de novembre, mais je n’écouterais pas la voix de la raison, et je courrais encore.

Tu serais sur le port, fier et lointain paysage, et le regard perdu dans la brume étouffée. La main serrant le bastingage d’un quelconque café, ténébreux et sauvage, tu ne regarderais pas dans ma direction, mais vers un point cruel de l’horizon blafard qui ne serait pas moi.

J’arriverais fourbue, éperdue, et perdue noyant dans tes yeux clairs le chagrin de mes yeux, serrant mes poings de peur que tu ne me repousses, et pourtant, au milieu d’une foule inconsistante et fade ignorant les tourments qui agitent mon âme, tu placerais soudain tes bras comme un rempart, tout autour de mon corps telle une forteresse, la chaleur d’un  baiser allumerait en moi un incendie hagard.

Elle regarde sa montre et remonte son col. Il est tard, elle sort dans le soir ordinaire. La pluie a allumé le trottoir de diamants.

Elle est seule, elle a froid. Elle a encore rêvé d'un improbable amant au carrefour des songes. C’est sa seule richesse, rêver, c'est son trésor. La vie l’a oubliée une nuit de janvier où ses beaux yeux sont morts. 

 

cél

 illustration:Joël Guenoun ®

21 septembre 2013

Participation de Venise

J’avais déposé sur ma table une batterie de dictionnaires qui auraient dû m’aider à trouver

        L’origine des  rêve s. Mais c’est le tableau ‘la pêche la nuit à ANTIBES de PICASSO  qui piqua ma curiosité.

Ve2

 La plage était dépeuplée quand quatre visiteurs inconnus s’approchèrent. L’un deux me chuchota à l’oreille : »les rêves ne se trouvent pas dans la trigonométrie !!!

Les vérités éternelles sont d’un ennui de plomb me murmura l’autre.

C’est  la sonnerie de téléphone qui me réveilla brutalement .Tu as manqué le passage qui te concerne as tu achevé le tableau une nuit de pêche à ANTIBES. Non il pleuvait sur la mer je n’ai pu terminer la toile .il n’y a pas de convalescence quant on rêve me dit le mystérieux visiteur qui tenait une gouge à la main.

Je ressentis comme jamais cette angoisse crépusculaire éprouvée enfant au terme de certaines journées de jeux à perdre haleine. Je me retrouvais soudain comme une idiote devant un portail clos .

 

Mais que faites vous ici dans cette tenue me demanda Picasso le peintre en chemise de nuit ?

Sans réponse je m’arrangeai  pour me présenter à lui. Il me regarda en souriant et me dit : » ce serait très dangereux pour vous de rester ici ».

Un peu désemparée je proposais d’appeler la police. PICASSO  ressemblait à un astro- physicien en pleine transe

Nous sommes au bord des secrets ultimes dits il  Le mur du réel est prêt à être franchi

Éblouie  je l levais la tête et cru voir les nuages d’Hiroshima et de Nagasaki.*

Pour me défendre de mes rêves j’ai veillé jusqu’au matin au pied de la bibliothèque où dormaient les dictionnaires.

C’est  ridicule d’être impressionné par nos visiteurs de songes toute fois j’associe ces personnages à des symptômes. A peine à nouveau enlisé dans le sommeil  des sensations pénible au niveau du plexus je me réveillai  à nouveau il ne faut pas trop longtemps rêver

seule me dit mon psychiatre  faites comme moi mettez vous à la peinture et finissait ce tableau inachevé de Picasso la pêche la nuit à ANTIBES .


21 septembre 2013

si rêve était réalité (par joye)

 

Si rêve était réalité,
avec ton homme, tu partirais
tous les deux allant voyager
jusqu'au bout du monde

si rêve était réalité
contre son coeur, tu dormirais
vous deux restant bien épatés
jusqu'à la fin du monde

hélas, la vie n'est pas comme ça
et sans lui tu continueras
rêvant vos rêves tout pleins de joie

et puisque vos rêves étaient réels
il aimera sa petite belle
toujours dans ton coeur, il dormira
jusqu'à la fin du monde

21 septembre 2013

Participation de KatyL

Rêve ou réalité ?

Je dormais profondément sur un canapé rouge au pied de mon lit à baldaquin blanc, enroulée dans des draps de dentelles.

Ma fenêtre grande ouverte, donnant sur le jardin, c’était l’été, et il faisait si chaud la nuit.

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Brusquement je fus réveillée par un bruissement d’aile qui vint frôler ma joue, je regardai autour de moi et je vis une pie qui était couchée au pied de mon lit et semblait étourdie par son atterrissage les ailes prises dans le tissu.

Elle semblait fatiguée, et elle baissait sa petite tête vers le sol.

k2

Je lui parlai comme s’il s’agissait d’une personne.

-« bonjour jolie pie, tu viens me rendre visite, ne t’inquiète pas je suis l’amie des oiseaux, repose toi un peu et je t’aiderai à repartir, je vais aller te chercher un peu d’eau »

Je revins rapidement, elle but quelques gorgées et me regarda d’un air apaisé, elle s’endormit un peu dans mes rubans, je ne bougeai pas pour ne pas la réveiller, je restai près d’elle comme on veille un enfant.

