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Le défi du samedi
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12 janvier 2013

La radio (titisoorts)

Bonjour, je m'appelle Jean , je ne suis pas le genre de personne sur qui on se retourne .
Je crois que dans ma vie, il ne m'est jamais rien arrivé, rien de bien, lorsque j'y pense c'est quand même un peu triste.
Déjà, tout petit le malheur est tombé sur moi, je  crois d'ailleurs qu 'il m'aime bien. J'ai entendu dire que les malheurs lorsqu'ils arrivent, ils volent en escadrille, je dois sûrement avoir une compagnie au dessus de ma tête.
J 'ai perdu ma mère lorsque je suis venu au monde, échange de mauvais procédé.
Mon père lui m'a négligé, je pense que je devais à chaque fois lui rappeler ce jour fatidique.
C'est ma grand mère qui m'a élevé, nous étions bien, puis un matin je l'ai retrouvé morte, au fond de son lit, le malheur avait encore frappé.
Ce jour là, il avait sorti l'artillerie lourde.
Mon père ne voulant surtout pas de moi, j'ai vivoté de pension en pension. L'éducation y était sévère, j'y ai appris à travailler, j'avais des copains. Je suis ressorti avec un diplôme, je me débrouillais plutôt bien en mathématique, je suis devenu banquier.
Ma vie, hé bien ma vie c'est : levé de bonne heure, habit, manger, métro et inversement le soir.
 
La journée au boulot je prends mes rendez-vous, J'accorde les prêts ou pas, et comme cela tous les jours.
Le weekend, c'est dans mon appartement, où je regarde la télévision. La plupart du temps, ce sont des émissions sur les voyages, c'est beau.

Tout a commencé le jour de mon anniversaire, nous étions la veille, je me suis couché comme tous les soirs vers vingt et une heure trente et c'est à minuit que la vieille radio que j'ai gardé de ma grand mère, s'est allumée. Elle ne servait pourtant que de décoration et surtout souvenir souvenir. J'étais à moitié endormi, d'ailleurs le matin en me réveillant, j'ai cru que j'avais rêvé.

 

C'est une chanson des années quatre vingt, elle m'est revenue en pleine après midi, je m'en souviens j'étais en rendez-vous. Bon, puis la journée passée, je me suis recouché le soir suivant, vers vingt et une heure trente et à minuit rebelote, la même chanson. Mais qu'est que c'est que ce bazar ? J'ai essayé  de comprendre, mais j'avais beau appuyer sur tous les boutons, rien n'y faisait. Puis la radio s'est éteinte d'elle même, après quelques minutes.
De rage je retournais me coucher, en pensant que demain soir je regarderais le pourquoi de la chose. Toute la journée j'avais cette chanson dans la tête, et je me disais "toi tu as besoin de vacances".
J'ai justement une agence de voyage à deux pâtés de maisons de mon appartement, demain j'irais me renseigner. Pour une fois cela me changera des voyages télévisuels.
Arrivé chez moi, comme prévu, je démontai l'arrière de la fameuse empêcheuse de dormir. Une résistance, non l'intérieur était impeccable pas de trace de cramé, pas de fils dénudés. Je la remis en place. Je me mis à regarder des magazines où je pourrais bien aller pour me reposer. La Réunion, la Guadeloupe, Bali peut-être, je commençais à m'endormir et à rêver de plages de soleil. C'est à ce moment là, étendu sur le sable qu'une musique arriva à mes oreilles, la radio de ma chambre s'était remise à fonctionner, c'était une chanson de Michel Berger,

Mais ce n'est pas possible, la radio n'est pas branchée, puis la musique s'est arrêtée. J'étais abasourdi. Je finis quand même par me rendormir très tard dans la nuit.
Le lendemain matin direction l'agence de voyage. Déterminé mais pas sûr de moi, comme d'habitude. La personne me montra des destinations que j'avais choisies.
Puis, me voyant indécis, elle me proposa Barcelone, destination pas chère, dans un somptueux hôtel cinq étoiles "le paradis blanc". Et là j'ai dû sûrement faire une drôle de tête, tout s'était imbriqué dans ma tête , les signes puis l'hôtel, çà ne pouvait être une coïncidence. J'ai donc accepté tout de suite, départ la semaine prochaine.
Les nuits qui ont suivi , pourtant avide de signe, la radio ne s'est remise en marche que deux jours avant le départ.

