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Le défi du samedi
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13 mars 2010

C’est pas c’que vous croyez ! (Cartoonita)

Attendez, j’va vous expliquer. Le problème c’est qu’y’avait un ours devant chez les flics. Ah non, il était pas en peluche. Y’en a qui ont dit mais c’était pas vrai, j’sais moi j’y étais ! Il était en pelote. Parc’qu’on lui avait chouravé la « prunelle de ses yeux » qu’i’ disait. Un bout d’thon d’cul d’lotte qui lui servait d’n’œil. Et il venait à la maison poulaga pour leur dire de se magner le trouffion pour le retrouver, son trucmuche qui lui servait à r’luquer les jolies mistinguettes. Mais voila-t’y-pas que c’est lui qui s’est retrouvé d’suspecté ! Sous prétexte qu’il était estranger, Mehdi Shahina. Qu’il était sûrement bourré de haschisch. Lui qui ne touchait à r’en d’autre qu’à du miel ! Oui, d’accord, un peu d’hydromiel de temps en temps, mais qu’aux mariages. Et vous savez comment sont les ours, surtout mal léchés comme celui-là ! Pas très sociables, pas un
bonjour dans la rue. Ça n’arrive pas souvent les mariages chez eux en plus. Même qu’i’ n’vont qu’à leur propre mariage, et encore, i’ vont qu’à la nuit d’noces et puis c’est tout… Einh, c’est l’meilleur, n’est-c’pas ? Oui, « nuit » de noces, c’est vite dit : en quelques minutes c’est bouclé, l’affaire est dans le sac à plaisir et tchao bella ! Mais je m’est garé. Bon, c’était un ours lambada, tout ce qu’y’a de plus normal quoi, mal léché d’accord mais bon avec leurs grosses pattes pleines de griffes et tartinées de miel, ils peuvent pas trop se pomponner comme ces faignasses de chats. Enfin, je retourne à mon histoire. Ces abrutis de poulets, i’l’ont confondu avec le Mollard Homard car il était lasagné, tout poilu du menton et qu’il lui manquait un œil, c’te lui-là qu’on lui avait piqué et qu’i v’nait réclamer qu’on i’ retrouve ! Ils ont fait ni une ni deux ni trois, ces
nounouilles à binces, ils l’ont pulvérisé à coup de koalachnikof – tiens, au fait, j’connais un gonze ben sympatoche, un aminche à mwé, si vous v’nez d’ma part, il pourra vous trouver un p’tit Beretta, pas cher, presqu’pas servi… Oui, oui, j’retourne à nos moutons, enfin mon ours – vous suivez pas vous dis donc ! Brefle, ils l’ont canardé, oursnardé si vous préférez, et comme ce con s’était gavé de miel comme pas possible, ben ça en a mis partout. Les keufs, on aurait dit des crottes de nez toutes morveuses, des pieds à la tête qu’ils en avaient. Et c’est pour ça que le mur de l’immeuble est r’dev’nu tout jaune, avec tout l’miel qui lui a splashé dans la goule. Pourtant, j’en avais passé du tems à tout peindre en bleu comme vous m’l’avez demandé patron. Non, non, j’vous jure qu’c’est pas moi qui m’a trompé de couleur ! Et j’m’a pas endormi non plus à côté du pinceau, ah ça
non ! Moi j’a tout fait pour faire honneur à la Compagnie Peinturloupe – oui Peinturlipe – scusez. Et puis il a fallu que c’t’empêcheur de peindre en rond d’ours se ramène et pis que les poulets ils y pigent que dalle et déconnent à mort. Voilà où ça nous a m’né c’t’affaire. Oh non, allez pas les voir les flicaillons, ils sont déjà ben assez marre comme ça, i’ s’raient capables d’vous foutre en pilule de dégris’ment. Ouais, qu’vous disez, j’en sais quet’chose ! Ah les z’horreurs judiciaires, pauvre de m’wé, j’connais ! Pour revenir à nos marioles, il a fallu les passer au Kärsher, la crise. Les bandes de zoulous se marraient grave. Quoi ? Cette bouteille ? Ben c’était que j’étais tout r’tourné moi, tout c’bon travail d’fichu en l’air, ça m’a fait un coup, fallait bien qu’j’me ravigore, comprenez. Oui, oui, j’m’y remets patron, tout d’suite patron…

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13 mars 2010

Presse régionale (Zigmund)

Patron,

Bien arrivé à Portland -Oregon. Sauté dans le premier avion mais la ligne Nantes-Portland n'est pas directe et à mon arrivée le soufflé était déjà retombé. Tu avais l'air d'y tenir à cette histoire d'ours ( je te joins les notes de frais) et finalement t'avais raison, parce que côté presse régionale, on va prendre une longueur d'avance, ( Ouais c'te France va faire une verdeur ). Je rentre bientôt à moins que tu aies une autre enquète à me confier.

De notre envoyé spécial à Portland

La Mayenne s'exporte à Portland USA

Cet ours  déposé devant un immeuble abritant des services de police était inoffensif :ours moyen de la tribu des ours en peluche.Sa propriétaire a été retrouvée : il s'agit d'une petite Judith, franco américaine, dont le papa policier travaille dans ce poste de police.Ce lundi 28 décembre,accompagnée de son grand frère, elle est venue chercher son papa à la sortie de son travail ; la famille partait pour quelques jours en Iowa chez des amis. Au moment de mettre l'enfant au lit, le papa a constaté que Tom, le nounours manquait à l'appel.Judith a expliqué qu'elle avait demandé à  Tom de faire le travail de son papa  en son absence et qu'il allait surveiller l'immeuble.

Pendant ce temps, à Portland, l'enquète piétinait, d'autant plus qu'une obscure organisation révolutionnaire :"l'armée des douze ours" avait revendiqué l'acte sous un pretexte délirant.Douze ours disséminés dans la ville en divers endroits(dans les bras du clouwn-enseigne d'un fast food,  à l'entrée du cercle des "pires rennais d'Oregon"...)sont passés aux rayons X. Tous ces ours étaient inoffensifs, mais Tom, véritable ours en peluche à l'ancienne, était  beau et remarquable .

Le lendemain à Portland eut lieu l'explosion ...de colère du chef du poste de police, quand il reçut le coup de fil du papa expliquant et  demandant que l'ours de sa fille soit gardé au chaud.