Puis elle s’étira et sembla me dire :

 - « j’aimerais repartir, si veux-tu bien m’aider ?»

Je la pris dans mes bras elle se laissa faire, je me penchai à mon balcon pour l’aider dans son vol, mais elle semblait tétanisée et rien ne se produisit.

Elle me regarda d’un regard étrange comme si elle avait un message à me délivrer du genre :-« aide moi fais quelque chose s’il-te-plaît»

Je retournai au balcon mais cette fois je montai sur une chaise pour lui donner encore plus d’aisance, elle me caressa la joue et prit son envol avec une grâce infinie, elle passa plusieurs fois devant moi comme pour me saluer.

J’étais si heureuse d’avoir aidé cet oiseau.

Je m’apprêtai en hâte à sortir pour aller voir mon ami l’oiselier qui demeurait non loin de chez moi et lui raconter cette aventure.

Il m’écouta avec beaucoup d’attention et à la fin de mon récit me dit :

-« cette pie n’est pas venue chez toi par hasard, elle est arrivée à la fin d’un cycle, elle part en messagère du ciel vers une destination connue d’elle seule, moi je sais où et pourquoi car je comprends leur langage » !

Je m’exclamai :-« mais dis-moi tout ! Je veux tout savoir ! »

-« En fait elles sont les gardiennes de l’entrée du paradis pour tous les oiseaux qui meurent, elles les accompagnent jusqu’aux jardins de couleurs  un peu comme ceux que tu peins.

                         k3           k4

Toi qui es artiste peintre tu as développé une sensibilité proche de la leur et tu voles par-dessus les nuages si souvent dans ta vie, tu nourris tous les oiseaux qui passent en ton jardin depuis toujours, tu es donc leur amie, cette pie devait porter un nom gravé sur son aile, as-tu eu le temps de lire son nom ? »

-«  oui en effet je n’ai rien compris à ce nom mais sur son aile était gravé le nom de « LAUDT ».

-«  Laudt est son nom alors me dit-il »

Je rentrai chez moi tout légère et aérienne cette découverte m’enchantait je pensai il me raconte une histoire mais c’est si joli, en même temps j’étais perplexe car j’avais bien vu ce nom gravé, qu’est-ce que cela signifiait ? »

Le soir encore je pensais si fort à elle je l’appelais de mes vœux pour quelle me rende à nouveau visite, si elle le voulait.

Un instant entre rêve et réalité je fus emportée par des oiseaux dans un endroit inconnu de moi ; Là, des centaines de pies étaient posées sur des lits moelleux et elles semblaient en léthargie mais vivantes, elles avaient toutes un nom gravé par ordre alphabétique sous leurs petits nids.

 Je cherchais à « L »pour trouver LAUDT et en effet je la trouvai, je la reconnu de suite, son regard limpide entra jusque mon âme.

Elle me dit :

-« bonjour tu es venue , je t’ai envoyé chercher car je voulais te dire merci et t’expliquer pourquoi j’étais venue chez toi, je suis l’oiseau de ton ange gardien, et en même temps tu vois que notre espèce a un travail à accomplir ici au paradis, nous sommes chargés d’accueillir tous les oiseaux qui quittent la terre, mais toi, lorsque tu mourras et que tu quitteras la terre, j’enverrai les oiseaux te chercher pour que tu sois plus sereine, car tu nous a nourris toute ta vie, ainsi nous rendrons ton parcours au paradis plus léger, il sera enchanté par nos chants ; Et  lorsque tu vas te réveiller

Tu ne sauras plus très bien si c’était un rêve ou la réalité, mais je te le dis,  ceci est la réalité et arrivera »

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21 septembre 2013

Troubles de la réalité (Hime Chan)

« C'est moi, je suis rentré ! »

Laura, 5 ans, se précipite dans mes bras.

« Coucou mon papounet ! »

Ses jolies couettes brunes dansent sur son crâne. Eva passe la tête depuis la porte de la cuisine.

« Bonsoir, Chris, passé une bonne journée ? »

Je l'embrasse :

« Épuisante... Tu as fait à manger ? je demande, un peu étonné vu que ma femme n'est pas exactement une fée du logis...

  • Oui, il y avait des restes dans le frigo et je suis rentrée tôt du boulot.

  • C'est super, parce que là j'ai vraiment pas la force de cuisiner... tiens, Camille, tu es là ! Ça s'est bien passé à l'école aujourd'hui ?

  • Comme d'habitude... Nathan a pas arrêté de se moquer de moi. »

Ma petite Camille... Beaucoup trop sérieuse pour ses 7 ans et demi. Du coup, les autres enfants ne la laissent pas tranquille, et elle n'arrive pas à s'intégrer dans sa classe. Les enseignants envisagent de lui faire sauter une classe mais je ne pense pas que ça arrangera les choses.

« Léa ne t'a pas défendue ?

  • Non, elle a pas eu besoin.

  • Pourquoi ?

  • J'ai fait un croche patte à Nathan et il est tombé dans le couloir. Tout le monde a rigolé et il a arrêté. »

Je souris discrètement. Au moins, elle sait se défendre ! Mais je ne peux pas l'encourager...

« Tu sais, c'est pas très gentil les croches pattes.

