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Le défi du samedi
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9 mars 2013

Entrez je vous en prie‏ (titisoorts)

Ce jour là, j'étais tranquillement chez moi, je m'affairais à la comptabilité, lorsqu'on sonna à la porte. Tiens, dis je, qui cela peut bien t'il être? J'ouvre la porte un peu étonné, personne. Je me penche sur les côtés, pensant à un canular de ses petits chenapans revenant de l'école. Rien. Il doivent sûrement se planquer par là, en train de ricaner. Je repars à mes occupations, avec le sourire. Je me replonge dans mes chiffres et là, je ressens comme un froid glacial, qui me parcours le dos. Je me retourne, il y a comme une présence près de moi et une voix résonne en moi - "As tu bien vécu?".

 Voilà que je parle tout seul, maintenant. La voix repart de plus belle dans ma tête "As tu bien vécu?"  Je deviens fou ou quoi? Mais qui êtes vous? -" Tu sais qui je suis, tu le sais au fond de toi, mais réponds, as tu bien vécu? -" Mais non qui es-tu?criais je, c'est quoi ce délire? -"Je suis venu te chercher, il est temps pour toi de me suivre, je suis ta propre peur, je suis ton côté sombre, je suis l'anti vie, voilà, je sens que tu as compris". -"Mais je ne suis pas prêts, je suis dans la force de vie, j'ai temps de choses à vivre encore, je ..je."  -"Calme toi, nous allons parler tous les deux , raconte moi, trois moments important de ta vie" .-" Et si, et si je m'enfuyais."  -" Je suis là avec toi et je ne te quitte plus jusqu'à la fin, si tu préfères me suivre maintenant".

 - "Non non, alors, mon premier moment ce serait, comme je suis parti tôt, trop jeune de chez moi, j'ai pris des armes pour devenir un homme, et lorsque ma mère me visitait, n'étant pas complètement sevré, j'avais un manque, une succion, un manque d'amour que je comblais pendant ces rares moments, que je ressens si précieux maintenant. Le premier moment serait celui là, celui de l'amour ou cette blessure intérieure étant mal cicatrisée ou l'on sens qu'à la moindre faille, celle ci s'ouvre et ressaigne avec toute l'abondance du temps perdu. Tant que son visage m'apparaît avec détails, je me plonge dans cette solitude de joie.

La deuxième fois, fut la découverte, moi qui est toujours été introverti, timide et réservé, éduqué dans la non communication. Un jour, au cours d'un repas champêtre, j'avais le Maire ainsi que son adjoint en face de moi. Pourquoi ce soir là, j'étais sur mon valeureux destrier? où j'ai pu, décharger un sac que j'avais, sur le dos et sur le coeur, par rapport à mon métier. Ce moment à changé ma vie, c'était comme si j'avais ouvert ce soir là, un robinet, d'où coulait de la déception, de leur déception et de la constatation. Moi, le petit, devant ces grands, ceux qui nous gouvernent qui nous commandent, je me suis aperçu qu'ils ne sont fort que de leurs pouvoirs et de leurs erreurs. 

Le troisième moment, c'est lors de la découverte de la marche à pieds. Marcher, je l'ai appris tout seul, plutôt la randonnée pédestre. Peu importe le statut social, sur le chemin de la peine, la connaissance, de l'effort physique, de la liberté, nous étions heureux de nous retrouver le soir venu. J'ai appris aussi, nullement besoin d'hectare de terrain, d'un grand jardin. Une forêt non loin, une montagne, un lac, où il fait bon aller se promener, ou vous faites le point, le tri de votre vie.Comme une étape ou tout défile, tracas, boulot,ennuis, emmerdes, que lorsque vous avez une vue splendide sous vos yeux, tout s'estompe, et le sourire revient, vous êtes dans le moment présent, là, bien, tout simplement. Rien ne sert à rien. Au début, j'ai longtemps marché la tête et les yeux vers les chaussures dû au mal des pieds des débuts, aux pensées débordantes. Mais une rencontre, une rencontre qui me disait souvent " relève la tête, retourne-toi et regarde autour de toi ". D'un levé de soleil au même paysage avec des couleurs changeantes à chaque instant. La pensée qui est mienne aujourd'hui est due à un instinct de survit, l'intelligence que nous avons tous, celle de l'adaptation. Bon, Le sport doit y être pour quelque chose, une soif de se battre de pousser plus loin, ses limites, plus loin que le cerveau ne t'interdit. Ma vie m'a comme submergé , je me débattais dans les vagues, parfois sous l'eau parfois sur le plus beau yacht. J'ai comme le sentiment que ce n'est jamais fini, aujourd'hui j 'ai comme la sagesse de me tenir à flot, malgré les tempêtes, je suis là, présent. Je sais que même avec le bruit de la pluie, du vent,des orages je me ferais entendre.

Puis à un moment, Je me suis demandé ce que je faisais là, à parler tout seul, sur mon canapé. La voix reprit " maintenant que tu m'as raconté, il est temps..."

