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Le défi du samedi
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20 mars 2010

Twitt-heure (Joe Krapov)

DDS98_bandeau_Twitter

DDS98R_Aragon

Louis_Aragon
Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard !




 

DDS98R_JK

Joe_Krapov Ben justement ! Vivons ! On apprendra plus tard ! Qu’Elsa crie « Olé ! » et grimpe aux rideaux !


 

DDS98R_caro

Caro_Carito Un cadran solaire, c’est parfois quadrangulaire. Tandis qu’un cadre en goguette est toujours bien rond chez  Caro.


 

DDS98R_Otto_EkolOtto_Ekol

- Passe en première !

- Une seconde !

 

DDS98R_Noeud

Nœud_gordien35
 Il y a peu de papillons qui lisent Minute !

 


DDS98_PAL

Pal_Sarkozy
Tu vas pas nous chier une pendule parce que t’as perdu ta montre ?

 


DDS98R_Godnat

Tatie_Godnat
Il y a plus d’horloges franc-comtoises que d’hors-loge Francs-maçons

 


DDS98R_woody

Woody_Spinoza
Est-ce que la vie c’est court ? Est-ce que la vie c’est long ? Est- ce que la vie c’est lourd ? Est-ce que la vie c’est con ?

 


dds98R_einstein

Einstein_MC2
Est-ce que le temps s’écoule plus vite quand on est cool ? Est-ce qu’il trépide quand on est speed ?


 

DDS98R_marquise_pliz

Marquise Bombeplizz
Chez nous on ne nettoie le lustre que tous les cinq ans

 



DDS98R_BNF
BNF
75 On a conservé les riches heures du duc de Berry mais pas les laborieuses journées du pauvre Martin, serf.

 



DDS98R_st_pierre
Saint-Pierre_Saint-Simon
Qu’as-tu fait de ton temps sur cette terre ? » demanda Dieu à Dostoïevsky.

- L’Idiot…



DDS98R_st_pierre
Saint-Pierre_Saint-Simon
Mais avant que le Russe n’ait pu ajouter un autre titre, Dieu se tourna vers moi et demanda : - Et toi, Joe Krapov ?




DDS98R_JK

Joe_Krapov
 Pareil ! J’ai fait l’idiot !

 


DDS98R_Jean_Dulent

Jean_Dulent
Aller voir au cinéma « Le jour le plus long », « La vingt-cinquième heure », « Un été 42 » ou « L’année des méduses », ça prend du temps !

 

DDS98R_Jean_Dulent
Jean Dulent
Le plus long film que j’ai vu, c’est « Sept ans de réflexion ». C’est bien simple, quand je suis sorti de la salle, Marilyn était morte !

 



DDS98R_JK

Joe_Krapov
Saturne pas rond dans ma p’tite tête !

 



DDS98R_JK
Joe_Krapov
Le temps peut bien manger ses enfants s’il le veut. Mais qu’a-t-il fait des miens que j’avais tant aimés ?

 



DDS98R_Joan
Joan_Krapovna_la_mère @Joe Krapov
Ils ont grandi mon fils, par la grâce de Dieu ou par loi de nature et se sont envolés hors du nid familial.

 



DDS98R_JK
Joe_Krapov @Joan_Krapovna_la_mère
Maman… ne me dis pas qu’ils sont devenus vieux ? Moi j’ai juste vingt ans ! Et toi… quelle santé !

 



DDS98R_Joan

Joan_Krapovna_la_mère @Joe Krapov
Mais toi, sombre crétin toujours piqué au jeu, vois donc que tu n’es plus ce que tu as été ! Ouvriras-tu les yeux ?

DDS98R_JK

Joe
_Krapov Le temps peut bien manger ses enfants s’il le veut. Moi je rêve éveillé et je m’en trouve bien !

 


DDS98R_JK

Joe_Krapov
Bon vent à mes enfants ! Qu’ils soient aussi heureux que nous sommes parfois. Et… à dimanch’ prochain !

 


DDS98R_JK

Joe_Krapov @mademoiselle_Zell
Oui, ma fille, je sais ! C’est un peu énervant. Je n’aurai pas changé Tout aussi fou qu’avant !




DDS98R_JK

Joe_Krapov @monsieur_jibhaine
Enfoiré ! Bravissimo ! http://tinyurl.com/yautevo

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20 mars 2010

MÉTRONOME (Joye)

C'est dur à croire, mais triste à voir

Ces gens qui n'ont pas le temps !

Pas une minute, ni seconde brute :

Oh ! quel malheureux contre-temps !

Pas le temps des cerises.

C'est toujours la crise !

Pas le temps de danser

Même pas d'y penser

Oh non ! Oh non ! Oh non ! Oh non !

C'est un vrai scandale ! Ce manque de temps

Pour tous ceux qui sont vraiment impor-temps.

Pas le temps d'un « bonjour », pas le temps tout autour !

C'est vrai que c'est très inquié-temps !

Pas le temps d'un bisou

Dans leur vie de casse-cou

Pas le temps d'une caresse

On comprend leur détresse !

Ah oui ! Ah oui ! Ah oui ! Ah oui !