  • Je sais.

  • Tu ne le referas pas, d'accord ?

  • Moui... »

Pas sûr qu'elle m'obéisse... Enfin bon, le sujet est clos. Je vide le lave-vaisselle pendant que mes deux filles adorées mettent la table. Puis nous nous installons tous ensemble et lorsque Eva pose la casserole sur le dessous de plat, Laura s'écrie :

« Miam, c'est prêt ! »

Mais elle déchante bien vite :

« Oh non, maman, encore des haricots verts ! » gémit-elle.

Je ris. Incorrigible !

 

« J'ai bien mangé, moi ! Je murmure à Laura pendant que j'essuie les casseroles

  • Moi aussi mais il ne faut pas le dire à maman sinon elle va croire que j'aime les haricots » me répond-elle en fronçant les sourcils.

Eva a très bien entendu nos messes basses, mais elle ne relève pas.

« Allez les filles, lavage de dents illico presto ! »

Elles obéissent sans protester (pour une fois!). De mon côté, j'entre dans le salon. Je me pose dans le canapé et prends la télécommande. Camille et Laura vont se coucher, elles me font toutes les deux un câlin et je leur souhaite bonne nuit. Soudain, alors que la plus petite se frotte les paupières en baillant, l'aînée plante ses iris bleus dans les miens et m'annonce mécaniquement :

« Contrôle du rythme cardiaque. Tension normale. Régulation de l'activité cérébrale. »

Les yeux agrandis de stupeur, je la regarde partir dans le couloir. Je me tourne ensuite vers Eva. Elle semble parfaitement indifférente, crayon dans une main, carnet à dessins dans l'autre.

« Tu as entendu ? Je demande. Elle se moque de moi ou quoi ? Camille raconte des trucs bizarres...

  • Elle t'a juste dit bonne nuit, je ne vois pas ce qu'il y a de bizarre ! » répond-elle en haussant les épaules.

Alors pourquoi est ce que j'ai entendu cette voix métallique et cette phrase sans queue ni tête ?

 

Après le film (complètement nul, d'ailleurs), je me suis couché. Je suis maintenant étendu sur le dos, fixant le plafond comme si j'allai y trouver des réponses. Je n'arrive pas à dormir. Je repense aux paroles de Camille. Je sais qu'elle est différente des autres petites filles et qu'elle a du mal à se mêler aux autres, mais irait-elle jusqu'à raconter n'importe quoi pour se faire remarquer ? Non, ça ne lui ressemble pas. Ou alors c'est moi qui divague. Le surmenage peut être. Oui, ça doit être ça. Enfin, je vais quand même pas ressasser ça toute la nuit. Allez, au dodo !

 

« Bip ! Bip ! Bip ! »

Tout est froid et glacé autour de moi. Un bruit singulier, un bourdonnement ininterrompu se répand dans mes oreilles. Où suis-je ? Une phrase tourne en boucle dans ma tête :

« Erreur de fonctionnement du matériel... Erreur de fonctionnement du matériel... Er... »

Je repose sur une surface métallique, et des aiguilles de givre s'enfoncent dans ma peau, dans mon corps, m'affaiblissent comme autant de sangsues. Je suis faible, si faible que je ne peux même pas ouvrir les yeux. Et ces mains, ces mains sans chaleur et sans douceur qui manipulent mes membres comme ceux d'une poupée. Au... secours... J'ai si... si peur... Au secours... Au secours... AU SECOURS !

 

« Chris, ça va ? Qu'est ce qu'il se passe ? Chris ! »

Le visage rassurant et inquiet d'Eva est penché vers moi.

« Tu as fait un cauchemar ?

  • Ou... oui... juste... juste un cauchemar. C'était juste un cauchemar. »

J'essuie mon front couvert de sueur, et Eva m'entoure de ses bras, me serrant contre son cœur. J'en ai encore le souffle coupé. Bon sang, mais c'était quoi ce cauchemar ?!

 

Voilà quelques jours déjà que j'ai fait ce rêve traumatisant. La vie a repris son cours, et pourtant je sens que quelque chose a radicalement changé. Je n'arrive pas à trouver exactement quoi... Les collègues me trouvent de plus en plus mal. Je ne sais pas ce que j'ai. Eva essaye de me soutenir, mais en ce moment elle est sur un énorme projet, et elle est souvent en déplacement. Laura réclame sa mère, et Camille se fait tabasser par un petit con de sa classe. Tout part en vrille. La mécanique parfaitement huilée de ma vie est en train de foutre le camp ! Comme si ce cauchemar était la base de tout... Je ne comprends vraiment plus rien. Hier soir, j'ai eu une très longue absence. Camille me racontait sa journée. Je l'entendais, mais c'est comme si ce qu'elle disait n'avait aucun sens. Comme si elle parlait une autre langue. Et puis je suis fatigué... fatigué... En ce moment je suis à mon bureau, devant mon ordinateur. Je tape sans y penser le compte rendu de ma dernière réunion. J'en peux plus... J'ai même plus la force d'appuyer sur les touches, bon sang ! L'épuisement est comme une immense chape de plomb qui s'abat sur mes épaules d'un seul coup. Ma tête dodeline, ma vue se trouble, et je m'écroule sur le clavier.