Quelques jours plus tard, la petite Judith a récupéré son cher Tom, avec quelques cicatrices dues aux manipulations des démineurs.

Tom est le plus célèbre des 1" ours disséminés dans la ville, non seulement pour avoir fait évacuer un immeuble mais nous, ligériens, sarthois et mayennais  pouvons être fiers car cet ours ést fabriqué chez nous dans l'usine  de jouets "TomTom"  qui emploie une centaine d'ouvriers dans  la belle ville de Mayenne.

 

 

.

 

13 mars 2010

consigne ourson contre attaque‏ (rsylvie)

J’avais horreur quand il m’appellait de la sorte !

Mais bon, depuis 7 ans que nous travaillions ensemble, ce n’était plus la peine que je perde mon temps à lui rappeler combien cela m’est pénible de l’entendre déforme ce doux prénom Corinne !

Toute au récit que me fait le boss,

je pense déjà au personnage que j’allais interpréter

afin de me fondre dans le décor et récolter le plus d’infos possible.

Un ours en peluche… un commissariat… dans l’Oregon des States…

Lors de ma dernière mission, grâce à anglais très scolaire, j’avais sympathisé avec Dona, fille d’un riche propriétaire terrien. J’allais lui téléphoner. Ensuite rien de plus facile que d’enfiler un jean, une chemise à carreaux, une paire de bottes et se faire passer pour une petite cousine venue étudier l’agriculture intensive et la traite des vaches !

-29 décembre, 18heures-

Sac en bandoulière, le col de mon blouson cuir pleine peau retroussé, je descends l’escalator du grand aéroport. A deux pas de là, un jeune blondinet fait de grands signes en ma direction.

 Pas à dire, dans l’Oregon on sait recevoir » pensais-je en montant dans le vieux pick-up bleu métallisé du frère cadet de Dona. La nuit tombante, nous prenons enfin la direction de Salem (capitale de l'État) qui se trouve au centre de la fertile vallée de la Willamette.

Alors que confortablement installée sur la banquette avant, je me remémore les conseils du patron. -« ...pour pas d’confusion, tu t’ appeleras Cerise. Facilité de communication entre nous avec le C qui t’est déjà commun et puis…. pour rappeler leur festival des cerises qui a lieu tous les ans » me dit-il fier d’étaler sa science »- La sordide histoire des sorcières de Salem me revient en mémoire. Je frissonne d’effroi avant de m’endormir épuisée par le décalage horaire.

-30 décembre, 11 heures-

Quitter le ranch des parents de Dona.

Il avait été décidé d’un commun accord, afin de faire plus crédible, que j’aurais des corvées à faire matin et soir. Je devrais aider à la bonne gestion du bétail à travers le coral et donner un coup d’main à la femme de ménage dans les tâches quotidiennes de l’entretien des chambres. Après avoir fait mes travaux du matin, je retire rapidement mes habits tout crottés qui puent la vache, et enfile une robe couleur myrtille, applique un peu de brillant à lèvres, de quelques coup de blush rehausse mes pommettes (pure coquetterie féminine dont je n’avais pas besoin, me faisait toujours remarquer le boss), 3 gouttes de Shalimar et me dirige après avoir enfilé mon manteau vers le garage, afin de prendre place dans le vieux pick-up que Dona mettait à ma disposition, le temps de mon séjour parmi eux.

Salem étant la deuxième ville en termes de population. Il m’est très facile de me glisser dans la foule pour disparaître aux yeux des badauds et arriver le plus naturellement du monde devant la porte de l’immeuble abritant les services de police du conté de l’Oregon.

 

Un coup d’œil devant, un coup d’œil derrière, je suis dans la place. Devant moi, cela grouille de partout. Ce soir c’est feu d’artifice et repas de fin d’année. Alors pas une minute à perdre. Le commissaire sur son 31, interpelle l’adjudant au sujet de... et surtout de l’organisation de la soirée. Ce dernier hurle aprés ses troupes et convoque tout le monde pour un dernier briefing avant la mise en place du buffet de ce soir.

-...well Miss, do not remain there

thus go in runs to seek what misses for the installation of the tables”!

« Et bien mademoiselle, ne restez pas là,

allez donc dans la coure chercher ce qui manque pour la mise en place des tables » ! »

Le ton ne souffrant aucune répartie, je m’exécute. D’autant mieux que cela sert mon enquête, étant de ce fait tout naturellement introduite dans la place. Je m’affaire tant que ce peut, quand soudain j’entends des éclats de voix en direction du bureau de l’inspecteur Hary.

- you were still with your whores!

All the pretexts are good for you to find them

You are only one mental patient.

And me which believed you to walk the baby!

Do you think only of Junior when it sees you behaving kind?

You disgust me… old ruined sexual

 tu étais encore avec tes putains !

Tous les prétextes te sont bons pour les retrouver

Tu n’es qu’un malade mental.

Et moi qui te croyais à promener le bébé !

Penses-tu seulement à Junior

quand il te voit te comporter de la sorte ?

Tu m’dégoutes …vieux détraqué sexuel… »

Vlan….. fait la porte en claquant derrière

une femme d’age mure,

qui s’enfuit sans se retourner !

Sans plus attendre, je me dirige vers la sortie et quitte l’immeuble, bien décidée à rentrer illico en France. Cette année je ne serai pas le cul l’an de l’agence. En moins qu’il ne fallait pour le dire, je venais de comprendre et résoudre l’énigme de l’ours de l’Oregon.

-31 décembre, 21 heures-

 Et ben coco affaire rond’ment menée

T’as bien mérité la première page».

Rouge de confusion, car ce n’est pas souvent que le patron me félicite de la sorte, je repose négligemment le journal du soir sur une table et tends mon verre au boss !

13 mars 2010

Rivalité mortelle entre deux vedettes de l'écran (Joe Krapov)

DDS97_bandeau

N° 2806 du 11 septembre 2011
Magazine féminin et féministe furieusement tendance

SOMMAIRE

dds97_frigidaire

Scoop

Oursama Bear Laden retrouvé congelé dans un réfrigérateur de la même marque !

Voir en page 3


Anniversaire
DDS97_banquise

11 septembre : Tout va très bien madame la banquise !


