Je suis né au milieu d'un champ de cheminées
Cachant le ciel de leurs vomis empoisonnés.
Les nuits étaient zébrées de lueurs rougeoyantes
Et l'air était rempli d'une rumeur grondante.
Des enfants aux pieds nus allaient rampant sous terre
Extraire le charbon comme au fond d'une tombe.
Aujourd'hui, tout est calme et les cheminées tombent
Et des ouvriers pleurent : ils regrettent l'enfer !
30 mars 2013
Cheminées (Walrus)
Commentaires sur Cheminées (Walrus)
En se rendant à Chartres, Charles Peguy aperçoit sur le bord de la route un homme qui casse des cailloux à grands coups de maillet. Les gestes de l’homme sont empreints de rage, sa mine est sombre. Intrigué, Peguy s’arrête et demande :
- « Que faites vous, Monsieur ? »
- « Vous voyez bien », lui répond l’homme, « je casse des pierres ». Malheureux, le pauvre homme ajoute d’un ton amer : « J’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai faim. Mais je n’ai trouvé que ce travail pénible et stupide ».
Un peu plus loin sur le chemin, notre voyageur aperçoit un autre homme qui casse lui aussi des cailloux. Mais son
attitude semble un peu différente. Son visage est plus serein, et ses gestes plus harmonieux.
- « Que faites vous, Monsieur ?», questionne une nouvelle fois Peguy.
- « Je suis casseur de pierre. C’est un travail dur, vous savez, mais il me permet de nourrir ma femme et mes enfants. »
Reprenant son souffle, il esquisse un léger sourire et ajoute : « Et puis allons bon, je suis au grand air, il y a sans doute des situations pire que la mienne ».
Plus loin, notre homme, rencontre un troisième casseur
de pierre. Son attitude est totalement différente. Il affiche un franc sourire et il abat sa masse, avec enthousiasme, sur le tas de pierre. Pareille ardeur est belle à voir !
« Que faites-vous ? » demande Peguy
« Moi, répond l’homme, je bâtis une cathédrale ! »
La fable des casseurs de pierres, attribuée à Charles Peguy.
- Je crains que ce ne soit pas exactement ça, chère Flo. Je crois que l'ouverture des marchés a favorisé le transfert des technologies et que nous avons appris nos méthodes à des gens qui les pratiqueront pour des salaires inférieurs et nous concurrencent aujourd'hui avec des techniques que nous leur avons fournies. Elles ne sont donc pas perdues.
Je préférais la version de Stefanski mais ne l'ai pas trouvée sur youtube.
Merci Walrus pour ce témoignage aux mots si justes.
Les gens sont souvent attachés à ce qui leur fait mal, parce que pour eux il n'y a pas d'autre solution envisageable. Et peut-être parce que la souffrance semble leur donner une aura.
http://www.youtube.com/watch?v=F63PnjeFyRI
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j'ai discuté avec des mineurs de cela ils disent éprouver du regret des fermetures des mines , et de la fierté d'avoir fait ce job
en fermant les mines on a fermé leurs coeurs , leurs âmes sont dans les galeries , et pourtant quoi de plus laborieux que ce travail
excellente manière d e traiter le sujet ! barvo
bisousssss♥