Défi #145
Connaissez vous l'histoire des "Huit petits coeurs" ?
Celle-là même que l'on vous racontait étant enfant pour vous endormir le soir ?
Si OUI : Racontez !
Si NON : Inventez !
Adressez vos récits à samedidefi@hotmail.fr
A bientôt le plaisir de vous lire.
Ont bien fermé les yeux
Venise ; The Unknown ; Lorraine ; 32Octobre ; Droufn ; Joye ; Vegas sur sarthe ; Tendreman Spice ; Caro_Carito ; Sable du temps ; Captaine Lili ; Joe Krapov ; Vanina ; Mamido ; Flo ; Sebarjo ; Zigmund ; Poupoune ; Walrus ;
Mon oeil ! (Walrus)
Quand je ferme les yeux, ne remontent de ma mémoire que des images incertaines.
Quelqu'un peut m'aider pour celle-ci ?
La dernière image (Poupoune)
Derrière mes paupières closes, c’est son joli visage d’ange que je vois. Ses petits cheveux fins toujours emmêlés, ses yeux moqueurs, son sourire édenté d’avoir payé son tribut à la petite souris, son petit menton en triangle, ses sourcils si nettement dessinés qu’on les croirait tracés au feutre. Je la vois avec toujours exactement la même expression. Fraîche, innocente, magnifique. Figée.
Elle a dû changer. Je n’ai aucune idée du temps qui s’est écoulé. Ses dents ont dû repousser. Ses cheveux épaissir. Son regard se durcir un peu. Je donnerais mon dernier souffle pour la revoir. Rien qu’une fois. Voir quelle adolescente, ou peut-être déjà quelle femme elle est devenue. Au lieu de ça je ne vois encore et toujours que cette même image de ce qu’elle était à cet instant précis où mes yeux se sont fermés, pour ne plus se rouvrir, quand cette voiture sortie de nulle part m’a fauchée sur le trottoir. Et je donnerai probablement bientôt mon dernier souffle pour rien.
fermer (toutes) les écoutilles (Zigmund)
Que voyez vous quand vous fermez les yeux ?
Voilà une consigne pour moi, me suis je dit.
J'avais devant moi un assez long voyage en voiture : aller prévu le samedi, fiesta sur place, et retour le dimanche .
Je n'allais pas conduire, le paysage de part et d'autre de l'autoroute était inintéressant et gagnait à se faire oublier... tout était en place pour fermer les yeux et tester "de visu" ce qu'on voit à l'intérieur de ses paupières.
Bon, premier souci ne pas s'endormir...aucun risque, nous sommes cinq dans cette voiture, et l'auto radio diffuse du rock.(demander du baroque ou du classique serait ici incongru)
Tiens, puisqu'il fait jour et soleil, des couleurs claires presque dorées m'aparaissent et dessinent des arabesques sous mes paupières closes et ...
Mais...
Parmi les occupants de la voiture, l'une a un petit défaut imparable : elle parle sans arrêt, parvient à commenter chaque panneau, et raconte sa semaine passée en long en large et en travers. Impossible de se concentrer... si quelqu'un a un bâillon ... bon d'accord, ça ne se fait pas...
Pourquoi peut on fermer les yeux mais pas les oreilles ?
Et ma consigne alors ?
Tiens, un moment de silence, je referme les yeux et...
Catherine, la voix synthétique et miellée du GPS vient de prendre le relais...
GRRR !!!
C'est signe que nous arrivons à destination, d'ailleurs, dans la voiture, chacun y va de son itinéraire préféré et si possible différent de celui du GPS (sauf moi, toujours replié sur "ma" consigne).
Fermer les yeux pendant la fiesta ? vous n'y pensez pas, c'est un mariage. Partout des caméras et des appareils photos, prêts à fixer ces moments inoubliables ; être photographié en flagrant délit de méditation, serait mal vu et on pourrait jaser...
Les jours suivants, je suis retourné au travail... où je répète plusieurs fois par jour à mes malades : "ouvrez les yeux ! bon sang ! " (oui, ici, c'est le contraire du dentiste) "mais docteur vous êtes en pleins phares !" se plaint un patient ébloui...
Il me reste la nuit, mais, même si je me couche tard, à part quelques rares post images,(*) une fois les yeux fermés je m'endors illico.
