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Le défi du samedi
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12 juin 2010

Ont déjà jeté leurs D

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12 juin 2010

Drôle de décès du Duc (TataBéa)

Le duc Pierre du Rocher, enfila son imperméable sable et descendit en catimini l'escalier de marbre.
Une fois dans la rue il hâta le pas, rasant les murs, évitant les éclaboussures lumineuses des lampadaires. Son désir le taraudait comme un caillou dans la chaussure : il voulait revoir son Agathe !
Enfin l'auvent d'ardoise apparut surmonté de sa lanterne rubis, se faufilant dans l'impasse bordée de fleurs pétrifiées, le duc maigrichon frappa les quatre coups convenus à la porte de son paradis. Une jeune servante, accorte comme il se doit, le fit entrer dans un couloir tendu de toile aigue-marine chichement éclairé et dallé de faux galets. Le duc senti monter d'un cran sa tension, il chercha de ses petits yeux émeraude les signes d'une impatiente attente, mais le couloir était désert. La sémillante servante désigna sans un mot l'escalier de granit qui s'élevait vers le premier. Pierre rectifia son nœud papillon, saisit fermement l'onyx du pommeau de sa canne et en entreprit l'ascension.
Avant d'arriver devant la porte convoitée, il imagina son Agathe : ses seins d'albâtre, sa peau douce et marbrée, le moelleux de sa chair, la délicieuse poigne qui le saisirait pour l'attirer en elle, il se sentirait encore une fois perdu et heureux dans cette opulence ! Ah quelle différence avec son altière et minérale duchesse !
La sueur au front, il toqua à l'huis de sa pierre précieuse, la voix rocailleuse et chérie le pria d'entrer.
A peine eut-il refermé la porte qu'il se précipita entre les seins plantureux , y enfouit son visage chafouin,  y oublia enfin les tracas de la Bourse, le cours des mines de phosphates et les regards sulfureux de ses associés !
« Mon Agathe sanglota-il ...trop tard ! » Elle le fixa d'un œil de jais, le saisit par les épaules et l'assit entre ses cuisses, un râle s'échappa de la gorge menue.. Pierre du Rocher venait de rendre l'âme dans la jouissance et la souffrance étranglé par la baleine du soutien-gorge turquoise qu'elle n'avait pas ôté.

12 juin 2010

Déjà Dur... Diablerie Du bonnet D (Vegas sur sarthe)

Pour la centième fois, je déclare que je m'appelle Justine et je jure sur les reliques de sainte Marie-Madeleine que j'ai rien fait qu'obéir aux ordres de ce vieux fossile. Je l'ai tout de suite trouvé bizarre ce type quand après m'avoir demandé de l'appeler Donatien Alphonse et François, il m'a ordonné de l'appeler Le divin marquis...
A ce moment ni la brouette de Zanzibar ni la turlute normande n'avaient ébranlé sa microscopique bistouquette et comme je lui faisais justement remarquer que la séance se terminait dans cinq minutes il s'est alors mis en colère en gesticulant la tête entre mes seins; moi je renfilais déjà mon soutif et en l'agrafant j'ai vu qu'il tirait à la fois la langue et sa crampe en râlant "Plus fort!"
Vous dîtes il avait la tête près du bonnet? Je sais pas Monsieur le commissaire, en tout cas ça m'fait pas marrer.
Alors j'ai serré plus fort mais c'était pour être agréable au client, Monsieur le Divisionnaire et je voyais bien dans la glace que ça lui plaisait même s'il râlait "Plus fort" de moins en moins fort, enfin j'me comprend.
J'aurais jamais cru qu'un soutien gorge pouvait aussi soutenir une tête et qu'on pouvait tirer une langue si longue et si bleue, pourtant j'en ai épongé des clients tordus.
Enfin bref il y a eu soudain comme une explosion, un séisme Monsieur l'Inspecteur et il m'a dégueulassé toute la glace, comme si j'avais qu'ça à faire... le ménage.
J'ai cru qu'il avait mal digéré son quatre heures ou qu'il manquait d'air mais mon soutif est resté bloqué... alors je l'ai traîné comme ça entre mes seins jusqu'à la fenêtre ouverte, et là tout a lâché!
Ces trucs-là Monsieur le Ministre ça coûte bonbon et c'est pas solide mais ça plait au client, vous comprenez?
Comment dîtes-vous? Sadomaso? Euh... je sais pas quel nom il avait le marquis, en tout cas il avait pas l'air espagnol !
Asphyxiophilie? Si c'est ça qu'on appelle tomber comme une pierre du septième, alors oui c'est ça... du septième ciel Monsieur le Député.

12 juin 2010

les dés sont jetés!! (Katy L)

Le dé au bout de l'index pour nous protéger des piqures de l'aiguille ... me donne des iDEes

DEsir de femme ...DEbat avec vous .....DEbit de mots alignés DEbordants de facilité
DEcalage entre les doigts qui recousent ce tissu et le DEsirs soyeux de le porter ( je parle pour les petites mains qui cousent les robes de ces dames !)
DEchirants appels de femmes sous le tissu irrespirable !!
DEclic de liberté pour certaines , Declenchement de vie!!
DEcolleté de dentelle faites avec DEvotion pour la mariée jamais trop belle..
DEcoloration du temps pour le tissu de la vie .............
DEcompte à rebours pour nous tous....
DEdidace aux femmes soumises contre leur gré DEsespoir pour toute l'humanité
DEfavorable sort de petites filles cousues DEfection de la société DEflorations criminelles
DEfilé de mannequins en robes à froufrou .....
DEflagrations de partout ....bombes !!DEgâts collatéraux
DEglutition de toutes les infos !!Degoût .....
DEgradation de la terre , de la nature de la vie !! DErives pétrolières !!!
DElicatesse de la main qui coud , DElivrance de la mère dans le linge blanc ( l'enfant qui nait!)
DEmoralisation générale , DEfi à relever !!
DEpendances des gens, poisons! tabac! alcool! médicaments! jeux !!!!
DEroulement du fil de mon esprit .. qui vous DEroute sans doute...