Mais, qui les a volées ? Qui a cambriolé

Ces vingt-quatre heures loties

À chacun de nous, les sages et les fous,

Les extro- et intro-vertis ?

Pas le temps d'un « Coucou ! »

Pas le temps d'un « Et vous ? »

Pas le temps pour le temps !

C'est très embê-temps !

Ah ça, oui !

Toutes ces personnes qui n'ont pas un moment !

Ce n'est pas sympa ! c'est mêm' dégoû-temps !

Ces pauvres victimes ! Ça fait pousse-au-crime !

Qui leur a volé tout leur temps exis-temps ?

Mais . c'était toi ?

C'est toi qui as toujours du temps précieux.

C'est toi qui sais rendre heure-use et heure-ux.

Ce n'est pas facile ! À tes risques et périls,

C'est toi

Qui as pris le temps.

20 mars 2010

Le temps (rsylvie)

Prunille avait couru toute la journée.

« De-ci de-là cahin cahà,,,

marche vite, marche vite… »

Qu’elle était tombée dans les bras de Morphée, à peine touché le lit.

Le temps de fermer les paupières, elle rêvait d’un monde joli.

D’un monde tout en couleurs, d’un monde gourmand.

D’une planète où les aiguilles de l’horloge seraient jouet d’enfant.

« 2 et 2 font 4

4 fois 2 fait 8 ….

J’aime la galette, savez-vous comment ?

Quand elle est bien faite, avec du beurre dedans »..

Vous imaginez

Des secondes qui ne pourraient

Ni avancer ni reculer !!

En fait, qui ne sauraient où aller ?

« Un kilomètre à pied,
Ca use, ça use... Un kilomètre à pied,
Ca use les souliers....

Deux kilomètres »...

Seulement voilà,

Ca ne pouvait durer plus que ça.

Même dans les rêves, il y a des troublions.

Qui aiment par-dessus tout la raison.

« Frère Jacques, frère Jacques
Dormez vous, dormez vous
Sonnez les matines, sonnez les matines,
Ding ding dong, ding ding dong
 

Monsieur EncorEnRetard0travail, roi du monologue,

Qui avait pris les traits du mécanichien 

Intervint rapidement, afin de réparer le mécanisme de l’horloge.

Et remettre le temps sur le droit chemin.

Prunille avait couru toute la journée.

« De-ci de-là cahin cahà,,,

marche vite, marche vite… »

Qu’elle était tombée dans les bras de Morphée, à peine touché le lit.

Le temps de fermer les paupières, elle rêvait d’un monde joli.

D’un monde tout en couleurs, d’un monde gourmand.

D’une planète où les aiguilles de l’horloge seraient jouet d’enfant.

« 2 et 2 font 4

4 fois 2 fait 8 ….

J’aime la galette, savez-vous comment ?

Quand elle est bien faite, avec du beurre dedans »..

Vous imaginez

Des secondes qui ne pourraient

Ni avancer ni reculer !!

En fait, qui ne sauraient où aller ?

« Un kilomètre à pied,
Ca use, ça use... Un kilomètre à pied,
Ca use les souliers....

Deux kilomètres »...

Seulement voilà,

Ca ne pouvait durer plus que ça.

Même dans les rêves, il y a des troublions.

Qui aiment par-dessus tout la raison.

« Frère Jacques, frère Jacques
Dormez vous, dormez vous
Sonnez les matines, sonnez les matines,
Ding ding dong, ding ding dong
 

Monsieur EncorEnRetard0travail, roi du monologue,

Qui avait pris les traits du mécanichien 

Intervint rapidement, afin de réparer le mécanisme de l’horloge.

Et remettre le temps sur le droit chemin.

Mais comptine

Semblait vouloir une morale.

Alors Prunille, qui elle le savait resterait toujours une gamine

Décida que Dors&Navrant,

de  l’horloge du temps

et ses gros yeux elle se foutrait pas mal !

20 mars 2010

Le vendeur de Temps (Oncle Dan)

Il était une fois un petit village perché sur les falaises du Temps dont tous les habitants étaient joyeux, aimables et riches, alors que l’on n’entendait monter de la vallée que plaintes et gémissements.

Cette curiosité attirait naturellement les foules et l’on voyait serpenter jusqu’au village de longues colonnes de gens pressés et tourmentés qui se bousculaient pour rentrer et repartaient détendus et souriants.

Tout ces gens étaient passés chez le vendeur de temps, un homme sans âge qui habitait le village depuis la nuit des temps. Le bruit circulait qu’il était horloger mais avait vendu son âme au Diable avant de vendre du temps. Il semblait surfer sans la moindre éclaboussure sur l’invisible torrent des siècles et des jours qui entraîne le commun des mortels dans la tombe.

C’est que le torrent dont il s’agit passait dans sa mystérieuse boutique et il lui était donc facile d’en puiser à sa guise et de le vendre à un prix très raisonnable, puisque ces liquidités placées à quatre pour cent pouvait encore fructifier et faire le bonheur de gens qui en manquaient.

Il y avait très peu de mécontents. Les sales quart d’heure étaient rares mais, bien sûr, il pouvait arriver de rentrer avec un temps pourri ou alors, de perdre son temps au retour.

