Comment ça, si j'étais riche ? (Walrus)
Mais je suis riche !
D'encore un peu d'avenir
et surtout...
de tellement de passé !
Mais je suis riche !
D'encore un peu d'avenir
et surtout...
de tellement de passé !
Si j’étais riche, je me souviendrais que j’ai été pauvre. Je reverrais les yeux de maman, si bleus, s’emplir de larmes d’impuissance: nous sortions de l’”Assistance publique” où elle avait reçu des bons de pain et de sucre. Je ne le savais pas, j’avais six ans. Puis, nous avons traversé la rue.
Sur le trottoir d’en face, une boutique de bonbons miroitait dans la nuit d’hiver. Collée contre la vitrine, j’ai demandé des caramels... Et j’ai vu les les yeux de maman, si bleus...
Si j’étais riche, je ne demanderais à personne d’où vient leur misère. Je saurais qu’on tait ces plaies secrètes mais qu’elles saignent. Discrètement, j’aiderais. Je donnerais. Je me moquerais des villas au soleil exotique, des croisières, des diamants. Des gadgets si débilement provocants dont tout le monde s’entiche. J’aurais certainement de jolies toilettes, mais j’habillerais aussi les enfants des quartiers lépreux où l’on apprend si difficilement à étudier et à se comprendre.
Je ferais mon bonheur d’un aimable confort, mais aussi du bonheur des autres. Si j’étais riche!...On peut rêver!
Je suis riche de curiosités, de mille et mille vies
Riche de mes lectures, anciennes et non lues encore
Je suis d’expériences, faites et surtout non faites
Riche de recettes de cuisines apprises et à apprendre
Riche de pensées, d’inventions, d’écritures
De nouveaux plats à inventer
De musique à écouter, à créer
De postures de bien être à naître
Je suis riche d’elle, de sa voix de son corps
Riche de son amour, de mon désir pour elle
Riche de mes chemins, de ceux que je suivrais
Riche d’être non envieux, de mes bonheurs là
Riche de la jeunesse qui croît en moi
Riche de mes pensées riches, sans regrets et sans trop de craintes
Riches de toute la vie et l’amour que j’ai reçu, que je reçois
Je suis riche d’être vivant
Un violon sur le toit (Fiddler on the Roof)
comédie musicale en deux actes de Joseph Stein,
lyrics de Sheldon Harnick et musique de Jerry Bock,
basée sur un roman et une pièce de Cholem Aleichem ....
Vous devez vous douter de ce que va vous proposer ce
128ème défi :
Oui, c'est ça Joe tu as trouvé :
Ah, si j'étais riche !!!!!
Comptez-nous vos dépenses à l'adresse habituelle : samedidefi@hotmail.fr
Et si mon amant n’était que géométrie ?
La géométrie n’est pas mon vocabulaire ; moi je lis le monde en ombres et en lumières, en nuages ou en étoiles, en îles et en horizons. Mais vous insistez, alors… mon amant est tout en courbes solides.
Mais encore ?
J’aime entrer dans le cercle de ses bras.
Et ?
J’aime la surface de sa peau.
Cela ne vous suffit pas ?
J’aime la rondeur de son diamètre.
Quoi d’autre ? Et la pudeur, alors ?
J’aime son angle de vue. Il me conforte et m’agrandit.
Géométriquement telle
tangente exponentielle en fuite
des quadratures interdites
au seuil du grand cercle viral
mû par son vecteur animal
repoussant du plan l'horizon
entraînant les révolutions
où se confondent tous nos angles
que nul segment jamais n'étrangle
comme aucun théorème
ne résout l'équation : je t'aime.
Il était tout le temps rond comme une queue de pelle et me faisait monter la moutarde aux sinus. Quand il a demandé si j’étais plutôt fractale ou euclidienne, juste avant de me proposer un triangle amoureux, j’ai flairé le cercle vicieux et je lui ai mis la tête au carré.
Il a pris la tangente et il est Thalès faire voir chez les grecs.
Un plus un
Egale nous
Je n’aimais pas les mathéma
Tics
Je m’allonge
Et me projette maintenant
Nos formules me plaisent
Et m’apprennent
A tenir
Droite
Tu es ma médiane
Ma femme aux ronds et aux déliés
Au périmètre infini
Mon cercle sans fin
Mais au si joli début
Mon centre
Pourtant je n’aimais pas
Les mathématiques
Ou plutôt
Je ne les comprenais pas
Toi
Je te comprends toute
Et dans ton entièreté
Une plus une
Mon tout
Théorème amoureux
Équation jouissive
Sur ton hypoténuse
Je m'use, je muse !