DEcousu discours à recoudre avec un DE car cousu de fils blancs peut-être ??

DEsabusement ?? NON ....DEsillusions ????mais DEsirs de tout recommencer, de tout croire .. et vous
pourriez vous m'aider à recoudre mes idées??

12 juin 2010

Désolée du désordre, donc ! (Kate)

- Pierre, on m'appelle Pierre, m'avait-il dit, souriant, en m'offrant une coupe au bar. Et vous, mademoiselle ?

- Diamant, mais on m'appelle Diam, c'est plus court !

Droit au but, un début tout bête et tout téléphoné, comme tant d'autres... et si mes charmes extrêmement utiles pour ma profession libérale répertoriée parmi les plus anciennes à la Chambre (des Métiers) faisaient prospérer mon bas de laine et croître l'envie de mes consoeurs Jacky (Quartz) et Gypse (Iking), le gars, par ailleurs assez jeune, emmanché d'un long cou et fort quelconque, semblait plein aux as et avait payé toutes les tournées rubis sur l'ongle, enfin...

- Vous travaillez dans quoi, Pierre ? (rot de ma part mais super discret, la deuxième bouteille de champ' passant plutôt mal, ce soir...)

- Les affaires, les pierres...

- Précieuses ?

- Oui, aussi précieuses que vous, Diam, et j'ai une collection unique.

- Vous me la montrerez ?

- Bien sûr, Diam, si tu es gentille...

- Oh, Minet, (rot retenu, là in extremis, mais ce champagne devait donc être du plus mauvais tonneau, ah, la taulière, putain, la vache !), minaudai-je, juste pour la forme, le scénario étant aussi clair que du cristal de roche, enfin...

- Je suis descendu à l'hôtel, à deux pas d'ici, deux rues plus bas.

- Je te suis, je connais, c'est l'Oeil du Tigre.

Dans l'ascenseur, il ne m'abreuve que de diaphorite, diaboléite, dimorphite et autre dundesite (il avait pas mal bu, lui aussi) et ma tête tournait en boucle comme mon ordi quand il n'en peut plus et avec tous ces noms barbares, je craignais le bug, enfin...

Et ma collection de pierres par-ci, ma collection de pierres par-là... Curieusement, je commençais à me demander s'il n'était pas plutôt fils de géologue ou vaguement étudiant en géologie ou quelque chose comme ça mais il était un peu tard pour reculer et ce n'était pas trop mon genre, enfin... Sa collection, j'avais, allez savoir pourquoi, un peu moins envie de la voir et je me sentais de plus en plus vaseuse, mes calculs, sans doute, vieux démons, me relançaient... Mais je n'allais pas reculer quand même !

Cependant, il faut reconnaître qu'il avait lâché pas mal d'argent au Club d'Ambre et les collègues envieuses en ces temps de crise m'avaient discrètement regardée partir, enfin...

- Diam, un verre ?

- Oui, merci. Ta collection ?

- Ma collection, tu vas la voir bientôt mais sois un peu patiente, tu l'apprécieras d'autant plus...

Trois heures du mat', quand même, si c'est pas être patiente, ça ! Or, en plus des nausées, envie de dormir, de relever ma messagerie et de réinitialiser mon disque dur, le tout plus ou moins en désordre ! J'ai donc été gentille et patiente et patati et patata, et un gin fizz et un coca light, tout ça plus ou moins dans le désordre aussi, M'sieur l'Commissaire...

- Et la collection, vous l'avez vue, Mademoiselle ?

- Oui, oui, la "collection de pierre", tout ça sans "s" et sans majuscule non plus, à n'y rien comprendre, pas mon jour de veine, enfin...

J'étais tombée sur un mytho qui s'était plus ou moins joué de moi et, ce que je ne supporte absolument pas, ayant été pour ma part et sans me vanter, championne d'orthographe en 1987, c'est d'avoir rencontré quelqu'un qui, en lieu et place de la collection de pierres (ou de Pierre) tant escomptée, m'a présenté ceci !

IMGP2143

Alors, légitime défense et désolée du désordre, donc !

 

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12 juin 2010

Un Diamant brut... (Fafa)

Les crocs acérés et laiteux s’étaient enfoncés sans un effort dans la peau d’opaline, glissant entre les côtes juste en dessous du sein gauche avant de perforer le poumon et de transpercer le cœur.

La fibrillation n’avait duré que quelques secondes avant l’asystolie mais cela avait suffit à répandre une grande quantité de liquide chaud et visqueux sur les draps de soie brillante comme le mica.

Le sang coagulé formait comme une sorte de Druse dans la plaie béante. La bête, comme enivrée  par l’odeur du sang contemplait fascinée, comme en transe, sa victime inerte alors que des spasmes de plaisir sauvage l’assaillaient encore.

J’avais fait la connaissance de Desdre deux jours plus tôt. Stein nous avait présenté au cours de la soirée de vernissage de mon exposition. J’étais arrivé la veille par le train. Mon contact sur place m’attendait debout au milieu du hall de la gare de Dresde avec une petite pancarte en travers de la poitrine sur laquelle on pouvait lire « Green Diamond », nom de mon travail en référence à la forêt primitive équatoriale.

Arrivé à sa hauteur, armé de mon sourire le plus avenant et la main tendue je m’étais présenté.

