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Le défi du samedi
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24 avril 2010

Adrienne et Victor : à chacun son expertise ! (Adrienne)

En 1835, la Belgique est la première sur le continent européen à avoir une ligne de chemin de fer pour le transport des voyageurs. Elle va de Bruxelles à Malines.

En 1837, Victor Hugo fait la connaissance de nos transports en commun belges et écrit ceci:

Je suis réconcilié avec le chemin de fer ; c’est décidément très beau. Le premier que j’avais vu n’était qu’un ignoble chemin de fabrique. J’ai fait hier la course d’Anvers à Bruxelles et le retour. […]

C’est un mouvement magnifique et qu’il faut avoir senti pour s’en rendre compte. La rapidité est inouïe. Les fleurs du bord du chemin ne sont plus des fleurs, ce sont des taches ou plutôt des raies rouges ou blanches ; plus de points, tout devient raie ; les blés sont de grandes chevelures jaunes, les luzernes sont de longues tresses vertes ; les villes, les clochers et les arbres, dansent et se mêlent follement à l’horizon ; de temps en temps, une ombre, une forme, un spectre debout paraît et disparaît comme l’éclair à côté de la portière ; c’est un garde du chemin qui, selon l’usage, porte militairement les armes au convoi. On se dit dans la voiture : c’est à trois lieues, nous y serons dans dix minutes. Le soir, comme je revenais, la nuit tombait. J'étais dans la première voiture. Le remorqueur flamboyait devant moi avec un bruit terrible, et de grands rayons rouges, qui teignaient les arbres et les collines, tournaient avec les roues. Le convoi qui allait à Bruxelles a rencontré le nôtre. Rien d'effrayant comme ces deux rapidités qui se côtoyaient, et qui, pour les voyageurs, se multipliaient l'une par l'autre; on ne voyait passer ni des wagons, ni des hommes, ni des femmes, on voyait passer des formes blanchâtres ou sombres dans un tourbillon. De ce tourbillon sortaient des cris, des rires, des huées. Il y avait de chaque côté soixante wagons, plus de mille personnes ainsi emportées, les unes au nord, les autres au midi, comme par l'ouragan. (Victor Hugo, Choses vues)

Début 1976, j’ai pris pour la première fois le train. Toute seule. C’était pour aller explorer les villes universitaires avant de décider où j’irais faire mes études. En revenant de Louvain, j’ai vu trop tard que j’étais arrivée à « ma » gare. Je l’ai donc ratée. A l’arrêt suivant, il n’y avait plus de train pour retourner chez moi. Un dernier bus m’a rapprochée d’une douzaine de kilomètres. Les quinze kilomètres suivants, j’ai dû les faire à pied, dans la nuit noire et froide de la fin du mois de janvier.

Cette mésaventure n’a altéré ni mon amour du train, ni mon amour pour Louvain. Mais depuis, j’ai toujours peur de rater « la sortie ». Ce qui fait que maintenant, je sors parfois une gare trop tôt.