Voir en page 5



DDS97_madame_nina

Horoscope :

Les prévisions de madame Nina pour l’élection de l’Empereur en 2012


Voir en page 23





People

Les folles nuits de l’Elysée par Isaure Chassériau :
Carla y enregistre son prochain disque !

Notre reporter a obtenu un entretien exclusif de la première dame de France

Voir en page 27


Mode Hiver 2011 DDS97bjork

Le retour de la fourrure
mais pas du fou-rire en Islande

par Val' Kidnap


Voir en page 32






DDS97charles_camilla

Littérature

On a retrouvé un poème inédit
et salé de Charles à Camilla
!

Voir en page 35








Littérature

Un nouveau feuilleton de Joe Krapov sur les vedettes du petit écran et une interview de Toncrate :

« Plus je lis Joe Krapov, plus j’ai l’impression que cet homme est fou !»
« Et si c’était une femme ? » interroge Papistache

Voir notre supplément littéraire


Poupoune obtient le Grand prix du roman policier
au festival de Cognac :
"Je trouve l’inspiration au petit matindds97_poupoune de mes nuits d’insomnie en croisant les éboueurs malins et maliens
!""

Voir notre supplément littéraire





DDS97_NYPDMusique

Neil Young plagiaire de Dalida :

Son tube « Words » sur l’album « Harvest » n’est qu’un plagiat de "Paroles Paroles" !

Voir en page 43


N'hésitez pas à cliquer sur les liens de notre revue électronique pour lire les pages intérieures du journal !

13 mars 2010

L’avenir de Clém (Caro_Carito)


Clém leva les yeux de ses notes. Plus que trois minutes avant la pause sandwich et quelques longueurs, piscine Molitor. D'une charge de patron conquérant, Jean-Alban franchit la porte et précipita quelques phrases. Elle avait à peine eu le temps de regarder le dossier rouge qui venait d’atterrir sur son clavier, qu’elle se trouvait à nouveau seule dans son réduit sans lumière. Elle frissonna - pas tant que ça - si elle tenait compte du souvenir odorant du fils du boss, ses pellicules, les taches grasses sur ses chemises et les vociférations, chaque lundi matin sur le répondeur, de ses maîtresses délaissées.

Elle lut en diagonale la dépêche. Un nounours offensif posé dans un endroit stratégique pour une poignée de péquenots américains. Le scoop du siècle. L’ordre de mission était clair, ramener un papier de là-bas. Il était temps pour Clém, stagiaire à l’avenir journalistique incertain, de boire une pression cuivrée comme ses taches de rousseur, histoire de faire passer l’odeur faisandée de « Uno, le journal de toutes les Une » des Margouillers Père et fils et de mettre ses idées à plat. Elle fourra le dossier dans son baggy d’occase et dévala les trois étages qui la séparaient de l’esplanade.

Elle avait avalé la moitié de son sandwich quand elle se décida à sortir le maigre feuillet. La saveur amère de sa Grimbergen et les cornichons qu’elle croquait comme des bonbons avaient chassé l’odeur aigrelette des locaux où elle s’étiolait. Un ourson borgne la contemplait depuis un fax baveux avec un rapport de police rédigé en mauvais anglais alarmiste. Le shérif local avait réussi – oh exploit ! – à glisser Al-Qaida dans ce qui ressemblait plus à une blague de potache qu’autre chose. Dépitée, Clémentine se rabattit sur Le Parisien, le seul journal à avoir échappé à la mauvaise passe qui vidait le Paltoquet de ses clients et de ses lectures. Une crise qui avait pour nom Starbucks et un goût de café lavasse imbibé de carton. Elle venait d’ouvrir au hasard  le quotidien: en troisième page où elle put contempler le portrait grimaçant du Commissaire Rappaport. Elle l’entrevit aussi, juste derrière l’épaule de l’épais personnage. La photo ne lui rendait pas justice : pas un sourire, les sourcils froncés, plutôt grand mais légèrement vouté. Fabien Despinasse.

Elle l’avait rencontré pendant l’affaire qui l’avait rendu célèbre. Il n’était pas encore inspecteur. Pourtant, il avait réussi à dénouer le complot ourdi par les Nez rouges, une association à première vue inoffensive. Elle se souvenait de la terreur que ses vengeurs déguisés avaient semée dans toute la ville : attaque systématique de fumeurs impénitents, agression sur automobilistes irresponsables. En bref, représailles contre tout citoyen qui s'accomodait un peu trop des lois et qui portaie préjudice à la communauté tout entière. D’ailleurs, le schéma de départ des deux menaces terroristes semblait être strictement similaire. Un nez rouge assez volumineux déposé devant la gare Saint-Lazare. Un nounours idiot mis en évidence…

Mais… Bien sûr elle le tenait son papier! Elle sortit son portable antédiluvien et tapa les chiffres qu’elle avait souvent caressés du regard sans jamais avoir osé les composer. Pourtant, elle avait failli croire que quelque chose se passait, ce jour où elle couvrait l’arrestation de tous ces redresseurs d’ordre social au tarin rubicond. Il avait griffonné son numéro perso au dos d’une carte et avait enregistré le sien au cas où … Au final, pas le moindre bip. Silence radio. Elle avait laissé choir tout espoir.

Elle s’apprêtait à laisser un message quand il décrocha. Elle lui expliqua brièvement la situation. Il parut intéressé et convint d’un RV vers 16h. Clém avait juste le temps de régler les formalités et les impératifs pratiques du voyage. Le vol décollait d’Orly à 21h48 le soir même.

Fabien Despinasse arriva avec ses cinq minutes réglementaires de retard et lui offrit un café au comptoir du Paltoquet. S’enquit des évènements. Il parut réfléchir pendant un temps interminable et lui demanda de le contacter en cas de nouvelle appartition d'une menace pelucheuse. Elle sentit diffusément qu’il se moquait d’elle, mais jugea inutile de relever. Il ne lui restait plus qu’à rentrer et laisser son bureau en ordre et commencer à suer sang et eau pour pondre un article sensassss – venait de préciser le fils Margouiller en levant haut ses longs bras maigres emprisonnés dans une chemise marronnasse qui accusaient deux superbes auréoles sous les aisselles.

