Petits aphorismes digestifs vite torchés sur le coin d’une table
L’ours blanc, sur la banquise, sème sa crotte qui gèle par-dessus celle de son père
laquelle recouvre celles de ses aïeux.
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La colombe, sa fiente, elle tombe comme celle du corbeau : droit.
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Le lombric, la terre qu’il entortille, il la vomit ou il la chie ?
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Le lapin, ses crottes, s’il les mange, est-ce nécessité ou gourmandise ?
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La chiure de mouche, sur l’ampoule, elle cuit quand le soir tombe et qu’on allume.
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De peur, entre les serres du faucon, le campagnol chie, le rapace est volé :
son dîner réduit même sans cuisson.
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Quand l’éléphant chie, le phacochère s’écarte.
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L’hirondelle porte loin le sac fécal de ses petits :
la tourterelle tapisse son nid de guano.
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Le chat qui marche montre son trou du cul mais il enfouit sa crotte :
le pigeon, non.
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L’escargot a l’anus près de l’oreille ou c’est l’inverse ?
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Sous la roue, le hérisson constipé fait « schprout », comme son frère chiasseux.
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Le petit chihuahua. Ça lui fait mal ?
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L’éphémère ne vit qu’un jour. Va-t-elle à la selle ?
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La porcherie mal curée, le porc s’enlise dans son lisier.
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Les insectes xylophages chient de la sciure. Ah, s’ils chiaient des planches…
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Furtive, la souris ne se montre pas mais, espiègle,
elle signe son larcin de trois crottes sur l’étagère.
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L’éléphanteau, nous disent les livres, mange les crottes de sa mère.
Les livres sont savants et les éléphants intelligents.
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La crotte de la girafe, quand elle touche le sol, a oublié d’où elle était partie.
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La vache, sa bouse, tu marches dessus, ton pied s’enfonce.
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Pour le bousier, le crottin de cheval, c’est un don tombé d’anus.
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La crotte du chien, sur le trottoir, les passants s’écartent devant elle.
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