Voilà, je vous laisse sur cette citation trouvée lors d'une ballade sur la toile à ce sujet
« est-ce que c'est la nuit parce qu'on a fermé les yeux ?»
[ Lars Gyllensten ] - Infantilia
(*) les post images : en simplifiant vous fixez un objet, après éblouissement, vous fermez les yeux et vous voyez toujours l'objet ou ses contours en négatif.
Ferme les yeux (Sebarjo)
Ferme les yeux
Et tu verras, mon amour,
Des traces de pneus
Dans les rues des faubourgs,
Une très vieille usine
Qui finit de tomber en ruine,
Un bus accordéon
Qui fait danser la foule
Dans la lumière des néons
Et la laideur de leurs ampoules.
Ferme les yeux
Et tu verras, mon amour,
Quelques barres au milieu
Des tours et des tours,
Des enfants qui malgré tout,
Sur le bitume courent et jouent,
Des ballons qui s'envolent
Tous ces shoots qui décollent,
Quelques seringues délaissés
Dans les seringas déglingués.
Ferme les yeux
Et tu verras, mon amour,
Le soleil sur notre banlieue
Iriser pleinement le jour,
Délaissant la fureur et les cris
Faisant frémir la nuit ;
Incendier le béton
Qui croule et nous échappe,
Nous retenant en prison
En nous coulant dans sa chape.
A quoi bon fermer les yeux ?
Aveuglés par notre amour,
Nos rêves sonnent creux
Face à ce qui nous entoure.
Nous mettons tout notre coeur
Pour quelques lésions d'honneur,
Nos nuits d'été ne sont que songe
Au coeur des journées d'hivers,
Une eau sale née d'une éponge
Que délaissent les serpillières.
Défi #144# - rappel du #4# en éclair (Flo)
Ce défi 144 qui se poursuit après avoir été photographié par les services de l'identité judiciaire un 1er avril 2011 en guise de poisson d'avril.
C'est pourtant le 4ème des 24 défis qui débute en ce lundi 04/04/2011! Les 4 sont vraiment à l'honneur cette année puisque c'est la première fois qu'ils figurent sur une facture alimentaire pour un montant de 44,44€, "signe d'argent" lui souffle la caissière alors que sa carte bancaire se fait débiter et que nous sommes en pleine crise financière!
Lorsqu'elle ferme les yeux et qu'il fait nuit, elle ne voit rien si ce n'est ce voile noir immensément profond ressemblant à un espace infini sans ses étoiles. Les fermer lui permet d'entendre cette voix qui lui tient compagnie et lui parle lorsqu'elle est avec elle-même jusqu'à la bercer parfois quand elle décide de s'endormir.
Lorsqu'il ferme les yeux et qu'il fait jour, c'est en revanche un voile orange extrêment pénétrant. Il voit ces petits vers invisibles qui sautillent sans arrêt et constamment sans pouvoir être capturés par les multiples regards fixes qu'il leur jette.
C'est ainsi qu'en ce quatrième jour, il la voit sur la place Masséna: cela a été possible parce que de la gare du Nord il a rejoint celle du Sud par le RER D et ses 5h40 de trajet.
De croiser son regard la replonge dans ce passé proche qui devient si présent. Reviennent alors en mémoire le rideau rouge des urgences, l'alcool et la tentative de strangulation. Forte d'un tel vécu, courageuse et suffisamment distancée de ces blessures, elle ose l'affronter, lui faire face et le piéger. Attirée dorénavant par l'étude de toutes espèces du genre masculin trop aisément dominateur, elle ne fuit plus.
Elle avance en le fusillant de ses prunelles bien ouvertes sans se bercer d'illusions ni écouter la voix qui aurait tant voulu que ça ne se passe jamais.
Il a mordu à l'hameçon. Elle est sur la case blanche, il est sur la noire. Ses troubadours sont en place. La partie peut commencer.
Quand je ferme les yeux… (Mamido)
Quand je ferme les yeux, la plupart du temps, je vois de belles choses :
… Mes souvenirs d’enfance et de jeunesse…
… Mes chers disparus, tant aimés, qui me manquent chaque jour et qui viennent me parler et m’accompagner dans mes nuits sans sommeil…
… Les gens de ma famille et mes amis éloignés, que j’imagine, loin de moi mais heureux, vaquant à leurs occupations dans leur univers familier…
… Les lieux jadis visités, les bons moments qui s’y sont déroulés…
… Ceux où je ne suis jamais allée et qui me font rêver…
Mais quelquefois… souvent… il arrive que mes yeux se ferment sur mes pires terreurs, sur d’effrayants cauchemars, sans cesse renouvelés, sur des idées noires qui viennent m’obséder.