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où la Martine vint au village et, tombant à genoux, s’exclama « Ô temps, suspends ton vol, respecte ma jeunesse ! » Elle fut exaucée. On se demande encore pourquoi.

Le temps s’arrêta et le Diable vint chercher le soir même l’âme qui lui était due.

Il semble que le temps ait repris son cours dès le lendemain matin.

Moralités : Le temps est un don de Dieu et ne peut être vendu. Méfie-toi des vendeurs de temps, ils ne vendent que du vent.

20 mars 2010

Le chant de Pénélope (Captaine Lili)

Le soir, à la veillée, Pénélope chante…

Première minute,
Le fil s’étend.
La vie est luttes
Et firmaments

L’heure s’écoule,
Le fil se casse.
La vie est houle,
Parfois fugace

La demie sonne,
Le fil s’enroule.
La vie étonne :
L’émoi est foule

Une heure de plus,
Le fil est bleu.
La vie, ma puce,
C’est amoureux

Il est cinq heures,
Le fil est pêche
La vie enfleure
Le feu, les mèches

Et la chanson s’arrête.  Cinq heures sur douze ! Lorsque je lui demande pourquoi il n’y a pas d’autres strophes, pourquoi le chant ne dure pas une journée, elle me répond dans le cliquetis des aiguilles : « le temps, ma fille, il file ! Moi, sur le cadran, je m’arrête au fil d’amant. »

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20 mars 2010

Debout (Caro-Carito)

Le lieu à changé. La lumière aussi. Dernier brigand est là, enveloppé d’une chemise constellée d’éclats de peinture. Un trio de fillettes s’affaire autour d’un débordement de tubes et de gouaches. Le petit bonhomme nettoie soigneusement ses menottes et décroche son duffel-coat râpé. Je suis sa course furtive dans les couloirs défraîchis. A travers les vitraux de poussière, la lumière entre à flots, berçant l’école endormie de ses pépiements de printemps. Je marche sans bruit, attentive à ces salles vidées de toute fureur écolière. Du haut de l’escalier, j’aperçois la cour voisine et les slips d’un grand-père alignés au cordeau, en une comptine de coloris défraîchis. Une porte entrebâillée laisse danser les copeaux de soleil.

Je balaye du regard les fantômes d’enfants jouant à la marelle. Je revisite en catimini cette enfance passée, ces souvenirs aussi vivaces qu’un poème de René Guy Cadou : la vieille école maternelle près des bords de Sambre où ma mère me conduisait en souriant. De la terre jusqu’au ciel, j’aimais bondir très haut, un caillou lisse à la main. Dernier brigand a atteint le portail de l’entrée. Un dernier survol de la cour goudronné, vierge de toute course et j’aperçois la loge du gardien. Et devine sans doute, là-bas, dans le coin ombragé, des nattes s’envolant au rythme d’une corde à sauter ou d’un élastique tendu. Sans oublier ces visages malicieux qui se poursuivent, le temps d’un épervier.

Mon petitou marche à mes côtés. Le vent qui sévissait les dernières semaines a cessé de nous emmitoufler de nuages poudreux et d’une embrassade glaciale. Je m’attarde sur les graviers crème qui roule sous mes pas, les routes meurtries par le gel. L’hiver s’enfuit, laissant place au ballet des ravaudeurs de bitume qui encombre les trottoirs et les rues. Nous slalomons, tranquilles, entre barrières et tranchées à vif.

Quelqu’un pourrait croire que j’emprisonne le temps dans une cage de mots, des phrases serrées que j’inscrirais dans les feuilles pâles de mes souvenirs. Mais non. Je le laisserai libre de voleter autour de moi, de redessiner les contours de ces instants-là. Dans une semaine, un an, qu’importe, je fermerai les yeux et tout se détachera avec netteté devant moi. Les minutes qui passent, tout comme cette poussière qui vole, me rappellent qu’un jour, moi aussi, j’entrerai dans la valse lente et silencieuse de la mémoire : celle des autres. En attendant, je ferai résonner mes mots et je barbouillerai de couleurs toutes ces heures gravées en moi. Comme un défi, une gageure…

20 mars 2010

Mensualités (Virgibri)

Depuis quelque temps, j’égraine les secondes, j’acrobate les minutes, je mordore les heures, j’arrose les jours pour qu’y poussent des fleurs.

Depuis quelque temps, je combats le temps. Il s’étire en longueur devant mon écran, à tel point que je ne vois aucun de ses bouts.

Depuis quelque temps, je fais pousser devant chez moi l’espoir d’heures volées au quotidien. Les bulbes tardent à monter au balcon de mes espérances.

Depuis quelque temps, mes nuits sont plus courtes que les battements de mes journées.

Depuis quelque temps, je regarde mon corps s’écouler, partir vers un autre fleuve, plus au sud, et mes yeux pétiller au champagne de mes envolées.

Depuis quelque temps, il me suffit d’entendre un rire éclater au bout d’un fil pour arrêter le temps.

Depuis quelque temps, j’ai mis le passé de côté, pas très loin, mais de côté, pour marcher sur un sentier de traverse qui avance.

