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Le défi du samedi
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10 mars 2012

Saint Georges et le dragon (Joe Krapov et Mademoiselle Zell)

Ce n'est sans doute pas une pépite mais cet objet-là, complètement hors normes, complètement unique, est si rare qu'il n'en existe qu'un seul exemplaire. Qui plus est, si vous ne l'enregistrez pas sur votre disque dur, il s'autodétruira dans trente jours !

Quant à savoir pourquoi il m'est si cher, pourquoi il n'a pas de prix à mes yeux, eh bien, sachez-le, c'est très... privé ! Disons que c'est aussi une histoire de roi et de princesse !

Pour télécharger et lire ce "zibouque", cliquez sur l'image ci-dessous

120301 009

 http://dl.free.fr/nSZBRxxXm

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10 mars 2012

L'oxygène (Venise)

L’an 2045

         L’oxygène est devenu rare et cher.

L’agression se produisit à 23 h 30 exactement. Je le sus parce que j’avais été poussé à consulter ma montre l’instant d’avant. Mon compteur à air me signalait une baisse d‘oxygène et sétait mis en marche. Mais avec la clarté des réverbères cela aurait pu être l’après-midi.

Au moins une dizaine de personnes auraient pu venir à mon secours, mais personne ne bougea.

Peut-être que l’effronterie de l’agresseur avait laissé perplexe les passants.

Peut- être crut-on qu’il s’agissait d’un jeu ou d’une querelle conjugale à la sortie d’un restaurant.

Il était possible – et c’était là le plus étrange –qu’on nous ait pris pour un couple.

Une main m’empoigna par le col me plaquant si violemment contre la vitrine tout en m’arrachant mon compteur à air.

venise184

Je conservais, ma montre, mon portefeuille, mon stylo-plume, et même mon portable

L’espace de quelques heures, tout ne fut qu’un cauchemar. J’aurais préféré mourir de syphilis. Quand j’ai pu me le permettre je pus respirer au tuyau municipal qui s’enclenche toutes les trois heures jusqu’à ce que les compteurs d’air de la nationale banque se portent à mon secours. C’est la seule raison pour laquelle je suis encore en vie .C’est au moment où on pense avoir surmonté le danger qu’on se rend compte qu’on reste vivant, mais toujours au mauvais endroit et au mauvais moment.

Avec cet oxygène si cher, j’attendais qu’une hache s’abatte sur mon crâne, qu’une bombe explose, qu’une femme pour son bébé enfonce ses doigts dans mon cœur. Et dans mes rêves j’avais toujours la sensation d’avoir égaré un objet précieux qui ne devait pas me quitter de la journée : MON COMPTEUR A AIR.

 

10 mars 2012

RA -A-A (MAP)

 

Cri du volatile :

« RA-A-A-A-A-Ré-Cher !!! »

... Un fier oiseau rare !

 

OISEAU

 

10 mars 2012

C'est rare (Célestine)

 

Tu sais, Véronique, c'est RARE une telle boule d'énergie avec le cœur sur la main
Tu sais, Guy, c'est rare un homme qui écrive aux femmes de si beaux poèmes et qui leur rende si bien hommage
Tu sais, Marie-Claire, c'est rare une telle délicatesse de sentiments et un sourire si délicieux
Tu sais, Brigitte, c'est rare un regard aussi vrai sur les choses et un tel modèle pour moi
Tu sais, Michel, c'est rare un savoir aussi encyclopédique et un homme qui aime tant parler
Tu sais, Véro, c'est rare une telle passion pour le beau langage et un tel engagement passionné
Tu sais, Afid, c'est rare une conscience politique aussi lumineuse et une si grande force de conviction
Tu sais, Anne-Sophie, c'est rare une telle générosité et tellement de candeur dans les yeux
Tu sais, Radouane, c'est rare d'être si doué pour le théâtre, et de savoir faire rire et pleurer tour à tour
Tu sais, Béatrice, c'est rare de se sentir tellement en phase avec quelqu'un, même lorsqu'on ne se voit pas souvent
Tu sais, Andrée, c'est rare une telle joie de vivre et une telle philosophie malgré les épreuves
Tu sais, Mireille, c'est rare une si grande fidélité depuis nos dix-sept ans
Tu sais, Catherine, c'est rare de savoir écouter avec une telle empathie comme tu le fais
Tu sais , Yannik, c'est rare un cousin qui soit aussi un ami ...

