Le voleur de bicyclette. (Mamido)
C’est l’été. La canicule. La fin de l’après-midi voit la chaleur baisser d’intensité jusqu’à en devenir presque supportable. Tout au long de la journée elle a chauffé à blanc les murs de pierre de la vieille maison et les dalles de la terrasse et c’est tout juste si on commence à pouvoir y poser les pieds.
On autorise enfin les garçons à sortir. On les a maintenu enfermé à grand’ peine toute la journée dans la grande salle maintenue fraîche grâce aux volets fermés.
Les petits apprécient de pouvoir gambader dehors. Ils retrouvent leurs tricycles avec lesquels ils n’ont pas pu jouer de la journée. Celui d’Alexandre, dix-huit mois est tout simple avec juste une petite remorque à l’arrière. Celui de son cousin Louis, de cinq mois son cadet est plus sophistiqué : des flots de rubans au guidon, une sonnette deux tons et à l’arrière un petit coffre qui ferme avec un couvercle et où l’on peut transporter ses trésors les plus chers.
Alexandre envie le tricycle de Louis mais celui-ci ne lui permet pas de s’en servir. Il pousse des cris déchirants qui alertent toute la famille et montre même les dents dès qu’Alexandre fait mine de s’en approcher. A treize mois, on n’est guère prêteur !
Alors Alexandre ruse… Il s’empare du doudou chéri de Louis et l’emmène avec lui. Louis abandonne aussitôt le tricycle. Doudou est bien plus précieux. Alexandre jette Doudou loin, au fond du jardin. Et pendant que Louis court, court, éperdu à la recherche de son ami perdu, Alexandre s’empare de son vélo. Il jubile de son astuce. Son visage rayonne de satisfaction du tour qu’il vient de jouer à Louis.
Lorsque Louis va se plaindre, Alexandre déclare aux parents médusés : « Mais Louis veut plus vélo, Louis veut Doudou !... »
Alexandre est un fieffé coquin.