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Commentaires
F
Très belle écriture qui demande à en lire plus
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T
Merci pour vos commentaires j ai eu l idée de ce texte en regardant un film de 1998 de Martin Brest ( sûrement un breton) " rencontre avec Joe Black" avec Hopkins et Brad Pitt.La mort frappait au hasard s'en rien savoir sur la vie.Il prends une enveloppe charnelle et viens au milieu des vivants.Je vous le conseil
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C
*lire
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C
comme avant un grave évenement <br /> <br /> qui touche sa vie<br /> <br /> on revoit toute son existence d'un seul coup...<br /> <br /> <br /> <br /> comme ici dans la même veine, <br /> <br /> ce triptyque induit par la Camarde<br /> <br /> <br /> <br /> j'ai aimé ces états des lieux<br /> <br /> j'ai aimé te lite Titi
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P
Bonsoir Titisoort.<br /> <br /> Je retiens de ce texte les trois moments importants des confidences intimes.<br /> <br /> C'est toujours beau les confidences intimes. C'est toujours à aborder avec respect pour le lecteur.<br /> <br /> La première découverte, l'expérience de la séparation à laquelle on ne se fait jamais complètement. La remontée du passé à chaque nouvelle séparation. ( "petites morts", disent certains )<br /> <br /> La deuxième celle du petit qui grandit : oui les grands sont vulnérables aussi. Oui, on peut oser s'exprimer.<br /> <br /> Enfin le dépassement de soi qui ne nécessite pas d'aller bien loin, qui reste simple et … j'ai senti là comme une propension à l'émerveillement des petites choses de la vie. <br /> <br /> L'intransigeance du personnage de l'"Anti-Vie" nous suggère que c'est un sujet bien sérieux.<br /> <br /> On peut voir la dernière phrase comme un renouvellement de contrat. On peut lire aussi "il est temps de continuer jusqu'à la fin." Il est temps de "repartir" après avoir conversé avec la fin prochaine à rencontrer le plus tard possible. Finalement, la vie porte la mort en germe. C'est une banalité que certains veulent oublier de différentes manières. Pas toi qui a évoqué dans ce texte la nécessité d'affronter notre côté sombre. Le lecteur peut s'identifier au personnage de ce récit écrit à la première personne. Merci
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A
Tu faisais tranquillement tes comptes quand tu as été amené à en faire d'autres.<br /> <br /> Faut-il donc avoir peur des nombres?<br /> <br /> Bravo pour le choix des trois moments. J'aurais du mal je crois à en faire autant.<br /> <br /> Tu sais, je pense que tu peux te baser sur ta deuxième expérience pour lui dire qu'elle remise un peu son pouvoir.<br /> <br /> Pourtant c'est vrai, un jour le moment est là, et ça doit se passer à peu près comme ça. Se sent-on parfois prêt à ce moment-là? Je crois que cela arrive, et je fais le voeu de l'être quand elle sonnera (le plus tard possible).<br /> <br /> Quant à toi, reste encore bien avec nous pour nous charmer de tes talents et de ta voix!<br /> <br /> http://www.wat.tv/video/nancy-holloway-t-en-vas-pas-1jjkf_2ey2h_.html
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T
Alors c'est comme ça que ça se passe ? On sonne un matin de comptabilité, on te demande des comptes et pfuittt... je vais retirer la sonnette de ma porte, merci de ce bel avertissement !
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M
Oui, comme le dit Vanina un texte très prenant ! Cette question : ""As tu bien vécu?" posée par "l'anti-vie" fait froid dans le dos !!!
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V
c'est vrai que c'était tentant d'inviter la mort à ce défi qui ne l'entend pas un jour??? <br /> <br /> <br /> <br /> mais je préfère être sourde et ses appels texte rude mais bouleversant
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K
oui moi aussi je fais le bilan chaque soir <br /> <br /> mais la mort peut attendre je vais vivre longtemps moi Monsieur TITI et, merci de ton passage très sympa sur mon défi♥<br /> <br /> 10x 20 bisousssssssssss=200 je m'entraine pour la semaine prochaine
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W
Bon, je vais faire mon bilan tous les jours, au cas où...
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S
La mort je veux encore bien la suivre mais pas maintenant par contre je réserve à dieu le même sort que Joe Krapov réserve à la mort ;-)
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J
Si la Mort me demande des comptes comme une vulgaire psy Lacanienne, c'est bien simple, un coup de pied au cul et elle prend la porte ! Si je ne la lui fais pas manger toute crue. Faut pas prendre les gens pour des gonds, non plus !<br /> <br /> ;-)
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J
Titisoorts, cela fait froid dans le dos, tu récrées bien l'atmosphère, que c'est vrai que lorsque la mort viendra nous voir, elle ne le fait pas toujours à éclairs et éclats, mais bien comme ça, en sonnant à la porte.<br /> <br /> <br /> <br /> Bravo monsieur, c'est vraiment bien réalisé ton texte !
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C
Un texte prenant qui m'a fait me demander quels étaient les trois moments importants de ma vie... difficile de répondre !<br /> <br /> Merci<br /> <br /> Sourire<br /> <br /> Vanina
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D
On frissonne aussi à l'évocation du froid glacial.<br /> <br /> Et que ce passe-t-il donc si on répond "non, je n'ai pas bien vécu et j'ai besoin d'encore un peu de temps" ?
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E
Non ! Fiche là dehors la vilaine !! Elle est chouette ta vie de courage et d'humilité, allez continue encore longtemps , s'il vous plaît !! :)
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R
nous oublions bien trop souvent que la vie est courte <br /> <br /> j'ai bien aimé ces "flash back" .. quel est l'essentiel ...
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C
La longue dame brune est au rendez-vous, mais apparemment elle arrive un peu trop tôt!<br /> <br /> Glaçant...et bluffant!<br /> <br /> T'en va pas, Titiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!!!!
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