Vous savez, mes amis, c'est vraiment rare des amis tels que vous ...

Voilà pourquoi vous m'êtes si CHERS!

 

AMIS

3 mars 2012

Défi #184

Ce qui est RARE est CHER !

EXEMPLES ??????

... à votre choix !

Envoyez vos raretés

à samedidefi@hotmail.fr

Grand merci à vous !

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3 mars 2012

Sont entrés dans le décor

3 mars 2012

Objets (Lise)

Objets rares ou ordinaires
Que si longtemps on a porté.
 
Objets d'amour ou de misère
Qu'on s'obstinait à conserver.
 
Que faites vous sur cette terre
Perdus sans propriétaire ?
 
Il nous faut avec vous
Rapprendre à aimer
 
Tout comme au premier jour
De vos jeunes années.
 
Sur la scène de la Vie
Continuer à danser. 
 

3 mars 2012

Etrange pièce (Anémone)

Après la mort de ma grand-mère - j'avais six ans - , j'ai rêvé très souvent que je la cherchais, dans des villes étrangères.
Je la guettais, et croyais l'entrevoir, derrière une fenêtre. Cachée par des rideaux. Entre des persiennes.
Puis ces rêves ont cessé. J'ai vécu ma vie, pensant parfois à elle.
Maman me disait que je lui ressemblais. Physiquement, plus que de caractère.
Et tout à coup une nuit,  j'appris où elle était. J'avais bien dans la quarantaine.
Elle vivait dans une chambre. Recluse. A Bruxelles. Présence presque palpable, mais surnaturelle.
Nul besoin n'était donc de la chercher très loin.
Je n'arrivais pas à comprendre comment elle avait pu rester là. Et pourquoi c'était arrivé. Cachée, à l'insu de tous, pendant tant d'années.
Je ne concevais pas comment ma mère, jour après jour, an après an, avait pu lui rendre visite et entretenir le secret. Pour quelles raisons avoir dissimulé?
La pièce qu'elle occupait était une sorte de grenier. Un lieu encombré d'un fatras de décors de théâtre.
De vieilles chaises, un phonographe, une vieille machine à coudre. Une table, une lampe à pétrole, quelques cadres.
Comment tout cela était-il possible? J'avais beau me pincer. Je ne me réveillais pas.
Et une fois réveillée, j'y croyais encore.

3 mars 2012

Crayoni (Pivoine)

Commune de Rixensart, ville de Genval, au Mahiermont.

C’est un soir comme un autre. Un soir comme un autre ? Voire ! Ce soir, nous allons au théâtre de la ville, pour un souper-spectacle. Nous allons d’abord nous caler l’estomac avec une lasagne du tonnerre de Brest, 8 cm de haut et 15 cm carrés de savoir-faire, arrosée d’un château Lalande fort prisé du public, pour expirer, enfin, devant la salade de fruits, jolie, jolie, jolie...

Nous allons pirouetter dans les escaliers, les couloirs, les caves, les échelles de cordes et les souterrains de la place. Après la traversée des décors, nous arriverons à nos fauteuils, nous attendrons que retentissent les trois coups, que se lèvent les rideaux de velours, et, non, non, nous n’assisterons pas à un « spectacle »

En vérité, nous allons remonter le temps, dévider la Genèse du Cirque Crayoni, en faire notre miel, et renouer avec l’innocence de notre enfance…   