 

Encore ce froid intense qui me gèle de l'intérieur. Mes os sont lourds et douloureux. Les mêmes bruits de machines, les mêmes mains qui m'auscultent. A... Arrêtez-ça ! J'ai trop... trop mal... froid, trop froid...

« Tension faible. Température basse. »

Une voix, celle de Dieu ? Je crois en Dieu. En cette puissance qui nous guide tous. Sans qu'on le sache. Alors pourquoi cet être supérieur que je pensais bon me fait-il subir une telle torture ? Je vous en supplie... faites que ça s'arrête...

 

Je me réveille lentement, contrairement à la dernière fois. Mais je suis aussi traumatisé. Mon front couvert de sueur. Mes mains qui tremblent. Vacillant, je me lève et m'abats sur le matelas. Il est déjà 2 heures du matin. Voilà 3 heures que je dors sur mon clavier. Et je suis encore très fatigué. Mais je sais que le sommeil ne viendra pas cette nuit. J'ai trop peur. Les minutes défilent. Elles prennent tout leur temps, comme si c'était leur devoir de rallonger mon supplice. Je fixe l'étendue blanche de mon plafond. D'où peut bien venir ce rêve ? Qu'est ce qui l'a provoqué ? Et pourquoi revient-il ? Je n'ai jamais eu les mêmes cauchemars récurrents que ma femme. Alors pourquoi maintenant ? Qu'est ce que ce rêve a de spécial ? Je n'en ai strictement aucune idée. Tout ce que je sais, c'est qu'il reviendra.

 

Deux semaines. Deux semaines que je reste chez moi, au lit toute la journée, abattu de fatigue et de terreur. Deux semaines que je fais cette ignoble rêve toutes les nuits. Toutes les nuits. Eva est inquiète. Laura et Camille aussi. J'ai un congé maladie de trois semaines pour l'instant. Je me sens tellement mal... je ne suis plus un enfant qu'un mauvais songe empêche de dormir. Mais celui-ci est trop présent. Trop réaliste. Il est là. Je le sens dans ma tête mais aussi dans mes tripes. Il rôde à chaque fois que mes paupières faiblissent, et lorsque je ferme les yeux il me prend à la gorge. Au fur et à mesure, des éléments se sont rajoutés : l'odeur de l'éther, la sensation d'avoir un tube dans la gorge, une douleur au niveau de l'estomac, une perpétuelle envie de vomir. Mais jamais d'images. Je suis aveugle. Parfois, lorsque je fixe le mur en face de mon lit, ma vue se trouble et je distingue une sorte de vitre... Des visages flous et aux contours mal définis apparaissent de temps en temps dans mon champ de vision, et j'entends des suites de chiffres qui n'ont aucun sens pour moi : 75, 81, 64... Je suis exténué. J'essaye de ne pas dormir. Même les somnifères qui devraient me procurer un peu de sérénité sont inefficaces. Il me hante. Maupassant faisait-il le même genre de rêve ? La lecture de la nouvelle « Le Horla » m'a semblé une biographie de ce que je ressens. Peut-être vais-je devoir attendre qu'il se présente à moi comme au narrateur. Mais ma chambre n'a pas de fenêtres... je divague. Tout le temps. Je chantonne des airs sans queue ni tête. Et puis il y a Camille. Elle me parle encore de choses insensées. La dernière fois, c'était :

« Réparation des éléments informatiques en cours. »

Je suis désespéré. J'ai l'impression qu'il n'y a plus aucune issue. Ou plutôt qu'il n'y en a qu'une seule, que je n'emprunterai pas. Je suis trop lâche et trop courageux. La porte claque dans l'entrée. Tiens, Eva et les filles sont de retour.

 

Laura se précipite dans mes bras.

« Coucou ! »

Elle babille joyeusement. Mais mon cerveau a décroché au troisième mot. Je me contente de sourire tout en ne comprenant rien du tout. Elle s'installe avec moi sur le lit, et discute ainsi pendant un quart d'heure. Quelle langue parle-t-elle ? On dirait... un mélange de français et d'espagnol... j'entends Eva qui s'active dans la cuisine. Puis c'est comme un bouchon qui saute dans mes oreilles, et la question de ma petite dernière m'interpelle.

« Papa, comment tu as rencontré Maman ? »

Je m'apprête à répondre posément lorsqu'un trouble se fait dans ma mémoire. Et je ne sais plus. Je ne sais plus rien. En fait, je ne me rappelle plus de rien avant la rentrée de cette année. C'est comme si mes souvenirs partent en fumée. Mais la vérité est bien plus horrible et, si elle m'était restée cachée tout ce temps, elle me heurte maintenant en plein poitrine avec la force d'un bulldozer. Ces événements que j'aurais dû vivre, ces moments incroyables... Ils n'ont jamais existé. La vie de Christopher Ariel commence le 3 septembre 2013. Camille se tiens très droite dans l'encadrure de la porte. Ses yeux me transpercent. Ses lèvres ne remuent même pas lorsque sa voix mécanique m'explose les tympans.

« Sujet défaillant. Arrêt de la procédure de rêve artificiel. »

La vie de Christopher Ariel commence le 3 septembre 2013... et s'achève ici.

