Petit commerce (Walrus)
Résultat sans doute d’une frustration ancienne -elle n’a jamais reçu de “petit magasin” pour sa Saint Nicolas (mais pourquoi lui en aurais-je offert un ? Je n’en avais pas reçu moi-même et de toute façon je n’ai pas la fibre mercantile)- ma fille avait fourni aux siennes la panoplie totale du parfait petit commerçant de quartier, arnaqueur mais sympathique.
Et quand je dis “totale” je ne raconte pas de blague : auvent multicolore, comptoir, rayonnages, tiroirs, caddie, caisse enregistreuse avec scanner incorporé, monnaie de singe, tout ! En bois ! Sauf l’auvent et la monnaie. C’était alors la pleine mode du jouet écololigneux, aujourd’hui recyclable via la chaudière à bois.
J’entends de loin vos gros sabots : “Et la marchandise ?”
Ben oui, la marchandise également, et elle aussi en bois : sardines, petits pois, cornichons, saucisses de Francfort, asperges, fonds d’artichauts, haricots princesses, etc, etc en bois, bien rangés dans leurs boîtes (en fer), pains et brioches en bois, légumes en bois, y avait même des tomates constituées de tranches de bois assemblées par du scratch, ce qui permettait de les découper au moyen d’un couteau... en bois.
“Mais où veut-il en venir ?” vous demandez-vous...
Ben à ceci : l’année précédente, elles avaient déjà reçu une cuisine, elle aussi toute en bois. Si bien qu’elles se foutaient complètement du magasin et utilisaient le contenu de ses boîtes pour se jouer leur petit Top Chef.
Et devinez qui qui devait, pour éviter qu’on se prenne la pelle du siècle en marchant sur les petits pois, faire réintégrer leur contenant au contenu ainsi dispersé à travers toute la maison, hein ? Devinez !