Car Tiero, le dernier héritier des Crayoni, est là. Il est blond, blond comme les champs de blé que l’on traverse en été. Tiero est un enfant du chariot de Thespis, des ornières, des routes malencontreuses, des gîtes de hasard et des soirs de folie jongleuse, à la rampe incendiée. Pourpre, vert, bleu, fluo, étoiles de cirque, son théâtre se meurt, ressuscite, vit, bouge, s’éclaire. Et Tiero, le héros, le clown au chapeau tendre et doux, nous raconte son père –pfffuit ! Dans un crissement de décor escamoté ; les paillettes mirobolantes de sa mère ; la grande sœur, ses boas et ses plumes de paon. A son commandement, l’ours se prend à gambader, une, deux, trois ; toute une ménagerie jaillit des usines de carton ; les chaînes déroulent leurs anneaux de feu, et le canard pékinois, tout comme le sucré du plaisir ou les bulles du champagne, s’évapore sous nos yeux. Tiero a hérité des ombrelles du Soleil Levant ; des œufs et des lapins de ses compères magiciens, d’une pyramide de chaises où faire jongler des cerceaux ; de  la balle au bond ; des malles aux fonds diaboliques, des concerts de cloches, tintinnabulements légers, du lancer du lasso  et du tir au pistolet à hameçon.

La voilà, toute l’histoire de Tiero, le maestro amoureux de son Cirque, qui, à son commandement, prend vie devant nos yeux, puis, tournant, boulant, tout ébaubi de sa splendeur retrouvée, s’envole dans un emballement de cuivres et de tambours…  Puis s’en retourne, docile et sage, se ranger dans les bagages pour l’éternel Voyage Comique

Ce voyage-là, rouge comme le bois baroque, rouge comme le Soleil couchant.

Ce voyage ardent que j’aimais tellement.

3 mars 2012

En une phrase (Droufn)

Qu'un comédien va s'asseoir sur ce fauteuil pour débiter un long monologue chiant et poussiéreux qui fait se tortiller d'une fesse sur l'autre en attendant l'entracte pour aller se saouler au bar histoire de dormir pendant la seconde partie du spectacle.

3 mars 2012

J'ai reconnu ! (Walrus)

C'est le décor de "La Veuve Joyeuse"

Ben oui, à cause du pavillon...

 

Comment ça, vous ne l'entendez pas de cette oreille ?

3 mars 2012

Le théâtre! (KatyL)


katy01Voilà, « ILS entrent en scène »

……………….La comédie va pouvoir commencer
      katy02katy03 les masques vont tomber !!





Les acteurs sont excellents,  la mise en scène est soignée…..Le décor fastueux !!

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 katy05katy06

Côté cour ou côté jardin tout le monde joue  super bien sa partie !

 Les grandes tirades,  les plans successifs, les pleurs, les rires !! La COMEDIE !!

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   Les costumes sont magnifiques , tout y est !……..Tout cela pour épater la galerie !

katy09Allez ! Rideau l’artiste !!

La vie c’est autre chose , non ???

3 mars 2012

Le décor (EVP)

Mais ce n’est pas un décor.
C’est mon coin à moi, Martha.
J’ai mis mon père Théodore,
Et ma maman Mathilda.

J’ai piqué le fauteuil du cabinet,
Ainsi que la lampe de Gallé.
Il y a ma machine Singer
Et le bureau plein de poussière.

Un paravent pour m’isoler,
Et garder mon intimité.
De l’autre côté j’entends
Les misères des patients.

Oh jamais, on ne me voit,
Mais j’en perds pas une miette,
Zigmund n’en fait pas tout un plat,
Toujours, c’est mon avis qu’il quête.

Il met des mots bien trop savants,
Sur ce que je dis bien simplement,
A lui la gloire, l’admiration,
A moi les mômes et le miroton !!

Des fois, tiens, ça me rends hystérique.

 

3 mars 2012

Quatre-vingt dix-neuf dragons : exercices de style (Joe Krapov)

ACTE 1 SCENE 1

La scène représente une auberge à Silène en Libye en 300 après Jésus-Christ. Pierre, Bertrand et Jehan sont assis et consomment à une table tandis que l’aubergiste essuie les verres au fond du café en sifflant un air d’Edith Piaf. Entre Boucicaut, en larmes, coiffé d’un képi de légionnaire et sentant bon le sable chaud.

 

Bertrand – Hola, tavernier ! Mettez donc une cervoise de plus pour notre ami Boucicaut !

Boucicaut – Eh bien ça y est mes amis ! Nous voilà débarrassés du dragon ! Mais quand même ! Quand j’y repense ! (Il s’assied et se met à sangloter)

Pierre – Eh quoi, Boucicaut… Tu sembles bien regretter quelque chose !

