Cadeau de Noël (Célestine)
Tiens? Qu'est-ce que c'est? Un cadeau? J'ouvre. Et je vois...
Une petite boîte en fer blanc. Une boîte toute simple. Pas livrée par camion. Pas arrivée par la poste. Trouvée là, simplement posée sur le paillasson , devant l'entrée, parmi les folles herbes enluminées de givre, sous les regards frileux du chat de la maison.
Dans la boîte, rien de connu ou d'attendu. Pas de supercalifragilistique cadeau numérique pimpant et clinquant. Juste une petite baguette de bois. Une baguette de bois toute simple.
En regardant de plus près, c'est un crayon. Un joli crayon tout simple.
C'est un crayon qui dessine tout seul. Il sait dessiner des choses très difficiles: il dessine l'arc en ciel sur le pourpre profond d'un soir d'orage, une fontaine d'anges aux grelots de cristal. Il dessine le silence suspendu aux lèvres du temps, à ce moment divin où Mozart vibre encore et où le silence déchire les ors et le velours incarnat de Pleyel. Il sait dessiner aussi le sein pâle de la jeune fille qui palpite à l'émoi du printemps, le vertige que l'on éprouve au pied des cathédrales, la splendeur des glaciers, des déserts et des villes, les parfums et les sons , les larmes qui perlent, les rides qui parlent, la main qui se tend, et le premier cri d'un nouveau-né dépliant ses poumons comme un coquelicot. La moire et le velours, le croquant et le fondant. Tant de choses belles et douces et ineffables.
Il dessine, mine de rien, toute la magie que chacun accorde à l'existence.
J'ai pris le crayon, et il a écrit tout seul ce que je voulais vous dire depuis longtemps, pour vous tous, qui êtes à l'extérieur de moi et pourtant faites partie de moi, comme je fais partie de vous, ces trois mots, les plus beaux du monde:
JE VOUS AIME!
Ceci est un message personnel à chacun d'entre vous, qui me lisez et m'apportez en retour tant de bonheur et de vous-même à travers vos écrits. Passez le plus beau et le plus doux des Noëls.