-         Philippe Couartse, enchanté !
-         Oh bonjour Monsieur Quartz, je m’appelle Stein Hart, c’est un plaisir, j’aime beaucoup ce que vous faîtes !

Il paraissait sincère et cela confirmait ma première impression issue de nos quelques conversations téléphoniques. Stein m’avait alors conduit jusqu’à mon hôtel pour y déposer mon sac de voyage et prendre les clés de ma chambre avant de me conduire jusqu’à la galerie.

Légèrement en sous-sol, la vaste pièce était éclairée par une large vitrine qui courait tout le long de la rue, les murs étaient uniformément blancs et mats comme du talc et le parquet entièrement cérusé. Toutes mes photos étaient accrochées aux murs ou sur des cloisons mobiles, immaculées elles aussi. Le résultat était du plus bel effet, tout de simplicité et de pureté, le contrepoint parfait de mes sujets.

-         C’est parfait Stein.
-         Ravi que cela vous plaise Monsieur Quartz.
-         Cessez donc de me donner du Môsieur sans arrêt Stein, appelez-moi Philippe !

L’inauguration était le lendemain et l’agencement me convenait tout à fait, inutile donc de s’attarder plus. Je suggérais à Stein de me faire découvrir sa ville si aucune autre obligation ne l’attendait. Il me déclara alors d’un air malicieux qui confinait à la perversité qu’il était célibataire et me promit que je ne serai pas déçu de ma soirée.

Après un dîner de spécialités saxoises où les liquides le disputèrent au solide avec succès, mon compagnon de débauche m’emmena de bars en brasseries et de pubs en tavernes jusqu’au fameux Dresden Green, le haut lieu des nuits de la cité.

Les tentures de velours, les sofas profonds et moelleux, les petites lampes aux abat-jour de jade, la musique cap verdienne, tout n’était que calme et volupté dans cette cave transformée en club privé. Après avoir vidé une nouvelle bouteille d’un excellent Cognac, nous décidâmes qu’il était plus que temps de rentrer si nous ne voulions pas transformer la journée à venir en fiasco.

C’est alors que je la vis, elle venait de déposer son manteau au vestiaire et se dirigeait vers une niche où se trouvaient déjà réunis quelques noctambules notoires et passablement éméchés.

Son corps enserré dans un long fourreau noir qui en soulignait toute la générosité n’était que sensualité, sa chevelure d’onyx brillant caressait ses épaules nues et lorsque son regard d’émeraude croisa le mien je sentis un frisson me parcourir la colonne vertébrale.

-         Qui est-ce ? demandais-je aussitôt à Stein.
-         Elle est belle n’est-ce pas ? Elle s’appelle Desdre. Je te la présenterai demain, je l’ai invité, mais gare à toi, elle est dangereuse à plus d’un titre, c’est une Mante qui n’a rien de religieuse...

La nuit fut courte et mon sommeil agité, je rêvais de mantidae dévorant la tête de son malheureux époux.

La journée passa très vite avec les derniers préparatifs, il faut dire que je ne m’étais pas levé de bonne heure, pestant contre l’imbécile qui jouait du marteau piqueur dans mon crâne, ratant coup sur coup le petit déjeuner puis le déjeuner au profit de quelques Aspirines et de la pénombre. Vers vingt heures les premiers visiteurs arrivèrent et le bal des serrages de mains commença, tantôt celle d’un politique local venu montrer sa fibre « écolo », tantôt celle d’un petit snobinard venu démontrer son ignorance et encore celle d’un critique venu étaler son inculture.

Je désespérais que tout cela se termine. Mes photos rencontraient un franc succès, cet étalage d’immondices, de plage polluées, de silice transformée en verre par la chaleur du feu nucléaire d’une centrale hors d’âge sur ces murs virginaux, tout cela était dans l’air du temps et on se les arracherait bien sûr mais toutes mes pensées étaient tendues vers Elle.

Quand enfin Elle arriva, un silence de cathédrale avait figé toute l’assemblée, à peine troublé par le tintement cristallin de quelques glaçons contre le Bohème. Elle portait une robe lapis-lazuli largement fendue sur le devant qui avait dévoilé à chaque marche, la blancheur de porcelaine de ses cuisses.

Après un rapide tour, elle se dirigea vers Stein et moi.

-         Desdre, je te présente Philippe, l’auteur de ces clichés. Philippe, je te présente Desdre.
-         Ravi de faire votre connaissance.
-         Desdre est italienne.
-         Ah ! Et d’où exactement si ce n’est pas indiscret ?
-         Cela n’a rien d’indiscret, d’un petit village au pied du mont Cristallo dans les Dolomites, ravie également.

Sa voix, sa silhouette, tout en elle me faisait penser à Gina Lollobrigida dans Fanfan la Tulipe. Je sentais mon cœur battre jusque dans mes tempes, mon visage s’empourprer et mon esprit s’affoler. Elle me prit alors la main pour me guider vers ce shoot qui représentait un bûcher en noir et blanc et que j’avais intitulé « Pile à combustible ».

-         Je trouve celle-ci originale, elle n’est pas laide comme les autres, j’ai une cheminée chez moi, voudriez-vous la voir ?
-         Avec plaisir !

Je savais pertinemment  qu’il ne s’agissait que d’un prétexte pour m’inviter chez elle et je n’avais pas pu cacher mon excitation au travers de ces deux mots.

Nous nous éclipsâmes rapidement, non sans une dernière mise en garde de Stein.

-         Méfies toi Philippe, elle a le cœur aussi dur et froid qu’un Diamant, c’est une panthère et elle a les griffes pointues comme les cristaux qu’elle collectionne ! On dit même des choses sur elle, certains de ses amants de passage auraient disparu sans plus d’explications...
-         Occupes-toi bien de nos derniers invités Stein, je te fais confiance. Merci.