Jehan – Peut-être bien qu’il est déçu par la tête du vainqueur du monstre. Ou surtout par le fait qu’il s’agit d’un étranger !

Bertrand – C’est vrai, ça la fiche mal qu’on n’ait pas été foutus, à nous tous, de conjurer le sort qui nous avait été jeté.

Boucicaut – Quand même … Bou ouh ouh !

DDS 183 Saint-Georges 3Jehan – J’aurais bien voulu t’y voir, toi, face à cette bestiole infernale ! Tous ceux qui s’en sont approchés pour l’affronter sont tombés inanimés, intoxiqués à cause de son haleine pestilentielle. Des monstres qui crachent des flammes, qui ont des griffes pointues, douze têtes qui repoussent une fois qu’on les a coupées, ça, moi, Môssieu, je te les estourbis en cinq secs quand tu veux. Mais qu’est-ce que tu veux faire contre un dragon qui empeste le Munster avancé et le fromage corse des maquis reculés ?

Pierre – C’est vrai que terrasser le dragon et dragouiller en terrasse, ce n’est pas la même chose ! N’empêche, l’étranger, lui, il a réussi !

Bertrand – Moi je dis qu’il a triché pour pouvoir épouser la fille du roi !

Boucicaut – Quand même ! Quand je repense à elle ! Bouh ouh ouh !

Jehan – Triché ? Comment ça !

Bertrand – Oui, il a triché, le Georges de Lydda dirladada ! D’abord son épée n’était pas de taille réglementaire ! Et puis ce signe, là, qu’il a fait. Si ce n’est pas de la magie noire, qu’est-ce que c’est ?

Jehan – C’est un signe de croix, idiot ! Et tu as intérêt à t’y habituer maintenant parce que tu vas le voir faire. Plus souvent ! pas qu’un peu !

Pierre – Magie noire, magie blanche…En tout cas, l’étranger, il nous en a débarrassés, de l’oppresseur.  On allait se retrouver sur la paille à lui  refourguer toutes nos brebis, nos agneaux, nos bestiaux et voilà qu’il exigeait nos enfants. Heureusement le sort est tombé sur la fille du roi.

Bertrand – En même temps, nos mouflets, pour la vie qu’on leur fait ! Autant qu’ils finissent là, au chaud !

Boucicaut – Bouh ! Ouh ! Ouh !

Pierre – Holà, tavernier ! Donne-lui tout de même à boire ! Et amène-nous la piste de 421 et les dés. On joue quelques sols, messeigneurs ?

Jehan – Ah non, Pierre ! C’est interdit, ça désormais !

Pierre – Comment ça, c’est interdit ?

Bertrand – Oublierais-tu que nous avons tous été baptisés avant le combat ? Nous nous sommes convertis à la religion des Chrétiens. Et celle-ci interdit les jeux d’argent.

DDS183giogiodechirico-saint-georgesPierre – On va quand même pas miser des haricots ? Maman m’a toujours interdit de jouer avec la nourriture. Il nous emmerde, ce Georges ! Ah ben zut alors mais  tu me la copieras, celle-là ! Les étrangers, quand ils sont plus de trois, déjà, ça me donne des boutons mais alors celui-là, à lui tout seul, bonjour les dégâts ! Tout ça pour que Dgeorges épouse la princesse au petit pois dans la tête, c’est trop fort.

Jehan – Il ne l’épousera pas.

Pierre – Ah bon ? Il va juste lui faire son affaire et se tirer ? Et le roi a accepté ça ?


Bertrand – Il est déjà reparti, le Georges. Il veut mourir au combat, tout seul face à l’artillerie, j’ai pas trop compris. Il veut se faire « canoniser », qu’il disait !

Boucicaut, redoublant de larmes - Cette pauvre Blanchette !

 (On entend au dehors les cloches qui sonnent.)

 Pierre – Qu’est-ce que c’est que ce boucan-là ?

Jehan – Ce sont les cloches. Il faut qu’on arrête tout et qu’on aille à la messe.

Pierre – A la quoi ?

Bertrand – A la messe. Viens, tu verras ! C’est un truc en latin, y’a un gazier qui cause, on y comprend rien, on chante, on se lève, on se rassied, c’est très reposant au total !

Pierre – Et… on est obligés d’y aller ?

