La chevalière en or à Auschwitz mai 1944 (Porphyre)
Papa résistant fut déporté, une erreur encore inexpliquée l'envoya ainsi que tout son convoi de 1 700 personnes, à Auschwitz, http://www.27avril44.org/enigme.html
Voici une partie du récit de mon père, je pense que cela répond à la consigne.
Il est grand jour, maintenant, lorsque notre groupe, une fois tatoué, quitte cette baraque pour entrer dans un grand bâtiment : ceux qui nous ont précédés attendent dans cette salle. Une partie d'entre eux fait la queue à l'entrée de ce que l'on devine être un grand corridor : ils sont nus. D'autres prennent leur tour devant des tables derrières lesquelles des scribes polonais inscrivent, outre l'identité, tout ce qui est déposé entre leurs mains : d'abord le contenu des poches, puis les vêtements, les sous-vêtements et les chaussures : le tout est placé dans un grand sac étiqueté cependant que le déposant se retrouve dans un état de totale nudité.
J'y passe, bien sûr, comme les autres et c'est avec beaucoup de regrets que je vois ma montre disparaître avec toutes mes affaires. Je ne veux pas abandonner ma petite chevalière que je cache dans ma bouche.
Nous restons ainsi, nus et debout, du lundi 1er mai au soir, jusqu'au mardi 2 mai dans l'après midi.
C'est maintenant notre tour de pénétrer dans le long couloir : un premier Polonais nous fait ouvrir la bouche, je ne peux donc pas y laisser ma chevalière et je ne vois pas d'autre solution que de l'introduire....ailleurs.
Un peu plus loin, d'autres Polonais, la tondeuse à la main, font disparaître notre chevelure. Encore plus avant dans ce grand couloir où il ne fait pas chaud, un autre groupe armé de rasoirs type Gillette, entreprend de nous débarrasser du reste de notre systèmes pileux ; mais, ce faisant, ils ne se privent pas d'effectuer d'intime investigations.
Je me rends compte qu'il me faut changer ma chevalière de place ! Et je suis obligé de la remettre dans la bouche.
Papa perdit sa précieuse chevalière à Flossenbürg quelques mois plus tard.