Desdre habitait un grand et luxueux duplex dans le centre de Dresde, la cheminée trônait au beau milieu du salon et sa chambre occupait toute la mezzanine. Durant deux jours nous ne quittâmes quasiment pas l’étage, à peine allions-nous chercher un peu à manger dans la cuisine et rajouter quelques bûches.

Elle me raconta son enfance et comment, avec son père, elle allait « cueillir » tous ces fragments de roches qui emplissaient son intérieur aujourd’hui mais qu’à l’époque ils allaient vendre sur le marché de Cortina d’Ampezzo à d’opulents touristes « ...pleins d’fric ! » venus skier ou gravir le majestueux Cristallo et qui n’avaient pas besoin de travailler, un peu comme moi d’ailleurs se moqua-t-elle. Elle détestait ces vieux libidineux qui se foutaient de ses trésors et ne s’intéressaient qu’à sa plastique parfaite. Elle me raconta les mains baladeuses qui lui donnaient envie de vomir mais qu’elle supportait pour qu’ils finissent enfin par donner les quelques pièces dont la famille avait tant besoin. Elle me raconta comment son père lui apprenait les nœuds pour bien s’assurer lors de leurs quêtes. Elle m’expliqua comment elle avait décidé de reprendre à « ...ce gros porc de bourgeois... » i Denti del Diavolo, une magnifique pièce de quartz d’une pureté rare qui ornait sa table de nuit parce que d’après elle « ...il ne la méritait pas. »

-         Une Duretée de 10 sur l’échelle de Mohs et il s’en serait fait un vulgaire presse papier, même pas en rêve crevure ! Tout en parlant elle me montrait les différentes combinaisons de boucles et de passants qui faisaient un nœud solide. – Tu as déjà fait ça attaché ?
-         Non pas jusqu’à maintenant. Et il n’a pas fait d’histoire pour te la rendre ? Pourtant il l’avait payé.
-         Il a pas eu l’choix. Elle venait de terminer le deuxième Bachmann qui m’entravait les poignets.

Mon excitation, mêlée d’une sensation indéfinissable, quasi animale, était à son comble lorsque ses reins reprirent leur rythme saccadé. Quelque chose avait changé en moi, ou en elle, ses yeux, plus la même couleur, que m’avait dit Stein sur ses yeux ? Mon esprit refusait toute sollicitation, une vague lente montait en moi jusqu’à me submerger...

-         On raconte que parfois ses yeux abandonnent le vert émeraude pour celui des eaux sombres des lacs des Dolomites et qu’alors mieux vaut garder ses distances.

Je tournais la tête pour éviter son regard et chasser cette pensée, i Denti del Diavolo n’était plus sur le chevet. La vague finit de me submerger, à travers la douleur libératrice je vis ses yeux rubis.

Liste des mots en rapport avec le monde minéral commençant par la lettre D :

Desdre : prénom qui signifie diamant.
Diamant.
Diamond.
Duretée : sert à qualifier les minéraux (sur l’échelle de Mohs de 1 à 10).
Druse : formation de cristaux qui remplissent une fissure longiligne dans la roche.
Dolomites : famille de minéraux et accessoirement massif alpin.

12 juin 2010

Dodue Didon drague drôlement Doudou, dis donc... (Zigmund)

Dodue Didon drague drôlement Doudou, dis donc...

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Depuis quelque temps,  Didon  Stilbite  tourne autour du géologue bien connu  Doudou Coquimbite ; elle lui a proposé une rencontre amicale autour d'une Margarite.

De fil en aiguille,  la conversation a glissé sur l'équitation.

Sur le dessin, nous voyons Didon qui montre à Doudou comment elle utilisa son soutien gorge pour guider son chameau en plein désert.alors qu'elle était partie à la recherche de roses des sables.

et hop...eïte !  Dans quelques instants,  elle pourra récupérer le diamant que Doudou a volé à Poupoune

moralité : bien malachite ne profite jamais

bibliographie : la grande encyclopédie des minéraux 5rudolpf Dud'a et Lubos Rejl  ( Gründ 1989)

12 juin 2010

Distraction dommageable (Papistache)

 Paula Reine n'avait jamais eu de bonheur avec ses amants.

Elle les perdait tous de la même façon : un beau matin, ils cassaient leur pipe, s'en allaient au champ d‘naviots, et là-bas les vers les mangeaient. Ni ses caresses, ni la peur du marbre du tombeau, rien ne les retenait. C'était, paraît-il, des amants incontrôlables, voulant à tout prix en finir avec l’existence et le sel de la vie.

La brave Paula Reine qui ne comprenait rien au caractère de ses amants était affligée. Elle disait :

- C'est fini ; les hommes s'ennuient chez moi, je n'en garderai pas un.

Cependant, elle ne se découragea pas, et, après avoir perdu six amants de la même manière, elle en séduisit un septième ; seulement, cette fois, elle eut soin de le prendre tout jeune, pour qu'il s'habituât à demeurer chez elle.

Ah ! Gringoire, qu'il était joli le petit soupirant de Paula Reine  ! qu'il était joli avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses cheveux noirs et luisants, ses souliers zébrés et ses longues moustaches brunes qui lui ourlaient la lèvre ! C'était presque aussi charmant que le cabri d'Esméralda, tu te rappelles, Gringoire ? - et puis, docile, caressant, se laissant traire sans bouger, avec l’art de prendre son pied en gémissant à peine. Un amour de petit sigisbée.

