Arizona (Walrus)
Il ne marchait que la nuit.
Le jour, il se protégeait tant bien que mal de la morsure du soleil.
Pour la chaleur, étouffante, il n'y avait rien à faire.
De toute façon, la lumière n'apparaissait que la nuit tombée.
Le jour, il n'y avait rien d'autre à voir que ce maudit sable.
Trois nuits déjà qu'il l'avait aperçue.
Et l'eau touchait à sa fin !
Et cette lumière qui semblait s'éloigner à mesure qu'il tentait de s'en rapprocher.
Quoique cette nuit, à bien regarder...
Oui, elle grandissait, lentement.
Il touchait au but.
Il allait y arriver !
Autour du halo lumineux, une forme noire sur le fond bleu de la nuit...
Un bâtiment !
Une ampoule au bout de son applique murale !
Derrière elle, le reflet d'une vitre : une fenêtre !
Il était sauvé !
Malgré l'épuisement, il hâta le pas...
En vérité, il se traînait.
Alors, il vit : les murs lézardés et, par la fenêtre, le toit effondré, le sable accumulé par le vent.
Alors, il prit conscience du bruit : comme un grincement, régulier, lancinant ...
Une éolienne !