Jehan – Eh ben ouais ! On a promis ! Maintenant qu’on est baptisés, faut tout faire comme eux !

(Ils se lèvent tous sauf Boucicaut toujours noyé dans son chagrin.)

Bertrand – Tu viens, Boucicaut ?

Boucicaut – Cette pauvre Blanchette ! Si seulement ce con était venu deux jours plus tôt, elle serait encore en vie !

(Et il reste effondré sur le guéridon de la taverne à pleurnicher de plus belle.)

Pierre : Qu’est-ce qu’il a avec sa Blanchette ? C’est sa fille ? Le dragon la lui a bouffée ? Ou alors sa femme ? Mais je ne savais pas qu’il était marié !

Jehan – C’est sa chèvre !

(Ils sortent.)

 

SCENE 2

 

Roger (c’est le comédien qui interpréte Boucicaut. Il relève la tête et s’adresse à Thierry, le metteur en scène qui est assis dans la salle) – Je ne comprends vraiment rien de rien à ton concept de mise en scène ! Pourquoi est-ce que je porte un képi, d’abord ? Ca se déroule en 300 après Jésus-Christ !

Thierry – Roger, tu es un légionnaire romain qui a déserté !

Roger – En emportant le képi ?

Thierry – Le personnage est un grand sentimental, au cas où tu n’aurais pas remarqué !

Roger – Mais c’est complètement anachronique ! Les Romains portaient des casques à l’époque ! Et ce décor de machines à coudre et de phonographes, typiquement années 1950, qu’est-ce que ça vient faire là ?

Thierry – Roger ? Tu te rappelles le titre de la pièce ?

Roger – « 99 dragons, exercices de style ». Ca a à voir ?

Thierry – Ca a à voir ! Les exercices de style, c’est un livre de Raymond Queneau, un auteur qui a eu son heure de gloire au siècle dernier. Comme toi . Sauf que lui il est mort et que toi tu joues les prolongations ! L’auteur de cette pièce-ci a entrepris d’écrire 99 versions de la légende de Saint-Georges tuant le dragon en reprenant la formule de Queneau, une même histoire racontée de 99 manières différentes.

Roger – Mais alors… Pourquoi les personnages portent-ils les prénoms des compagnons de Thierry la Fronde ?

Thierry – Bon, tu nous fais perdre du temps. Va rejoindre les autres et appelle Judas pour la scène 2

 Roger sort

 Thierry, à part – Lui, quand il a commencé à jouer au théâtre, les décors étaient de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell ! Et je commence à comprendre pourquoi il n’a jamais été ne serait-ce que nominé au Molière des lumières !

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3 mars 2012

Attention ! Ça va déménager (SklabeZ)

Bien que largement ensoleillé, l’été s’éternisait et les derniers jours des grandes vacances n’en finissaient pas de passer.

Comme tous les ans, par tradition, toute la famille s’était donné rendez-vous dans la grande maison familiale, à deux pas du bord de mer. La demeure ancienne est suffisamment grande pour accueillir tout ce petit monde, enfants, conjoints, petits-enfants, et Papy et Mamy sont, comme à chaque fois, particulièrement heureux de ces retrouvailles. Leurs tranquilles habitudes sont néanmoins bouleversées et quoiqu’aidés par leurs grands enfants, l’intendance et la logistique restent un souci quotidien. Pas facile en effet de loger et alimenter toute cette bruyante marmaille.

Nous sommes au petit-déjeuner. Assis autour de la grande table et engloutissant leur petit-déjeuner, les enfants cherchent une occupation pour l’après-midi. Un tonton passionné de météorologie leur prédit que la journée sera encore plus chaude que la veille. Les plages bondées et leur enthousiasme pour les plaisirs de la mer commençant à s’émousser, ils veulent faire autre chose. L’aquarium ? Bof ! Ils l’ont tous déjà visité. Le zoo, bien trop loin à leur goût et la traditionnelle sortie vélo a déjà été faite deux fois cette année.

Un des petits suggère, le grenier de Papy ! Oui ! Génial !!! La proposition fait l’unanimité. Le problème c’est que Papy n’aime pas trop les visites dans cet endroit très mystérieux où sont entreposés tous les souvenirs de la famille.