Depuis quelque temps, je souris bêtement à mon fond d’écran, lisse mais profond, qui me rassure lumineusement.

Depuis quelque temps, je gangrène l’attente, je pourchasse les dates, je projette les semaines, je mensualise l’amour.

Depuis quelque temps, je dévide la bobine du rêve ; aucun nœud à y faire pour l’arrêter mais beaucoup à recoudre.

Depuis quelque temps, je suis la maîtresse de l’âge d’or, je suis la trentenaire éternelle, je suis le tourment temporel qui s’allège.

Depuis quelque temps, je suis gérante du bonheur au compte-goutte, comptable des mots doux, répertoire des abonnées présentes.

Depuis quelque temps, je me dis que j’attendais depuis si longtemps, que j’en ai oublié le goût âcre des jours sans rien ni personne à attendre.
Depuis quelque temps, je prie pour que l’on me laisse le temps d’en profiter, pour voir pousser les fleurs et les cueillir à quatre mains, parce que le Temps, le Temps file si vite, parce que le Temps, le Temps est si court, parce que le tant, le tant peut être si long…

 

20 mars 2010

Le temps (Sol-eille)

On dit : Le temps appartient à ceux qui se lèvent tôt.

Pourtant, regarder l’heure, entendre les enfants descendre presque silencieusement à 10 heures…

Se dire que c’est dimanche, que rien, RIEN, ne nous oblige à nous lever, et tout doucement refermer les paupières… Elles sont encore lourdes, la tête aussi, et tout le corps est engourdi de sommeil, calme, au repos.

Ouvrir un œil, peut-être, sur le soleil qui pointe à travers les rideaux. Entendre le silence qui enveloppe doucement toute la chambre. Rester encore indifférent à tout problème domestique.

Sourire de bien être

Sourire à son Amour, là tout chaud à côté.

Se laisser porter par le temps, qui n’existe plus d’ailleurs, se lover dans la chaleur du cocon.

Laisser l’esprit se guider par une main qui caresse soudain en somnambule.

Abandon total de soi et plus si affinités rigole

 

20 mars 2010

On est bien trop sérieux quand on a dix-sept ans (Tiphaine)

Quand on est un grand sage, on est souvent vieux.
On dit : « Le temps n'existe pas »…
Et c'est très beau.
Vraiment.
À celui qui doute on dit : « Vous avez l'heure exacte ? »
Et l’autre de nous la donner, et nous, de nous écrier : « Voyez comme il est taquin, le temps, il n’est déjà plus l’heure exacte que vous m’aviez donnée ! »
De là à conclure que le temps n’existe pas, puisqu’on ne peut le mesurer, il n’y a qu’un pas…
Mais le récalcitrant s’accroche : « Le temps existe, voyez son empreinte sur moi, je ne suis plus l’enfant que je fus, regardez la neige déjà sur mes cheveux… »
Et le sage de dire, patiemment, l’heure que l’on passe chez le dentiste, si longue, et celle qu’on passe dans les bras de l’être aimé, si courte…
De là à conclure que le temps est subjectif, puisqu’il diffère selon les circonstances, il n’y a qu’un pas…

Je fais un pas.
Puis deux.
Un pas, une seconde.
Je marche.
Chaque pas me rapproche de la mort et m’éloigne de ma naissance.
J’ai beau entendre les sages et remonter les pendules à l’envers, le temps passe, avec ou sans moi.
Je n’ai rien contre le temps, pourtant.
Je n’ai pas peur de ma mort, pour temps.
Mais la tienne mon amour…

Qui pense le temps, pense la mort, panse la mort.
Il faut des mots pour penser le temps.
Il suffit de vivre pour panser la mort.

Avec mes mots, je construis le temps.
Les mots ressuscitent le passé, re suscitent le passé.
Mes mots construisent mon histoire comme les mots construisent l’histoire des hommes.
Dans le grand livre du temps, nous sommes à peine quelques lignes au milieu d’un océan de mots.
C’est beau n’est-ce pas ?
Avec des mots, avec de belles métaphores, on peut construire une réalité si présentable…
On peut dire « Le temps n’existe pas », on pourrait même finir par y croire, et l’on aurait sûrement raison…
Et alors ?
Le temps s’en moque bien.
Il n’a pas besoin de nous pour passer, le temps, pour passer le temps…

La seule manière que je connaisse d'arrêter le temps, c'est d'aimer.
Je n'en connais pas d'autre.
Les images que j’aime ne vieillissent pas plus que les odeurs, les sons, les goûts, les mots, les pensées, les émotions, les personnes, les livres, les toiles, les chansons, le soleil, les embruns, les étoiles et tout ce qui vit en moi…
Au cœur de moi tout est vivant.
Le temps s’est arrêté.
Il n’y a plus ni présent, ni passé, ni futur.