Dans le taxi qui l’amenait à l’aéroport, un SMS s’inscrivit en lettres digitales, « autre nounours, urgence article. » Est-ce son imagination, mais elle jura que le conducteur avala d’une traite, dès réception de ce message sibyllin, les kilomètres restants. Elle appela le Uno, qui n’avait aucun détail supplémentaire à lui fournir. Le taxi la déposa face au guichet de l’enregistrement des bagages. Une demi-heure plus tard, elle s’apprêtait à subir la désagréable fouille de ses effets quand elle entendit une voix, trop proche pour être réelle. Elle tourna la tête, c’était lui. En un mot, il lui expliqua la situation plus clairement qu’une dépêche de l’AFP. Oui il avait mis au courant le commissaire Rappaport.  L’arrivée de la deuxième bestiole poilue avait décidé de l’envoi d’un spécialiste. Il s’était alors proposé et avait pris un billet. Quelle coïncidence ! Vol identique à celui de l’apprentie-reporter rousse et compagnie idem, jusqu’aux horaires… . Ils embarquèrent côte à côte et atterrirent au bout de plusieurs heures sur le sol oregonais. Ils purent constater que le deuxième nounours avait fait évacuer les immeubles des alentours. Au milieu de la nuit, la bestiole s’avéra anodine, elle-aussi.

Vers 2h du mat, heure locale, l’inspecteur Despinasse et celle qu'il avait promue coéquipière se retrouvèrent exténués dans la seule chambre disponible de la ville. Elle s’endormit dans l’étroit lit et lui sur le canapé, dès qu'il eurent rédigé l’article assassin demandé. Exit par fax vers la salle de presse parnassienne où les mains aux ongles rongés de Jean-Alban les saisirent illico.

Au bout d’une journée et d’une nuit à se morfondre, pas l’ombre d’un troisième nounours, ou alors à l’abri d’un landau... Il était temps pour le duo de plier bagages. Pour calmer la terreur qui s’emparait de Clém à l’idée de prendre l’avion, Fabine Lespinasse tendit un petit sac en carton. La jeune femme en extirpa un doudou plantigrade, rigoureusement identique à ceux photographiés sur les mises en scène de faux attentats. « Mignon, non ? » Elle contemplait incrédule le nounours. « Je suis désolé pour votre rigueur journalistique, mais j’ai sauté sur l’occasion pour vous approcher ! Vous ne m’en voudrez pas ? » Elle faillit lâcher un mot bien senti, mais finalement se ravisa. Après tout… il avait toujours eu l’air tendre, ce jeune teddy bear.

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13 mars 2010

Dernière minute (Walrus)

JFK pas mort - STOP -
oURSS effraie Américains - STOP -
texte suit - STOP -

13 mars 2010

Vallée de la Willamette (Didier)

 

Mardi 9 mars

- Alex ?

 

- C'est Axel ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Faut que je te le dise, tout de suite, ça y est, je l’ai !

- Tu l’as quoi ? Va vite, dis-moi, parce que je suis en plein dans une vidange, là...

- Mon premier reportage ! Ca y est, je l'ai ! Ils m’envoient aux Etats-Unis, figure-toi !

- Aux Etats-Unis ? Mais quand ? Pourquoi ?

- Là, maintenant, tout de suite. Je suis en taxi, là. J’arrive à l’aéroport. Je file. Tu te rends compte ? Ca y est, j’y suis, ils me font confiance je crois. Ca a l'air d'être un gros truc !

- Mais tu vas où aux Etats-Unis ?

- Dans l’Oregon.

- Dans l’Oregon ? Pour ton journal du coin ?

- Ben oui.

- Des terroristes ont abattu un immeuble ou quoi ?

- Non, c’est une une histoire d’ours en peluche suspect.

- D’ours en peluche suspect ! Z’avez que ça à faire, c’est pas possible !

- Je verrai bien ! J'arrive-là, je te laisse. Je te rappelle dés que je peu.

Il s'alluma une cigarette, sans penser une seule seconde à la Modus qui mençait d'exploser à la moindre étincelle. Axel partait, et il était là, comme un couillon. La voiture se vidait.

 

Dimanche 14 mars

- Alex ? C'est Axel ! Je te rappelle plus tard. C'est incroyable !

 

Mercredi 17 mars

- Axel ? C'est Alex ! Alors, qu’est-ce que ça donne ? Tu peux me rappeler, là. Je flippe pas mal. J'ai appelé le journal, ils m'ont dit qu'ils n'avaient pas de nouvelles non plus.

 

Lundi 22 mars

Alex ? C'est Axel !

- Ah, quand même. Putain. Tu aurais quand même pu....

- Tu ne me croiras jamais !

- (peur) Quoi ?

- (éclat de rire) Cette peluche, elle était à moi !

- Quoi ? A toi ? Comment ça ?

- La peluche suspecte, en fait un nounours déposé devant un commissariat, et bien c’est celle que j’avais quand j’étais gamine. Ils ont même retrouvé mes empreintes dessus.

- Mais comment c’est possible ? J

- Je suis sur l'enquête, je te redirai ça. Mais j'ai ma petite idée ! Tu sais qu'au début, ils ont pensé que j'avais commis un crime ?

 

Samedi 27 mars

- Alex ? C’est Axel ! Ca y est, c'est dingue !

- Pour ta peluche ?

- Oui, enfin non.

- Ben quoi ?

- J’ai retrouvé mon père. J'te jure ! Dingue !

- Tu as retrouvé ton père dingue dans l’Oregon ?

- Non, il est pas dingue. Mais oui, je l'ai retrouvé !

- Tu peux expliquer un peu, peut-être ? Tu m’avais dit qu’il était mort, ton père.

- Ben justement... Il est mort aussi…

- Tu l’as retrouvé mort ?

- Non, je l’ai retrouvé et il est mort.

- ...

- Je ne l'ai pas tué, je te rassure. Quoi que. En quelque sorte, oui.

- Tu l’as TUE !!! ???

- En fait, il a eu un arrêt cardiaque quand il m’a vu. Un sourire, la main à la poitrine et il s’est effondré.

- ET toi ?

- Ben je me suis effondrée aussi.

- Et tu es où, là ? Chez les flics ?

- Non, non, toujours dans l’Oregon. Un endroit magnifique. Ca s'appelle la vallée de Willamette. C'est rigolo, non, comme nom ?

- ...