Deux droites parallèles
Jeu équilatéral
Trois angles et un sommet
Dont deux en diagonales
Et côtés opposés.
Puis
En cube ou en carré
Ellipse ou angle droit
Rotation, projection
A l'envers, à l'endroit.
Enfin
Deux droites remarquables
Un point A, un point B
Un sommet, un triangle
Cosinus consensus
Et point G !
Qu’on me coupe la tête si je mens
Mais mon amante est carrément
La plus belle des triangulaires
Avec qui s’envoyer en l’air
(Ceci n’est qu’une hypothé(nu)se :
Depuis le temps qu’elle se refuse,
Pour Dieu seul sait quelle raison,
Le « non » semble sa religion)
Mais ce soir, dans mon escarcelle
Je compterai cette isocèle !
Derrière l’église, contre un mur,
Elle m’a promis de conclure.
A l’avance je me régale
D’entendre, ô Ekila, tes râles !
Je ferai preuve d’endurance
Quitte à bramer dans le silence
Que c’est là le rût(e) finale.
Dans mes plus fous espoirs je rêve
Que tu demandes « Bisse ! », actrice.
Jusqu’à c’ que le soleil se lève
Je te comblerai o mon Eve
Et puis après bien sûr, je trisse !
Je n'étais qu'un point dans l'infinité de l'espace.
Puis je t'ai aperçue et j'ai dressé un plan d'approche.
Hélas, nous marchions sur des parallèles.
Alors, virant à nonante degrés, j'ai pris la perpendiculaire.
Peine perdue, au même instant, toi, tu prenais la tangente...
Écoutez bien la parabole
Car il faut que vous sachiez
Que vouloir métrer son idole
Est une très mauvaise idée !
Dikke Zoen, géomètre empressé,
Un beau jour du mois de mai,
Tomba tout plat, raid-mort, comme ça,
Amoureux d’un cercle esquissé.
Oh mon amoooour, s’écria-t-il,
J’aime tant tes courbes si lisses !
Je veux les tracer, oh ! sans fil
À la règle médiatrice.
Va-t-en ! gémit la bell’figure,
Le tendre objet de son émoi
Je hais toutes ces quadratures
Elles titillent tous sauf moi !
Elle s’enfuit donc en ondulant
Dans l’infini entre deux points
Ça plane pour elle, mais pas pour lui :
Pauvr’ Dikke ne lui plaît que de loin !
Jusqu’aujourd’hui, elle vit heureuse
Dans un quadrant champêtre,
À sa devise glorieuse :
Non ! Ni Dieu, ni géomètre !
Nos cœurs parallèles
Nos regards dans la même direction
L’un vers l’autre
Para l’épi paix de l’amour
Raie que t’angle en vue
Cylindre chaud qui se tend
Mamelons en deux et miss faire
Car est du désir pour elle
S’érigent en trois dimensions
Elle ôte ses Dim
Vue plongeante sur son triangle
Mes yeux sortent de leur orbites
Plane éther
Son con, pas dans l’œil
J’ai haut mes triques
Les courbes de ses cuisses
Structures hyperboloïdes
Mate et mate hic !
Géométrique non euclidienne
Plutôt clitoridienne
A la puissance vaginale
Pis haut, car est turgescent
Surfaces lisses, plis secrets
Trou noir qui engloutit mon cylindre
Mathématiques mots dermes
Mondes tridimensionnels et parallèles
Cordes qui attachent ses structures
Pyramide de la louve
Qui se love
Entre mes bras
"Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre
en tous sens et lui donnent son équilibre et son harmonie"
"Arrête de débloquer, tu m'auras pas avec tes formules de pervers!"
"Mais enfin Ginette, je me contentais de citer François Truffaut"
"C'est toi la truffe, oui! Si t'espères m'amadouer avec tes théories à géométrie variable, tu t'gourres et pis
l'compas tu l'as surtout pas dans l'oeil; même pas fichu de r'tenir mes coordonnées"
"On dit pourtant d'une femme qu'elle a des courbes généreuses..."
"Dis aussi qu'je suis grosse! Et tant que t'y es, mon mari c'est un rapporteur?"
"Euh... vu sous cet angle, je crois pas Ginette"
"Et ma poitrine c'est du pis ou du 3.14159?"
"J'ai jamais rien osé dire sur tes seins..."
"Et ma main, tu la préfères parallèle ou perpendiculaire à ta tronche?"
"Te fâche pas Ginette, tout ça c'est des images... des métaphores"
"Des
métaphores, si j'te dis que d'après Euclide ma droite est le plus court
chemin entre mon poing et ton pif, c'est une métaphore ?"