Toutes les mauvaises choses qui se passent dans le monde, jour après jour, et que j’aimerais bien éviter de voir, s’imposent malgré moi, malgré tout, derrière mes paupières closes.
Et alors, là, j’ai l’impression que ma tête et mon cœur explosent. Car j’ai beau essayer, j’ai beau m’acharner à penser aux belles choses, rien n’y fait.
Et dans ces moments, je sais hélas, que même ouvrir les yeux n’arrangera rien.
Face à moi-même (Vanina)
Lorsque je ferme les yeux et que j’avance à l’aveugle … tâtonne, questionne mon environnement pourtant coutumier, je constate le décalage entre ce qui est et ce que me montre ma mémoire...
Quand je ferme les yeux après avoir observer une source lumineuse, je vois des nuages colorés, des lueurs fantomatiques.
Si je ferme les yeux, après avoir lu la lettre d’une amie, après avoir regardé des photo de famille, j’ai alors l’impression de traverser un miroir … comme dans un reflet, le présent passe et les souvenirs se font plus présents.
Ainsi, lorsque je ferme les yeux, dans le calme et la sérénité, dans la colère ou la peur, j’ouvre toujours une porte sur un îlot intérieur… Jamais la même porte, jamais le même îlot.
Quand je ferme les yeux (Joe Krapov)
Quand je ferme les yeux je revois très souvent les dernières photos que j’ai prises. Et s’il y a un endroit où cela fonctionne particulièrement bien, c’est dans notre voiture… quand Marina conduit, évidemment, et que je peux écrire à la place du mort.
(Le mort a jeté l’encre ! Il n’écrira plus rien ! Il ne crachera plus sur la tombe de personne, ne jouera plus au bridge. Il est parti faire des galipettes au musée-purgatoire de Metz).
Le vélo fleuri
Offre mieux que les lauriers :
Les feuilles du thé
Au porte-bagages
Emplacement réservé :
J’attends Madeleine
Quand je ferme les yeux je revois mes photos et j’écris des haïkus qui se marieront avec elles. C’est une activité qui me blinde contre la réalité et me fait supporter les nouvelles décevantes : mademoiselle Zell à l’hôpital, le carnaval de Nantes annulé, le chat qu’on va emprisonner pour le ramener à Rennes.
Carnaval fantôme :
Seule est déguisée ici
Anne de Bretagne
Hôpital de Nantes
Yann-Fanch qui l’a peu fringante
Ici se lamente
Quand je ferme les yeux, je songe à tout cela, je mesure notre chance d’avoir des hôpitaux, de nous aimer un peu, beaucoup, passionnément, de n’avoir pas d’avions militaires au-dessus de la tête, de guerriers à nos portes, juste quelques têtes d’haineux qui glosent sur les ondes, gens que l'on oubliera parce qu'inessentiels, et je repars pêcher d’autres bonheurs d’avril dans mon paradis vert.
J’ai toujours à cœur
De capturer vos couleurs
Au Thabor, tulipes
Marié(e)s en costumes
Où donc vous photographier
Sinon au Thabor ?
Cultiver toujours
Même au ras des pâquerettes
Son côté « fleur bleue »
Pensée matinale :
Pour revigorer le cœur
Une fleur suffit
Le sommeil de plomb
Pèse-t-il autant ou non
Qu’un sommeil de plume ?
Dans l’oeil du poisson
Tout se retrouve tordu
Comme un hameçon
P.S. Ne vous inquiétez pas pour Mademoiselle Zell : elle s'en est sortie. C'est une chanceuse en fait : elle avait 6 chances sur 100 000 de faire un pneumothorax, eh bien, comme elle ne manque pas d'air, elle a décroché le cocotier ! Ca c'est fait !
C'est comme son père : il avait une chance sur sept milliards de devenir Joe Krapov ? Il l'a saisie ! Pour autant, si la famille est chanceuse (?), c'est quand même comme la vie : on ne sait pas ce qu'on gagne au bout du conte ! Le droit de fermer les yeux, peut-être ?