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Le défi du samedi
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5 novembre 2011

C'est aussi par la fenêtre qu'on rentre‏ (Berthoise)

À l'École Normale des Filles (ENF) où je fis mes études, les dortoirs étaient à l'étage, des box de 7m2 à tout casser, fermés d'un rideau avec un lit, une table, un placard, un lavabo et une demi-fenêtre. Nous avions le droit de sortir le soir, jusqu'à 10 heures, je crois, sous réserve de signer le registre de sortie. À vrai dire, je ne sais plus bien quelle était l'heure limite. Ce dont je me souviens, c'est qu'il n'était pas difficile de quitter le bâtiment mais qu'en revanche, si on ratait l'heure de rentrée, on se retrouvait le bec dans l'eau du caniveau à devoir dormir sous les ponts ou bien à l'autre bout de la ville, à l'ENG ( École Normale des Garçons) qui, elle, restait ouverte toute la nuit. Bien sûr, nous avions trouvé un truc, nous laissions ouverte la fenêtre d'un atelier à la cave, ce qui nous permettait de rentrer à pas d'heure. Car passer la nuit chez les garçons pouvait être rigolo mais franchement, on n'y dormait pas beaucoup. Le truc de la fenêtre de l'atelier était vieux comme mes robes, autant vous le dire. Ma mère, qui fréquenta les mêmes lieux, usait déjà de la même astuce. Toutefois, il arriva qu'un jour, l'accès à la cave fut condamné par un cadenas inopportun. Qu'à cela ne tienne, nous trouvâmes vite une autre voie. Garder des jeunes filles dans un internat est aussi difficile que de retenir l'eau entre ses doigts.

C'est ainsi qu'une nuit, Clotaire (sans rire, il s'appelait vraiment Clotaire), le directeur de l'ENF me reçut en pyjama dans son bureau. Faut avouer à sa décharge qu'il n'était pas loin d'une heure du matin et que j'avais dû le tirer du lit. Il devait souffrir d'insomnie car je suis bien certaine d'avoir été discrète. Il m'avait trouvée à califourchon sur la fenêtre du hall et m'avait demandé d'une voix ensommeillée mais néanmoins courroucée, ce que je faisais là. " Je rentre, Monsieur le Directeur, je rentre. "

Quelques semaines plus tard, nous prenions un appart en colocation, Soumarine et moi, Clotaire m'ayant fortement suggéré d'aller me faire voir ailleurs.

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Commentaires
V
Finalement le directeur n'a fait que te "re-diriger"...<br /> Sourire<br /> Vanina
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K
oui je vois!! c'est difficile <br /> le sable aussi<br /> le temps qui passe encore plus<br /> sympa ton histoire!!<br /> katyL
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V
clotaire vous avez donc mise aux pas!!!<br /> <br /> mais quel délicieux moment j'imagine
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M
Rien que pour voir Clotaire en pyjama ... ça valait le coup !!!<br /> :-D
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B
J'aime bien ces tranches de vie .. d'internat ;)
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D
sympa ton histoire :)
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S
Passer par la fenêtre après avoir fait le mur ! Ben dis donc !!! ;-)
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V
Amusant! J'espère que le coefficient "gymnastique" était élevé :)
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E
Retenir des jeunes filles en internat...Clotaire ne sait pas faire ! :)
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W
Comme le dit si bien l'adage "À question idiote, réponse idiote"<br /> Quelle aventurière en jupons, cette Berthoise ! Je l'admire...
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J
C'est bien d'apprendre par la bande ce que sont devenus les personnages du Petit Nicolas : Clotaire, directeur d'école normale, Marie-Edwige qui signe des billets sous le pseudonyme de Berthoise...<br /> Je ne regrette pas d'être venu !!!<br /> ;-))
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J
Belle et rebelle, même à cet âge tendre !<br /> <br /> Oh, Berthoise, tu as été tout ce que je n'ai pas été ! (mais je reconnais bien la chambre, ayant passé deux semaines à Quimper, logée à l'École Normale - je comprends donc que ton sacrifice a été grand - la fenêtre ouverte laisse passer des moustiques grands comme des Boeing, alors Ouille !)<br /> <br /> J'adore !<br /> <br /> Merci pour ton texte, il est superbe. Tout comme toi et ta ravissante complice, miss Soum' !
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