Entrez je vous en prie (titisoorts)
Ce jour là, j'étais tranquillement chez moi, je m'affairais à la comptabilité, lorsqu'on sonna à la porte. Tiens, dis je, qui cela peut bien t'il être? J'ouvre la porte un peu étonné, personne. Je me penche sur les côtés, pensant à un canular de ses petits chenapans revenant de l'école. Rien. Il doivent sûrement se planquer par là, en train de ricaner. Je repars à mes occupations, avec le sourire. Je me replonge dans mes chiffres et là, je ressens comme un froid glacial, qui me parcours le dos. Je me retourne, il y a comme une présence près de moi et une voix résonne en moi - "As tu bien vécu?".
Voilà que je parle tout seul, maintenant. La voix repart de plus belle dans ma tête "As tu bien vécu?" Je deviens fou ou quoi? Mais qui êtes vous? -" Tu sais qui je suis, tu le sais au fond de toi, mais réponds, as tu bien vécu? -" Mais non qui es-tu?criais je, c'est quoi ce délire? -"Je suis venu te chercher, il est temps pour toi de me suivre, je suis ta propre peur, je suis ton côté sombre, je suis l'anti vie, voilà, je sens que tu as compris". -"Mais je ne suis pas prêts, je suis dans la force de vie, j'ai temps de choses à vivre encore, je ..je." -"Calme toi, nous allons parler tous les deux , raconte moi, trois moments important de ta vie" .-" Et si, et si je m'enfuyais." -" Je suis là avec toi et je ne te quitte plus jusqu'à la fin, si tu préfères me suivre maintenant".
- "Non non, alors, mon premier moment ce serait, comme je suis parti tôt, trop jeune de chez moi, j'ai pris des armes pour devenir un homme, et lorsque ma mère me visitait, n'étant pas complètement sevré, j'avais un manque, une succion, un manque d'amour que je comblais pendant ces rares moments, que je ressens si précieux maintenant. Le premier moment serait celui là, celui de l'amour ou cette blessure intérieure étant mal cicatrisée ou l'on sens qu'à la moindre faille, celle ci s'ouvre et ressaigne avec toute l'abondance du temps perdu. Tant que son visage m'apparaît avec détails, je me plonge dans cette solitude de joie.
La deuxième fois, fut la découverte, moi qui est toujours été introverti, timide et réservé, éduqué dans la non communication. Un jour, au cours d'un repas champêtre, j'avais le Maire ainsi que son adjoint en face de moi. Pourquoi ce soir là, j'étais sur mon valeureux destrier? où j'ai pu, décharger un sac que j'avais, sur le dos et sur le coeur, par rapport à mon métier. Ce moment à changé ma vie, c'était comme si j'avais ouvert ce soir là, un robinet, d'où coulait de la déception, de leur déception et de la constatation. Moi, le petit, devant ces grands, ceux qui nous gouvernent qui nous commandent, je me suis aperçu qu'ils ne sont fort que de leurs pouvoirs et de leurs erreurs.
Le troisième moment, c'est lors de la découverte de la marche à pieds. Marcher, je l'ai appris tout seul, plutôt la randonnée pédestre. Peu importe le statut social, sur le chemin de la peine, la connaissance, de l'effort physique, de la liberté, nous étions heureux de nous retrouver le soir venu. J'ai appris aussi, nullement besoin d'hectare de terrain, d'un grand jardin. Une forêt non loin, une montagne, un lac, où il fait bon aller se promener, ou vous faites le point, le tri de votre vie.Comme une étape ou tout défile, tracas, boulot,ennuis, emmerdes, que lorsque vous avez une vue splendide sous vos yeux, tout s'estompe, et le sourire revient, vous êtes dans le moment présent, là, bien, tout simplement. Rien ne sert à rien. Au début, j'ai longtemps marché la tête et les yeux vers les chaussures dû au mal des pieds des débuts, aux pensées débordantes. Mais une rencontre, une rencontre qui me disait souvent " relève la tête, retourne-toi et regarde autour de toi ". D'un levé de soleil au même paysage avec des couleurs changeantes à chaque instant. La pensée qui est mienne aujourd'hui est due à un instinct de survit, l'intelligence que nous avons tous, celle de l'adaptation. Bon, Le sport doit y être pour quelque chose, une soif de se battre de pousser plus loin, ses limites, plus loin que le cerveau ne t'interdit. Ma vie m'a comme submergé , je me débattais dans les vagues, parfois sous l'eau parfois sur le plus beau yacht. J'ai comme le sentiment que ce n'est jamais fini, aujourd'hui j 'ai comme la sagesse de me tenir à flot, malgré les tempêtes, je suis là, présent. Je sais que même avec le bruit de la pluie, du vent,des orages je me ferais entendre.
Puis à un moment, Je me suis demandé ce que je faisais là, à parler tout seul, sur mon canapé. La voix reprit " maintenant que tu m'as raconté, il est temps..."