Paula Reine avait dans son mas un lit clos tendu d'aubépines brodées. C'est là qu'elle mit le nouveau pensionnaire.

Elle l'attacha à son pieu, au plus bel endroit du divan, en ayant soin de lui laisser beaucoup de corde, et de temps en temps, elle venait voir s’il était bien. Le soupirant se trouvait très heureux et la broutait de si bon cœur que Paula Reine était ravie.

- Enfin, pensait la brave femme, en voilà un qui ne s'ennuiera pas chez moi !

Paula Reine se trompait, son amant rendit l‘âme. Il repose sous le schiste.

Adieu, Gringoire !

L'histoire que tu as entendue n'est pas un conte de mon invention. Si jamais tu viens entre Maures et Esterel nos ménagers te parleront souvent du « petigo tourteraoú de Paúlà Arènaú , que fue estrangolado para la neui entréo lou soutiféo de sua doulcinéa y sua gargameléou, porque la  Paúlà Arènaú estabada particoulièramenta esdistraitéa quondá se habia esprisso lou piè suia ».

Tu m'entends bien, Gringoire.

Hommage à Paul Arène


12 juin 2010

Diégo dégoûté du déduit découvre duplicité Disneyenne distraisante (Joe Krapov)

Il faisait une chaleur d’enfer par-dessus Los Angeles. La ville était quasiment endormie en cet après-midi du 22 juin 1806. Consuela avait retiré sa large crinoïde et lui son calcite. Ils s'étaient mis nus au lit.

Il tirait la langue. Leur aventurine adultérine durait depuis quelques mois maintenant. Si lui était libre comme l’air, elle était l’épouse d’un militaire. Non pas d’un Feldspathmaréchal car il y avait peu de Teutons dans la région mais d’un simple sergent espagnol, Maurizio Demetrio Lopez-G.

Elle s’était endlichitée de Diego dès qu’elle l’avait aperçu à sa descente du train, de retour d’Espagne. Elle lui était tombée dessus comme une météorite ardente, avait joué de son regard d’opale, de son œil de tigre. C’était une grosse tourmaline et lui, quelque peu sidérite, emporté par cet ouragan, s’était retrouvé tlès lépidolite, chevauché en amazonite par ce volcan. Elle avait découvert ses bournonites, sa kornérupine qui tirait un peu dans les coins et elle l’avait, par jeu, baptisée Stilbite bien qu’il ne fut pas Zircon VI. Bref, tout comme Elsagite Tréolite et son Aragonite, tout chrysocollait magnifiquement entre Diego et Consuela.

Simplement, ils n’étaient pas du même bord politique et il avait jugé bon, ce jour-là, de faire juste une mise au point avec sa Jackie Quartz.

- Ce gouvernement de Monastorio, c’est plus que je n’en puis supporter. Il opprime les Indiens comme les paysans et il taxe les citoyens d’une manière éhontée. Je ne sais pas ce qui me retient…
- Voyons, Diego, tu as par trop la tête près du bonnet ! Tu es toujours prêt à t’emballer. Est-ce que tu es sûr que tu n’en fais pas un peu héliotrope par moments .
- Enfin, ma Pierre de Lune, ce tyran s’emplit les poches sur le dos de tous et nous devrions laisser sévir cette espèce de sodalite sans broncher ? Non ! Bien malachite ne profite jamais ! Il faut que ce proverbe trouve sa concrétisation dans la réalité d’ici peu !
- Je trouve qu’en matière de politique, tu kunzites toujours un peu trop ! Tu as trop de choses dans le cabochon. Veux-tu que nous remettions le couvert ?
- Non, tu es bien gentille, ma Rose des sables, mais il fait trop chaud. On l’a déjà fait cinq fois ! J’ai la biotite en calcédoine !
- Allonge-toi ! Ferme les yeux ! Je vais les couvrir pour que la lumière n’abime pas tes superbes azurites, mon bandit muscovite !

DDS110_Willem


Par jeu, elle dégrafa à nouveau son soutien-gorge et lui posa les bonnets sur les yeux. Diego se laissa aller. Il avait mal au ventre. Etait-ce parce qu’elle lui avait resservi deux fois du chili con carne avant leurs ébats ? Etait-ce de s’être excité contre elle puis contre cet imbécile de gouverneur de la Californie espagnole ? Toujours est-il qu’il faillit aller au renard.

Finalement, il se mit à somnoler et eut des visons étranges : un peuple d’esclaves muets défilait devant l’alcade avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Non au préservatifs oraux ! ». D’extraordinaires machines munies de deux roues et d’une longue trompe de tamanoir s’agitaient dans tous les sens et avalaient de la poussière. Puis il y eut une tempête, un éclair, un cheval au galop…

Il sursauta et se réveilla. Une idée géniale venait de surgir hors de la nuit. Tous ces éléments s’étaient mélangés. Il se rhabilla, embrassa sa maîtresse et partit sans rien lui dire de son projet fou. Simplement, par bonté d’âme envers elle, il se promit que le justicier masqué qu’il allait devenir ne truciderait jamais le sergent Garcia.

m_kil_konsergent_garciam_kil_kon

12 juin 2010

Défi 110 (rsylvie)

   

petite pause récréative pour les élèves stagiaires
du laboratoire "sam'diDEFI",
pendant que le docteur es.physica Rsylvie
démontrera ci-dessous,
l'esprit des œuvres du dessinateur Willem (Bernhard Willem Holtrop)

 

« Denise, du doigté !"

afin de vous exposer ci-après le défi de ce jour,

observons les péridotites fertiles où l’amante semble s’amuser de sa proie

"Des roches, ma mère, rien à craindre ! "  

