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Le défi du samedi
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10 septembre 2011

Curiosité (rsylvie)

-« Pour sur que c’en était une, de curiosité.

Il n’y avait qu’à voir le nombre de badauds installés à la fenêtre quand arrivait l’heure de la tétée du petit dernier de Manon. La jeune et jolie femme de Pierrot, marin pécheur de père en fils » pensait le viel homme, assis dans un fauteuil de cuir tout craquelé, par la marque du temps. Mais …là n’était pas le sujet. Il lui fallait répondre aux questions du chérubin confortablement installé sur ses genoux.

 

-« … Mais grand pa, maman dit toujours que la curiosité est un vilain défaut » !

rsylvie-« C’est vrai.  Certains avaient tant de concupiscence dans les yeux que cela en était incorrecte » pensa l’octogénaire les yeux pleins d’étoiles

…. Mais la nature humaine est ainsi faite, l’Homme est faible fiston » répondit-il à haute voix, poursuivant ainsi la conversation. « ….alors, il cherche toujours comment arranger la vérité, de façon qu’elle lui soit profitable. Mais en général, la moral est sauve. Tiens écoute celle-ci :

C’est l’histoire de Pégase, un jeune étalon promis à un bel avenir. Qui avait, en plus d’être beau à regarder, d’être solidement bâti. Ce qui le rendait fier et quelque peu hautain. Les autres du troupeau le craignaient d’autant plus qu’il était impétueux. Ce qui faisait que la plus part du temps, tout devenait compétition. Qu’il ne supportait pas de perdre. Cela va de soit.

Hors, dans la horde de Plume Blanche, grand chef Oiseau indien, il y avait une douce et jolie  petite jument appelée Oiseau de Paradis, tant ses yeux brillaient de milles feus, sa crinière légère au vent, et son pelage soyeux.

Lors d’une chevauchée commune, les deux tribus avaient pu s’éprouver mutuellement, et chacun de remarquer l’attirance de Pégase pour le petit cheval. Ainsi, il fut décidé que la prochaine ballade par de-là les grandes plaines, serait le terrain d’une course qui verrait le vainqueur devenir l’étalon unique. Celui qui serait seul libre de son choix, pour prendre compagne parmi les jeunes juments du troupeau.

Les jambes quelque peu engourdies, l’enfant se redresse.

S’empare à nouveau du mouchoir qui avait petit à petit quitté ses doigts, pour s’en frotter machinalement le nez, le pouce gauche plein la bouche. Pierre Jean, notre narrateur, en profite lui aussi pour se mettre dans une posture plus confortable, et poursuit son récit.

Le jour de la grande ballade arriva. Très confiant, Pégase s’élança vite... Beaucoup trop vite. Rapidement il est rattrapé par le restant du groupe, plus malins qui le laisse partir par devant, faignant d’essayer de le rattraper afin de l’affaiblir. Trop sur de lui, il n’avait pas su se ménager et a présumé de ses forces. C’est épuisé par la longueur de la course qu’il arrive bon dernier et voit la victoire lui échapper.

Fou de rage, il se cabre, se dresse sur les pattes arrières, perd l’équilibr,e pour sombrer dans les eaux troubles du fleuve, qui délimite le campement. Produisant un tourbillon si violent, que le soleil qui s’apprêtait à rejoindre la lune pour préparer la nuit, s’en trouve déséquilibré à son tour, de perdre son axe de rotation. Et tout doucement, de se pencher vers le fleuve pour disparaitre dans un bleu océan, ne laissant derrière lui que le reflet d’une ombre colorisant l’étendue d’eau, redevenue calme et sereine, d’un flamboyant rouge orangé.

D’une main mal habile grand père, qui souffre un peu de tremblements, se passe les doigts sous le menton, caressant une barbe soyeuse, vieille de plus de 50 ans de soins portés avec application. Regardant l’enfant assoupi sur ses genoux, il se flatte d’avoir réussir à endormir le petit garnement et se met à sourire, plutôt satisfait de lui.

-« je pense m’en être assez bien sorti de cette affaire….. Parce que je vous avouerai, que je ne savais pas trop par où commencer. Quelle idée me direz-vous, ces mots à placer dans l’histoire. Comme si, moi, un homme de marine, j’avais en réserve, comme ça, d’un coup d’esprit, des contes et légendes plein la tête…. Encore aurait-il été question d’architecture navale, de comètes ou autres navires…. Heureusement que le petit a toujours envie d’apprendre, de connaître de nouvelles choses. Ainsi, je peux lui parler à loisirs de constellations ou de carène de navire.

 

Rsylvie

PS : En remerciant… pour une petite Inspiration, toute naturelle prise ici… - Brave Margot

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Commentaires
S
Oui l'inspiration de Brassens, on y pense tout de suite !<br /> <br /> J'ai beaucoup aimé la fin de ton texte (l'air satisfait du grand-père avec l'enfant endormi sur ses genoux et puis la chute évidemment, très jolie !)
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M
Il s'en tire bien le Grand-Père et son récit n'est pas "barbant" !!!<br /> :-D
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J
On passe un peu abruptement de la Brave Margot au Petit cheval (C'est même un peu Paul Fort de café ! ;-))mais comme je reviens moi-même d'être allé chanter du Brassens à des danseuses de Country (qui n'en avaient rien à battre ! ), j'imagine que la carène du navire était celle des "Copains d'abord" !<br /> Alors vive Rsylvie la surréaliste et vive le grand Georges !
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C
Une belle légende indienne...
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A
bien fait, rsylvie!<br /> pas simple non plus, dans une histoire comme la tienne, d'amener cette carène de navire ;-)
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J
Ouf, l'enfant finit quand même mieux que le chaton de brave Margot !<br /> <br /> Heureusement que c'était toi qui racontais, rsylvie et pas ces chenapans rieurs de Joe Krapov et Vegas, hein ?<br /> <br /> Le grand-père est particulièrement mémorable avec sa barbe soyeuse. BRAVO !
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