 

Mes yeux s'ouvrent. Je suis allongé sur une surface de métal froide. Plusieurs machines clignotent autour de moi. Je détourne brusquement le regard. Je ne veux pas voir les tubes de plastique plantés dans mes veines. Des électrodes tiraillent la peau de mon crâne rasé. Un immonde câble sort de ma nuque. Je le sens sous mes doigts gourds. Alors... c'était ça, le rêve ? Toute ma vie ? Et ça... c'est la réalité ? Si je le pouvais, je pleurerais. Mais mes globes oculaires restent secs. Tout n'était qu'un immense songe, créé de toutes pièces par l'ordinateur qui analysent mes réactions à côté de moi. Oui, maintenant je me souviens de ces scientifiques qui sont venus chez moi. « C'est un expérience révolutionnaire, vous savez ! Vous serez le premier à découvrir la vie de vos rêves ! » me disaient-il. De mes rêves, c'est le cas de le dire ! Ça ne sera jamais rien de plus qu'une horrible fantasmagorie. Je ne comprends pas comment j'ai pu accepter un existence aussi fragile, qui peut disparaître au moindre doute, à la moindre défaillance électronique. Je tourne la tête et regarde à travers la paroi de plexiglas du cylindre dans lequel je suis emprisonné. Il y en a d'autres que moi, à l'infini... Alignés sur des tables de métal comme autant de rats de laboratoire. Ils m'avaient menti. Alors c'est cela, le futur de la race humaine ? Rêver sa vie, jusqu'à ce qu'elle se brise à cause d'un bug ? Pitoyables. Nous sommes tout simplement pitoyables. Trop lâches pour vivre pleinement, sans leurre, sans écran qui nous cache l'ultime vérité. Quelles drogues coulent dans nos veines à présent ? Quels produits hallucinogènes ? Sommes-nous si faibles et trop vulnérables face à la nature qu'il faut nous garder à l'abri dans des prisons stériles et désinfectés ? Sommes-nous si fragiles qu'ils nous enferment pour éviter le moindre choc ? Tout ça me dégoûte. Je voudrais pouvoir m'enfuir loin, très loin, trouver une autre vie avec une autre Eva, une autre Laura, une autre Camille... peut-on aimer une illusion ? Avant, j'aurais peut-être fermement répondu non. Maintenant je hurle OUI, à pleins poumons dans le silence de ma tête. Mais déjà deux blouses blanches s'approchent de ma cellule. Je referme les yeux.

« Il est éveillé, professeur. » dit l'un d'eux.

Sa voix, indifférente et froide, me donne des frissons. La réponse est tout aussi glacée.

« Son rêve n'a pas fonctionné ?

  • Non. Son cerveau a refusé le programme. Et ses pensées actuelles vont à l'encontre des règles de l'expérience. »

Je voudrais crier. Crier à m'en briser les cordes vocales. Parce que je sais parfaitement ce qui était marqué sur ce foutu contrat qu'ils m'ont fait signer.

« Il ne nous sera plus d'aucune utilité, alors. Bien. Entamez la procédure d'incinération. »

21 septembre 2013

Êtrange (Minuitdixhuit)

Nos regards se sont croisés dans le grand hall de l'aéroport de Madrid et j'ai tout de suite ressenti la violence d'un éclair dans ma poitrine. Mon attention avait été attirée par son accent brésilien de Maracaibo quand elle avait tenté de parler espagnol. Je lui ai proposé en bégayant mon portugais : Quer que lhe traga um copo? Vous voulez que j'aille vous chercher un verre ? Elle m'a répondu en souriant, oui, ça serait plus commode pour moi ! Elle avait la jambe gauche plâtrée de la cheville à la hanche. La conversation s’est alors entamée simplement.

- Comment cela vous est-il arrivé ?

- J’ai manqué mon atterrissage...

- Vous êtes pilote ? Elle a ri : Non ! Je suis avion ! C’est un peu handicapant, ça explique l’aéroport...

J'ai fait semblant de comprendre une plaisanterie en souriant bêtement.

La suite a été un long échange qui est devenu intime et qui a duré les deux heures d'attente de nos correspondances : Elle, pour Los Angeles, moi pour Lisbonne.

J'étais complètement aimanté par la grâce de ses paroles, de ses gestes, de ses sourires. Et je sentais, aussi, que ma présence la troublait. Elle m’a demandé mon prénom :

- Miguel…

- Ouah ! Un nom d’archange !

Elle - elle m'avait avoué également son prénom – m’a complimenté sur le petit tatouage, l’envol d’un beija-flor, qui gravait mon épaule gauche. Elle a voulu me montrer le sien, une colombe aux ailes déployées, au-dessus de son plâtre, en remontant sa légère jupe blanche jusqu'à l'aine, en découvrant un peu la troublante vision d'une lingerie rose, peau d'ange brodée de ciel.

