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Le défi du samedi
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10 avril 2010

Disparition (rsylvie)

« Certainement en retard… comme à son habitude » ! Voilà ce qu’a pensé le petit Marcel, quand la jeannette Louison a fait l’appel afin de constituer les groupes pour le grand jeu de piste. La cheftaine est toute excitée. Trois longues journées, à réfléchir au questionnaire qui fera naître devinettes et charades. Trois jours, qu’ils s’affèrent auprès des commerçants pour obtenir le plus de lots possible. Trois nuits, que les chefs font et refont le parcours de peur d’un détour malheureux, qui ferait s’égarer les plus minots.

C’est dommage qu’elle ne soit pas encore arrivée. J’aurais préféré être dans son groupe plutôt que celui de Pauline » mais contre mauvaise fortune bon cœur. Et le petit Marcel de se diriger vers le point de rassemblement des louveteaux.

 

Tout en espérant voir arriver la jolie silhouette blonde de sa cheftaine préférée, l’enfant prend son mal en patience et attend parmi les autres scouts que commence le jeu. Autour de lui, tous s’agitent ou s’inquiètent de ne pas être capables de résoudre toutes les énigmes. Mais lui est bien loin de toute cette agitation. Tout en faisant des nœuds avec son foulard, il rêve à ce qu’aurait pu être cette matinée si son guide avait été là. Il se voit l’accompagnant à travers les rues de la ville, à la recherche d’indices plus ou moins bien dissimulés, en quête d’un lieu, d’un monument historique… Il est le plus valeureux de l’équipe et  bien sur, trouve tout en premier. Soudain dans le brouhaha du pépiement des enfants plus impatients les uns que les autres, s’élève une voix.
C’est l’abbé Maurice. Il va certainement donner le départ

« Les enfants, c’en est assez d’attendre !

Sarah n’arrive pas…. peut-être sera-t-elle là cet après midi ?

Allé…. farfadets, louveteaux, jeannettes, scouts et guides de France,

prenez votre équipement et que le meilleur gagne » !

Pauline, en chef de meute, ouvre l’enveloppe de la première énigme.

« Ca y est pense-t-elle, le chrono est lancé… ne pas s’affoler... non ne pas s'affoler, mais surtout gagner ! ». Nerveusement, elle déplie le précieux papier, puis lit à haute et intelligible voix.

 

« Aujourd’hui 16 juillet 1942,

en vous rendant rue des Alouettes,

faites 3 pas en avant,
2 sur le coté,

devant vous une très vieille porte cochère,

vous y trouverez un dé de table que

vous devez rapporter
pour la prière du soir,

autour du feu de camp»

 

 

Insouciants, dans les rues de Drancy, ils sont partis droit devant eux à qui dépasserait l'autre ? Marcel avait bien du mal à suivre le groupe avec ses petites jambes. Surtout que Pauline, beaucoup plus âgée que lui, marchait à bonne allure. La compétition venait à peine de commencer, que déjà Sarah n’était plus dans ses pensées !


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Commentaires
K
Très touchée par ton texte si émouvant.
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C
J'étais tellement prise par cette histoire de scouts que je n'ai pas tout de suite compris la fin. Si seulement l'horreur humaine pouvait un jour disparaître...
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C
Émouvant et "familier"... pas vraiment le bon mot mais c'est celui qui me vient...<br /> Difficile de raconter ces disparitions avec légèreté, bravo.
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T
En lisant, et voyant la photo, j'ai vite compris qu'il n'y avait rien de drôle, mais tout de même quelle chute ... terrible:-(<br /> <br /> Très bien rendu rsylvie, Félicitation
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A
oui, très touchant!<br /> on voit la date 1942 alors on se souvient de son prénom et ça fait un coup de deviner la suite...
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Z
vécu proche donc difficile de commenter<br /> sur les photos "d'avant",les regards des enfants disparus sont une chose terrible.
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R
finalement, elle est peut-être arrivée l'aprés midi ?
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T
Mais Sarah était peut être au bout du jeu...
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R
j'ai voulu cette légèreté.... <br /> quand on est enfant, l'on n'a pas toujours (les bons et mauvais cotés de la jeunesse ? je ne sais) la valeur des choses, des événements,,,,,,<br /> bien souvent c'est le temps qui nous apprend!<br /> <br /> -joye, venise... oui, c'est vrai que des fois, ce serait bien d'avoir plus de pudeur dans l'expression des faits!
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T
une gravité nécessaire à ce thème qui peut prêter à maintes légèretés ; mes respects.
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V
Entre camp et camp... un passage par Drancy.<br /> Un texte bien mené, touchant, mais que je n'ai "guerre" envie de commenter davantage.<br /> Sourire<br /> Vanina
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V
l'histoire devrait nous être contée ainsi à pas de loup !
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J
Il me manquait les repères pour tout comprendre, mais en lisant les commentaires, j'ai vu ce que j'ai pu manquer. <br /> <br /> Bravo rsylvie. Et respect.
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P
Bravo, rsylvie, une histoire attachante et qui fait froid dans le dos. J'en frissonne encore
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R
Papistache .....<br /> un vécu familial où la déportation, la résistance, le deuil... a été omni présent<br /> <br /> Map, J F.... oui, une la réalité est parfois cruelle<br /> <br /> Berthoise.... merci
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P
Les petites histoires parfois frôlent la grande Histoire sans même le soupçonner. Mais le temps remet les pendules à l'heure.<br /> Quelle part de vous, rsylvie, dans ce texte ?
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M
Terrible cette chute, rappel de la dure réalité !! Sarah, si vite oubliée ...<br /> Oui, un texte très efficace ! Bravo rsylvie !
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J
La chute est rude! Exellent.
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B
Ouch !<br /> Texte très efficace !<br /> Bravo.
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