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Commentaires
A
en effet Kate, on fait tout à Louvain pour dissuader l'automobiliste d'y venir... alors vive le train :-)<br /> et merci pour le commentaire!
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K
Quel beau voyage Adrienne ! Pour ma part je suis allée à Louvain en voiture et la fourrière s'en est régalée... le taxi attendait juste à côté les malheureux touristes ! J'adore le train et la Belgique toutefois !
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W
Eh oui, Papistache, autres temps, autres moeurs. Un effet pervers de l'usage des ceintures de sécurité sans doute.
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P
Walrus, sa statue trône au cœur du chef lieu de notre arrondissement, à vingt minutes de voiture de la maison jaune. Il porte une fière moustache et personnellement je trouve qu'il fut bien avisé de démissionner de la présidence de la République quand son esprit, un peu fatigué, commença à dérailler. De par le monde combien de plus malades que lui s'accrochent à leur fauteuil ?
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W
Nous l'avons eu chez nous aussi, Papistache, Deschanel est né en exil à Schaerbeek, chez les ânes, donc.
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C
variations autour du temps qui passe ! :-)<br /> "rater la gare"... ça m'angoisse toujours un peu...
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V
Le texte de Victor H. m'a remis en mémoire une affiche vue au musée de l'automobile à Talmont (en Vendée) où un homme descendant d'une automobile (au début du XXe siècle) disait qu'il n'avait rien eu le temps de voir car ils avaient roulé à 17 km/h (si ma mémoire est bonne...)<br /> Quant à ton souvenir il est à la fois terrible et charmant!<br /> Sourire<br /> Vanina
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Z
c'est vrai<br /> mais je suis encore dans la classe des handicapés numériques avec en plus un alzheimer débutant puisque vous l'aviez effectivement dit sur un appel au secours de ma part
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W
Zigmund, il me semble l'avoir déjà signalé : enfoncer la touche ctrl et pousser la molette de la souris vers l'avant : le texte s'agrandit.<br /> Si pas de souris : ctrl et touche +
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Z
même mésaventure à une amie sur le trajet angers paris aux premiers temps du TGV : elle a pris un train le soir pour le mans qui passait sans s'arreter au mans et a passé sa nuit gare montparnasse sans un sou.<br /> une seule micro critique : vous n'avez aucune pitie pour mes vieux yeux le texte de victor hugo est difficile à lire mes lunettes ne suffisent plus copie puis agrandissement sur word obligatoire.
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A
MAP et Valérie: non, aucune voix à cette époque et même aujourd'hui encore ce n'est pas toujours le cas (en tout cas sur ma ligne)... mais parfois c'est le conducteur lui-même qui nous parle dans son micro et ça me fait toujours sourire ;-)
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V
J'allais demander comme MAP: aucune voix annonce le prochain arrêt?
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A
Papistache, moi je ne suis pas encore tombée du train, et je n'étais pas non plus en pyjama :-)<br /> <br /> Joye, dans mon cas, ce n'était pas Louvain-la-Neuve mais cette bonne vieille Katholieke universiteit Leuven (Louvain, en Flandre)<br /> <br /> Venise, MAP, trainmusical, en lisant Victor Hugo et son enthousiasme pour l'"ouragan" et sa "rapidité inouïe", je me suis demandé à quelle vitesse ça roulait, un train en 1837...<br /> <br /> tiniak en effet, je ne suis pas maligne, et en cela je frise le niveau de l'expertise, d'où mon titre ;-)
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P
Quinze kilomètres ? Vous ne dites pas combien cela fait en lieues ?<br /> Chez nous, en France, nous avons eu Paul Deschanel et son aventure ferroviaire.
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J
Je suis souvent passée par Louvain (la Neuve) sans y descendre. Mais 15 km à pied à la fin de janvier dans le noir, houlalala, quelle baptême du feu !
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V
belle découverte ce matin ce texte de victor hugo merci
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M
Amusante anecdote pour nous (mais sur le coup pas pour toi !!!) Intéressant ce texte de Victor Hugo merci de nous l'avoir joint.<br /> N'avez vous pas dans vos trains des voix "anonymes" qui vous renseignent sur le nom du prochain arrêt ?
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T
Eeet voilà, la prédominance défiante des plumes belges... 'faudrait pas que ça donne à d'autres l'idée de faire les Malines ;)
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A
oh Walrus en effet, de Liège jusqu'à ma Flandre profonde, il m'aurait fallu des jours et des nuits à marcher... non non, j'ai bien écrit que j'ai loupé l'arrêt en rentrant chez moi, donc en revenant de Louvain :-)
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T
De telles aventures me sont déjà arrivés...LoL<br /> <br /> Très intéressant le texte de Victor Hugo, merci de nous le faire découvrir.
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W
Ah, si le père Hugo avait connu le TGV, on se demande ce qu'il aurait écrit !<br /> Quant à Adrienne, l'arrêt suivant, c'eût été Liège, ses pauvres pieds !
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