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Le défi du samedi
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8 septembre 2012

Participation de Sebarjo

 

Un dernier jour de vacances

 

 

Un_dernier_jour_de_vacances

 

  

Dans la cour flottait une odeur de pain grillé. Non. Brûlé. Et puis non. Soyons honnêtes, n'ayons pas peur des mots.

Dans la cour flottait une odeur de pain trop grillé parce qu'il avait cramé. Et en beauté. Une incinération terrible.

L'odeur flottante, écoeurante, étouffante, qui fleurait lourdement, s'échappait au dehors par l'embrasure béante des volets laissés ouverts. Et pour cause. A l'intérieur, on aurait pu faire un stage « premiers secours » de désenfumage. Une fumée blanche et épaisse envahissait toute la maison. Elle déposait pour des années à venir, son odeur pestilentielle dans les moindres recoins de chaque pièce. On s'était tous réfugié dehors, assis autour de la vieille table en fer forgé bien entamée par la rouille , à côté de l'arrosoir en zinc déglingué qui avait quand même servi à calmer les ardeurs du grille-pain, alors qu'il prenait littéralement feu. Il était temps car des flammes d'une hauteur déraisonnable avaient commencé à faire fondre la hotte qui avait formé, sous l'effet hallucinatoire de la chaleur, des sortes de stalactites plastifiées collant aux plaques électriques...

S'il n'y avait eu que ça, je me dirais : « on s'en sort plutôt bien, il n'y a que la baraque qui est foutue ! ... On a rien, on est entier !

Plus de pain grillé. Plus de petit déj', là dans ce décor idyllique. On aurait pu se croire dans une pub où tout est toujours parfait, si tout avait bien marché. Il y a cette chanson débile qui tourne en boucle dans ma tête « l''ami du petit déjeuner, l'ami Rico... » et m... !

Pas de café non plus. Coincé au fond du coffre avec les filtres, bien rangé, prêt à partir. Bien sûr, j'aurais pu tout redéfaire pour refaire, ça ne m'aurait pris que deux heures ! Oui bien sûr. Mais je l'avais déjà fait au lever. Une fois suffit ! A l'aurore, parce qu'on voulait partir tôt. J'avais tout déballé. Et là, c'était à cause du lave-vaisselle.

Hier soir, dernier jour de vacances. Impeccable, le ménage est fait, tout est nickel, l'évier qui brille nous éblouit presque. On se couche content, tout heureux, l'air con-con et satisfait, bercé par l'idée qu'on va retrouver son chez-soi le lendemain soir, avec ses petites affaires bien à leur place. On a même chargé la voiture, on est peinard pour demain. Avant de m'allonger avec mon livre tranquillement, je mets le lave-vaisselle en route : Lavage intensif 70° (y'a quand même une vaisselle de trois jours là-dedans !), départ différé 3 heures (pour pouvoir s'endormir sans supporter ses ronronnements alambiqués). 

Au réveil, avant la fumée épaisse du grille-pain, douche froide. Ce maudit lave-vaisselle n'a pas tourné. Je m'énerve dessus pour essayer de le faire redémarrer à tout prix, lorsque, crac ! La catastrophe. Le bouton marche/arrêt s'enfonce comme dans du beurre dans la façade polypropylenisée ! Y'a plus le choix, faut tout se taper à la main. Problème, le produit vaisselle est bien rangé dans le coffre et comme par hasard... bien au fond, bien en-dessous d'un bordel monstre ! Un petit sac étanche où on a mis des produits qui pourraient par malheur couler, donc bien isolés au cas où, dans un petit casier caché lui-même sous le tapis du coffre. On avait pourtant penser à tout. Je vide toute la voiture, je prends le produit vaisselle et passe toute l'argenterie en inox et la faïence en verre véritable en revue. Une tonne. Le lave-vaisselle était chargé à bloc. Ma femme essuie, les enfants rangent. L'union fait la force, on ne met que trente-six minutes. Une fois fini, je range tout. Ouf ! Je fourre tout en vrac comme un forcené parce que j'ai envie de boire un bon café et d'y tremper des toasts confiturés. Les enfants sont adorables, ils s'occupent de mes tartines. Je m'installe sur une chaise dehors en chantonnant ce qui désormais me harcèle, tout heureux tout guilleret. C'est là que la fameuse odeur a commencé à flotter...

Maintenant que tout a disjoncté, la famille et le compteur électrique à la fois, on attend. Pour l'état des lieux. Pour rendre les clés et laisser le chèque de garantie...

Jamais je n'aurais cru que ce dernier jour de vacances me semblerait aussi long...plus long que tout le reste du mois d'août.

Enfin, on a de la chance, il y a du soleil...

 

 

 



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Commentaires
J
D'accoooooord ! À partir de désormais, je laisse tomber mon rêve de louer une maison de vacances en Europe ! Merci Sebarjo !
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M
Une journée bien marquante en effet !!! Quand ça veut pas ....!!!!!! Enfin il aurait pu pleuvoir aussi !!!! ;-)
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C
Et malgré tout ça, tu gardes le sourire...clap clap clap!
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J
Tous les ans une catastrophe ? J'espère que tu n'as pas subi de contrôle anti-dopage lors de ton Tour de France en haïku !<br /> <br /> ;-)
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E
Eh bien ! Voilà une bien belle façon de se gâcher la journée de retour !!( Il y avait peut-être un petit café un peu plus loin pour prendre le petit dej') !! Très drôle :)
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W
Bien fait ! T'avais qu'à laisser le produit vaisselle pour les locataires suivants, radin, va !
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V
Il y a des jours comme ça où on aurait voulu rester chez soi... enfin, ça fait des souvenirs à raconter!
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A
si c'est du vécu, j'ose à peine rire ;-)<br /> <br /> quel enchaînement inéluctable vers la catastrophe finale!
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A
Rien ne vaut le camping, sans lave-vaisselle, sans grille-pain... Remarque, j'ai tout de même une amie qui a failli y cramer vive à cause d'une bougie et d'un camping gaz mal monté! Bah... au moins vous étiez contents de retrouver votre chez vous!
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