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Le défi du samedi
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9 mars 2013

Code en cloche (Tata Béa)


Dilong, dolong, dolong..
Énergiquement secouée par sœur Marie-Pierre la cloche s'étouffait, s'emmélait le battant, se saturait l'airain et éteignait in petto nos conversations.
En rangs par deux, cheveux rattachés, lacets noués et col redressés nous attendions.

Diling, diling..
Perlière et délicate, imperceptiblement agitée la clochette nous faisait avancer, silencieuses et sages.

Ding, ding ..
Donnant le ton, un « la » clair, le clocheton nous lançait sur les mesures du benedicite, voix juvéniles et dociles.

Diling, diling..
Cueillant la dernière note, la clochette nous enjoignait de prendre place devant la table mise, déplier nos serviettes, poser nos mains de part et d'autre des assiettes.

Diling, diling... « Bon appétit Mesdemoiselles » « Merci ma Soeur »
Libérait nos paroles, ouvrait nos bouches, animait nos mains, permettait les bavardages, les rires ..

Jusqu'à l'interruption du clocheton

Ding, ding..
Invitant à se lever, à chanter les grâces, avant de quitter la salle à manger, silencieuses et souriantes.

Les coups de cloches, clochettes, clochetons, codes simples et sonores, tour à tour impérieux ou discrets, stridents ou emphatiques,  rythmaient nos vies d'enfants.

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Commentaires
P
Que de souvenirs qui remontent à la surface, j'étais à l'âge de 5 ans en pension chez des religieuses... et je devais être celle dont rien ne sortait du rang... discrétion assurée, incroyable comme une simple sonnette ravivent les mémoires..
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T
Merci à tous ! de vos encouragements, je vois que quelques unes ont eu des expériences similaires, mais au fond c'était plutôt rassurant, personnellement je l'ai bien vécu et on n'avait peur de rien.. quand je vois les enfants d'aujourd'hui à qui on met des casques et de genouillères pour faire de la balançoire au dessus d'un sol en faux bitume-mou.. je préfère m'être mise en rang sagement et être allée faire du vélo après.. les cheveux au vent !
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A
Mode de vie où les cloches rappelaient sans cesse combien il était souhaité que rien ne cloche. Evocation très réussie d'un rythme et d'une discipline que je n'ai pas connus mais que j'imagine. Merci pour ce partage Tatabéa.
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C
Ding Ding Dong me fais penser<br /> <br /> <br /> <br /> à mesdames de france à fontevraud,<br /> <br /> aux jeunes années si cloîtrées,<br /> <br /> victoire, sophie, thérèse et louise,<br /> <br /> filles de roi, mais pénitentes,<br /> <br /> sacrifiées à l'autel du nombre,<br /> <br /> à l'aune du dauphin, mâle héritier...<br /> <br /> <br /> <br /> Ding Ding Dong me fais penser<br /> <br /> quand elles chantaient<br /> <br /> en abbaye<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=iLGF6s34cdU<br /> <br /> <br /> <br /> :)
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K
ah ! ces écoles de petites filles modèles!!<br /> <br /> moi je faisais mes chaussures (un coup de lustre) avec le béret<br /> <br /> je vais offusquer Walrus encore !! désolée<br /> <br /> bisoussssssssss et les cloches sonnent sonnent ( mon lapin au four !! ) j'y vais
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M
Quel charme dans ce poétique langage codé !!!<br /> <br /> Mais où donc est passé ce temps où "En rangs par deux, cheveux rattachés, lacets noués et col redressés nous attendions" !!!!!<br /> <br /> Une très belle évocation !!!
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J
Joli !
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J
Dieu merci, nous on était à l'école d'en face avec le Grand Duduche !<br /> <br /> http://www.ventsdouest.com/images/albums/9782749304359/9782749304359-L.jpg
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S
Toute une enfance à se faire sonner les cloches ? Ben dites moi... ;-D
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D
C'était sans doute plus mélodieux que les sonnerie stridente d'aujourd'hui.<br /> <br /> Jolis pti souvenirs :-)
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W
Est-ce que ça existe encore ?
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C
Les codes des cloches de l'école des sœurs, belle idée !<br /> <br /> Un souvenir peut-être ? A la fois doux et d'autorité.<br /> <br /> Sourire<br /> <br /> Vanina
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E
Comme c'est bien vu ! A chaque heure, sa cloche et son babil qui rythme la vie des petites jeunes filles...Superbe ! :)
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T
Quel language le parlé des cloches -"et vous ding dong"
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V
Gageons que sœur Marie-Pierre était une battante et aura su inculquer d'excellents principes à toutes ces jeunes oreilles :)<br /> <br /> Tiens! Vous, vous me ferez diling!
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C
Ah ce délicieux parfum de couvent des oiseaux, où les jeunes filles de bonnes familles s'appellent Pétronille, Cunégonde ou Isabeau...<br /> <br /> Du vécu? En tous cas, une délicieuse tranche de vie de pensionnaire.J'ai pensé aussi à la chanson de Le Forestier Fontenay aux Roses...
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