Réclamée à cor et à cri, les adultes ne peuvent refuser aux enfants cette visite du grenier familial. Elle est donc programmée pour l’après-midi. Cris d’acclamation et hourras répétés, c’est le délire !

Les cris de joie des enfants résonnent encore dans ma tête quand une certaine peur panique m’envahit : et si le grenier de Papy n’était pas prêt à supporter cette troupe d’envahisseurs, cette horde turbulente, peu respectueuse des souvenirs !

Je grimpe immédiatement les marches encaustiquées et me retrouve au dernier étage devant l’escalier rancher, coiffé de la trappe d’accès au grenier.

À peine la trappe déverrouillée et poussée, je me retrouve dans une atmosphère calme, feutrée mais sans dessus dessous. Il y a là un capharnaüm indescriptible et tout ce bric-à-brac est couvert de poussière.

Beaucoup d’objets hétéroclites, certains brisés, tous recouverts de toiles d’araignée. Après m’être accoutumé à la pénombre, je parcours du regard ce vaste abri de souvenirs, toutes ces œuvres qui cohabitent, endormies...

Une statuette de Jeanne d’Arc en armure tenant son étendard déployé côtoie une enseigne militaire, l’aigle impériale des armées napoléoniennes. Dans leur vitrine, des soldats de plomb bigarrés montent la garde devant une porcelaine chinoise recouverte d’un émail craquelé. Quelques santons de plâtre essaient de se mirer dans une psyché au tain détérioré. Un vieux gramophone à manivelle repose tout le poids de son bras fatigué sur la pointe de l’aiguille, aiguille qu’il aurait pu emprunter à sa voisine, la fameuse machine à coudre Singer, compagne de plusieurs générations d’apprenties femmes au foyer. Étant petit, j’aimais m’accroupir et regarder le pédalage d’une de mes tantes pendant que les rideaux qu’elle cousait descendaient sur moi, me faisaient disparaître en me recouvrant progressivement.

Derrière le paravent, une écritoire bancale avec quelques vieilles photos sépia, un porte-plume ancien, planté et figé, dans un encrier de jade à la couleur blanc olivâtre. Sur une étagère, une vieille boîte à chaussures fermée d’un ruban. Je le dénoue et risque un œil. À l’intérieur une liasse de vieilles enveloppes, toutes les lettres d’amour de Papy à Mamy, avant leurs fiançailles, un trésor à la valeur sentimentale inestimable.

Je poursuis ma visite en essayant de ranger au mieux et de préserver de la ruée et de la bousculade à venir, tous ces objets et vieilleries, témoins du passé.

Après une rapide rétrospective, je suis content de moi et soulagé. Le grenier de Papy est prêt à affronter la ruée. Moi je redescends avec un picotement au nez. J’ai attrapé un coryza.


3 mars 2012

LE GRAMOPHONE (joye)

3 mars 2012

Ça doit être une Pfaff (Vegas sur sarthe)