C'était une chanson de Yannick Noah, donc le message était clair, j'allais essayer de profiter des vacances.
Puis dans la nuit,veille du départ je me suis dit: et si d'autres messages arrivent et que je sois en vacance, j'ai mis la radio directement dans la valise. J'ai toujours pensé, que la radio était l'âme de ma grand mère, et que je devais suivre ses conseils. Je ne pouvais pas savoir que je me trompais si lourdement.
Allez, demain Olé Olé Barcelona !
Arrivé sur place, effectivement c'était un superbe hôtel, rien ne manquait, bar, piscine. J'ai posé ma valise et direction le parc Guell  .Il y avait un peu de monde, j'ai marché, le soleil au rendez-vous. J'ai ensuite lézardé sur un des nombreux bancs, un livre à la main, j'étais bien.
Le livre que je lisais "l'homme qui voulait être heureux" de Laurent Gounelle, je le posais de temps en temps sur mes genoux, les moments que passent la chanson dans ma tête de Yannick Noah, "Ose" et pourquoi pas? Oserais je justement? Mon livre quand à lui, parlait des blocages de la vie, de ceux qui nous empêchent d'être heureux d'être nous-même. Il y avait dans le livre des petits challenges, qu'un guide spirituel de Bali lui imposait.
Non loin de moi, il y avait une jeune femme qui lisait Zafon "le jeu de l'ange" titre en français. Après, l'avoir guettée du coin de l'oeil un bon moment, je tentais ma chance.

- "Bonjour , vous venez souvent dans ce parc?" Oh la la le rentre dedans laborieux.
La jeune femme posa son livre, et d'un sourire me déstabilisant me répondit
- "Oui j'aime bien venir dans cette ville et tout particulièrement dans ce parc, lorsque le boulot ou bien la vie quotidienne m'opprime."
- "Vous allez vous régaler avec ce livre, en plus, çà se passe à Barcelone, le moment ou il apprends l'existence de la bibliothèque des livres oubliés et ..."
 Elle me stoppa net,
- "merci, me dit elle je préfère le découvrir de moi-même. Vous avez aimé, j'ai bien compris"
Oups, je suis rentré dans ma coquille, apparemment, je l'embêtais,  le gros lourd. Nous avons repris notre lecture tous les deux. Et presque aussitôt après l'incident,  je suis partis en lui souhaitant bonne lecture, frustré j'étais.
Pour un échec , je me suis surtout dis après que j'avais quand même osé. Dans la soirée, j'ai flâné dans les rues de la ville, les bars étaient bondés, animés, les gens s'amusaient. Fatigué, je suis rentré me coucher, avec l'espoir des futurs jours de vacances.
Arrivé au lit, pas vraiment habitué à rentrer si tard, allongé à vingt trois heures, endormi à vingt trois heures cinq, quelle pêche, quelle patate quel fêtard.

C'est cette étrange chanson, qui m'a sorti de mon profond sommeil "la quête" de Jacques Brel. Allongé, j'ai écouté et me suis imprégné de ses mots qui voletaient dans la chambre. Nous verrons bien ce quelle apportera, c'est un peu comme une énigme, à moi de trouver ma quête, mon étoile à chercher. Je me rendormis assez vite et me glissai lentement dans un rêve.
Demain, j'avais décidé d'aller vers la plage" la barceloneta".
Et demain arriva, farniente, lecture, natation c'était une superbe journée, un autre moi détendu. En fin d'après-midi, avant de rentrer à l'hôtel, je programmais, j'irai bien dire bonjour à Gaudi et sa sagrada Familia, et c'est en passant devant ce bar "l'Estrella ", serait ce mon étoile? Ce soir, c'est sûr, je serais dans ce bar, suivons mon destin.
Vers vingt et une heure, comme convenu avec moi-même, je m'installais au bar et commandais une bière  et du Pa amb tomaquet, du pain que vous frottez à l'ail des tomates et du jambon du pays, heureux!
C'est à ce moment-là qu'elle est entrée dans le bar, l'inconnue du parc Guell. Nous nous sommes souri, je l'ai invitée à venir à mon apéro tapas. Suivre son étoile, ses signes, et nous avons discuté de nos vies respectives, de nos bosses de nos bobos. La littérature nous rapprochait, j'ai passé une agréable soirée, et c'est plein de joie que je me suis endormi, demain, nous allons ensemble visiter la sagrada familia.
Je me suis couché vers une heure du matin, en pensant que la radio à pu chanter à minuit, peut être avais je loupé un indice pour la suite ?  Peu importe, demain sera un autre jour.
Nous nous sommes retrouvés donc, devant ce majestueux édifice, nous avons beaucoup discuté, ri aussi et le soir dans un petit bar nous nous sommes même embrassés. Whaou!quel changement dans ma vie. Nous avons dormi ensemble, fait l'amour dans ma chambre, et la radio s'est mise en route.