Quand j’avais dix-sept ans, il ne fallait pas écrire : « il y a », ça se dit, ça ne s'écrit pas.
« Maladroit » dans la marge.
Maladroit, dans la marge.
Quand j'écris « il y a », aujourd'hui, la petite fille d’hier prend sa revanche.
Il y a, il y a, il y a, il y a…
« Il  y a » sonne comme le prénom du héros d'une histoire qui finirait bien.
« Il y a » vibre comme un mantra qu’on répèterait le soir avant de s’endormir.
Il y a tes yeux qui n’en finiront jamais de
Il y a tes mains qui ne cessent
Il y a ta bouche, celle qui sait la langue oubliée et
Il y a ta langue si douce à
Il y a tes lèvres que je
Il y a toi
Il y a toi et puis c’est tout.
Et puis c’est TOUT.

Au cœur de nous tout est vivant.
Au cœur de nous, le temps s’est figé.
Peu m’importe le temps, puisque je t’aime hier, puisque je t’aime aujourd’hui, puisque je t’aime demain…

20 mars 2010

La montre (Jaqlin)

J’ai une montre en métal
Telle que nulle n’en possède,
Elle se presse et languit
Comme un cœur persévérant.
Ses aiguilles et le temps
Sont en conflit permanent.
Elle marche, et moi, je me traîne ;
Peu me chaut qu’elle s’arrête.
Je la vois sans m’irriter
Avancer puis retarder.
Mais je la porte puisqu’elle
Me trompe ainsi sur le temps.

Permettez -moi d’utiliser ce que dit , dans ce petit poème Ahmad Chawqi (1868-1932)
surnommé «  le Prince des poètes ».
Il exprime tout à fait mon ressenti ; il est vrai que suivant les âges de la vie, le temps change de sens, l’avez-vous remarqué ? Je me souviens qu’étant enfant, mon père me disait souvent : " Je voudrais savoir ce que je sais et avoir ton âge ! ". Je pensais alors, sans le formuler,  qu’il ne comprenait rien à rien. Le temps a passé et j’ai depuis longtemps mesuré la teneur de cette assertion ! J’étais pressée à ce moment là, je m’ennuyais souvent, je me souviens de mon refrain préféré : " J’sais pas quoi faire ! " et de l’air exaspéré que prenaient les adultes en entendant ces propos. Après quelques ( !) décennies, j’en mesure d’autant mieux tout le sens. Je le mesure à la ride supplémentaire qui sourit au coin de mon œil, à la taille de l’aîné de mes petits- enfants qui me dépasse très largement, à mon anniversaire qui revient trop souvent…
Tempus fugit ! J’ai déjà rêvé d’arrêter la pendule…, j’espère avoir encore quelques tours d’horloge à mon actif ; pour profiter de mes petits-enfants, justement. En même temps (eh, oui), je redoute ces heures à venir, porteuses de peines et de douleurs, d’angoisses et de soucis. Je me plais, cependant, à croire que, à l’image des heures déjà écoulées, je ne garderai dans mes souvenirs, que les meilleures.

20 mars 2010

Emploi du temps (Zigmund)

samedi 13 mars : retour d'un congrès de trois jours à la Vilette. Programme si dense que j'ai du me contenter d'une traversée éclair de l'expo sur les mathématiques avec un arrêt devant la fontaine turbulente.Le congrès en lui même est une course aux salles et aux places dans les salles. P1020629

Gabrielle  est venue me chercher à la gare ; nous mangeons au restaurant avant de rentrer. C'est donc tard dans la nuit, que je découvre vos textes et  la nouvelle consigne :"le temps" qui me laisse sans réaction, mais plait à Gabrielle.
Elle me souffle l'idée de refaire un pastiche de la Cerisaie* et se propose de m'aider.Mais ce genre de texte demande temps et réflexion et la semaine s'annonce bien courte.

Dimanche 14 mars : lever tôt - difficile- mauvais poil. Je lis quelques textes des défiants sur le bisounours terroriste en sirotant mon café. Puis queue au bureau de vote avant de prendre la route pour déjeuner avec mes parents. A notre retour à l'Escale, "fils numéro 2" me fait une place sur le canapé devant la télé et je continue à lire vos participations au défi en jetant un oeil distrait aux  résultats des élections.A part quelques calembours usés jusqu'à la corde, je n'ai pas l'ombre d'une idée quant à la consigne.

Lundi 15 mars :  je milite pour la suppression des lundis ... grosse journée de consultations. vingt minutes pour déjeuner et le soir retour vers 21 h .Les Escalators  m'accueillent avec le classique :"c'est à cette heure ci que tu rentres ?..."

Soirée canapé, ordinateur sur les genoux, programme télé pitoyable, même pas la force de choisir un DVD.La consigne me trotte dans la tête,sous forme d'une chanson (je n'aurai pas le temps, pas le temps ...) je lis vos textes et commentaires avec l'espoir de glaner une idée, et, pour me détendre, je m'offre quelques bagarres virtuelles au go.

Mardi 16 mars : l'idée de réponse au défi prend corps. Pendant ma pause de midi j'en écris une bonne partie ...mais une fausse manip et tout disparait...(sniff ! ) Consterné, je recommence, mais l'étincelle est passée et il est temps de filer au travail, puis de foncer fêter l'anniversaire d'une amie.

Mercredi 17 mars :   course contre la montre 

- après mes consultations du matin

-je file chez le coiffeur lequel s'éternise au téléphone et me laisse mariner longuement en ruminant  tout ce que j'ai à faire.

je me sauverais bien, mais çà ne se fait pas.

