Le bateau de papier (Venise)
Je n’ai encore rien vu du monde.
Tu comprends mon vieux !!
Je vais au-devant des parfums.
Excuse –moi, mais déjà je ne t’écoute plus.
Je ne parviens pas à m’intéresser à tes bruits de gouttières
N’essaye pas d’entraver ma route.
Cette fois-ci je déploie mes voiles je pars.
Je ne me vois pas vivre dans un monde qui me réduirait à une malheureuse feuille de papier
Sur un bureau bien rangé.
Depuis dans ma tête ont surgi des images de bonheurs, de paix intense, ces jours où j’arriverai devant le grand océan
La force de ce rêve me propulse sur le grand canal
Cette frénésie infatigable, cette joie de vivre et de bouger si soudaine qui me va si bien.
Ne t’inquiète pas c’est un jeu d’enfant pour moi.
Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me dit tout à coup en prenant le large
Que je vais être heureux, que la vie m’a à la bonne.
Que je vais glisser sur les épaules du vent comme on glisse sur une mer d’huile.
Il n’y a pas de doute, c’est le vrai départ.
Tu recevras bientôt une carte postale de mes escales.
Souhaite-moi bonne chance.