« C’est ta chance », chante Goldman. (Captaine Lili)
Défi
16 – consigne soufflée par Teb.
La
vie quotidienne s'enlise dans de petites habitudes.
Un
œil neuf (lequel ?) ne nous permettrait-il pas d'y voir comme autant
d'événements exceptionnels.
Serez-vous
capables (c'est un défi, rappelons-le) de truffer votre texte de la répétition
(choisissez la périodicité) d'une même phrase ?
Me réveiller.
La douleur est là.
Allumer l’ordi comme on ouvre une fenêtre.
Enfiler un vêtement. Descendre l’escalier.
Traverser la rue. Lever les yeux vers la colline et le ciel.
La douleur est là.
Le pain frais aussi.
Le tartiner de miel. Boire un thé.
La douleur est là.
Un tour dans la salle de bain. Après, c’est l’aventure.
La douleur est là. Cette phrase-là rythme mon quotidien.
C’est la douleur qui met les points sur les i que je dessine.
Je vais d’escales en ports : kiné deux fois dans la semaine, danse orientale une fois, l’amoureux au téléphone certains soirs.
Mais la douleur est là, peu importe ce que je brode, ce que je crée, ce que je chante.
C’est toujours la surprise. L’aventure au bout des neurones, au gré du cerveau qui dicte les signaux.
La douleur est là.
Alors j’invente. Je cherche. J’explore les possibles des impossibles.
Et je me frotte à l’impossible des possibles.
C’est selon. Selon les jours, selon les heures.
La douleur est là. Et m’offre un quotidien pas banal.
« C’est ta chance », chante Goldman.