Ramer pour ne rien dire (PHIL)
Sur la page d’accueil de l’intranet, trois photos superposées du grand manitou de la boite. L’œil perçant et la mèche vindicative. Quand je dis superposées, ça ne signifie pas les unes sur les autres en un mélange atroce, mais les unes au dessus des autres. Ce qui est une erreur de casting manifeste, car on remarque aisément qu’il s’agit trois fois de la même photo. Je préfère cliquer à droite à gauche. Tiens, les défis du samedi. Pourquoi pas ? Voyons voir la consigne. Une promenade en barque. Ça ne m’inspire guère. Et je ne vais quand même pas vous faire le coup d’envoyer un extrait de mon roman. J’ai pourtant ça en magasin, une histoire de barque, avec même une boîte de raviolis tombant mollement par inadvertance (encore heureux) dans l’onde trouble d’un canal, semant le rififi parmi la lentille d’eau. Et puis on est vendredi, en fin de matinée. C’est un peu court, comme délai, pour pondre du neuf et du bien léché. D’autant plus court que je serai en congé dans un peu plus d’une heure. Je me la coulerai douce, mais ne disposerai alors plus de l’assistance désintéressée de mon écran et de mon clavier. Je devrai me contenter de ruminer des trucs et de les régurgiter lundi matin, mais alors il sera trop tard. Et zut… Je sens poindre la déception en vous. Vous croyez que je vous mène en bateau, hein. Pas du tout. Ne m’en voulez pas. En fait, depuis le temps que je n’ai rien écrit ici, un an et demi au moins, je rame lamentablement à la recherche d’une idée lumineuse.