- Je viens d'envoyer ma démission du journal. En fait, j'ai hérité de tout !

- ...

- Alex ?

- ...

13 mars 2010

L'affaire Peluche (Sol-eille)

peluche1

Dans l’affaire Peluche qui nous occupe actuellement un rebondissement retentissant a eu lieu hier soir.

peluche2Je vous rappelle les faits, lundi 28 décembre dernier, un ours en peluche a été posé devant la porte de l’immeuble abritant les services de Police de Springfield.
Croyant à un explosif dans la peluche, l’immeuble a été évacué ainsi que le parking.

Grâce à notre reporter Jo the Fouin’, nous avons retrouvé les traces de Peluche, l’ours en peluche, au cœur de cette histoire qui vivait caché depuis que les rayons X l’avaient innocenté et que les services de la Police, malgré les différentes méthodes – à la limite de la légalité- n’ont pas réussi à faire parler.

Jo the Fouin’ immédiatement dépêché sur place et vraisemblablement peluche3plus perspicace que le sergent Major, chargé de l’enquête qui a d’ailleurs refusé toute interview, a réussi faire parler Peluche et nous l’avons là en direct du pôle Nord, au pays du Père Noël. Jo the Fouin’ qui va nous en dire plus sur cette affaire qui a d’un bout à l’autre a monopolisé tous les services de la police de Springfield alors que Peluche était complètement inoffensif.

peluche4Avant de retrouver Jo the Fouin’ par liaison satellite en direct - il semble que la liaison est un petit peu difficile ce soir avec le Pôle Nord, au pays du Père Noël- alors en quelques mots je vous rappelle que nous sommes sur le point d’avoir tous les derniers détails sur l’affaire Peluche grâce à notre valeureux Jo the Fouin’ qui a rapidement pu connaître tous les dessous de cette histoire avec l’aide de son ami de toujours Homer J. Simpson, qui se trouvait à proximité à l’heure où l’évacuation du bâtiment des services de Police était décidé. En effet, Homer J. Simpson, lundi 28 décembre dernier se rendait sur les lieux pour déclarer un vol de bières à son domicile en plein jour. Il semblerait bien que Springfield, ville d’Oregon, affiche une recrudescence de faits divers.

On me signale que la liaison avec Jo the Fouin’ est établie, je crois que Jo the Fouin’ est maintenant en direct du Pôle Nord, au Pays du Père Noël.

« Jo the Fouin’… vous m’entendez ? Bonjour ! Claire Zachal ici au journal télévisé de France1, spécial Peluche

- Oui Claire… je vous entends… et voilà j’ai donc renc…

- Oui Jo the Fouin’ je vous entends aussi… je vous interromps une minute avant de nous raconter votre rencontre avec Peluche, pour faire l’historique de cette affaire pour les téléspectateurs qui nous rejoindraient à l’instant. »

Ah on me dit dans l’oreillette que la liaison est interrompue… dommage nous n’aurons pas ce soir l’interview de Jo the Fouin’ en direct. Ce journal est terminé maintenant, nous reviendrons demain au journal de 13h sur cette affaire et je vous remercie d’avoir suivi ce journal avec nous ce soir et vous souhaite une excellente soirée.

13 mars 2010

Perdu ! (MAP)

Gazette de la S.P.N.

(Société Protectrice des Nounours)

A nos amis lecteurs : Tout est bien qui finit bien dans l'affaire du Nounours trouvé devant la porte du Bureau de Police des Abeilles. Les démineurs qui avaient été alertés par le Service des Nounours piégés de la

"Deuxième Brigade du 7ème Bureau et Accessoires" n'ont rien trouvé d'anormal après examen aux rayons X de la petite bête. Une personne travaillant dans ce Bureau de Police a reconnu le Nounours d'une de ses amies qu'elle a alertée aussitôt ! Notre photographe bénévole était sur place et a pu saisir la scène :

On_te_demande

13 mars 2010

tes dix beers (Poupoune)

Quand le patron nous a renvoyés là-bas pour essayer de comprendre ce qui avait pu se passer, on n’avait pas pensé à ça. Quand on a compris, on est tombés d’accord sans hésiter avec Lucien : on n’avait pas intérêt à le dire. Mais on ne pouvait pas non plus ne pas le dire. Alors j’ai eu l’idée de la lettre, et comme c’est Lucien qu’a merdé c’est lui qui l’a faite.

lettre_d_fi97

13 mars 2010

Et si un canard s’occupait de l’ours… (Vanina)

Ours_CanardJe suis le jeune policier, observateur attentif, qui se tient derrière la vitre sans tain d’une salle d’interrogatoires, dans les bureaux de l’immeuble devant lequel a été retrouvé le fameux nounours. Je vous livre le fond de ma pensée, ma version des faits…

* * *


Sans doute les policiers avaient-ils été prudents : la peur probablement de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Car, avant même que ne paraisse la dépêche, ils interrogeaient un homme ramassé à quelques dizaines de mètres de la porte de l’immeuble abritant les services de la police. Cet homme en pyjama n’avait rien d’un ours mal léché malgré, à l’évidence, son alcoolémie élevée. Lorsque les policiers l’avaient arrêté, l’homme souffrait du tic de l’ours, il ne cessait de se balancer d’un pied sur l’autre, répétant, pour lui-même, être à la recherche de son doudou...

Il tentait de répondre depuis plus d'une heure maintenant aux questions de la police, pendant que son ours lui avait-on dit allait passer aux rayons X. Il semblait ne pas comprendre leur histoire d’attentat.
Il se souvenait être allé en pyjama sous son imperméable, le nounours sous le bras, à une fête thématique, « Retour en enfance », chez d’anciens camarades de classe retrouvés grâce au site Internet « copains d’avant »… Ils avaient écouté de vieux tubes, musiques de leur jeunesse, Led Zep, Franck Zappa, etc. ; lui revenait en mémoire « Teddy bear »… Bien que les évènements de la soirée lui soient flous, il se doutait que pris par l’alcool, la nuit étant douce, il avait dû oublier de récupérer son imperméable en partant de chez ses amis ; c’est pourquoi il n’avait pas ses papiers. Mais, il ne se souvenait plus du tout à quel moment il avait perdu son ours au retour de cette soirée bien arrosée de Bear Beer entre autres. Peut-être l’avait-il posé, au moment où il avait uriné, dans la rue, le long d'un mur en renfoncement...

