Lueurs
Petit bonhomme de cire, bien droit sur son unique pied, il est là, il m’éclaire, il vacille au moindre souffle d’air mais il m’éclaire… Sa robe de cire, stricte et froide d’abord, s’orne peu à peu de broderies et de festons qui s’écoulent puis se figent en volutes ou arabesques parfois longues et minces, parfois courtes et obèses. Sa flamme qui danse projette sur le mur des ombres fantasques , souriantes ou grimaçantes. Quand on a l’impression qu’elle s’épuise, s’essouffle et va bientôt mourir ; tout à coup, la plus légère brise lui redonne vie et la voilà qui s’étire, se relève et, tel un mourant qui s’accroche à une dernière lueur d’espoir, elle laisse s’échapper un nouveau bouillonnement de dentelles qui recouvre le corps du petit bonhomme un peu plus encore…
Enfin, lorsque, à bout de souffle et de résistance, les derniers vestiges du petit corps de cire s’étalent en un magma informe et fumant, on sent partir avec lui les rêves qui ne se disent pas…
Jaqlin