Et puis un haut-parleur nasillard et sans âme a annoncé le vol pour sa destination. J'ai crispé un mouvement sombre des sourcils, elle a pincé un sourire triste sur sa bouche. Je l’ai aidée à se lever. Pour seul bagage, elle portait un sac à dos qui me semblait bien léger et qu’elle avait gardé tout ce temps. Je l'ai accompagnée, elle, blottie sur mon épaule, claudiquant, jusqu'à sa porte. Nous avons échangé nos numéros de portable et j'ai senti son souffle et l'électricité d'un baiser furtif sur mes lèvres quand elle s'est séparée de moi. Puis, sans respirer pour ne pas perdre son parfum, j'ai suivi les ailes blanches d’une ascension qui s'estompait dans le ciel.

On a appelé un retardataire sur le vol de Lisbonne et j'ai embarqué précipitamment.

Le sommeil de la nuit qui a suivi mon arrivée a été extrêmement agité. Elle me rejoignait dans ma chambre et lentement dégrafait son chemisier blanc après avoir ouvert et déposé son sac à dos dans un déploiement de soie lumineuse tandis que sa jupe s'évanouissait sur le parquet. Puis ses mains glissaient le long de ses hanches et la dentelle rose que j'avais entraperçue roulait lentement pour m'offrir tous les secrets du désir. La suite, je l’ai encore dans le cœur quand je rêve les yeux ouverts sur ma réalité ordinaire.

Au matin, je me suis réveillé épuisé comme dans un rêve achevé qui continuerait de vouloir être… Dans les draps, j'ai trouvé quelques petites plumes fines que j'ai pensé échappées de mon oreiller. J'ai frotté mes yeux et dans le frisson de lumière que les persiennes me diffusaient j'ai aperçu une dentelle rose brodée de ciel, au pied du lit…

Et puis mon portable a esquinté Mozart avec « La musique des Anges » pour m'annoncer un SMS :

« Bi1 ariV a LA. Mer6 pr tt et pr ce rêve +++. ExQz le Dzordr 2 mes duV ds T draps. J x ke G oublié kL ke choz 2 roz chez toi. Mais toi J t’oublie pas. BJnho, arkanj MigL. A+. Angéla »*

……………………………………………………………………………………………………………………………………

*Je suis bien arrivée à Los Angeles. Merci pour tout et pour ce rêve merveilleux. Excuse-moi pour le désordre de mes duvets dans tes draps. Je crois que j'ai oublié quelque chose de rose chez toi. Mais toi je ne t'oublie pas. Beijinho, archange Miguel. A +. Angéla.

21 septembre 2013

Participation d'Anémone

REVE:
Radeau où je vogue
Eveillée et en fragile équilibre
Vers de réels et fantasques
Emerveillements
21 septembre 2013

UN REVE (Lorraine)

        C’est là-bas. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que je  marche vers le Palais de Justice, monumental, écrasant, gigantesque.  D’un pas hasardeux, il faut le reconnaître car, je ne sais pourquoi,  les pavés gondolent .  Et quand j’avance, ils  s’entrechoquent, deviennent des marches inégales, branlantes, qui m’obligent à m’arc-bouter,  à me retenir même des deux mains pour ne pas tomber de la hauteur d’une falaise.

 

         Car à mesure que je progresse, les obstacles se disproportionnent, se quadruplent, me hissent sur un sommet de je ne sais quel monument, me redescendent soudain face à l’entrée béante du Palais de Justice où je pénètre enfin, soulagé.  Pas longtemps.  Les poternes se succèdent,  une enfilade d’accès s’ouvre devant moi,  j’en franchis un, il en surgit un second.  Je pousse le battant, derrière moi un autre se referme.  Je voudrais sortir, je ne peux.  D’autres personnes me croisent, sereines, ouvrant une seule porte et se retrouvant à l’air libre. Comment ?  Pourquoi ? Mystère !

 

         Moi seule fais du sur place.  Et quand enfin la dernière porte consent à me libérer,  je me retrouve d’où je suis partie, sur la place rocailleuse, devant le Palais de Justice monumental, écrasant, gigantesque !

 

21 septembre 2013

Non mais je rêve! (Vegas sur sarthe)

