Participation de Venise
Ma chambre donne sur la lagune
Elle est spacieuse et largement éclairée par trois fenêtres
Elle est celle de mon aïeul Marco Polo
Ici réside mon royaume, j’y trouve beauté luxe et sérénité.
Ma table de travail plus longue que mes deux bras écartés
Mes rideaux amples partant du plafond pour s’écraser sur un plancher de bois
Je me jurai de rendre ma présence aussi légère dans ce lieu habité ;
N’ayant aucun don pour la paresse, j’ai flâné de ma fenêtre à travers les ruelles de Venise
N’en déplaise à Rodin, il ya deux façons qui facilitent la pensée
Le coude gauche sur la table le front posé sur la paume, les yeux fermés et l’autre ma préférence celle d’Éluard
Cette invitation ‘c’est par la fenêtre que l’on sort ‘
C’est en fouillant l’espace du dehors que je trouve ma fenêtre préférée.
D’abord la glycine précoce qui longe la façade, et ses sarments musiciens qui bruissent au moindre vent.
Les vieilles tuiles de la ville qui se déclinent comme un alphabet à déchiffrer.
Ma pensée s’accroche au cul des bateaux pour s’envoler vers un ciel blanc et lumineux.
Je salue jules vernes qui passe au loin j’ai plongé dans l’Adriatique pour y cueillir les larmes d’Yseult
J’ai souvent décroché la lune au soir couchant pour m’enfoncer dans une terre pleine de chiendents.
J’ai passé ainsi des heures inoubliables à détricoter le monde sur le bord de ma fenêtre
En grandissant la marée des mots et des images m’ont contrainte à emporter les fenêtres vénitiennes avec moi .Elles sont ma carapace ma coquille de Bernard l’Hermite
Chargée de mon chez moi sur mon dos fenêtre je continue à découvrir l’ailleurs.