Tiniak PAS LIER (Tiniak)
Descendre
chercher là-bas au fond quelque chose à comprendre
sous la voûte, baisser l'échine
finir d'effeuiller capucines
genêts, soucis, coquelicots
l'autre main logée dans le dos
prête à tenir
si j'en venais à défaillir
la rampe d'escalier
dans le mur enchâssée
comme un bras de noyé
dans la vase du fleuve
J'ai compris, je remonte
au passage, m'arrête au palier de la tonte
y laisse quelques plumes
mais n'y veux pas traîner de peur que je m'enrhume
La nuque dégagée, je sens les courants d'air
me donner des frissons
me chanter haut et clair :
"N'as-tu rien oublié qui ne serve ton nom ?"
Misère !
Amour ! Je t'ai laissé par là, par don...
Revanche, tu campes sur d'autres rayons...
Mon sang ! Tu t'écoules bien plus profond...
Oubli, j'ai bazardé tous tes limons...
Ici, c'est vrai, je m'interroge :
Redescendre ou gagner à la loge
Et demander la clé du songe ?
Que faire en cet encombrement ?
Je redoute que l'échappée
en soit moins haute qu'à l'entrée
et sais n'en avoir mesuré
l'incidence en reculement
Monter !
Au fond, j'ai compris quelque chose
(elle aura servi, la démarche !) :
Est-ce qu'à lier, marche après marche
les cheminements intrinsèques
et prendre une tête pastèque
le front coincé à la trémie
je n'oublierai pas qui je suis
une fois lobotomisé
quel qu'en soit le développé
à la sortie de l'escalier ?
Allez, je vous donne la clé :
mon escalier est une armoire
je ne risquais que d'y tomber
d'étagère en âge... bonsoir.
(c'est pas que rester ne me tente,
mais dois déposer main courante)