à première vue, j’aurais tendance à penser
qu’ils
sortent du bois pour aller rendre visite à mère grand.
-« Hé oui, le petit chaperon rouge d’autre fois,
est en vert cette année » !
Seulement voilà,
ce n’est pas l’histoire
Quand,
ce matin là, il fallut se lever, Marthe trouva que son ventre était
plus lourd qu’à l’habitude. Mais elle n’y prit pas garde. Trop pressée
qu’elle était de vite s’habiller, pour aller raviver les cendres à peine
refroidies de la nuit. Pas une minute à perdre, il fallait ensuite
mettre de l’eau à bouillir, préparer le semblant de déjeuner tout en
aidant petit Pierre, Marcel, Maurice, Hubert, Jean et les 3 autres à
s’habiller. Ensuite, après une frugale bolée, rejoindre le père aux
champs, tandis que le grand Léandre irait conduire ceux qui devaient
aller à l’école, avant de revenir faire ses corvées et guetter le petit
dernier.
Plus de 3 lunes, Marthe comprit qu’une
fois de plus la nature avait été plus forte que ses supplications. Pas
que cela soit une catastrophe, comme se plaisait à le dire monsieur le
curé « mieux vaut un de plus qu’un de moins », mais c’était pas
lui qu’allait trouver de quoi nourrir cette bouche supplémentaire.
Passé le bonheur d’enfanter une fille, le quotidien
reprit vite son cours, et la faim commença à tenailler le ventre de la
petite louison. La fillette, qui n’avait pas d’oreilles que pour écouter
les jérémiades de ses frères ou plaintes de sa mère, ne perdait pas une
miette des histoires racontées par la vieille Thérèse à la veillée. Et,
bien qu’elle lui fasse peur, la petite savait qu’il y avait une part de
vérité dans cette légende….. Elle échafauda un plan pour aller
trouver fortune et de quoi faire manger la famille jusqu’à n’en plus
pouvoir.
Seulement la petite ne
pouvait se douter, que la frontière délimitant le monde irréel des fées
est infime de celle des sorcières. Lorsqu’elle s’aventura par de là les
limites du jardinet qui entourait la maison familiale, trop soucieuse
qu’elle était d’aller rencontrer la fée du lac, elle ne prit pas garde
aux nuages de plus en plus sombres qui envahissai ent le ciel. Car voyez
vous, les sorcières aiment plus que tout rendre les Hommes malheureux.
Alors pas question qu’une petite fille, surtout si elle est aussi
mignonne que gentille, aussi polie que jolie…. S’en aille quémander de
l’aide. Devant tant de simplicité, la fée du lac, ne saurait refuser. Il
fallait donc que la petite se perde dans les bois.
Ainsi
fut dit, ainsi fut fait… le vent se mit à souffler dans les branches
menaçantes , qui terrifiaient la petite, oubliant de regarder où elle
mettait les pieds, se laissant ainsi prendre aux pièges des racines
s’agrippant le long de ses jambes. Impossible de courir, incapable de
crier tant la violence de la pluie faisait rage. Lise disparut dans un
tourbillon de poussière. Et l’on ne la revit jamais plus. Seul quelques
feuilles gardaient la mémoire du passage de la fillette. Feuilles que
l’on prit l’habitude d’appeler liseron en souvenir de la petite.
Que l’on pleura jusqu’à ce samedi 3
juin 2010 où,
sous les traits délicats
d’une gestuelle habile et précise,
se marièrent
couleur et pastel pour faire apparaître
le joli
tableau que voilà
Qui d’une main complice en premier plan,
déposa
petite Louison au pied du chemin d’herbe verte
où l’attendait
Léandre pour la ramener vers le jardinet familial
P.S : Milles excuses pour l'auteur de
ce tableau
que j'ai osé coloriser ! pour moi, la main me semblait
si évidente,
mais le le regard de chacun n'est pas (et fort
heureusement)
celui de l'autre, alors j'ai voulu singulariser
!