-.ce soir arrivent des invités étrangers qui seront hébergés à l'Escale le temps d'un voyage scolaire.

Gabrielle gère les courses et la cuisine ( filet mignon au miel et à l'orange ) et en attendant la comptable, je dois ranger LA TABLE. Cette table est normalement prévue pour réunir  une douzaine de convives, mais je la détourne régulièrement pour y entasser paperasses, factures, livres, revues,dossiers médicaux,(!) et bidules dont l'utilité ne saute pas aux yeux du commun des mortels. Je vis comme une catastrophe toute modification de la disposition des objets sur cette table... C'est un genre de  jeu de Kim "entropique" .

Là, c'est "panique générale" : d'abord faire un bout de place à la comptable qui arrive avec papiers et listings, puis faire table rase, car dans quelques heures, c'est là que nous recevons les invités. Pour vous donner une idée du monstre, voici la photo avant rangement.   P1020775.

Après le départ de la comptable et juste avant  l'arrivée des invités, LA TABLE est enfin propre (les monstres ont été brulés, ou classés, ou  dissimulés (sous le tapis) et réapparaitront sournoisement  dès que les invités auront le dos tourné).

Déjà  jeudi 18 mars  et mon texte traine , j'avais trouvé un bout de chanson(très connue)  pour illustrer ma lutte contre les papiers et re fausse manip ...(re sniff !)

Katastrophe : déjà vendredi 19 mars les quelques patients du matin me prennent  un temps fou,sont incapables d'attendre mes réponses pour poser une nouvelle question. Je donne  l'impression d'être poli et souriant, mais je bous de colère.

Cours de basson. retour maison. préparation repas des invités.(c'est mon tour) orchestre.

Je poste donc cette réponse incomplète puisque LE TEMPS n'a pas daigné suspendre son vol.

*le pastiche de la cerisaie fait référence à une émission en public des "papous dans la tête" : il s'agissait d'un exercice de style sur un texte et l'auteur avait commis plusieurs chapitres où trois personnages (aux noms russes à rallonge) regardaient tomber la neige en échangeant juste quelques mots ; l'idée de faire long et ennuyeux (mais drôle) pour décrire le temps qui passe était séduisante mais difficile à mettre en pratique.Pourtant l'auteur n'avait eu qu'une demi heure pour écrire son texte avant de le lire en public!

14 mars 2010

Ont tricoté le temps

98Venise ; Val ; Vegas sur Sarthe ; enfolie ; Droufn ; Poupoune ; Walrus ; Brigou ; Lorraine ; Claudio ; Didier ; trainmusical ; Old_Papistache ; Virgibri ; Sol-eille ; Flo ; Stipe ; Adrienne ; Joe Krapov ; Joye ; rsylvie ; Oncle Dan ; Captaine Lili ; Caro_carito ; MAP ; Zigmund ; Vanina ; Tiphaine, Jaqlin...

13 mars 2010

Défi #98

Le thème de ce 98ème défi :

Le TEMPS

(celui qui passe et non pas celui qu'il fait)

A vos aiguilles ...

Envoyez vos tours de cadran à samedidefi@hotmail.fr

A tantôt  !

Horloge___4_faces

13 mars 2010

L'affaire Peluche (Sol-eille)

peluche1

Dans l’affaire Peluche qui nous occupe actuellement un rebondissement retentissant a eu lieu hier soir.

peluche2Je vous rappelle les faits, lundi 28 décembre dernier, un ours en peluche a été posé devant la porte de l’immeuble abritant les services de Police de Springfield.
Croyant à un explosif dans la peluche, l’immeuble a été évacué ainsi que le parking.

Grâce à notre reporter Jo the Fouin’, nous avons retrouvé les traces de Peluche, l’ours en peluche, au cœur de cette histoire qui vivait caché depuis que les rayons X l’avaient innocenté et que les services de la Police, malgré les différentes méthodes – à la limite de la légalité- n’ont pas réussi à faire parler.

Jo the Fouin’ immédiatement dépêché sur place et vraisemblablement peluche3plus perspicace que le sergent Major, chargé de l’enquête qui a d’ailleurs refusé toute interview, a réussi faire parler Peluche et nous l’avons là en direct du pôle Nord, au pays du Père Noël. Jo the Fouin’ qui va nous en dire plus sur cette affaire qui a d’un bout à l’autre a monopolisé tous les services de la police de Springfield alors que Peluche était complètement inoffensif.

peluche4Avant de retrouver Jo the Fouin’ par liaison satellite en direct - il semble que la liaison est un petit peu difficile ce soir avec le Pôle Nord, au pays du Père Noël- alors en quelques mots je vous rappelle que nous sommes sur le point d’avoir tous les derniers détails sur l’affaire Peluche grâce à notre valeureux Jo the Fouin’ qui a rapidement pu connaître tous les dessous de cette histoire avec l’aide de son ami de toujours Homer J. Simpson, qui se trouvait à proximité à l’heure où l’évacuation du bâtiment des services de Police était décidé. En effet, Homer J. Simpson, lundi 28 décembre dernier se rendait sur les lieux pour déclarer un vol de bières à son domicile en plein jour. Il semblerait bien que Springfield, ville d’Oregon, affiche une recrudescence de faits divers.

