C’est par la fenêtre qu’on sort… (Adrienne)
C’est par la fenêtre qu’on sort un panier au bout d’une corde, quand on habite les vieux quartiers de Naples.
Dans le panier il y a la clé de la porte pour que le visiteur puisse entrer chez vous. Ça vous évite de descendre et surtout de remonter jusqu’à votre appartement qui est au second sans ascenseur. Surtout que vous êtes encore en robe de chambre à onze heures passées et pas encore coiffée.
Dans le panier, il y a le portemonnaie et la liste des courses. La gamine d’à côté se fera un plaisir d’aller vous acheter le sel, le sucre ou la farine qui vous manquent pour le repas de midi et ça vous évitera de devoir sortir. C’est bien pratique vu que le petit dort justement ou que votre soupe est en train de bouillonner doucement sur le fourneau à gaz.
Vous descendez aussi le panier pour le facteur. Pour les marchands ambulants. Pour dépanner la voisine du dessous. Il n’y a qu’à crier : la fenêtre est toujours ouverte sur la rue.
Personne n’utilise le bouton de la sonnette. D’ailleurs il y a longtemps qu’elle ne marche plus.
En bas, dans la rue étroite et bruyante, une touriste s’est arrêtée, le nez en l’air. Vous voyez bien qu’elle admire votre ingéniosité. Vous échangez un sourire puis vous retournez à vos fourneaux.