consigne ourson contre attaque (rsylvie)
J’avais horreur
quand il m’appellait de la sorte
! Mais bon,
depuis 7 ans que nous travaillions ensemble, ce n’était plus la peine
que je perde mon temps à lui rappeler combien cela m’est pénible de
l’entendre déforme ce doux prénom Corinne ! Toute au récit
que me fait le boss, je pense déjà au personnage que j’allais interpréter afin de me
fondre dans le décor et récolter le plus d’infos possible. Un ours en
peluche… un commissariat… dans l’Oregon des States… Lors de ma
dernière mission, grâce à anglais très scolaire, j’avais sympathisé avec
Dona, fille d’un riche propriétaire terrien. J’allais lui téléphoner.
Ensuite rien de plus facile que d’enfiler un jean, une chemise à
carreaux, une paire de bottes et se faire passer pour une petite cousine
venue étudier l’agriculture intensive et la traite des vaches ! -29 décembre, 18heures- Sac en
bandoulière, le col de mon blouson cuir pleine peau retroussé, je
descends l’escalator du grand aéroport. A deux pas de là, un jeune
blondinet fait de grands signes en ma direction. -« Pas à dire, dans l’Oregon on sait recevoir » pensais-je en montant dans
le vieux pick-up bleu métallisé du frère cadet de Dona. La nuit
tombante, nous prenons enfin la direction de Salem (capitale de l'État) qui se trouve au centre de la fertile vallée
de la Willamette. Alors
que confortablement installée sur la banquette avant, je me remémore
les conseils du patron. -« ...pour pas
d’confusion, tu t’ appeleras Cerise. Facilité de communication entre
nous avec le C qui t’est déjà commun et puis…. pour rappeler leur
festival des cerises qui a lieu tous les ans » me dit-il fier d’étaler
sa science »- La sordide
histoire des sorcières de Salem me revient en mémoire. Je frissonne
d’effroi avant de m’endormir épuisée par le décalage horaire. -30 décembre, 11 heures- Quitter le
ranch des parents de Dona. Il avait été
décidé d’un commun accord, afin de faire plus crédible, que j’aurais
des corvées à faire matin et soir. Je devrais aider à la bonne gestion
du bétail à travers le coral et donner un coup d’main à la femme de
ménage dans les tâches quotidiennes de l’entretien des chambres. Après avoir fait mes travaux du matin, je retire rapidement mes
habits tout crottés qui puent la vache, et enfile une robe couleur
myrtille, applique un peu de brillant à lèvres, de quelques coup de
blush rehausse mes pommettes (pure coquetterie féminine dont je n’avais pas
besoin, me faisait toujours remarquer le boss), 3 gouttes de Shalimar et me dirige après
avoir enfilé mon manteau vers le garage, afin de prendre place dans le
vieux pick-up que Dona mettait à ma disposition, le temps de mon séjour
parmi eux. Salem étant la
deuxième ville en termes de population. Il m’est très facile de me
glisser dans la foule pour disparaître aux yeux des badauds et arriver
le plus naturellement du monde devant la porte de l’immeuble abritant
les services de police du conté de l’Oregon. Un coup d’œil
devant, un coup d’œil derrière, je suis dans la place. Devant moi, cela
grouille de partout. Ce soir c’est feu d’artifice et repas de fin d’année. Alors pas une
minute à perdre. Le commissaire sur son 31, interpelle l’adjudant au
sujet de... et surtout de l’organisation de la soirée. Ce dernier hurle
aprés ses troupes et convoque tout le monde pour un dernier briefing
avant la mise en place du buffet de ce soir. -...well Miss, do
not remain there thus go in runs
to seek what misses for the installation of the tables”! « Et bien
mademoiselle, ne restez pas là, allez donc dans la coure chercher ce qui
manque pour la mise en place des tables » ! » Le ton ne souffrant aucune répartie, je
m’exécute. D’autant mieux que cela sert mon enquête, étant de ce fait
tout naturellement introduite dans la place. Je m’affaire tant que ce
peut, quand soudain j’entends des éclats de voix en direction du bureau
de l’inspecteur Hary. - you were still
with your whores! All the pretexts are good for you to find
them You are only
one mental patient. And me which believed you to walk the baby! Do you think only of Junior when it sees you
behaving kind? You disgust me…
old ruined sexual…” -« tu étais
encore avec tes putains ! Tous les prétextes te sont bons pour les
retrouver Tu
n’es qu’un malade mental. Et moi qui te croyais à promener le bébé ! Penses-tu
seulement à Junior quand il te voit te comporter de la sorte ? Tu m’dégoutes
…vieux détraqué sexuel… » Vlan…..
fait la porte en claquant derrière une femme d’age
mure, qui s’enfuit
sans se retourner ! Sans plus
attendre, je me dirige vers la sortie et quitte l’immeuble, bien décidée
à rentrer illico en France. Cette année je ne serai pas le cul l’an de
l’agence. En moins qu’il ne fallait pour le dire, je venais de
comprendre et résoudre l’énigme de l’ours de l’Oregon. -31 décembre, 21 heures- -« Et ben coco
affaire rond’ment menée T’as
bien mérité la première page». Rouge de
confusion, car ce n’est pas souvent que le patron me félicite de la
sorte, je repose négligemment le journal du soir sur une table et tends
mon verre au boss !