Les murs – (EVP)
2/09/11
Les lamentations du mur
C’est au pied du mur qu’on voit le maçon. Tu parles !
C’est parce qu’il est mûr que c’est un couillon ?
Non, c’est vrai quoi, moi mur ordinaire, j’en ai marre de votre suffisance et de votre bêtise à vous les hommes.
Vous nous construisez énormes, gigantesques et aussi laids que votre peur et votre égoïsme.
Pour vous séparez – Vous dites pour vous protégez- des AUTRES.
Quels AUTRES ? Bon sang de marbre !!
L’autre, parce qu’il est plus pauvre, plus noir, d’une autre religion, d’une autre ethnie, d’un autre régime politique ?
Imbéciles que vous êtes !
Votre femme est autre, votre fils, vos filles sont autres.
Vous êtes dedans ou dehors, qui sont les emmurés ?
Après un jour, vous nous cassez, vous nous démontez pierre à pierre…Et vous recommencez ailleurs ! Vraiment, vous vous prétendez « êtres pensants » Quelle blague !!
L’un de nos doyens, là-bas à Jérusalem, des tas de gens viennent confier leur prière qui commence toujours par « Shalom » qui veut dire : Paix, et juste à quelques kilomètres, on fait un grand mur dégoûtant en vilain béton gris !!
Moi, je voudrais être un petit muret de pierres sèches, pas l’un de ceux qui séparent et marquent la propriété mais un de ceux qui retiennent la terre pour la travailler.
Je voudrais être le mur d’une maison de vacances percé de fenêtres toujours ouvertes.
Et mon rêve secret : Je voudrais être un mur du Louvre ou du Prado ou de l’Ermitage, avec des cimaises et des gens qui viendraient s’émouvoir devant moi – Oui, d’accord devant l’œuvre- Mais bon, c’est moi qui la met en valeur, non ?
Allez, je retourne à mon mutisme naturel, ça vaut mieux car de colère, je me lézarde !