Cabinet du docteur Chimaire, spécialiste en interprétation des rêves
 
“Que puis-je pour vous Monsieur Platon?”
“Et bien voyez-vous docteur, je...”
“Oui je vois, je vois déjà... encore cette foutue maladie du siècle Monsieur Platon, où chacun croit pouvoir se réfugier dans ses rêves pour survivre à l'atroce réalité de...”
“Non docteur, la réalité m'intéresse peu car je rêve en permanence. Je rêve la nuit et puis la journée, je rêve éveillé. En fait je rêve tout le...”
“Non mais je rêve!”
“Euh... Non docteur, c'est moi...”
“D'accord. Laissez-moi vous expliquer quelque chose Monsieur Platon. Le problème avec les rêves c'est qu'ils sont faits pour être rêvés la nuit et non pas pour être réalisés le jour, ou alors... comment dire... éventuellement à plusieurs. Quand on rêve seul, ce n'est qu'un rêve mais à plusieurs c'est déjà presque une réalité. (Je ne sais plus qui a dit ça mais j'adore le dire)”
“A plusieurs dites-vous? J'ai bien quelques fantasmes de temps à autre...”
“Restons sérieux Monsieur Platon. Je ne m'occupe que de bonne rêverie, des rêves de qualité, des songes d'une nuit d'été à la rigueur, bref de ces assemblages subconscients d'images ou d'idées qui...”
“Et ça sert à quoi tout ça docteur? J'ai déjà un métier de rêve, une voiture de rêve, une femme de rêve, des amis de rêve et...”
“Je comprends - encore qu'une femme de rêve soit rarement compatible avec des amis de rêve - toutes ces choses de rêve que vous possédez sont trop réelles et vous ne parvenez pas à vous en détacher pour vivre pleinement vos vrais rêves!”
“Euh... Non docteur, c'est plutôt que toutes ces choses de rêve me coûtent une fortune à l'année et que paradoxalement mon banquier est plutôt du genre réaliste”
“Paradoxal! Vous avez de ces mots! Qui est le spécialiste ici? Et avez-vous songé à changer de banquier?”
“Oh, j'ai un vieux rêve récurrent, je rêve que je l'assassine!”
“C'est une bonne chose Monsieur Platon, une bonne chose. Et combien de fois l'avez-vous déjà assassiné... en rêve bien sûr?”
“Huit ou dix fois, guère plus... il se méfie maintenant vous savez; il m'envoie son assistante, une sacrée garce!”
“Humm... Je vois. Vous jouez au loto Monsieur Platon?”
“Euh... non, pour quoi faire?”
“Parce que - croyez-en ma longue expérience - le 22 et le 43 réussissent bien aux rêveurs de meurtre et que voilà l'occasion rêvée - si je peux me permettre - de solutionner vos problèmes matériels”
“Je vous remercie du conseil, docteur Chimaire. Je n'aurais pas cru que ce serait si facile à régler”
“J'ai tellement l'habitude Monsieur Platon. C'est en effet facile à régler, trois cent cinquante euros”
 
21 septembre 2013

Quand le rêve devient réalité (trainmusical)

J'ai rêvé toute ma vie de voir ce star en vrai, un musicien hors pair. 

Son jeu d'acteur avec sa belle voix sur les plus grandes scènes d'opéra du monde entier enthousiasme les spectateurs. Il parcourt les cinq continents avec des récitals, remplissant des salles de concert jusqu'au dernier strapontin, applaudi par des mélomanes en délire. Sa voix est un délire, sa présence est un délire. Je ne l'ai jamais vu, je possède des cd de lui, et parfois je l'entends sur des chaines de radio ou éventuellement à la télévision. Déjà ces moments me comblent de bonheur. Cependant avoir les moyens de le voir en chair et en os, serait une consécration. Difficile, car je n'ai pas les moyens financiers et surtout ma vallée est si éloignée de tout.

Tout cela ne m'empêche pas de rêver, puisque le rêve fait vivre me répétait mes parents. Je ne sais pas ce que Freud en pense. Alors, parfois dans mes sommeils, je m'imagine être au premier rang, l'applaudissant sans relâche. Pas pendant les interprétations évidement, uniquement quand une œuvre est achevée.

Ces rêves sont de plus en plus fréquents. Est-ce que cette fréquence prédomine une bonne nouvelle? Il faut le supposer, car la secrétaire de la société culturelle du village m'appelle pour me communiquer que ce brillant ténor va venir donner un concert pour l'inauguration de la salle municipale. Je n’y crois pas, il me semble que c'est un rêve... et pourtant ce n'est plus un rêve, ce n'est même pas virtuel, c'est réel, il va venir dans mon petit village le mois prochain et les habitants intéressés reçoivent gratuitement une invitation qui inclut, après la prestation, un apéritif dînatoire en sa présence.

Quelle chance qu'il s'arrête dans notre coin pratiquement perdu. Pas belle la vie?

Le jour venu, je le croise sur la place principale, il me salue, comme cela se fait toujours dans notre petit bourg. Je sais qu'il est là, ce n'est vraiment pas un rêve. Quelle aubaine et mon excitation monte. Je ne peux que vous recommander de rêver sur vos désirs, ça vaut la peine.

Le soir, le moment tant attendu arrive. Le récital va commencer d’ici peu, et afin d’avertir le public, la sonnerie retentit…
Et merde! Déjà le matin, c’est mon réveil qui sonne, une fois de plus ce fut un rêve!

Pour analyser plus en détail cette situation, prenez contact avec Sigmund Freud en cliquant sur ce lien http://d34.e-loader.net/JVQZKXIrVo.jpg

 

21 septembre 2013

Vendredi 13 (Joe Krapov)

Chères amies et chers amis du Défi du samedi,
la rédaction de votre e-journal préféré
est heureuse de vous offrir une longue nouvelle inédite
de notre collaboratrice Isaure Chassériau.

 Rappelons qu’Isaure vient de recevoir le prix Alphonse Allais 
pour l’ensemble de son œuvre
et que ses « Aventures éclatées de l’ineffable Joe Krapov »
égaient nos e-colonnes déjà pourtant pleines
de chansons, de saillies, de poésie et de génie
depuis maintenant plus de 5 ans !

Le récit inédit s’intitule « Vendredi 13 » et il est consultable ci-dessous
sous forme d'un ibouque 
ou téléchargeable en pdf ici. 

Bonne lecture à vous ! N'oubliez pas de sélectionner le mode plein écran !
C'est la petite flèche en haut à droite. Pensez aussi à utiliser le zoom de la liseuse  !

