26 février 2011
LE PORTAIL (Lorraine)
Je
n’avais pas dix ans et j’étais en guenilles
Je
m’en allais nu-pieds sur les chemins des bois
Parfois
dans la cité je tendais ma sébile
Puis
revenais dormir sous l’arbre en tapinois
Un
matin de printemps ébloui de verdure
J’entendis
un appel, frêle et doux comme un vœu
Dans
l’herbe je courus. Le long de la clôture
D’une
mare asséchée il était là, gracieux
Tout
nu et tout petit, l’Ange de l’écriture !
Il
me sourit soudain comme fait un enfant
Je
le pris sur mon cœur, et dans ma démesure
L’entourai
de mes bras, le berçai doucement
L’emportai
à jamais, en fis ma délivrance
Mon
rêve, ma douceur, franchissant le portail
Qui
bloquait l’horizon englué de silence
…
Et depuis mon destin est beau comme un vitrail.
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