La bicyclette (Venise)
Je tenais ça de ma famille : nous avions tous peur des voyages en avion.
Ces dernières années, j’avais tant pédalé dans la semoule que j’avais poussé jusqu’aux extrémités le raisonnement suivant : la solution idéale ce sont des vacances à vélo.
Dès que je pensais aux trains d’atterrissage, je regardais avec tendresse la petite reine.
Je commençais mon voyage par lancer des fléchettes sur une carte pour en tirer des conclusions hâtives.
Je devais me rendre en Belgique .En tenant compte que les perspectives de cotes sont extrêmement limitées, et que j’évitais du même coup le vol mouvementé des avions sur la piste de l’aéroport et le retard provoqué par les fameux oiseaux suicides de Bruxelles
Ces vacances s’annonçaient sous les meilleurs auspices.
Je parle d’une époque où nous n’avions pas encore mis un pied sur la lune et par conséquent le prix du voyage ne peut être encore celui de la déception.
Assis, sur la selle de ma bicyclette je réfléchissais.
En tout cas je pense que je réfléchissais, quoi qu’il en soit je songe à réfléchir avant d’entreprendre ce voyage.
Je décidais de ne point bouger d’ici avant qu’une idée vienne.
Il n’est pas impossible que je sois devenue fou .il faut toujours considérer cette éventualité quand on se met à réfléchir.
Mais chaque fois que je pense, il m’apparait qu’en ce bas monde un homme n’a d’autres choix de devenir fou ou de pédaler dans la semoule.
Je décidais d’aller boire un coup