On me signale que la liaison avec Jo the Fouin’ est établie, je crois que Jo the Fouin’ est maintenant en direct du Pôle Nord, au Pays du Père Noël.

« Jo the Fouin’… vous m’entendez ? Bonjour ! Claire Zachal ici au journal télévisé de France1, spécial Peluche

- Oui Claire… je vous entends… et voilà j’ai donc renc…

- Oui Jo the Fouin’ je vous entends aussi… je vous interromps une minute avant de nous raconter votre rencontre avec Peluche, pour faire l’historique de cette affaire pour les téléspectateurs qui nous rejoindraient à l’instant. »

Ah on me dit dans l’oreillette que la liaison est interrompue… dommage nous n’aurons pas ce soir l’interview de Jo the Fouin’ en direct. Ce journal est terminé maintenant, nous reviendrons demain au journal de 13h sur cette affaire et je vous remercie d’avoir suivi ce journal avec nous ce soir et vous souhaite une excellente soirée.

13 mars 2010

Perdu ! (MAP)

Gazette de la S.P.N.

(Société Protectrice des Nounours)

A nos amis lecteurs : Tout est bien qui finit bien dans l'affaire du Nounours trouvé devant la porte du Bureau de Police des Abeilles. Les démineurs qui avaient été alertés par le Service des Nounours piégés de la

"Deuxième Brigade du 7ème Bureau et Accessoires" n'ont rien trouvé d'anormal après examen aux rayons X de la petite bête. Une personne travaillant dans ce Bureau de Police a reconnu le Nounours d'une de ses amies qu'elle a alertée aussitôt ! Notre photographe bénévole était sur place et a pu saisir la scène :

On_te_demande

13 mars 2010

tes dix beers (Poupoune)

Quand le patron nous a renvoyés là-bas pour essayer de comprendre ce qui avait pu se passer, on n’avait pas pensé à ça. Quand on a compris, on est tombés d’accord sans hésiter avec Lucien : on n’avait pas intérêt à le dire. Mais on ne pouvait pas non plus ne pas le dire. Alors j’ai eu l’idée de la lettre, et comme c’est Lucien qu’a merdé c’est lui qui l’a faite.

lettre_d_fi97

13 mars 2010

Et si un canard s’occupait de l’ours… (Vanina)

Ours_CanardJe suis le jeune policier, observateur attentif, qui se tient derrière la vitre sans tain d’une salle d’interrogatoires, dans les bureaux de l’immeuble devant lequel a été retrouvé le fameux nounours. Je vous livre le fond de ma pensée, ma version des faits…

* * *


Sans doute les policiers avaient-ils été prudents : la peur probablement de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Car, avant même que ne paraisse la dépêche, ils interrogeaient un homme ramassé à quelques dizaines de mètres de la porte de l’immeuble abritant les services de la police. Cet homme en pyjama n’avait rien d’un ours mal léché malgré, à l’évidence, son alcoolémie élevée. Lorsque les policiers l’avaient arrêté, l’homme souffrait du tic de l’ours, il ne cessait de se balancer d’un pied sur l’autre, répétant, pour lui-même, être à la recherche de son doudou...

Il tentait de répondre depuis plus d'une heure maintenant aux questions de la police, pendant que son ours lui avait-on dit allait passer aux rayons X. Il semblait ne pas comprendre leur histoire d’attentat.
Il se souvenait être allé en pyjama sous son imperméable, le nounours sous le bras, à une fête thématique, « Retour en enfance », chez d’anciens camarades de classe retrouvés grâce au site Internet « copains d’avant »… Ils avaient écouté de vieux tubes, musiques de leur jeunesse, Led Zep, Franck Zappa, etc. ; lui revenait en mémoire « Teddy bear »… Bien que les évènements de la soirée lui soient flous, il se doutait que pris par l’alcool, la nuit étant douce, il avait dû oublier de récupérer son imperméable en partant de chez ses amis ; c’est pourquoi il n’avait pas ses papiers. Mais, il ne se souvenait plus du tout à quel moment il avait perdu son ours au retour de cette soirée bien arrosée de Bear Beer entre autres. Peut-être l’avait-il posé, au moment où il avait uriné, dans la rue, le long d'un mur en renfoncement...

Le commissaire commençait à tourner comme un ours en cage sentant bien que cette histoire allait le rendre ridicule : il risquait d’être montré comme un ours de foire.
Il commençait à imaginer la presse satirique s’emparant de l’affaire… et titrer :
- « Un ours chez les poulets »
- « Face au petit ours, la police perd le nord »
- « La commissaire épluche la peluche »
- « Dure, dure, d’être doudou… »
- « Bear Beer contre nounours »
- « Ours court ! »
- « Il allait faire la bombe chez des amis avec son ours »
- « Il ne faut pas confondre "faire la bombe" et "aller à une boum" »
- etc.

13 mars 2010

Un teddy Baer qui n’a pas raté sa vie (Venise)

"‘Un teddy Baer qui n’a pas raté sa vie ."

Extrait de l’Article du new York times

Je prends les deux seringues hypodermiques chef !

