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Le défi du samedi
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8 mai 2010

Parlez-nous de vous (Pivoine)

Et pourquoi pas de trois jours majeurs dans ma vie ?

Quand, dans la grande salle Art Nouveau de "l'Ecole normale de l'Etat", au carrefour de deux avenues, ixelloise, uccloise et forestoise, le 25 juin 1981; quand, dans le silence le plus complet, le coeur battant sous mon petit tailleur de jeune fille chic, et complètement ignorante de moi-même, - et pas que de moi-même, d'ailleurs- j'ai entendu que j'avais obtenu mon diplôme de futur prof de français avec une mention.

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Quand, au terme d'un certain nombre d'heures qu'on appelle le travail, j'ai passé une porte et suis entrée en salle d'accouchement. Quand j'ai vu la tête du bébé, dans un miroir et quand, dans cet ultime effort qu'on ne peut pas décrire, qui vous conduit à la fois au plus profond et au-delà de vous-même, l'enfant a atterri dans les mains du médecin, des infirmières, du papa; quand les lumières se sont brusquement éteintes; quand le silence s'est enfin fait; quand on a posé l'enfant contre mon épaule, et enfin, quand j'ai senti ses paupières veloutées ourlées des plus longs cils que j'aie jamais vus... glisser le long de mes joues...

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Quand, en mars 2002, dans le cabinet d'un sénologue, je ne pouvais que regarder le mur en face de moi. Et la silhouette du médecin qui se découpait sur ce mur. Quand il m'a expliqué que j'avais une tumeur et qu'on allait m'opérer, faire de la radiothérapie et, peut-être, une chimiothérapie (parce que j'étais jeune). Je ne pouvais que regarder le mur en face de moi. En l'espace d'un instant, j'ai vu ma propre mort, je suis passée par ce "direct" sur la mort - pour naître aussitôt à une vie où il me faudrait travailler la guérison -ou non- de la maladie.

Mais ce que j'allais laborieusement découvrir, c'est que dans cette vie-là, je serais toujours accompagnée.

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Commentaires
K
Très touchée. Merci Pivoine.
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C
Merci de partager cet intime. Je me demande : et si je devais choisir 3 jours ?
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P
Pivoine, c'est un choix qui vous éclaire et nous montre une part de vous même.
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S
Ben chapeau Pivoine, pour le courage et la clarté franche. Bises
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V
Bcp de force dans ce texte touchant de vérités intimes.<br /> Merci pour le partage.<br /> Sourire<br /> Vanina
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T
1. Pascal prétend que l'homme, conscient de sa destinée, ne fait que se distraire de l'idée de la mort...<br /> <br /> 2. Question santé, j'aurais tendance à dire qu'il nous faut voir la mort en farce !<br /> <br /> 3. Même gris, sourire !!
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T
C'est incommentable... Juste te dire que ça me touche profondément. Merci.
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J
Beau et émouvant.
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P
Merci à tous pour vos commentaires. J'ai hésité, ce n'était pas très littéraire, c'est peut-être plus ce qu'on appelle "l'intime". Et puis, c'est mieux d'avoir 3 jours à raconter qu'un seul - trop restrictif... Le premier jour est un beau jour, le 2ème aussi, mais fort et difficile ensemble, le 3ème eh bien, c'est la vie.
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L
Vraiment poignant, chère Pivoine. Ta vie en quelques mois, trois chapitres, les essentiels. Et le style clair d'une prof de français! J'aime cette façon de dire.
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V
les multiples face du dés de la vie
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A
c'est très beau, Pivoine. Très touchant, très humain. Merci
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B
Oui merci.
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M
Merci de ce partage de vérité Pivoine !
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W
Belles tranches de vie Pivoine.
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