Le commissaire commençait à tourner comme un ours en cage sentant bien que cette histoire allait le rendre ridicule : il risquait d’être montré comme un ours de foire.
Il commençait à imaginer la presse satirique s’emparant de l’affaire… et titrer :
- « Un ours chez les poulets »
- « Face au petit ours, la police perd le nord »
- « La commissaire épluche la peluche »
- « Dure, dure, d’être doudou… »
- « Bear Beer contre nounours »
- « Ours court ! »
- « Il allait faire la bombe chez des amis avec son ours »
- « Il ne faut pas confondre "faire la bombe" et "aller à une boum" »
- etc.

7 mars 2010

Ont vendu la peau de l'ours...

teddy_bearteddy2Venise ; Joye ; Adrienne ; Vegas sur sarthe ; Lorraine ; Papistache ; Sol-eille ; Claudio ; Cartoonita ; MAP ; Poupoune ; Didier ; Vanina ; Zigmund ;

6 mars 2010

Défi #97 (Bientôt le centième, aiguisez votre crayon de bois)

Dépêche
(cf. France Soir)


Le lundi 28 décembre dernier, dans l’Oregon, aux États-Unis, un ours en peluche, posé devant la porte d’un immeuble abritant les services de la police, a semé la panique : les employés ont cru à une bombe.

Arrivant à leur bureau, les employés ont eu la surprise de découvrir un ours en peluche posé devant la porte de l’immeuble où ils travaillent.
Une équipe de déminage a été appelée. L’immeuble a été évacué ainsi que le parking, mais une observation de la peluche aux rayons X a démontré que l’ours était en réalité tout à fait inoffensif et ne contenait pas de matériel explosif.



« Alors Coco*, tu balances ton rasoir ou ton rouge à lèvres dans ta valise, tu files à l’aéroport et tu me ramènes tout ce que tu peux au sujet de cette affaire. Tu as carte blanche. »

Cette semaine tu seras, au choix :

  • reporter chevronné ;
  • pigiste ;
  • stagiaire ;
  • paparazzi ;
  • journaliste d’investigation ;
  • chroniqueur ;
  • enquêteur ;
  • écrivain ;
  • photographe ;
  • barbouze ;
  • ou autre...


pour :

  • une chaine de télévision**  ;
  • un périodique** ;
  • un journal gratuit** ;
  • une maison d’édition** ;
  • une officine para-gouvernementale** ;
  • une O.N.G** ;
  • un ministère** ;
  • ou autre**...

— «Tu livreras ton  papier (garanti sans pomme de terre aux O.G.M) avant samedi 13 mars 2010, 00h 01, sous pli discret à “samedidefi@hotmail.fr”.  Qu’est-ce que tu fais encore dans ce bureau ? Allez, file ! »

* Coco, mon poulet, c’est toi, toi qui lis ce défi !
** Tu trouveras le moyen de donner la raison sociale de ton employeur.


6 mars 2010

Réflexion (Vegas-sur-Sarthe)

Dans un bateau rament Lotus et Papyrus
Ombre et lumière... reflets d'un miroir liquide
Un instant, Lotus se penche, s'imbibe et tombe
Badaboum!
Le trompe-l'oeil explose en mille éclats coupants
Et Papyrus réfléchit... toubib or not toubib ?

6 mars 2010

une et indivisible (Poupoune)

On n’imagine jamais à quel point on est capable d’aimer. Jusqu’au jour où on aime. Sans s’y attendre, presque par mégarde. Et soudain on aime plus qu’on n’a jamais rêvé d’être aimé soi-même. Au point qu’on pourrait donner ses deux bras, ses deux jambes, son cœur, sa vie, son âme. Au point de s’oublier soi-même dans l’amour de l’autre. Au point de ne plus vivre, penser, sentir, espérer, frémir, rêver que par et pour l’autre.

Et c’est comme ça que je l’aime.

Tant et tellement que j’ai même fini par aimer le rose des nœuds dans ses cheveux. Et le rose de ses jupettes à fleurs. Et le rose qu’elle a réussi à me faire mettre sur les murs de sa chambre. Et le rose de ses joues, par-dessus tout. Ses jolies joues rondes que je pourrais passer mes nuits à embrasser, pendant que mes doigts joueraient avec ses petits cheveux fins sur sa nuque. Les yeux clos, je me laisserais bercer par la douceur de son souffle ensommeillé et j’oublierais tout ce qui n’est pas elle en attendant le jour.

Mais il est l’heure. Je dépose sur son front une touche de rouge du bout des lèvres et je quitte sa chambre sur la pointe des pieds pour ne pas faire claquer mes hauts talons. J’ajuste ma jupe pour qu’elle cache la dentelle de la culotte, pas celle de la jarretelle. Je tire sur mon débardeur minimaliste pour laisser apparaître le cœur tatoué sur mon sein. Un coup d’œil au miroir pour retoucher le maquillage… J’ai une sale tête. Mais qui s’en soucie ? C’est pas pour mes jolis yeux qu’ils paient.  

J’adresse une prière muette à la nuit pour qu’on se retrouve toutes les deux vivantes au matin.

Je suis la femme de tous les hommes, mon cul est à tout le monde, mais mon cœur est tout entier à la petite merveille improbable née de mes tristes amours éparpillées.

 

6 mars 2010

L’HOMME QUI VA, SANS OMBRE (Tiniak)

Il marche pesamment, sans ombre sous le ciel
pour guides son regard, un rêve, une chanson;
nulle trace après lui - l'oubli sur ses talons
absorbe son passage ainsi que l'eau le sel

Sans histoire connue, serait-il une feinte ?
Ni homme ni fantôme, il existe à peu près
moins que le romanesque et plus que le reflet;
d'où vient qu'il puisse alors entonner une plainte ?

