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Le défi du samedi
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12 janvier 2013

La radio (Venise)

            "Il était sur le point de s'endormir quand, soudain,

il vit briller dans la nuit la petite lucarne de sa radio

Qu’il avait oublié de fermer."

La radio criait à  tue -tête

               

                « Je suis le dernier homme qui parle catalan « 

            Puis il s’est mis à chanter comme un forcené avec une sorte de gaité opiniâtre qui ameutait tout l’équipage qui n’en menait pas large.

                        Puis la radio s’est tu un moment.

            Vif comme une belette le bateau tanguait sur les vagues géantes.

Nous semblions avoir perdu définitivement le contact avec la terre des hommes.

La radio se remit à vociférer un drôle de poème.

« La Pluie tombe

Tout est nuageux et pluvieux

Fleurs de printemps que cherchez-vous « 

Le bateau flottait comme l’arche dans le bruit de la tempéteet la pluie incessante nous bloquer au fond de l’océan.

J’allais faire un tour sur le pont, la mer grinçait, la coque du bateau grinçait .tout grinçait du ciel jusqu’à la terre.

Et la lune paraissait une burette d’or dont coulait l’huile pour lubrifier la mécanique de l’univers

Je relevais la tête et entendu cet homme qui parlait catalan.

On écoutait l’air obséquieux des traitres qui ne parlent que l’anglais

On aurait abjuré toutes les langues pour comprendre le chemin de cette langue qui nous reliait aux hommes.

Je regardais la pomme d’Adam du capitaine qui montait et descendais le long de son coup poussé par l’angoisse tel un ascenseur qui ne dessert plus que des étages où plus personne ne travaille j’entendais comme lui les bruits des rames qui frappaient l’eau autour de nous

Il me proposa de brancher la radio sur les haut parleurs pour atténuer le l’inéluctable naufrage..Un esprit cruel et mauvais devait habiter les fonds des océans.

La radio peut-être pouvait apprivoiser cette colère.

Le tempérament de la mer ne pouvait être dompté par personne ce soir à ce stade .pourtant la radio et son chanteur catalan ont su apaiser les fonds marins et nous nous sommes retrouvé échoué sur cette île .

Venise

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Commentaires
A
Ta phrase sur la lune est sublime. Et celle sur la pomme d'Adam du capitaine, dans un autre registre, la vaut bien. Bravo, venise, tu nous emmène. J'ai l'impression d'en comprendre le catalan!
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T
très jolie très enigmatique, une odyssée future coupé d'un ancien bateau d'Albator.
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E
J'imagine la voix rauque de Pao Monset en catalan, de quoi calmer une tempête...:)
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D
Ce que je préfère c'est ça : "la mer grinçait, la coque du bateau grinçait .tout grinçait du ciel jusqu’à la terre".<br /> <br /> Là on sens bien que les éléments ne sont pas contents !
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M
Très belle radio-Thérapie pour une mer folle qui redevient d'huile -sans doute est-elle lunatique !- avec une illustration somptueuse !
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K
eh bien Venise!! superbe et j'aime à la fois le texte & le dessin très bien exécuté<br /> <br /> je vais aller voir ce dessinateur sur le net ...je n'ajouterai rien à tes jolies phrases car cela a été dit par d'autres , j'aime le lyrisme et la poésie et c'est tout à la fois...<br /> <br /> bisousssssssss<br /> <br /> katyL
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V
il s'agit des 'naufragés d'ITAHAQ de christophe arleston. le dessinateur des planches: adrein floch.Voir aussi 'les forets d'opales'
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W
Je suis comme Joe estomaqué par l'adéquation du texte et de l'image (j'ignore également l'auteur de cette dernière, TinEye aussi, peut-être Bilal ?)
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V
On dirait bien que la musique adoucit les moeurs et les tempêtes aussi... Belle histoire d'un naufrage "lyrique"
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J
En matière de poésie, désolé pour Hollywood, Titanic est enfoncé !<br /> <br /> <br /> <br /> Je préfère à Léonardo et Kate l'acqua alta Crusoësque de Venise !<br /> <br /> <br /> <br /> De qui est la très belle et surprenante illustration ?
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B
j'aime bien cette lune qui "paraissait une burette d’or dont coulait l’huile pour lubrifier la mécanique de l’univers"<br /> <br /> belle imagination, naufrage grandiose Venise!
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C
"Et la lune paraissait une burette d’or dont coulait l’huile pour lubrifier la mécanique de l’univers"<br /> <br /> Wouauou! je ne vais plus la regarder de la même façon...
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