"Dis Albert, tu crois qu'y vont nous laisser accrochés encore longtemps"
"T'as entendu comme moi, Albertine ou bien t'es sourde... y prolongent la pièce de deux mois"
(Soupir)
"Tu crois qu'c'est vraiment une Singer?"
"Comment tu veux que je connaisse le nom des actrices à la ville?"
"J'te parle de la machine à coudre... tu crois qu'c'est vraiment une Singer?"
"Qu'est ce que ça peut bien foutre?"
"Parce que quand Joséphine fait une scène à la soubrette elle lui fait des reproches à propos d'une Singer"
"Et alors?"
"Et ben j'te dis qu'c'est une Pfaff vu qu'j'avais la même à la maison et personne s'en est jamais rendu compte, même pas l'régisseur"
"Si tu crois que j'écoute encore leurs fadaises après trois cent représentations"
"Déjà trois cent? Et y continuent à s'engueuler chaque soir?"
"Avec une Pfaff ils s'engueuleraient aussi! Ce n'est que du théâtre ma vieille Albertine, c'est comme quand ils font jouer le gramophone... c'est une musique enregistrée sur cassette"
"Sur cassette? Faudrait vivre avec ton temps Albert, on est passés au tout numérique depuis longtemps"
"Tout nu... mérique! Si c'est pas malheureux d'arriver à notre âge pour entendre des horreurs pareilles!"
(Soupir)
"Des horreurs? Et tu crois que j'vois pas tes regards au travers du paravent quand Joséphine change de robe? On dirait qu'tu vas la découper au laser"
"Au laser? Encore une de tes inventions...et toi, tu bois tellement les paroles de ce godelureau de Gaspard qu'un jour tu tomberas de ton cadre et tu nous feras honte une fois de plus!"
"Tu peux parler, quand on était che'nous au grenier et qu'tu passais tes journées à reluquer la Fernand..."
"T'as pas honte de blasphémer sur une photo de mariage? C'est avec Gustave, son mari que je parlais et c'est pas ma faute si la Fernande a toujours aimé les moustaches"
"Et vous causiez d'quoi du matin au soir, de moustaches?"
"Non Madame, nous parlions de choses graves, de politique, de crise monétaire, du prix du beurre, de la ...."
"Ah c'est pour ça qu'la Fernande tirait la tronche! Les sujets sérieux c'était pas son truc forcément, une coureuse de moustaches. Elle risquait pas d'savoir coudre à la machine mais elle aurait pu t'nir le rôle de la soubrette ici, tu l'aurais eue sous la main, vieux cochon"
"Euh t'as raison, ça doit être une Pfaff"
(Soupir)
"Change pas d'conversation Albert!! On est pas au théâtre ici"
"Ben... un peu quand même"

 

3 mars 2012

Défi 183 (Venise)

 

Le juge et l’enfant (théâtre illustré par Daumier !!)

venise183

 













Le juge : D’où viens-tu ?

L‘enfant : Je ne sais pas

Le juge : De nulle part peut être !ton nom c’est bien saute-ruisseau

L’enfant : je crois, mais je crois aussi que je suis tombé d’une charrette

Le juge : Ça, c’est possible !!Il passe souvent des charrettes par ici !

L’enfant : j’ai mal aux pieds

Le juge : on te fera des chaussures à ta taille, là où tu vas dormir ce soir.

L’enfant : où je vais aller, il y aura le même ciel ?

Le juge : ça je ne sais pas, de mon bureau je ne vois que des nuages.

L’enfant : je me souviens avoir marché longtemps avant de venir jusqu’ici .Je ne regrette pas de te rencontrer.

Le juge : Moi non plus ;

L’enfant : pourquoi ne m’adoptes-tu pas ?Je pourrai être ton enfant. Tu sais je ne mange pas les poissons rouges.

Le juge : :Je n’aime pas les enfants ,quoique si tu me donnes ton poisson rouge ,lui je veux bien .

L’enfant : Tu sembles triste, tu es comme moi sans père ni mère un juge orphelin

Le juge (très en colère) attachez moi cet enfant il parle trop et m’indispose. !!!

L’enfant : je ne voulais pas te fâcher je voulais sécher tes larmes que personne ne voit..

Le juge bon bon laissez (dit il en s’adressant au marais chaussé) je signe l’ordonnance et vous l’embarquez.

L’enfant : Monsieur le Juge je peux prendre ce livre j’aime lire pendant le voyage.

Le juge : c’est le Code pénal !! Je ne suis plus juge si je perds ce livre.

L’enfant : Ha bon ! Si j’ai ce livre un jour je peux devenir juge ?

Le juge : ce livre en ta possession tu dis la loi et tu es juge.

L’enfant : Alors vivre c’est aussi simple !

Le juge : c’est mourir, qui est compliqué.

 

3 mars 2012

Il ne faut pas se fier aux apparences (Vanina)

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Dans un petit théâtre à l’ancienne, j’étais confortablement installée, au fond d’un fauteuil moelleux, pour voir d’un œil critique, un spectacle dont j’avais entendu venter l’originalité.
Le brigadier frappa les trois coups sur les planches, au lointain.
Le lourd rideau de velours rouge, à l’avant-scène, se leva sur une accumulation sans originalité de meubles et de bibelots d’un intérieur XIXe siècle, et je faillis quitter la salle.
Vous avez dit un décor de théâtre ?
Un vague musée, à la rigueur une énumération d’objets posés là, de guingois.
J’en étais là de ma réflexion, lorsqu’un acteur entra en scène côté jardin...

