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Le défi du samedi
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11 mai 2013

Piano, las ? (tiniak)

Mol éclat pâlissant de l'harmonie finale

précédant le salut d'enthousiastes bravi

du tragique destin de la note investi

est tombé le dernier accord professoral

 

Le silence ne tient qu'au repos de son geste

C'est, le poignet cassé au-dessus du piano

qu'en l'artiste peine est contenu le tempo

destiné à se rendre à l'heure et tout le reste

 

Voilà, c'est fait ! Ça claque ! Et tout est consommé...

Bien fini le miracle, en scène et dans la fosse

L'humilité ployée, l'échine blanc de Causse

elle offre le spectacle attendu des comblés

 

Mais de cet oratoire elle n'est pas la dupe

Le clavier blanc et noir lui est plus authentique

Même la partition liée à sa métrique

aurait quelque leçon à prendre de sa jupe

 

Car elle a tout donné aux sévères mesures

de sa chair insatiable et de son feu nourri

pour traduire l'élan méconnu de Satie

en intime défi jeté à l'Aventure

 

« Oh, Rideau, ferme-toi et allons nous coucher

mon dos cassé, mes doigts, ma parure d'un soir

qu'il me faut parader sur les vastes trottoirs

où je n'aurai pas l'heur d'un rire énamouré »

 

Tous les rideaux tirés sur ses piètres fenêtres

toute porte fermée sur son enfermement

la pianiste recluse en son appartement

s'offre le seul secret pour quoi vibre son être

 

« Je t'aime. Tu le sais, Maudite Confidence !

Tu me veux. Tu m'auras. Vois, mes doigts te parcourent

mon tyran sans pareil et sans égal amour

Instrument de la joie de ma Chère Évidence ! »

 

C'est l'hiver à nouveau plein de sombres accords

Nulle oreille, nul œil et pour aucun partage...

Enfin seule avec l'Art et son brut apanage

à jouter le défi quotidien sans effort

 

Elle attaque

une sincérité libertaire et foutraque : Dvořák !

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Commentaires
T
@toutes et tous : merci de vos regards.<br /> <br /> <br /> <br /> Dvorak, Czerny... Que de suées !! mais quels plaisirs d'y accéder et de s'entendre les interpréter.<br /> <br /> Appliquée à l'écriture, la discipline instrumentale offre les mêmes surprises : ah, tiens ?! ça vient tout seul, maintenant... ;)<br /> <br /> <br /> <br /> Reste à créer l'occasion de partage; et c'est là qu'un endroit comme celui-ci est appréciable - ô combien ! A leurs animateurs : UN GRAND MERCI, encore.
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M
Comme les touches du piano ! Entre le blanc de la gloire et le noir de la fatigue et de la solitude ... Reste la beauté de la musique !
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A
Toi aussi tu as vu la tyrannie du métier. La virtuose amenée à parader sans pitié telle une bête de foire. Pourtant, comme j'aime Dvorak!
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J
J'aime tes innovations, tiniak, c'est rafraîchissant ! Et superbement habile d'imiter Dvorak avec tes rythmes (perso, j'aime la mise-en-page telle quelle, c'est encore plus innovateur)<br /> <br /> Bravo maestro !
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S
Curieuse relation d'attirance soumission.
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T
Merci, amis !<br /> <br /> <br /> <br /> PS : Au secours WALRUS !! Peux-tu rétablir mes quatrains dans leur forme ?<br /> <br /> <br /> <br /> http://pavupapri.hautetfort.com/archive/2013/05/07/pianola.html
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C
Quand le feu du talent te dévore, Tiniak<br /> <br /> L'incendie qui s'allume a des airs de Dvorak.
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V
Toute la niaque de Tiniak dans ce final de Dvorák!<br /> <br /> Joli concert de quatrains
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B
bien dit, tiniak!<br /> <br /> excellent
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S
Magnifique texte! :-D
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