Sont les derniers mots de Félix, fort occupé
à se dégager de l’opulente poitrine de sa partenaire. Qui,

quelques minutes plus tard, lors d'un prélude informatique avec notre fameux dessinateur en recherche d'inspiration numérique, découvrait que la complexité de constituants simples réagissait aux étranges lois de la chimie moléculaire .
"Bernard, Am0ur... je crois avoir compris ce qui régit les rapports au monde minéral.... je cristallographie
"

   

   

12 juin 2010

Dé... Déé... Dééé... Dégrafe ! (Walrus)

willem... Ai-je réussi à articuler alors que ma tronche prenait déjà des reflets d'améthyste.
Mais elle est sourde, ma parole !
Elle a des sablières au fond de ses esgourdes.
Bon dieu, je crois jouer dans un remake des seins de glace.
C’est minéral, la glace ?
Y a à boire et à manger me direz-vous.
À quoi on pense quand même « in articulo mortis ».
Tandis que mille petits diamants brillent sous mes paupières closes et que les rubis des pétéchies constellent la peau de mon visage, je pense à ce crétin de Baudelaire et à sa géante.
T’en foutrai, moi des « à l’ombre de ses seins » .
Y manque pas d’air le salaud, tandis que moi…
Dégrafe, bordel !
J’essaie de crier mais je peux juste penser, j’ai le gosier comme passé à l’émeri.
Et l’autre qui continue à essayer de faire entrer deux Mont Blanc dans de ridicules bonnets E.
Et côté douceur, je te dis pas, y sont en granit ses roberts.
Je vais finir broyé dans une faille et j’suis même pas alpiniste.
Non, pas penser « t’avais qu’à pas grimper si t’es pas alpiniste »
Si j’ris, je meurs ! J’suis pas dans la mélasse, ou le bitume, c’est pareil, ça poisse.
Remarque, si j’ris pas, je meurs aussi.
Alors… mouaaaarf !

12 juin 2010

Dites donc dolmen dur et doux (Venise)

venise

12 juin 2010

Défaite de Don Juan (MAP)

D_faite_de_Don_Juan

Elle avait plus d’une tournemaline dans sa dioptase ! Quand elle referma son amphibole, sa cordialite m’enserra la glotte. J’ai aussitôt ressenti une titanite aigüe  qui me fit oublier en un instant la chaude partie d’andalousite qui venait de se feldpasser  entre elle et moi !

La scapolite m'envahit et je tombai sur le coup dans les tobernites.

La vie ! Quelle conicalcite !!!













5 juin 2010

Défi #110

willem

Le dessin ci-contre, œuvre du dessinateur Willem (Bernhard Willem Holtrop),  nourrira notre défi du samedi 12 juin prochain.

En outre, nous sertirons notre prose d’un certain nombre — la quantité est laissée à l'appréciation de chacun— de mots choisis extraits du vocabulaire du monde minéral... et le titre de notre défi prendra la forme d'un tautogramme en “D*”.

Notre texte sera adressé à :

samedidefi@hotmail.fr

* D, comme Défi !

5 juin 2010

Les plus belles pièces de la collection n° 109

5 juin 2010

Défi 109 (Katy L)

Moi j'ai une collection particulière , rare et magnifique , à la portée de tous pourtant,
cette collection peut être forte, douce, tendre, attentionnée , fugace ou appuyée....
cette collection donne un bienfait INOUÏ
cette collection se fait tout au long de la vie et jusqu'au dernier soupir
j'en ai des roses, des mouillés, des rouges vifs, des secs....
je les ai au fond de moi, en moi
cette collection est la plus belle qui soit ..

c'est une collection de BAISERS
.
Je souhaite à tous une palette de baisers de toutes les couleurs

5 juin 2010

Un bibliophile chez les bouquinistes (Sebarjo)


bouquinistes1


On ne peut aller à Paris sans faire un détour du côté des bouquinistes...

C'est ce que se disait J.-S. K., qui passait le plus clair de son temps dans les bibliothèques, étant bibliothécaire de son état.

Même loin de son environnement professionnel, les livres occupaient toujours une part importante dans la vie de J.-S. K, à tel point qu'on aurait pu croire que ce grand collectionneur bibliophile cherchait à en posséder plus chez lui que la bibliothèque dans laquelle il sévissait...

Il aimait à toucher le grain du papier, qu'il soit de velin enrubanné de peau de chagrin, de chiffon parfois froissé ou simple pâte industriel. Il se laissait emporter par les mélodies harmonieuses composées par le bruissement fragile des pages que l'on tourne. Il se régalait, en fin gourmet, de toutes ces nourritures célestes. Le contact avec l'encre et les feuilles tantôt candides, tantôt jaunies par les siècles, lui manquait... J.-S. K. n'avait plus un seul livre dans son bureau. Un comble ! Surnommé par ces amis DJ Ska, il était un crack de la fête électronique et, ironie du sort, son labeur consistait en l'achat de livres et revues ... électroniques ! Il en connaissait un rayon en la matière. Mais un rayon sans étagères. Du virtuel, du flan, du vent, du flux RSS. Du téléchargement PDF en direct sur PC ou clé USB. Du charabia, des mots évanouis comme essaimisés. Disparus tous ces cahiers reliés, encartés, l'odeur des colles émanant des reliures. Nul besoin de papier ! Vive la fête électronique, DJ Ska !

Dans de telles circonstances, flâner le long des quais du bord de Seine était un véritable plaisir pour J.-S. K. Quelle liberté de pouvoir naviguer entre deux rives en sifflotant Le Vent de Georges Brassens ou en le chantonnant : si par hasard, sur l'pont des Arts... Chiner dans ces vieilles caisses de bois vert bouteille, toutes alignées en rang d'oignons, le divertissait avec sérieux.