"Ne le prends pas comme ça ma Gigi! (si j'avais su j'aurais décliné le thème des Défis Du Samedi)"
"Moi les mecs obtus, ceux qui mélangent hétéro et bissectrice, ça m'débecte!
Tu f'rais mieux d'prendre la tangente avant que je t'apprenne le carré de
l'hypoteigneuse!"
"Ben je vais te libérer l'espace, Ginette"
"Oui c'est ça mon coco, et t'es pas prêt d'revoir mon triangle d'or"
Pas facile, se disait-il,
de vivre avec une femme
qui n'est que géométrie …
variable, dans l'espace,
et toute en angles aigus !
Comment voulez-vous l'aborder ?
Un coup à se piquer,
se prendre le compas dans l'oeil .
Quelle importance la somme des carrés
de ses deux côtés
si l'on ne peut même pas
s'étendre sur sa base
et lui prouver qu'on l'aime !
Impossible de faire bonne figure.
Alors, les rapports se dégradent,
et là, pas de médiatrice
pour régler les problèmes,
pas de solution pour arrondir les
angles,
Désormais plus de droite tracée
pour aller de son point X à lui,
à son point G à elle.. Que faire ?
Elle allait encore lui parler
de quadrature du cercle.
Il biaiserait comme d'habitude,
en diagonale
jusqu'à devenir fou.
Il fallait donc, théorème à l'appui,
lui démontrer que vivre
dans un monde parallèle
ne l'intéressait plus.
C'était décidé.
Dès demain il prendrait …
la tangente.
C'est une expression que tu emploies souvent, cela, "je suis carré comme un cube".
D'ailleurs, tu dessines souvent les côtés du cube ou d'un dé. Avec des ailes, néanmoins, pour préserver la magie. Donc, le carré, c'est certainement un aspect de ta personnalité que j'apprécie. Et, lors de nos séances de dessin du jeudi soir, on te charrie assez sur les croquis que tu inscris... Dans un carré. Le carré, c'est sécurisant. C'est l'image de BéDé que tu aimes. C'est toi. C'est aussi le carré du quartier, de ta cité brabançonne entre son lac et sa place Communale, c'est du connu, du tangible, du solide, de l'inébranlable.
Moi, la louvoyante, la compliquée (j'assume), toute en sinusoïdales et tangento-concentriques -comme le Ring de Bruxelles, un cauchemar de close-combat- vers le sud ou vers le nord, ou plutôt, l'ouest et le sud... Bref, le carré, le cube, je trouve cela plutôt rassurant.
Et puis, c'est simple aussi. Surtout pour nous qui avons toujours ramassé des bulles en math et en géométrie. Et des examens de passage, genre, chimie organique, physique ou math (ou néerlandais aussi). De sorte que nous avons passé un mois d'août entier, après nos terminales respectives, à faire des maths, de la géométrie dans l'espace, des intégrales qui se métamorphosaient en figures de géométrie (mais lesquelles?) et des probabilités (les dés étaient-ils pipés? Sûrement...)
Les bulles, les sinus bouchés, les dés pipés, la championne des tangentes, ça, c'est moi.
Le carré, le dernier carré, l'as de carreau, mais ce serait trop simple, c'est toi...
Oui, ce serait trop simple de te ramener à un carré, tu es beaucoup plus que cela, et c'est sans doute pour cela que je t'aime. Après tout, tu t'es aussi dessiné en éponge de forme parallélépipédique rectangulaire (ça se dit, ça?), et comme chacun sait, les éponges, c'est aussi du végétal très doux, très moelleux sous les doigts, très léger quand c'est sec mais soudain très lourd quand elles ont absorbé trop de liquide au sens propre et toute la vie des hommes au sens figuré....
Illustration: "nous, les dessinateurs" (c) Vanu, 2010.
Marcel Duchamp aux prises avec la géométrie des corps.
Je n’ai qu’une surface
Le ruban de ton dos
Qui possède deux étranges particularités.
Il s’accorde à mes mains étoiles de mer à cinq branches.
Pentagramme parfait pour y sonder le secret du grain de peau.
La torsion de ma langue fait subir à ton corps de profonds changements
Un dard se courbe, s’incline et se dresse à la fois.
Il tire sa force du pédoncule dont il est issu.
La topologie du désir perd le géomètre et casse sa promptitude à en maîtriser le destin.
L’oscillement du dard alerte la femme qui accomplit les lois euclidiennes tant que la quatrième dimension échappe aux mathématiciens.
Les ombres des lignes des corps ne sont vues que des aveugles qui tâtonnent dans l’espace de la chambre.
Indifférents à être vus du peintre ou de l’élève les corps s’arc-boutent
Au bord de l’hémisphère le plus chaud.