Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le défi du samedi
Visiteurs
Depuis la création 1 049 933
Derniers commentaires
Archives
15 octobre 2011

Un Facteur aggravant (Sebarjo)

 

Je venais de déménager. Pour être un peu plus tranquille, un peu plus au vert.

Je m'étais installé dans l'Aveyron, dans un joli petit village, planté sur une colline. Un vieux château moyen-âgeux surplombait la ville qui serpentait sur la crête de son mont ascendant.

Une jolie petite maison en pierre avec une vue extraordinaire. Tout était splendide ici. Je surplombais un petit bois qui longeait paresseusement les méandres de l'Aveyron qui coulait plus ou moins langoureusement aux pieds des murailles de notre fief. C'était vraiment magnifique. Un petit paradis se dressant au-dessus de notre terre.

La maison était petite mais suffisamment grande pour y vivre à deux. Une grande pièce au rez-de-chaussée, à l'étage un ancien grenier à blé aménagé en chambre à coucher. Il y avait tout ce qu'il fallait. Une cheminée, un petit jardin qui nous permettait de faire un mini-potager, une ancienne poulie qui faisait office d'ascenseur.

J'avais un peu personnalisé les lieux. Et entre autre la boîte aux lettres. Il y avait quelques jours encore, j'habitais un peu plus au nord – même de la Loire- dans un drôle de petit patelin, Saint-Marin d'Abbat. On surnommait ce lieu incroyable - qu'une départementale en ligne droite traversait - le village aux boîtes aux lettres. Et pour cause ! Chacun y personnalisait sa boîte aux lettres ! Un vrai jeu de piste pour facteur novice !!!

Alors, c'est vrai qu'une des premières choses que j'avais faites en arrivant ici, c'était d'installer mon ancienne boîte aux lettres. Elle était tellement belle. Une roulotte lunaire, bleue aux volets rouge avec des Z qui les zébraient, comme des ron-rons de gens qui aiment dormir grassement le matin.

Elle avait un succès fou auparavant... Mais là... Elle n'était pas au goût de tout le monde...

Et au premier chef, du facteur...

La preuve avec le premier courrier que je reçus. Qui donc pouvait m'écrire déjà ???

C'était le facteur.

Voici ce que sa plume m'adressa :

 

Monsieur,

votre boîte à recevoir votre courrier a peut-être une jolie allure mais ce n'est pas cela qui fera accélérer l'allure des plis postaux qui y sont destinés. Et ce n'est pas la forme cubique d'un quatre roues qui fera avancer plus rapidement les choses !!! Croyez-moi, j'en ai vu d'autres, et en matière d'esthétique, elle ne vaut pas un pli !

Car je suis fidèle au (et à la) poste, j'accomplirais bien évidemment ma tache avec attachement, mais tâchez-vous même de ne point entâcher la grandeur postale (souvenez-vous de l'aéropostale, il y en a qui sont morts pour acheminer votre courrier !)

Veuillez ne rien recevoir du tout !

Signé,

A son grand dam, le facteur de monsieur !

 

Eh bien, quel accueil ! Mieux valait ignorer tout ceci et se la jouer lettre et le néant !

Le lendemain, je ne pensais déjà plus à cette histoire et prenait mon petit déjeuner. Il était à peine onze heures, j'avais décidé d'être un peu plus matinal... Quand soudain, j'entendis deux coups sourds contre la porte d'entrée – assez balèse car brute de mélèze.

Sans me lever, je lâchai un joli « Entrez : » bien sonore.

Rien.

Je finis par l'ouvrir moi-même. Elle n'était même pas verrouillée. En plein dans son milieu était punaisé un papier sur lequel on pouvait lire :

Le facteur frappe toujours deux fois AH AH !!!

 

Ce n'était point l'oeuvre d'un corbeau mais de mon nouvel « ami », qui vadrouillait à bicyclette de boîte à lettres à boîte lettres.

Finalement, c'était gentil de sa part. Il me signifiait ainsi qu'il m'avait posté une deuxième lettre. Oui c'est cela il devait être gentiment timbré et peu recommandé de l'envoyer valser...

Effectivement, lorsque j'ouvris le coffre de ma roulotte-boîte aux lettres, je découvris un nouveau courrier... Il s'agissait d'une vieille enveloppe jaunie par le temps ( del'aéropostal certainement). Je la décachetai et pus lire ceci :

 

le_deserteur_manuscrit

 

 

 

Une jolie farce car si je ne logeais point à l'Elysée, j'habitais rue des alizés...

 

Publicité
Commentaires
M
Très belle participation écrite et chantée : Un grand BRAVO Sebarjo ! Que de cordes à ton arc !!!
Répondre
K
ton histoire.<br /> le descriptif de ta jolie chaumière pour deux<br /> "dedans ma chaumière, pour y vivre heureux<br /> combien faut-il être, il faut être deux!"<br /> chanson pour chanson<br /> tuas du talent, super!<br /> katyL
Répondre
C
Jolie chute pour une très jolie histoire.
Répondre
E
Pleine d'admiration pour vos talents pluriels et si formidables :)
Répondre
V
On ne choisit pas son facteur, éventuellement sa boîte aux lettres :)
Répondre
R
belle idée cette rencontre avec le facteur !<br /> un texte recherché, bien agréable à lire <br /> merci beaucoup
Répondre
J
Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il y a du beau monde dans ta roulotte et encore plus dans ta guitare. Belle interprétation, très émouvante. Bravo !
Répondre
J
J'aime surtout le commencement où tu fais dans le sérieux (que tu maîtrises autant que le comique), mais dès qu'on découvre que le facteur est une pauvre tache, tout revient à Sebarjo. Je m'attendais à ce que le facteur - ou un voisin bienveillant - cogne deux fois la pauvre BAL pour la détruire.<br /> <br /> La chanson, je connaissais, mais pas par cet artiste ! :-)<br /> <br /> Beau mariage de talent et d'imagination, cher sébravo, merci pour l'excellent faire-part à ces noces heureuses.
Répondre
W
Celle-là, c'est Guillaumet qui a dû la ramener à pied des Andes...
Répondre
A
bravo Sebarjo!<br /> j'avais aussi pensé parler de l'émulation entre "personnaliseurs" de boites aux lettres et du facteur mécontent qui sonne deux fois, mais heureusement, je me suis abstenue :-)
Répondre
Newsletter
Publicité
Le défi du samedi
Publicité