D'autant plus qu'on nous promettait pour demain, des bibliothèques sans livres. La mort du codex, l'avènement du pixel. Un coup dur pour un collectionneur bibliophile, un ramasseur de vieux papiers chiffon. La Révolution Gutenberg est bien loin. Elle courbe l'échine et ses enfants deviennent poussières, pixels ou mégabits. Ne resteront plus que les Archives, musées pour mammifères papivores.

Les bouquinistes lui rappelaient un autre temps, celui de sa jeunesse. Ils étaient pour lui comme une respiration profonde au coeur de la ville, un silence dans la folie numérique qui gagnait le monde, sa rêverie de promeneur solitaire. Il aimait observer ces iguanodons du livre, ces diplodocus encyclopédiques, ces bêtes rares et curieuses mais si précieuses.

Celui qui lui faisait actuellement face, avait une gueule comme l'aurait dit Lautner. Avec sa casquette bleu de Chine, sa barbe folle et sa vieille pipe en bois dans le bec, il ressemblait à un marin de la fin des terres armoricaines. L'illusion était presque parfaite, avec ces quelques goélands qui survolaient le fleuve derrière lui. Un vent soudain, un vent maraud, ravivait les joues de J.-S. K. Une chaleur mêlée d'un frisson monta en lui. Il était heureux. Tout simplement.

J.-S. K. farfouillait dans une des barques à livres et caressait avec précautions des vieux papiers qui se cassent si l'on y prend garde, se brûlant les doigts. Quelle ivresse ! Quelle intensité ! Ce qui est amusant lorsqu'on prend le temps de fouiner, c'est qu'en général, on trouve tout ce qu'on ne cherche pas, parce qu'on n'y a pas pensé. Suivant cette logique inconsciemment, J.-S. K. réalisa qu'il avait entre les mains, des vieux guides touristiques désuets, illustrés de photographies aux couleurs criardes qui donnaient aux lieux à visiter des airs surréalistes. Amusant. Certes...

Toutefois, il recherchait plutôt des recueils de poésie de maîtres illustres ou de rimeurs inconnus. De barque en barque, il naviguait sur une mer de livres et papiers en tout genre. Ainsi, il tomba sur ce curieux fascicule : Vertus médicinales des herbes folles en pays de Brocéliande, d'Erik Azarail. Editions Ouest- Eklair de 1922. C'était drôle encore une fois, car J.-S. K. se rappelait en avoir vu, au début de sa carrière en bibliothèque, des centaines d'exemplaires oubliées sur une étagère en chêne au fin fond d'un magasin en sous-sol. Il se souvenait de l'ambiance de ces lieux. Mystérieuse. Une voûte de pierres était au centre de cette pièce et les recoins dans l'ombre dévoilaient d'anciens passages secrets éboulés, débouchant jadis au coin d'une rue étroite ou au pied d'une église mystique, de l'autre côté de la rivière. Retrouver ce petit florilège de plantes communes déclencha en J.-S. K. une émotion minuscule et inattendue, d'autant plus lorsqu'il vit le prix auquel il était vendu...Majuscule !

De page en page, de couverture en couverture, il attaqua un bac rempli de vieilles partitions en tout genre. Et se cachant derrière les derniers succès de Maurice Chevalier, Berthe Sylva, Georges Guétary, Lucienne Delyle et autres vedettes du music-hall, d'autres curiosités l'attendaient encore. Il se retrouva nez à nez avec des compositions de Gus Viseur. C'était pour de l'accordéon, du musette d'accord, mais qui vire manouche. Il y avait du swing chez Gus. Le jazz manouche a longtemps été très lié à l'accordéon. J.-S. K. n'oubliait pas que le grand Django avait fait ses premiers accords en public sur un banjo, pour accompagner des maîtres du flonflon, dans des bistrots du 13 ème. Flambée montalbanaise, Soir de dispute, Swing valse...Que de petites merveilles ! J.-S. K. se délectait et se dit qu'il essaierait bien de les mettre dans sa guitare. Il les mit donc de côté et farfouilla encore et encore, espérant trouver d'autres perles. Emporté par les mélodies de tous ces vieux papiers, il ne vit pas que la nuit commençait à tomber. Les coffres à trésor se refermaient pourtant les uns après les autres et faillirent croquer ses petites mains curieuses. Ce n'est que lorsque  le bouquiniste lui spécifia qu'il fermait, que J.-S. K. sortit de son rêve éveillé. Il paya ses petites merveilles musicales, les rangea soigneusement dans son sac en bandoulière et partit. Il fallait qu'il se dépêche pour ne pas rater son train. Car, J.-S. K. n'était pas parisien, ni même banlieusard. Il habitait beaucoup plus loin, là-bas tout là-bas où le soleil se couche, à la pointe ... de la technologie.


 

5 juin 2010

mon rêve bleu à l’âme (Poupoune)

Dans mes rêves les plus fous, je collectionne les scalps des hommes qui m’ont fait souffrir. Et je dis scalps pour être polie, parce que très sincèrement ce que j’aimerais leur prélever se situe beaucoup plus bas dans leur anatomie.

Dans mes rêves de femme forte et vengeresse, c’est avec les dents que je leur arrache ce trophée, pour me consoler des peines qu’ils m’ont infligées.

Dans mes rêves de Gorgone irascible, d’un regard je paralyse d’effroi ces monstres d’égoïsme et de suffisance et d’un coup je les prive de cette virilité qui leur est si chère.

Dans mes rêves de succube insatiable, je les envoûte de mes charmes démoniaques avant de leur crever les yeux et de leur dévorer le cœur.