C'est qu'il est tout en un, présent, passé, futur;
l'hier est l'aujourd'hui qu'il porte vers demain
et cette mélodie dont vibre son chant plein
s'invente à chaque pas une ample tessiture

L'oubli qui le talonne est le risque encouru
par qui pourrait nourrir quelque espoir de retour
quand le sens de la vie et celui de l'amour
inspirent à l'instant sa quête d'absolu

Le plus petit atome est lourd de ce destin
- tout le poids du vivant en est la charge utile,
la même gravité s'en évade, gracile
au rythme balancé qui anime sa main

Le promeneur, alors, est le dépositaire
au nom de ce qui fut et ce qui se fera
du bagage mouvant que chacun de ses pas
transporte, en célébrant la beauté éphémère

Il avance toujours; un rêve devant lui
l'exonère d'une ombre au profit de son chant,
le regard où le ciel agrège l'océan,
la musique du nombre élevant l'aujourd'hui.

6 mars 2010

à quatre mains (rsylvie)

« à quatre mains »

 

-«  qu’est-c’que cette  singerie ?

Combien vous dites » ?

Effet trompe l’œil, une seule partition pour un récital en double.

Tsstsstss… mes Dan’oiseaux (comme il aimait à les appeler) assez parloté !

Allez donc faire vos gammes. Et pas de fausseté » !

Tout était dit. Il n’y avait plus qu’à. Seulement voilà, c’était sans compter sur l’esprit de plaisanterie de Dan et Waso. Deux bons vieux potes qui se connaissaient depuis les années 1978. Sans oublier les heures passées à jouer de toutes sortes d’instruments de musique dans la cave du pavillon familial de Saint Saturnin lès Avignon. C’est pourquoi, depuis 5 ans maintenant, ils se rendaient ensemble, une fois par mois, au conservatoire du Bois de la mousse, afin d’écouter les conseils que voulait bien leur prodiguer Merle Moqueur, un professeur de piano de renommée internationale. 

En quelques sonorités, voilà ce que l'on enAttendait d'eux.


valses 4 mains de Brahms

pour les mélomânes qui n'auraient pas l'image

PAA PA PAMMMMMMmmmmmm 

( traduction pour les non- avertis) PA PA PA PAMMMMMMmmmmmm…)

paM …pAM ! ( traduction pour les non- avertis) paM …pAM !

Papi ! Papi ! 

( traduction pour les non- avertis)Papi ! Papi !

accordPLAQ !

( traduction pour les non- avertis) accordPLAQ ! 

(fait par l’un, tandis que l’autre répondait…)

Poum !pooum ! poum POU!

( traduction pour les non- avertis) Poum ! poum ! poum ! poum ! POUM !

poupoupouPOUM !

( traduction pour les non- avertis) poupoupouPOUM !

tritritritriolet. ……

( traduction pour les non- avertis) tritritritriolet. …… 

tri tri tri trioLET !

( traduction pour les non- avertis) tri tri tri trioLET !

(souple et détaché le poignet !)

La partition ne semblait pas difficile. Les doigts ne demandaient qu’à apprendre. Alors ils apprirent. D’abord séparément sur leur propre piano, chacun sur son petit tabouret, le port droit, les poignets bien au dessus des touches blanches. Puis arriva le moment tant attendu de travailler en concerto de mano à mano.

Une seule partition 

Un seul piano 

Un seul tabouret 

Pour sur, cela compliquait bien les choses.


Une seule partition
? Ils décidèrent de procéder par ordre alphabétique. Une fois ce serait Dan qui tournerait la page, une fois ce serait Waso qui tournerait la page… et ainsi de suite.

Un seul piano ? Là, ils tirèrent au sort. Résultat, ce serait Dan qui prendrait le coté gauche et Waso le droit. Ce qui rendait inévitablement le jeu plus difficile, vu que Dan faisait la partie haute de la mélodie et Waso la partie basse. Nous assistâmes alors à de périlleux passages de mains, de terribles prises de risque à s’en mordre les doigts, d’acadabrantesques chevauchement de poignets allant malheureusement jusqu’à l’épuisement du clavier. 

(….et de 2, car ce n’était pas le première fois. La toute première fut un samedi après-midi que Dan jouait mélodieusement une marche nuptiale en la chapelle du p’tit canard boiteux. Quand l’idée lui prit d’harmoniser la partition à sa façon et d’en monter la tonalité. Ainsi pensé, ainsi fait. Mais cela était sans compter que vieux clavecin, qui n’était pas né de la dernière pluie, ne souffrait aucune indélicatesse. Et du coup, note jouée, note coincée à jamais,,,, mais je m’égare, je m’égare)

Un seul tabouret ? L’affaire devenait périlleuse car avec le temps, ils avaient tous deux pris un certain embonpoint certain même ! Ils essayèrent bien de jouer à pile ou face qui des deux serait sur le tabouret et supporterait l’autre en toute confiance. Mais la figure composait allait au-delà de toutes désespérances. Fort heureusement, il restait quelques jours avant l’apparition en publique.

Nos 2 Zig’multipliant efforts, café et autres aphrodisiants.

Voilà comment ils s’y prirent.
piano

piano

piano
pour ceux qui n'ont toujours pas l'image

ci-contre
un petit aperçu photographique




pour ceux qui voudraient voir la version originale
(en vidéo pure jus)
http://61sylvie.canalblog.com
milles excuses de vous  réORienter sur une autre page
mais j'ai pas pu faire mieux
pour illustrer sur celle-ci,toute la musicalité du texte



signé
Rsylvie du "défi du sam'di"
"

6 mars 2010

Otto (Claudio)

Trente ans de permis. Trente ans de voiture.

Et trente ans d’œillades salaces sur sa plaque d’immatriculation.

Certes, Otto n’était pas le seul Rhônais estampillé 69.

Mais, lui, ça l’avait agacé dès le début cette histoire. Mais que les gens sont bêtes ! Il en avait développé une pathologie certaine.

Chaque voiture suiveuse se moquait de lui, c’est sûr. La paranoïa alla s’amplifiant.

Le psychothérapeute, à bout de forces, proposa le déménagement.

Hannah s’en mêla et proposa le divorce. Comprenez ! Son phantasme se transforma en obsession, tant la phobie de son mari virait à l’impuissance.

 

« Département érotique, mon cul ! » C’était son juron préféré.

Ces deux chiffres, tête-bêche, avaient bousillé sa vie. Mais quelle idée, ce reflet concave !

Seulement dix chiffres à trouver et il a fallu en inverser deux. Quel manque d’imagination ! Encore un coup des arabes !

Otto, risée de tous, s’enferma. Sa femme et ses enfants partis, il passait ses journées sur Internet.

Sa vie ne tenait qu’à un fil.