3 mars 2012

Souvenirs, souvenirs… (Mamido)

Mamido

Chimène et Rodrigue (acte III, scène 4)
« Va, je ne te hais point… »


Aux vacances de printemps, l’année de mes quatorze ans, je suis partie avec mes parents dans un châlet-hôtel à St Jean d’Arves, en Savoie.
C’était une maison chaleureuse où l’on accueillait des groupes de jeunes et des familles qui désiraient passer des séjours peu onéreux. Comme dans les gîtes d’étapes, on y dormait en dortoir, les sanitaires étaient communs et on mangeait, assis sur des bancs autour de grandes tablées qui se remplissaient au fur et à mesure de l’arrivée des convives.
Il régnait dans ce lieu une atmosphère joyeuse et bon enfant cultivée par des hôtes conviviaux,  à la bonne humeur communicative.
Le soir, on veillait autour de jeux de société. Il y avait toujours quelqu’un pour sortir un instrument de musique et entonner quelques chants repris par l’assemblée. Des moments inoubliables pour l’adolescente que j’étais à l’époque.

Nous avions pour voisins de chambrée deux garçons d’une quarantaine d’années. L’un était libraire, l’autre comédien.
Le premier ayant remarqué ma passion pour la lecture, alimenta celle-ci en m’incitant à découvrir des auteurs « au-dessus de mon âge ». C’est lui qui le premier me poussa dans le monde des lecteurs adultes. Il m’apprit l’exigence  et l’éclectisme en littérature. Grâce à nos discussions, je parvins à puiser les idées dans les livres et à me forger mes propres opinions.
Le second me fit travailler le rôle de Chimène dans la scène quatre de l’acte III du Cid de Corneille que je devais apprendre par cœur pour le réciter en classe à la rentrée (et oui, à la fin des années soixante, on pratiquait encore ce genre d’exercices en troisième, au collège !). Il avait aménagé, dans un recoin d’un petit salon de l’hôtel un endroit pour répéter : un fauteuil, un guéridon, un lampadaire, devant un fond de rideau cramoisi tiré sur une fenêtre donnant sur la montagne, à l’arrière du bâtiment.

Dans ce décor feutré, il m’apprit à me tenir correctement, à placer ma voix, la faire porter loin, avec assurance, et sans la fatiguer. Inlassablement, tenant lui-même le rôle de Rodrigue, il me faisait répéter, m’enseignant comment scander les vers pour les faire sonner. Il me donna des trucs pour comprendre et mémoriser ce texte, obscur  et difficile pour l’ado que j’étais. Ce travailleur acharné, professeur exigeant me fit appréhender toute la pénibilité laborieuse qui se dissimule derrière la flamboyance du métier de comédien. Très vite j’ai compris que je n’étais pas douée ni très motivée pour ce jeu-là. Non, je ne deviendrais pas une Isabelle Adjani, et même si j’étais née la même année et le même mois qu’elle, c’est tout ce que nous aurions jamais en commun !

Ces deux hommes intelligents, charmants et cultivés, que je n’ai plus jamais revu, après ces quelques jours passés au même endroit, ne se doutent pas de l’importance qu’ils ont eu dans ma jeune vie. Leur disponibilité, leur charisme, leur humanité et leur savoir ont contribué à structurer ma personnalité. Le hasard a fait que je les rencontre juste au  bon moment afin qu’ils puissent me donner ce qui m’était alors nécessaire pour grandir.
L’un m’a appris la curiosité. Il m’a surtout donné des clés d’accès à la culture et aux idées et le moyen –inépuisable- d’enrichir ma réflexion et mon esprit.
L’autre m’a permis de surmonter ma timidité, de prendre confiance en moi afin de pouvoir laisser s’exprimer tout mon potentiel.

Je pense souvent à eux deux, au détour d’une lecture, d’un spectacle… Et la photo de ce décor de théâtre a immanquablement déclanché en moi le souvenir de cette période de ma vie.
Merci à vous donc de me permettre de rendre aujourd’hui à ces deux belles personnes cet hommage tardif mais sincère.  

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