Dans la vie, je n’arrive pas à ne pas les aimer et je ne collectionne que les bleus, les plaies et les bosses.

     
5 juin 2010

Une collection de gazouillidiots (Joe Krapov)

Quand on a décidé qu’on ne s’interdisait rien, on peut entreprendre, à n’importe quel âge, une collection de gazouillidiots.

Le gazouillidiot est né chez Twitter. Les 140 caractères qu’on y produit s’appellent un « tweet » (gazouillis). Quasi-gnorant de la shakespearienne langue ainsi que du québécois courant, j’ai écrit cela « twit ». Joye m’a dit que ça voulait dire « imbécile » ou « minable ». Depuis je collectionne les « tweet-twits » (gazouillidiots) que je produis :


Il ne faut pas confondre Vezin-le-Coquet et Vezet-le-Coquin !

Participer à un monde sans folie en s'abstenant d'y amener sa propre folie, ce serait de la folie !

Les ajoncs poussent en avril et les genêts plus tard. Il suffit donc de venir en Bretagne uniquement en avril si vous voulez, ainsi que moi, distinguer les ajêts des genoncs. Non ? Ce moyen mnémotechnique ne marche pas non plus ?

Est-ce que le ministre de l’immigration a un directeur de niqabinet ?

Comment appelle-ton un voile intégral dont on a élargi la fente des yeux en vue de n’être pas gêné au volant ?
-Un niqabriolet.

Est-ce que Dark Vador était polygame ?

Ce n’est qu’en affirmant sa singularité qu’on peut appartenir à la communauté des citoyens du monde.

Dans l’opéra-bouffe, parfois, il y a à boire et à manger !

Ah flûte ! J'ai encore oublié le nom de cet objet qui sert à amarrer les bateaux !

Demain le temps sera pluvieux de 24 heures par rapport à hier.

Se peut-il que Sapho mente ? Un qu’on pelote à posé cette question.

De la même manière qu’une tartine de confiture tombe toujours face tartinée contre le sol, un chat qui souhaite bronzer des coussinets arrières retombe toujours sur celles de ses pattes qui sont beurrées de crème solaire.

Si on pense, comme M. D.S.K que chacun de nous va vivre cent ans et qu’il convient en conséquence de reculer l’âge du départ en retraite, on peut aussi réclamer le rallongement de l’âge de sortie de l’enfance et de l’adolescence afin que les jeunes d’aujourd’hui profitent mieux de leur jeunesse. Pourquoi pas d’ailleurs ne rien faire de 0 à 50 ans et travailler de 51 à 100 ?

Patrick Modiano écrit tellement sur rien et sur des univers disparus qu’on se demande même s’il existe ou s’il fait partie du même monde que nous. D’ailleurs, une fois sorti de l’écriture, il a un mal fou à aligner deux mots !

M. et Mme Bruti ont prénommé leur fille Carla. Ils sont vraiment cons, eux, hein !

« Un conte de Noël » d’Arnaud Depléchin, c’est un peu la version édulcorée de « Bienvenue chez les Ch’tis », non ?

OK, Lequesnoy plutôt que Groseille !

De l’obligation de posséder un gilet fluo en voiture ou à vélo : tout le monde est maillot jaune mais personne n’a droit à la bise de Miss Aquitaine (ni au QI de Miss Limousin).

Le cinéma, c’est chouette ! En plus du pop-corn et du Coca, ils te projettent des images sur l’écran !

« La femme coupée en deux », de Chabrol, c’est pas la moitié d’un navet !

Il y a pire que le péremptoire : la mère Emptoire !

Twitter, finalement, est-ce qu’il ne faudrait pas appeler ça plutôt « la cage aux serins » ? Ben non, ils vont en liberté !

On peut dire tout ce qu’on veut sur les imbéciles. Il n’empêche, certains sont heureux !

On jouait au jeu des Mille bornes. La Mort m'a posé une "crevaison". Manque de bol pour elle, j'avais la carte "increvable" !

Vous pouvez commencer votre propre collection mais je vous préviens : c'est aphorismes et périls !

5 juin 2010

Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse (Tiphaine)

Elle vit dans une bulle.
A l'abri du monde, depuis si longtemps que je ne m'en souviens plus.
La vérité, c'est que je ne veux surtout pas m'en souvenir.
Quand je vais la voir, je dois me désinfecter entièrement et revêtir ma tenue de "cosmopote".
Je n'oublie jamais mon masque de Zorro, ça pourrait la tuer si je n'y pensais pas.
J'entre enfin dans la bulle transparente et stérile; elle dit la phrase rituelle :
- Papa, qu'est-ce que tu as emmené aujourd'hui pour ma collection ?
Mon ange collectionne la vie qu'elle n'a pas eue…
Dans le tiroir de sa table de nuit, juste à côté de la camisole chimique, elle entrepose les preuves d'une autre réalité.
Celle dont elle rêve.
Celle qu'elle attend de toute son âme.
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, les lacs de sel, les dragons fabuleux, les oiseaux bleus, une maman toute douce, une cabane en bois, des montagnes enneigées, des toilettes roses avec des pois jaunes, un lit douillet, un ami brun, un ami blond, un ami roux…
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, les gâteaux savoureux d'une grand-mère, les parties de pêche, les roulades dans l'herbe, les vacances à la mer et les coquillages ramassés, le parfum des fraises des bois, le bruit de la neige sous les pas, les nuits à la belle étoile, les bureaux de l'école et le tableau noir du maître, les pains au chocolat du dimanche matin, le rire de la marchande de bonbons…
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, un monde en miniature.
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, un arc-en-ciel de vie.
Dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse, dans les tiroirs de l'âme de ma petite frimousse…

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Le défi du samedi
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