Chmury (Berthoise)
Ce défi, je ne peux pas le laisser passer sans y participer. Voilà
une occasion rêvée de vous raconter ma vie. J'adore raconter ma vie. Qui
bien sûr vous passionne.
Quand j'étais jeune, j'aimais la poésie.
L'âge venant, elle a tendance à me casser les pieds, mais passer un
certain âge, tout vous ennuie, c'est même à ça qu'on reconnait qu'on
vieillit. J'aimais en particulier Baudelaire, j'aimais bien aussi
Prévert, Aragon, Desnos et Apollinaire. Mais j'aimais surtout
Baudelaire. Bon, je l'aime encore un peu et suis capable vous réciter ou
déclamer si j'ai bu, quelques-uns de ses poèmes.
Le poème de
Baudelaire cité dans la consigne, je le connaissais par cœur oui, par
cœur. J'étais jeune, il me semble vous l'avoir déjà dit et quand j'étais
jeune, je n'étais pas sage, ça je vous l'ai déjà dit aussi. Ce
soir-là, je rencontrai Vojteck, un garçon Polonais qui venait passer
quelques jours chez son oncle, un copain de bistrot. Oui quand j'étais
jeune, non seulement je n'étais pas sage, mais en plus je traînais les
bistrots.
Donc ce soir-là, je rencontre Vojteck, un étranger. Je le trouve à mon goût, le lui montre. Il a l'air d'apprécier et nous voilà partis bras dessus, bras dessous, dans un logement que l'oncle nous prête pour l'occasion. Comme mon polonais laisse à désirer, et que Vojteck ne parle pas un mot de français, notre conversation est restreinte. Comme je suis un peu gaie et que l'ivresse me rend lyrique, je lui déclame des poèmes en lui faisant des papouilles et me mets en tête de lui expliquer le sens de celui-ci. En cette occasion, j'apprends même à dire nuage en polonais. Le croirez-vous, j'ai oublié depuis.
Voici ce que j'ai trouvé en cherchant sur la toile : chmury. Vous pouvez cliquer, vous entendrez.
Dans mon souvenir, c'était plus caressant.