C'était l'hymne à l'amour d'Edith piaf, j'ai souri. Nous avons fini la semaine amoureuse, ensemble, avec la certitude de nous revoir en France. Je reprenais l'avion à vingt trois heures, elle, le surlendemain, nous nous sommes donnés rendez-vous, je l'attendrais à l'aéroport. Nous nous embrassâmes une dernière fois et ce fut, la dernière fois. Mon avion a eu un accident à l'atterrissage, l' avion avait touché le sol, il y avait un débris, une pièce d'un avion précédent. La roue à explosé, je n'ai pas survécu.

Il était minuit, et dans la soute à bagage on pouvait entendre une chanson " le passage" de Francis Lalanne, et si la mort me programme sur son grand ordinateur. serait-ce la mort qui aurait tout prévu, la radio les chansons pour m'amener là à ce moment précis.La faucheuse est joueuse et pas fauchée d'idées.ou est ce moi, qui ai mal interprété les indices, suivre les signes, suivre son destin ,que je croyais...

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Commentaires
A
Magnifique histoire qui rattrape un peu, quoique de bien tragique manière, tout ce qui n'est jamais arrivé à ce pauvre hère. Avec Lalanne en apothéose. Et en passant par le splendide "Ose". <br /> <br /> Merci titi pour ce voyage magique dans les étoiles et à Barcelone, à la fois si dans l'au-delà et si réaliste, que je me rendrais là où tu me mènes sans effroi.
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D
Je n'aime pas toutes les chansons...<br /> <br /> Mais j'aime bien toute l'histoire :-)<br /> <br /> Un peu triste sur la fin, mais bon on était prévenu, il ne lui est jamais rien arrivé de bien.
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E
C'est très bien fait cette alternance de chanson et de texte qui se répondent...Au moins aura-t-il connu une belle histoire d'amour avant de passer de l'autre côté !!
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M
Ohhh !!! Belle inspiration de textes en chansons ! <br /> <br /> Pauvre Jean qui dès le début annonce l'inévitalbe : "Je crois que dans ma vie, il ne m'est jamais rien arrivé, rien de bien, lorsque j'y pense c'est quand même un peu triste."<br /> <br /> Pourtant on a bien failli y croire ! Une histoire vraiment très bien menée !!!
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V
on franchit ici une sixième dimension ou un état second 'métapsychose' où tout nous parle et nous guide . La radio comme étoile du berger en ces période de fêtes reste un étonnante et délicieuse trouvaille
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W
Un moment j'ai pensé qu'il voulait se la péter grave (comme le pneu de l'avion) mais "Barcelone" et "à l'atterrissage", ça ne Concorde pas...
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V
Avec tout ça, Jean en a oublié l'incipit... mais on lui pardonne
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J
Il manquait juste celle-ci : http://www.youtube.com/watch?v=ML9PWVm0wEQ mais on te lit de bout en bout avec grand plaisir.<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis content de voir que tu as été aussi longuement inspiré que moi par cette radio et que ton histoire de Barcelone se retrouve jusque dans le texte de Venise : si les banquiers deviennent chanteurs de radio catalans, c'est qu'il y a encore de l'espoir !
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B
bonne idée, les messages en chanson envoyés par la grand-mère de l'au-delà!
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K
comme Célestine j'adore ton histoire très longue, ponctuée de si belles chansons que j'adore toutes<br /> <br /> dommage que cette radio ne fut pas celle des fées de la semaine dernière car il ne serait pas mort! pas tout de suite , pas trop vite../.. mais c'est une autre chanson que celle de la vie<br /> <br /> bisouss katyL
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C
Magnifique histoire mon Titi!<br /> <br /> Ponctuée de très belles chansons, je les aime toutes. <br /> <br /> Et puis moi une histoire qui parle d'amour, de signes, d'étoiles...j'aime!<br /> <br /> mais tellement triste...:-(
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