Vaut mieux qu’il tourne de l’œil avant moi !

Ces deux dernières années, j’avais donné question attentat en tout genre.

Je roulais vers le lieu dit où se trouvait l’ours en peluche

J’avais à peine le temps de m’entrainer au fonctionnement de la seringue.

Y a pas à dire c’était une belle bête.

Un teddy Baer, tout droit sorti d’une galerie marchande.

Un type avec un furet sur l’épaule se planta à coté de moi et me dit en me dévisageant.

Vous êtes venu faire un reportage ?

Il plongea au même moment sa main au fond de sa poche pour en sortir une arme.

Je n’avais qu’une envie m’enfuir de cet endroit.

L’ours en peluche commençait à puer mais l’obéissance est une vertu terrible

Quand on tient à son job.

Les flics semblaient avoir un timing à respecter

L’ours en peluche aussi.

Je cherchais du regard la bombe qu’il devait tenir dans sa gueule

Quand je trébuchai soudain sur le furet. Je m’affalai sur le sol et l’appareil photo explosa en venant heurter le béton.

Je me remis rapidement sur pied pour réévaluer la situation 

Dans ma chute l’aiguille hypodermique avait atteint la cuisse du policier.

Cette partie trop tendre lui avait été fatale.

Il ronflait maintenant dans les bras de l’ours peluche

Pendant que la foule commençait à s’entasser.

L’ours en peluche tenta de se dégager tout en promenant un regard perplexe

Sur la foule.

C’était sans doute la première fois qu’un flic obèse de surcroit lui tomber dans les bras

Je pris mes jambes à mon coup en appelant au secours.

Je dois préciser qu’à ce stade j’étais sûr de perdre mon emploi.

Mon imagination était sans doute entrain de me jouer des tours quand soudain je sentis la mâchoire de la bête enfoncer ses crocs dans ma jambe.

Je poussai un hurlement comme nous faisons tous quand nous sommes sur le point de périr

J’ai alors entendu le tictac de la bombe.

J’ai saisi le poignet de l’ours il portait un Rolex.

L’ours en peluche, c’est un mâle ou une femelle ? 

13 mars 2010

À la une (Joye)

OURS

13 mars 2010

Ma chère bonne (Adrienne)

Ma chère bonne,

   Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus incroyable, la plus ridicule, la plus absconse, la plus banale, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus débile, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus bête, la plus new-yorkaise : enfin une chose dont on ne trouve qu’une telle dans les siècles passés, encore cet exemple n’est-il pas juste ; une chose que l’on ne peut pas croire dans votre petite Belgique (comment la pourrait-on croire dans votre village perdu ?) ; une chose qui fait crier miséricorde à tout le monde ; une chose qui comble de joie la presse à deux sous qui est grande croqueuse d’argousins ; une chose enfin qui a eu lieu ce lundi 28 décembre, jour des Saints-Innocents, et ceux qui l’ont vue ont cru avoir la berlue ; une chose qui s’est faite à grand renfort de moyens policiers, et pour laquelle on a même fait appel au service de déminage. Je ne puis me résoudre à la dire ; devinez-la, je vous la donne en trois. Jetez-vous votre langue aux chiens ? Eh bien ! il faut donc vous la dire : savez-vous ce que nous avons trouvé devant la porte de notre bureau de police, ce lundi matin en arrivant au travail? Vous devinez quoi ? Je vous le donne en quatre, je vous le donne en dix, je vous le donne en cent. Ma concierge me dit : Voilà qui est bien difficile à deviner ; c’est un cadavre coupé en morceaux. — Point du tout, Madame. — C’est donc un enfant trouvé ? — Point du tout, vous êtes bien provinciale. — Vraiment nous sommes bien bêtes, dites-vous, c’est un sac poubelle contenant des dossiers secrets? — Point du tout. — C’est assurément une voiture de police brûlée ? — Vous n’y êtes pas. Il faut donc à la fin vous le dire ; nous avons trouvé ce lundi, devant la porte de l’immeuble, en présence de tous les employés, un ours… un ours…, un ours… devinez: un ours en peluche, ma foi ! par ma foi ! Ma foi jurée ! Un ours en peluche, un véritable, un authentique, un inoffensif, un pauvre, un malheureux petit ours abandonné, un ours perdu, un ours en peluche, bourré de paille, avec des boutons de nacre à la place des yeux, un sourire dessiné au fil de laine brune, les pattes un peu usées et décousues, le seul ours en peluche qui pût se vanter d’avoir mobilisé tous les services de sécurité du district ainsi que le laboratoire de radiologie et fait évacuer tout l’immeuble et le parking souterrain.
   Voilà un beau sujet de discourir. Si vous criez, si vous êtes hors de vous-même, si vous dites que nous avons menti, que cela est faux, qu’on se moque de vous, que voilà une belle raillerie, que cela est bien fade à imaginer, si enfin vous nous dites des injures : nous trouverons que vous avez raison, nous en avons fait autant que vous.
   Adieu, les articles et les photos que je vous ferai parvenir par la Toile vous feront voir si nous disons vrai ou non.

Adrienne de Ratubin-Chanal

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