14 septembre 2013

Défi #264

Rêve ou réalité ?

-Défi proposé par notre amie KatyL-

 

Rêve K

 

Merci de nous faire rêver et de partager vos interrogations

 sur la source de nos rêves à

samedidefi@gmail.com

A tout bientôt

 

 

 

14 septembre 2013

Ont scribouillé sous les palétuviers

14 septembre 2013

Un jésuite (Célestine)

cél

 

Un petit matin d’octobre au collège Saint-Sulpice.

Saint Supplice disent les élèves...

Le redoutable père Gilbret, vieux professeur de lettres atrabilaire, rend leurs rédactions à ses élèves.

                       ***

 

Ah ! Monsieur JC… (Oui, notre ami a signé sa copie de ses initiales…Sans doute a-t-il cru spirituel de jouer avec leur sainte homonymie…)

Je lis votre chef d’œuvre, monsieur JC :

 

"Alors, tous les arbres frémissent"... 

Voilà un incipit d’une navrante banalité (mais oui, voyons, c'est de la bouillie, de l'image d'Epinal... du Richard Clayderman! Que dis-je, du Clayderman ! C’est de l'André Rieu! ) Et pourtant  ce n'est qu'un désolant début, et vous n'avez encore rien entendu...

 

"...Le grand  véréfour"...

Mon pauvre ami...qu'est-ce que c'est que cette élucubration? Je suppose que vous parlez d'un oiseau! Mais enfin,  il  en manque, honnêtement,  des espèces de grands oiseaux, dans le dictionnaire ? Ah mais, jeune impertinent,  la vérité scientifique ne vous inquiète guère, apparemment ! Vous aviez le choix entre le grand tétras, le grand duc, le grand lagopède des Alpes...vous rendez-vous compte que vous avez tout bonnement créé une espèce? Vous prendriez-vous pour Dieu le père? Décidément, quelle prétention... quel blasphème!

Où en étions-nous ? 

 

"Qui porte le nid"...

Ah oui, le nid...c'est sans doute pour cela que j'ai pensé à un oiseau. Mais c'est une fâcheuse association d'idée, en fait. Car enfin, d'où tenez-vous qu'un oiseau "porterait" son nid? Il le construit, soit, il l'arrange, il l'orne de duvet...mais le porter... Vous avez déjà essayé, vous, de porter quelque chose SANS BRAS sombre idiot? Avec seulement deux misérables ailes? Et d'ailleurs, où le porte-t-il comme ça? Il ne pouvait pas réfléchir ce crâne de piaf,   à choisir un emplacement convenable, avant de le bâtir ?

Tssss...Bon admettons. Je poursuis:

 

"Retient son souffle..." Oui, retenez-le, je vous le conseille, car vous n'êtes pas au bout de vos peines! Il me faut, pour ma part, avoir le cœur bien accroché pour supporter les apnées répétées que me provoque la médiocrité galopante des élèves, de nos jours...le niveau baisse, hélas, si lamentablement…

 

"Se referment les tapinoufles..."

Mon dieu, mon dieu...mais mon pauvre ami,  il va vous falloir m'expliquer ce que c'est encore que ces fariboles ?  En voila bien d'une autre! Qu'entendez- vous donc par ce substantif farfelu? Des fleurs? Des vêtements ? Des chaussures? Des habitations exotiques? Des bouches en cœur? Des coquillages? Et pourquoi se refermer comme ça, tout à trac? 

Croyez vous qu'il suffise d'aligner des syllabes sans queue ni tête pour faire une rédaction ? Des tapinoufles...pourquoi pas des zycomeles ou des rubidanes? Vous voyez? Moi aussi, je suis capable d'inventer des mots, c'est à la portée  du premier imbécile venu! Vos camarades apprécieront, j'en suis certain, combien vous sombrez là  dans la plus consternante des facilités... Mais attendez la suite:

 

" ...Et les ronils à pois bleus .... " alors là, c'en est  trop! Je crois hélas que je vais devoir en référer à Monsieur votre père, au sujet de certaines substances illicites qu'il doit absolument vous défendre d'absorber. Une petite conversation qui je l'espère vous remettra les idées en place...ne me dites pas que vous n'étiez pas sous l'emprise d'une quelconque drogue pour écrire ce genre de délire ! Des ronils à pois bleus...ciel! Cela change à tout le moins des sempiternels éléphants roses! J'aurai vraiment tout ouï dans ma carrière! Nous nageons en pleine fièvre, c’est un accès de paludisme...je présume que vous vous  procurez cette espèce de champignons hallucinogènes sur internet, ce fâcheux support de Satan? Pffff. 

 

...s'évanouissent". Apothéose de la nullité...on n'a plus d'idée, alors on fait s’évanouir le sujet...Point final  du "chef d'œuvre" de notre jeune ami. Eh oui, tout à une fin, et cela abrège heureusement  nos souffrances respectives... Je crains fort que ce ne soient vos chances de passer dans la classe supérieure qui s'évanouissent ...je vais même vous dire crûment  la vérité: 

Ce n'est pas avec ça que vous réussirez dans la vie, Charpentreau!

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Le défi du samedi
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