Fil qui se coupa net lorsqu’il découvrit qu’un défi d’écriture, dit du samedi, portant le numéro 96, proposait de plancher sur l’effet miroir.

6 mars 2010

Trompe l’œil de pensées (enfolie)

Miroir de ma mémoire :

Ma mémoire est bien fournie sans miroir
Ma mémoire a tous les droits, mal adroits et droits
Sa duplicité peut se lancer en l'air
et rester pleine de mystères
La conscience est en ma présence
et pleure lors de son absence

Ma mémoire peut quitter mon corps
sans rêver
ou rester à bord sans remord
Son double peut ouvrir sa fenêtre
vers le prêtre
et se moquer de son être

Ma mémoire peut s'enfuir
juste pour rire
et se donner envie de mourir

Ma mémoire est parfois noire
mais reste pleine d'espoir
d'une blancheur pleine de chaleur

La naissance se cache hors mémoire
la mémoire se cache en ses sens

Certains prennent toujours le même chemin
d'autres cherchent plus loin

Ma mémoire passe entre sujets et objets
pour me rassembler toute entière

6 mars 2010

Le matin des visages (Didier)

Dans la famille, nous avons un pouvoir. On n'a pas le droit d'en parler mais je vais en dire un mot quand même. Mes parents ne veulent pas qu'on nous prenne pour des fous. On peut en parler, mais uniquement entre nous. Ca nous amuse bien, c'est sûr.

J'ai eu du mal à tenir ma langue au début mais maintenant ça va, j'y arrive. 
Je crois que j'ai compris que c'était important. Les gens ne nous verraient plus pareil. Et puis c'est notre secret à tous les quatre.

Tout ça, c'est manière de voir, dit mon père, avec un grand clin d'oeil. J'aime bien ses clins d'oeil. J'en profite quand j'ai les siens.
On se raconte tout ça le soir à table. Qu'est-ce qu'on rigole ! Notre pouvoir, c'est qu'on s'échange nos regards. Si, si. On garde nos yeux, sinon les gens se douteraient, mais on voit avec les leurs, avec ce que les autres verraient. Mon père, mon frère, ma mère, ça dépend. C'est assez difficile à voir, comme ça, alors le mieux, c'est un exemple.

L'autre jour, j'avais les yeux de mon père. Eh bien je n'arrivais à attraper une branche. Elle était pas haute, pourtant. Enfin, il me semblait. Avec les yeux de mon frères, j'ai lu des livres que j'avais déjà lu. Avec ceux de ma mère, j'ai pas réussi à attraper le ballon.
Une autre fois, mon petit frère m'avait prêté les siens. Je voyais super bien les fleurs alors que d'habitude, elles me passaient en dessous. J'ai sauté au-dessus d'une branche que j'aurais pu enjamber. C'est rigolo le regard des autres. C'est tout pareil en pas pareil.

Certains matins, donc, on décide qui aujourd'hui aura les yeux de qui. En général, on le fait beaucoup en vacances ou les week-ends. Des fois c'est en semaine. C'est plus drôle.
C'est un peu comme on veut. C'est à celui qui a l'idée. Au début, je voulais le faire tout le temps, mais j'ai appris que je ne saurais plus trop voir avec mes propres yeux. Alors on ne le fait pas trop souvent. Disons que ça dépend des fois.

Quand mon père va à un concert, il aime bien les miens, parce que tu vois tout, il dit. C'est vrai que chez nous, c'est souvent moi qui trouve les choses. Même dans le frigo.
Quand ma mère va voir la sienne, de mère, elle aime bien les yeux de mon frère, elle dit que ça la rajeunit.  Mon petit frère aime bien les miens assez souvent. Il dit qu'il comprend mieux. Mais c'est logique. J'ai un peu d'avance sur lui.

Les matins des yeux, après le petit déjeuner, après avoir bien regardé la situations sous les angles, on fait un cercle. On est debout. On se tient tous fort par la main, on ferme les yeux, justement, on compte jusqu'à dix chacun dans sa tête et on ouvre les yeux. Et hop, c'est parti. La première fois, je suis tombé. J'avais les yeux de mon père. j'avais l'impression d'être un géant. Que mes pieds arriveraient jamais à suivre. J'étais crevé, le soir.

Ce matin, j'ai eu les yeux de mon frère. Lui ceux de mon père. Mais il a  pas pensé et il a oublié ses lunettes. Il n'a pas trop vu le tableau et mon père avait les yeux de ma mère. Il a sacrément eu mal à la tête. Leurs yeux voient mal pas pareil, il a expliqué. Je voyais trouble ! Il rigolait. J'ai fait celui qui rêve, on me trouvait le regard ailleurs. Ma mère lui a dit qu'heureusement que les gens ne se regardent plus, ils auraient pu penser que tu voyais double. Ils se sont marrés.

C'est ça, les soirs de regards. On rigole.

A l'école, avec les yeux du frangin, je me suis cogné les genous. Elle était toute petite la classe, pourtant j'y étais déjà allé. Et puis je ne savais pas où me rendre. J'ai suivi son corps. Il était hésitant.

Tout au long de la journée, j'ai eu l'impression de revivre des choses déjà vécues. Je la connaissais, cette salle !

- Regarde, regarde, m'a dit Théo à un moment. Théo, c'est mon meilleur copain. Il avait le doigt tendu. Les yeux de mon frère ont suivi le doigt, qui se dirigeait vers le ciel. Que pouic.

- Quoi ? Ben tu vois pas ?

- Non, pas bien.

- Mais si la grue !

je regardais trop haut, en fait !

- Ah la grue.

Je fronçais
les sourcils, cherchant un chantier, ou un truc comme ça, quelque chose qui pourrait le mettre sur la voie. Mais rien.

Ca ne m'étonne pas que tu l'aies pas vu, dit fièrement Théo. C'est des oiseaux rares, on a du mal à les repérer
Théo aime bien faire son malin, je l'ai fusillé du regard. Au ballon, par contre, c'était bien. Je les voyais venir plus vite, les ballons, et aussi les adversaires, même les grands. J'arrivais à trouver des trajectoires comme jamais. Les grands m'ont adopté.

Je voyais bien qu'ils n'en revenaient pas. Je souriais dans mon coin.

C'est bien, les secrets.

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Le défi du samedi
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